mardi 28 mars 2017

Tarn-et-Garonne (février 2017) 15ème partie

La fin de cette balade hivernale


Réalville ¤ Varen




Il faut bien rentrer un jour...ce que nous faisons un peu à contrecœur bien que le ciel bien gris nous rende la tâche plus facile.
 
Nous mettons à profit le trajet pour découvrir REALVILLE, bastide royale fondée par Philippe-le-Bel en 1310.

Capture d'écran (Via Michelin)
 
Le plus difficile a été de trouver où se garer. Nous avons finalement pu nous mettre devant un garage (?) après nous être assurés que nous ne dérangions pas.
 
L'endroit le plus touristique est la place Royale avec ses arcades et quelques rues adjacentes.
 
Allez, quelques photos de Réalville :
 
 
 
 
 









Si ce n'est la place Royale, intéressante par son architecture, le reste n'a pas de réelle importance architecturale.
 
Nous réduisons encore les km qui nous séparent de la maison et faisons un dernier arrêt à VAREN, doyenné fondé par le comte Géraud d'Aurillac (855-918).

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation de notre parking.
 


Nous nous posons devant l'église Saint-Pierre du XIème siècle, chef-d'œuvre de l'art roman.



Je laisse mon mari faire thé et café et profite de la proximité de l'église pour aller la visiter.
Ses proportions sont impressionnantes pour un si petit village. Mais cela s'explique.
En 1046, dans une lettre, il est spécifié que le couvent détient le corps de Saint-Serge.
Dans la perspective de devenir un haut lieu de pèlerinage, l'église Saint-Pierre bénéficie de vastes proportions.









Je trouve que cette Vierge à l'enfant a un petit air de ressemblance avec celle de l'église de Carennac.







 
En contrebas du château du doyen, la fontaine romaine s'accompagne d'un conte.
Les plus courageux iront peut-être jusqu'au bout :
"La légende de la fontaine
Toi qui visite les richesses dont notre pays est pourvu, il ne faut pas que tu te presses car tu n'as pas encor tout vu.
Découvre l'église romane et son magnifique clocher. De ce bel ensemble il émane la beauté que tu viens chercher.
Au château point de châtelaine. Le Seigneur-doyen ne pouvait chez lui loger une "doyenne", au célibat il se devait.
Admire au passage la porte s'ouvrant sur l'antique cité, image d'une ville morte, se peut-il qu'elle ait existé ?
Mais à l'autre coin de la place, à l'ombre du saule pleureur, ici, le passé ne s'efface : Voici l'image du bonheur. 
Quelques marches, une quinzaine tout au plus, te feront trouver une inoubliable fontaine où surement tu vas rêver.
A ton aise, tu pourras boire l'eau fraîche, trésor bienfaisant, mais plutôt, écoute l'histoire,  écoute bien dès à présent.
Une fille au corps de sirène, la plus belle qu'on eût pu voir, était venue à la fontaine pour frotter son linge au lavoir.
A ce moment un beau jeune homme ayant travaillé sans faiblir, d'ardeur n'étant pas économe, arrivait pour se rafraîchir.
Quand il vit cette jouvencelle, chantant au rythme du battoir, il dit : "J'en suis sûr c'est bien celle que je vois en rêve le soir. 
Il s'avança vers l'onde claire, elle n'avait rien entendu. Il lui dit : "Je me nomme Pierre, et toi, comment t'appelles-tu ?"
Je viens souvent à la fontaine pour rincer mon linge au lavoir,  et je me nomme Madeleine, pourquoi voulez-vous le savoir ?
Veuillez excuser mon audace mais j'admire votre beauté, je suis sûr que le temps qui passe ne changera la vérité.
Je n'ai ni gobelet ni verre pour pouvoir ma soif étancher, je voudrais savoir comment faire, voulez-vous m'aider à chercher ? 
D'être gentille et serviable, on ne pourrait pas l'accuser, et de se montrer charitable elle ne pouvait refuser. 
Dans ses deux mains jointes en coupe elle offrit l'eau claire en riant, la gorge sèche comme étoupe, Pierre buvait avidement.
Quelle était bonne cette eau pure que Madeleine lui tendait ! Il eût souhaité, la chose est sûre, que cela durât sans arrêt.
Aussitôt, il sentit la fièvre brusquement envahir son cœur, il appuya plus fort sa lèvre contre la coupe du bonheur.
Avec des sensations profondes qu'il ne pouvait pas apaiser, il resta quelques secondes pour déposer un doux baiser. 
"Oh ! dit la fille charitable, vous avez embrassé ma main ! Monsieur, ce n'est pas convenable, il faut passer votre chemin."
Mais tout chavirait dans son âme et dans ses yeux pleins de douceur, on pouvait voir luire une flamme, la grande flamme du bonheur.
Pierre lui répondit : "Ma belle, je vais repartir, mais, avant, sachez que mon cœur vous appelle. Je reviendrai vous voir souvent."
Dès lors, chaque jour Madeleine se trouvait du linge à laver, et chaque jour à la fontaine Pierre venait la retrouver.
Un dimanche, en habit de fête, Pierre s'en vint chez les parents. Chacun dit : "C'est chose parfaite !" des plus petits jusqu'aux plus grands.
Et le front de la lavandière de fleurs blanches étant paré, ils ont dit oui devant le Maire et devant Monsieur le Curé. 
Depuis ce temps la vie est douce, ils vivent un amour sans fin qui toujours grandit, toujours pousse, comme une fleur dans le jardin.
Si, par hasard, quelque nuage pouvait mettre une ombre en leur cœur ils allaient en pèlerinage à la fontaine du bonheur.
Ils revenaient, l'âme sereine, ni l'un ni l'autre n'avaient peur. Je suis ton roi, je suis ta reine, c'est pour nous qu'est fait le bonheur.
Ils ont vécu leur vie entière, des jours sombres ou triomphants, toujours heureux dans leur chaumière entourés par de beaux enfants. 
Le temps qui jamais ne s'arrête et qui court insidieusement un jour a fait blanchir leur tête car on vieillit, même en s'aimant. 
C'est la rançon du temps qui passe, du temps qui noircit le ciel bleu, Madeleine, toujours plus lasse un soir, rendit son âme à Dieu.
Quel chagrin, chère Madeleine, de voir mon amour qui s'en va ! Pierre en eut tellement de peine que bientôt il la retrouva.
Depuis lors, Madeleine et Pierre vivent réunis dans la mort. Leur corps est devenu poussière mais leur amour reste plus fort.
Écoutez donc le doux murmure de l'eau qui jaillit sans arrêt. Comme l'oiseau dans la ramure, elle en dit plus qu'il n'y paraît.
Elle dit, l'eau de la fontaine, qu'en voyageant à travers ciel, elle a vu Pierre et Madeleine s'aimer d'amour doux comme miel. 
Si vous n'arrivez pas à croire le beau conte qui m'a séduit, revenez donc à la nuit noire sur les douze coups de minuit.
Et là, tout au milieu des ombres, alors que nul astre ne luit, vous pourrez voir deux formes sombres furtivement glisser sans bruit.
Sachez que Pierre et Madeleine, sont là comme je vous le dis, et c'est auprès de la fontaine qu'ils vont passer leur paradis.
Et, puisque Madeleine et Pierre, dans l'au-delà s'aiment toujours, adressez-leur une prière pour qu'ils protègent vos amours.
Même si la Samaritaine n'est pas là pour t'offrir l'Amour, Ami, viens donc à la fontaine, viens puiser l'eau de chaque jour." 

Hou hou !  ... Vous êtes encore là ? On la regarde cette fontaine ?





Il est temps de pénétrer dans les ruelles médiévales en passant la porte fortifiée, vestige des anciens remparts, renforcée par une bretèche à mâchicoulis en 1621...










Et nous arrivons à la halle, de construction probablement récente. Vous voyez la petite plaque à l'angle droit ?...

...c'est le niveau de la crue de 1930. Et la rivière est derrière la maison que l'on voit en face. On aperçoit même le moulin sur la gauche.

Pour rester dans l'ambiance !




 
Un village sans prétentions, mais une visite fort intéressante et bien agréable. 
 






 




 

4 commentaires:

  1. Et bien même si ce sont des villages bien calmes, ils méritent le détour je trouve ;-)
    Jolie fontaine d'ailleurs !
    Je ne me lasse pas de me promener à votre suite virtuellement ;-)
    Merci pour tous ces reportages détaillés ;-)
    Cath

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  2. Bonjour,
    Ah j'ai lu jusqu'au bout le conte de la fontaine. Belle histoire de Madeleine et Pierre. Merci pour cette visite sympa.

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  3. Comme d'hab...Joli CR avec juste ce qu'il faut de commentaires pour accompagner les photos . Bravo et merci
    DB
    Comme d'hab, joli CR avec juste ce qu'il faut de commentaires pour accompagner les photos.
    Bravo et merci
    Daniel


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  4. UN jour je vais me marier a cette église et j'espère avant l'année prochaine...

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