vendredi 25 avril 2025

Hautes-Pyrénées : Abbaye de l'Escaladieu - Juillet 2022

 




Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2024/12/beaucoup-de-hautes-pyrenees-un-peu-de.html)


Nous rejoignons le parking de l'abbaye en fin de journée. Ainsi, nous serons sur place dès l'ouverture demain et l'un de nous pourra faire la visite le matin, l'autre l'après-midi car Guess n'y est pas autorisé même dans le sac. Notre petit-fils n'aura que l'embarras du choix quant au moment de sa visite. 😊


Nous nous sommes endormis très vite malgré pas mal de trafic, il semble que cette route soit assez fréquentée. Les balades de la journée ont laissé des traces. 😉
Bref, ce n'est pas l'endroit le plus calme où nous avons dormi. De plus, ce matin, il bruine. Voilà qui ne va pas aider pour les photos en extérieur.



Une jolie vallée pyrénéenne accueille cette abbaye cistercienne du XIIème siècle. 

Bien que le lieu ne peut inspirer que calme et sérénité, elle a connu incendie et saccage du fait des protestants au XVIème siècle. Vendue comme bien national à la Révolution, elle a été également privée de son cloître.

Inscrite aux Monuments Historiques en 1939, elle appartient depuis la fin du XXème siècle au Conseil Départemental des Hautes-Pyrénées qui non seulement la restaure mais lui donne aussi un nouveau souffle culturel au travers d'expositions d'art.

Un mix de nos photos :








De l'abbatiale, nous passons dans la sacristie.



On peut voir l'armarium, espace destiné au rangement, entre une des entrées de l'abbatiale et celle de la sacristie.



Après la sacristie, nous pénétrons dans la salle capitulaire.






S'ensuit le parloir-salle de pénitence, voûté lui aussi comme la sacristie mais de taille plus modeste.




La cuisine de l'abbatiale au rez-de-chaussée.


A l'étage, nous découvrons des expositions qui en plus d'être jolies sont originales et retiennent toute notre attention.

Il semble que celles-ci changent au fil des saisons.






Je vous retranscris le panneau :



"BANQUET DE L'ESCALADIEU

Au cours de sa longue histoire, l'abbaye cistercienne de l'Escaladieu, après sa vente en tant que bien national suite à la Révolution française, fut, durant quelques années, transformée en hôtel-restaurant. De cette nouvelle et brève vocation, il reste encore aujourd'hui de nombreuses modifications architecturales, quelques photographies et surtout des récits émouvants.
En souvenir de ce passé quelque peu oublié, quatorze artistes ont été conviés à dresser leur propre table. Le Banquet de l'Escaladieu invite à une relecture contemporaine de ce moment de partage qu'est le repas dont les changements de modes et de codes ont suivi les évolutions de l'Histoire des civilisations et des arts. Aujourd'hui, à la sortie d'une crise sanitaire où la  convivialité est devenue danger, ce sujet a pris une saveur particulière pour les artistes comme pour chacun de nous.
Le banquet est un rassemblement pour célébrer un moment important. Mais cette ode au partage prend des significations très différentes selon les symboles et la dramatisation choisis par les artistes : d'évocation du dernier repas du Christ à de simples représentations de fêtes de famille. Nous plongeant parfois dans nos propres souvenirs, ces moments de convivialité semblent déjà appartenir à un monde en train de s'effacer, celui des services de vaisselle et de l'argenterie  hérités de nos grands-mères, des objets "kitsch" et désuets juste bons à encombrer les vide-greniers.

Le Banquet de l'Escaladieu s'inscrit dans la continuité de la tradition des peintures de Vanités, du memento mori, qui renvoient au caractère éphémère de la vie. En composant des formes à partir de restes de repas, en moulant un corps humain dans le sucre, en mettant en scène le processus de décomposition des aliments, les artistes proposent des oeuvres dans lesquelles la mort n'est jamais une fin définitive mais bien au contraire le commencement  d'une vie nouvelle grâce au geste artistique.

L'enfance occupe une place majeure dans les questionnements des artistes autour du repas et de la nourriture, que ce soit en nous rappelant la nostalgie des goûters d'anniversaire, en jouant avec les restes de repas dans l'assiette pour en faire émerger des figures, ou encore en métamorphosant la réalité en paysage mental féérique ou en univers peuplé de monstres, prêts à nous dévorer. L'imaginaire est une échappatoire  à ces interminables repas où la nourriture peut devenir un véritable champ de bataille.

Au coeur de ce festin aux multiples facettes, la présence du jardin, en intérieur ou en extérieur, est le fil d'Ariane de ce parcours artistique.. Il illustre le lien entre la table et la nature nourricière, mais nous rappelle aussi le caractère éphémère de ces retrouvailles. Les motifs végétaux des arts de la table s'extraient  des objets pour coloniser le contenu de l'assiette, les murs allant jusqu'à remplacer la table elle-même en devenant arbre.

Dans ce banquet peu ordinaire, l'imaginaire et l'émerveillement dévoilent la magie qui se cache derrière les apprêts du repas. 

Commissariat d'exposition : Aude Senmartin"






Certaines assiettes vues d'un peu plus près :











Après le blanc, le noir.



"Le Broc Melchior, 2018" de Marlène MOCQUET, réalisé en grès émaillé grand feu, petit feu, émail or et chaîne laiton. Collection Elyssa sfar : 


Détails du Broc Melchior : 






Une autre pièce nous laisse découvrir "The Last supper XL, 13 couverts 2021" de Corine BORGNET.

Une table insolite essentiellement dressée d'os de volaille et de jesmonite, un matériau composite à base de gypse et de résine acrylique utilisé dans les Beaux-Arts. Il m'a semblé tout de même voir quelques crânes de lapins.



Une table si surprenante, qu'elle méritait que l'on s'y attarde quelque peu...





















Une autre pièce, une autre table intitulée "Untamed present" de 2022, c'est celle que nous propose Barbara SCHROEDER, toute faite de vaisselle et d'objets anciens, de végétaux et de bouse de vache.





Les deux dernières pièces nous présentent la "Nature morte vivante aux légumes" et la "Nature morte vivante aux fruits avec souris" de Stéphane SOULIE qui méritent surtout d'être vues réellement car ces tableaux s'animent et nous montrent une transformation inéluctable de deux tablées de légumes et de fruits.





De la fenêtre, nous voyons le bâtiment des convers.


Une œuvre intitulée "Vanité" d'Aurélie MATHIGOT toute de crochet, de vannerie et de bois occupe le centre d'une pièce.


Détails de cette œuvre : 




La visite se poursuit dans le parc où d'autres œuvres occupent les lieux.


Et elle est immense cette souche, on peut même se faufiler à l'intérieur ! 












Non, ce n'est pas "Le Déjeuner sur l'herbe" de Manet mais la nappe est néanmoins dressée.






Le texte qui accompagne cette fontaine :


"La fontaine

La fontaine-lavabo (décor du XVIIIe) était alimentée en eau potable comme la cuisine voisine, aujourd'hui disparue. L'ensemble était regroupé avec un réfectoire pour des raisons pratiques : les moines pouvaient se laver les mains et se purifier symboliquement avant de se rendre au repas communautaire."




Le texte du panneau concernant ce bâtiment : 


"Le bâtiment des convers

Ce bâtiment était réservé aux frères convers. Ces religieux n'ont pas prononcé tous les vœux et sont généralement chargés des travaux agricoles sur les terres appartenant à l'abbaye.
Leur bâtiment était constitué d'un réfectoire et d'un cellier au rez-de-chaussée ainsi qu'un dortoir à l'étage. La ruelle des convers doublait la galerie et permettait une circulation autonome vers l'église abbatiale puisqu'ils n'avaient pas accès au cloître.
Seule l'extrémité nord de ce long bâtiment subsiste aujourd'hui. Elle abrite la première séquence du parcours multimédia."


Le bâtiment des convers, c'est l'endroit incontournable pour découvrir l'histoire de l'abbaye par le biais de panneaux, de vitrines qui présentent divers objets, de tables interactives.
Nous entamons le parcours multimédia par le rez-de-chaussée du bâtiment des convers...




...avant de monter à l'étage où se trouvait jadis le dortoir des frères convers.



Le texte qui accompagne les terres cuites ci-dessous :


"Pavements
Fin XIIIe - début XIVe siècle

Terre cuite émaillée - Production locale
Entre le XIIIe et le XIVe siècle, les sols du cloître et de l'abbatiale sont recouverts de pavements, certains motifs rappelant les parterres des jardins. Parfois très raffinés, ils forment de véritables "tapis minéraux". La nature est alors perçue comme œuvre divine, source de méditation pour les moines."




Texte qui accompagne l'objet ci-dessous : 


"Canalisation
XIIe siècle ? 
Terre cuite

Des canalisations enterrées permettaient d'acheminer l'eau au coeur de l'abbaye jusqu'au lavabo du cloître. Ces modules cylindriques façonnés sur un tour de potier sont conçus pour s'emboîter, créant ainsi un véritable réseau souterrain."



Je vous retranscris le texte dans son intégralité :


"Pavements
Fin XIIIe - début XIVe siècle

Terre cuite, terre cuite émaillée - Production locale

Les pavements sont dans un premier temps moulés dans l'argile, séchés puis cuits à 950°C. Utilisables en l'état, ils peuvent également être émaillés. Ils sont alors recouverts d'une glaçure au plomb (translucide) ou à l'étain (fond blanc) puis cuits à nouveau à  1100°C. L'hypothèse d'un atelier itinérant fabricant les pavements sur site est à ce jour la plus probable."



Je vous retranscris le texte dans son intégralité :


"Chapiteau
XIIIe - XIVe siècle

Marbre blanc - saint Béat (Haute-Garonne) ?

Ce chapiteau médiéval, sur lequel est représenté le visage d'un moine se touchant le nez avec la langue, se distingue des autres éléments trouvés à l'Escaladieu. Provient-il de l'abbaye ou est-ce un achat effectué par les propriétaires au XIXe ou XXe siècle ? D'anciennes photographies le montrent réemployé en façade de la salle capitulaire."



Si cette journée a débuté sous la bruine, c'est sous la pluie que nous quittons cette abbaye qui malgré bien de bâtiments disparus a su autant nous étonner que nous séduire.

Je me laisserais assurément tentée par une autre visite si je devais repasser par cette jolie vallée, histoire de découvrir une nouvelle exposition.

Je remercie les personnes compétentes de m'avoir autorisée à publier cet article.






Et nous revoilà sur les petites routes pyrénéennes, en route vers notre prochaine destination.



A bientôt ! 😉


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