jeudi 1 mars 2018

Aude : Abbaye de Saint-Hilaire (septembre 2015)



Au cœur de la légende de la Blanquette ?



Est-ce l'hiver qui s'étire à n'en plus finir, mais je suis comme le cc qui s'impatiente dans le jardin, je piétine !
Notre balade de décembre dans le Gers me semble bien lointaine.
 
Aussi, en relisant une page du blog, je me rends compte que j'ai fait l'impasse sur l'abbaye de Saint-Hilaire.
Il est temps d'y remédier...
A défaut de faire avancer la prochaine balade, cela aura du moins l'avantage de me replonger dans la visite de cette jolie abbaye et de vous la faire découvrir.

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation de notre parking proche de l'abbaye.

Nous trouvons un parking plutôt petit près de l'abbaye qui culmine au centre du village, autrement dit longs cc s'abstenir !




15 siècles en accéléré. Décidément, une retranscription s'impose :
 
"CHRONOLOGIE
VIe SIECLE
Saint Hilaire, premier évêque de Carcassonne, est enterré dans son oratoire. A la même époque en Italie, un moine appelé Saint Benoît de Nursie rédige une règle qu'il appliquera à l'abbaye du Mont Cassin.
FIN DU VIIIe SIECLE
Une communauté de moines bénédictins s'installe sur le site et y implante une abbaye dédiée à Saint Sernin. Charlemagne favorise l'expansion des abbayes bénédictines sur le territoire actuel audois afin de contrer les incursions sarrasines. 
Xe SIECLE
En 978, translation des reliques de Saint Hilaire en présence du comte de Carcassonne Roger Ier. Le puissant abbé Garin, qui réunit sous son autorité cinq abbayes (dont St-Michel-de-Cuxa, dans les Pyrénées Orientales) dirige l'abbaye jusqu'à son décès en 997. Roger Ier est inhumé sur le site en 1012.
Xe-XIIe SIECLE
 Grâce à la protection des Comtes de Carcassonne, dont elle devient l'un des sanctuaires de dévotion, l'abbaye s'enrichit.
XIIIe SIECLE
Graves difficultés liées à la Croisade Albigeoise, les moines sont accusés d'encourager l'hérésie. En 1226, annexion du Comté de Carcassonne qui passe sous la domination de la Couronne de France. Perte de l'appui des Comtes. Conflits avec les dominicaines de Prouilhe menant jusqu'au procès, perte de biens.
XIVe SIECLE
Construction du cloître actuel puis des remparts en période d'insécurité et de peste noire. 
XVIe SIECLE
En 1531, les moines découvrent dans leur cave la "Blanquette", premier vin pétillant au monde. En 1534, l'abbaye est officiellement placée sous commende.
XVIIe SIECLE
Entre 1639 et 1664, l'abbé Martin de Lucas tente en vain d'unir l'abbaye à la congrégation de Saint-Maur. Du fait de problèmes financiers persistants, l'abbaye décline progressivement.
XVIIIe SIECLE
En 1748, départ des six derniers moines de l'abbaye. Fin définitive de la vie monastique à Saint-Hilaire. En 1758, l'abbatiale devient l'église paroissiale. Autour de 1791, les bâtiments sont vendus en parcelles distinctes.
XIXe-XXe SIECLE
En 1840, l'église est classée au titre des Monuments Historiques. En 1846, suivra le classement du cloître, puis celui du plafond peint en 1914. En 2001, la commune de Saint-Hilaire installe un accueil touristique ouvert à l'année. L'abbaye devient un site pôle du Pays Cathare."


Le cloître gothique


Statue reliquaire de Saint-Hilaire du XVIIIe siècle


"Le sarcophage dédié à Saint-Sernin est une œuvre de marbre blanc des Pyrénées réalisée par le Maître de Cabestany au XIIe siècle. Il ne s'agit pas réellement d'un sarcophage mais plutôt d'un reliquaire : la cuve est trop étroite de l'intérieur et sa face arrière n'est pas sculptée. On pense même qu'à l'origine, cette pièce devait se trouver dans le chœur de l'église, utilisée en tant que maître-autel.
Le bas-relief retrace l'histoire de Saint-Sernin (ou Saturnin), premier évêque de Toulouse vers 250. Plus précisément, de droite à gauche, sont décrits sa mission d'évangéliste, son arrestation, puis son martyre et son ensevelissement." 

Le sarcophage de Saint-Sernin, œuvre majeure du "Maître de Cabestany"

"Le "Maître de Cabestany" est un sculpteur anonyme de la seconde moitié du XIIe siècle, dont les travaux ont été reconnus en Bas-Languedoc, Roussillon, Catalogne, Navarre et Toscane. L'artiste nous a légué un style caractéristique, que l'on retrouve dans l'ensemble de ses œuvres : fronts bas sur des visages triangulaires, mentons écrasés, oreilles hautes et creusées, yeux étirés en amande avec un trou de trépan de chaque côté, mains aux doigts longs et effilés, beaucoup de plis sur les drapés et de nombreux détails venant enrichir les scènes."

Du bel ouvrage !





Chaire du XIVème siècle dans l'épaisseur du mur avec son escalier d'accès.

Le réfectoire des moines







La cave



Salle à manger du curé

Plafond peint à la française de la fin du XVème siècle :



Entre les solives, les closoirs : 
































Si l'abbaye est relativement simple, elle se distingue avec son sarcophage du "Maître de Cabestany" et son magnifique plafond peint.
Mais le point certainement le plus important : c'est ici qu'aurait été édifiée la "Blanquette"...



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