lundi 18 novembre 2024

Côte-d'Or : Saulieu (juin 2022)

 





Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus :  https://baladesmv.blogspot.com/2024/09/bourgogne-franche-comte-et-auvergne.html )



De Semur-en-Auxois, nous reprenons la route direction Saulieu.
Sur le trajet, nous trouvons incongrus ces feux tricolores de travaux mis en cage.
Sont-ils si convoités en Bourgogne pour les enfermer ainsi ? 😉


Parvenus à Saulieu, nous nous garons sur un parking proche de la piscine municipale, gratuit et sans services.


Coordonnées GPS de notre parking : 


Bon, il va falloir que nous nous résignions à ramasser car ce n'est pas demain la veille que Guess arrivera à ça !
Ceci dit, nous ramassons toujours...et sommes plutôt ravis de ne plus avoir de léonberg. 💩😒😕


Après cette note d'humour municipal, nous partons visiter Saulieu en suivant tout à la fois les plaques insérées au sol et le circuit du flyer qui nous a été remis à l'office du tourisme "Balade en ville dans les pas de l'ours...". Enfin suivre est un bien grand mot, car comme vous le savez maintenant, nous avons la fâcheuse habitude de plus ou moins tout voir mais de façon souvent désordonnée.


Mais avant de fouler les rues du centre ancien, voici quelques grands faits qui ont façonné l'histoire de la ville.
Car si Saulieu était déjà probablement peuplé au Néolithique, des stèles funéraires du IIIème siècle attestent de la présence du bourg à l'époque gallo-romaine.
Au Moyen-âge, les reliques de saint Andoche dans la basilique en attirant de nombreux pèlerins ont contribué à l'expansion de la ville.
Bien que fortifiée au XIIIème siècle, la cité a néanmoins été prise et incendiée par les Anglais en 1359 lors de la Guerre de Cent Ans. Ses murailles détruites ont été reconstruites au cours des siècles suivants après maintes levées d'impôts.
Mais ces nouvelles fortifications ne pouvant faire face à l'expansion de la ville, de nouveaux faubourgs se sont élevés hors des murs.
Sa situation géographique a non seulement favorisé les échanges commerciaux mais a aussi fait que des personnages importants s'y arrêtaient tels le pape Calixte II, François Ier et même la marquise de Sévigné.
Au XVIIIème siècle, la situation plus sécure a emmené la population à démonter les remparts les plus endommagés, à combler les fossés et à rendre la ville plus agréable.

L'Histoire explique bien souvent le présent, je vous  invite à découvrir avec nous un morceau du Saulieu du XXIème siècle, le Saulieu où histoire, art et gastronomie s'allient pour perpétrer la renommée de la ville.
Aussi si la visite vous tente, vous n'avez plus qu'à nous rejoindre pour cette balade dans le centre historique qui nous a pris tout l'après-midi.  Inutile de dire que nous avons plus que lambiné. 😉


Tout laisse à penser qu'une ancienne porte fermait la rue Vauban.


Sitôt entrés dans cette rue, nous découvrons face à nous, une niche dans la façade d'une habitation avec une Vierge en pierre polychrome.


Cette Vierge à l'Enfant n'a plus qu'un bras, l'autre a disparu avec l'Enfant Jésus.


Nous faisons un brin de causette avec une sédélocienne qui nous convie chez elle pour nous montrer un vestige de l'ancien rempart et un bout de l'ancien chemin de ronde qui lui tient lieu de mur de clôture. Nous apprenons ainsi que les remparts encore debout ne peuvent être vus que par les habitants.


S'ensuit une sculpture animalière, celle d'un ours tout en rondeurs, œuvre du sculpteur animalier Michel Bassompierre.






Après l'ours, le taureau mais cette fois la sculpture de bronze est de François Pompon, natif de Saulieu.



Les bâtiments de l'ancien couvent des Ursulines font à présent office d'école primaire et de bibliothèque municipale alors que le jardin dudit couvent est devenu la promenade Monge.





Quant à la chapelle du couvent des Ursulines, elle a été transformée en cinéma.
Une façade plutôt insolite pour un cinéma !



La façade latérale du cinéma :



Comme mentionné plus tôt, Saulieu c'est aussi la haute gastronomie.


Retranscription du panneau :

"Parcours des Célébrités de l'Auxois-Morvan

Les grands cuisiniers

L'Auxois-Morvan, terre de passage et d'étape, voit s'installer de grands hôtels et restaurants le long de la Nationale 6 (Paris-Lyon).

Alexandre Dumaine (Digoin, 1895 - Bourg-en-Bresse, 1974) s'établit à Saulieu à l'Hostellerie de la Côte-d'Or où il s'impose, durant 32 années, comme l'un des trois plus grands chefs français de l'époque. "Le Cuisinier des rois" et "le Roi des cuisiniers" obtient sa troisième étoile au Guide Michelin en 1935. Il accueille nombre de têtes couronnées et de personnalités attirées par sa timbale de brochet éminence ou sa terrine de bécasse chaude au Chambertin.

Cet établissement mythique accueille en 1975 le jeune chef Bernard Loiseau (Chamalières, 1951 - Saulieu 2003). Devenu propriétaire du restaurant à 31 ans, il obtient, à son tour, trois étoiles successives au Guide Michelin pour son style novateur et sa cuisine épurée. Le Sandre à la peau croustillante et fondue d'échalote sauce au vin rouge ou les Jambonnettes de grenouilles à la purée d'ail et au jus de persil sont ses recettes phares. 

Cette tradition autour des arts de la table et de la gastronomie est aussi présente à Arnay-le-Duc où lors de manifestations annuelles organisées à Saulieu, comme la Fête du Charolais.

Le chanoine Félix Kir (Alise-Sainte-Reine, 1876 - Dijon, 1968), député-maire de Dijon, laisse son nom à l'apéritif qu'il aime servir à ses hôtes, le "Kir", composé d'un tiers de crème de cassis de Dijon et de deux-tiers d'aligoté de Bourgogne.

La gastronomie et le vignoble (IGP Coteaux de l'Auxois) signent un certain art de vivre au coeur de l'Auxois-Morvan."

 



Et nous voici devant le Relais Bernard Loiseau, ancien Hôtel de la Côte-d'Or.




Nous nous attardons devant les menus. Certains vont certainement crier au sacrilège, ceux qui ont de l'humour devraient sourire, mais en lisant la carte, je ne peux m'empêcher de penser au sketch "Les Lentilles" d'Anne Roumanoff.



Il est possible sur réservation de visiter la salle de restaurant Alexandre Dumaine qui a toujours le décor qu'elle avait au début des années 1900. Celle-ci est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 2010.



La tour d'Auxois qui faisait partie des dépendances du couvent des Ursulines est la dernière des seize tours qui composaient l'enceinte fortifiée. Toutes les autres ont disparu du fait des conflits, des intempéries ou tout simplement afin de faciliter le passage des diligences. Economie oblige !


En prolongement de la tour, le Square Dumaine et son "Ours blanc" avec en surplomb l'Hostellerie de la Tour d'Auxois.









Face à la fontaine, dans une niche en façade, une petite statue, celle de sainte Anne en train d'apprendre à lire à Marie.


Et après le haut-lieu gastronomique de la ville, nous voici au haut-lieu culturel avec le musée Pompon.
J'espère que ce beau musée installé dans une jolie demeure du XVIIème siècle sera l'objet de mon prochain article, il ne me manque que l'autorisation de publier. Pour l'instant, je m'en tiendrai juste à sa cour.






Difficile de vous conter l'histoire de la basilique aussi bien, je vous retranscris donc le passage la concernant trouvé dans le livret "Laissez-vous conter Saulieu" qui nous a été remis à l'office du tourisme :

"La basilique Saint-Andoche

Au VIIIe siècle, des sources écrites attestent d'une basilique dédiée à saint Andoche, l'un des évangélisateurs de la Bourgogne avec Thyrse et Bénigne au IIe siècle. Cette église mémorielle est peut-être antérieure si l'on en juge le monument gallo-romain "sarcophage/reliquaire" de saint Andoche, christianisé à l'époque mérovingienne, puis reconstitué en milieu du XIXe siècle à la suite de sa redécouverte, conservé actuellement sous le grand autel. Transformée à l'époque carolingienne en monastère, restaurée par Charlemagne, sans que l'on en ait la moindre preuve elle est sécularisée dans les années 1130 et devient une collégiale. Quelques éléments architecturaux signalent les anciens bâtiments canoniaux qui occupaient le flanc sud de l'église. En 1919, le pape Benoît XV élève cette église, devenue paroissiale après la Révolution, en basilique mineure. L'édifice actuel présente plusieurs périodes de construction et de restauration. La façade, la nef et les deux bas-côtés, où se trouvent de superbes chapiteaux, datent du second quart du XIIe siècle, témoins du rayonnement de Cluny et d'Autun. Les cinq chapelles latérales sont ajoutées aux XVe et XVIe siècles. Le chœur, qui était précédé d'un transept lors de sa reconstruction à la suite des destructions occasionnées par la guerre de Cent Ans (1359), dont il subsiste néanmoins les stalles, est directement accolé à la nef depuis l'édification du chœur actuel en 1704. En 1760, la tour nord est coiffée d'un dôme surmonté d'un lanternon en plomb et le portail de la façade est entièrement refait en 1869, ce qui marque le début des restaurations.

Depuis 2003, la basilique a retrouvé un orgue d'une facture très contemporaine, aussi bien dans le design du buffet (Pierre Sibieude), qui a fait l'objet d'un concours de plasticiens, que dans sa conception instrumentale (Daniel Birouste), où se côtoient plus de 2000 tuyaux."

 
























































Je vous retranscris la partie supérieure du document : 

"L'ORGUE DE LA BASILIQUE

Le grand orgue de la basilique Saint-Andoche de Saulieu est un des instruments les plus novateurs de Bourgogne tant au niveau visuel que sonore.

Ses trois claviers (en poirier et ébène) et son pédalier permettent de faire sonner plus de deux mille tuyaux répartis à l'intérieur du buffet sur trois niveaux. Ces tuyaux sont réalisés dans différents matériaux (alliages, étain-plomb, bois, etc...) Les plus aigus mesurent quelques millimètres alors que les tuyaux les plus graves comptent jusqu'à six mètres de haut.

Le buffet de cet orgue a fait l'objet d'un concours de plasticiens. Le dessin est dû à Pierre SIBIEUDE, la réalisation a été effectuée par les facteurs MILLOT et JACQUART. Enfin, la partie instrumentale de cet orgue a été réalisée par le facteur Daniel BIROUSTE.

Ainsi, l'orgue de Saulieu se positionne comme un instrument moderne offrant aux interprètes des dispositions technologiques avancées et une palette sonore originale pour jouer la musique d'hier et d'aujourd'hui." 

 










Et encore une autre statue de Vierge à l'Enfant. Celle-ci, réalisée en bois, est sous un dais recouvert de tuiles en bois. Outre l'Enfant Jésus, elle tient une grappe de raisin et deux épis de blé.


Nous entrons dans la "ruelle de la truie qui file", une jolie dénomination pour une rue mais dans le même temps une sombre réminiscence d'un fait divers moyenâgeux survenu à Paris. Cette histoire remonte en 1466 et concerne un célibataire mort sur le bûcher avec sa truie pour avoir appris à cette dernière à filer la quenouille. Il n'en fallait pas beaucoup alors pour finir grillé ! Où auraient fini alors les passionnés d'Obérythmée actuels ?






Minutieusement sculptée, une plaque pour marquer l'endroit où se trouvait jadis un moulin à huile.



Je pense que vous l'avez remarquée sur la photo précédente.
Une autre Vierge à l'Enfant sous une niche gothique se trouve à l'angle d'une maison. Réalisée en pierre, elle date de la fin du XVe-début du XVIe siècles.


Depuis tout petit, Guess montre beaucoup de curiosité et si ses points d'intérêts diffèrent des nôtres, il n'empêche que tous ces accès aux caves l'intéressent beaucoup.


Et Saulieu n'en manque pas !




Nous faisons un léger détour jusqu'au lavoir construit en 1764...



...arrivons à l'ancien cimetière et à l'église Saint-Saturnin (XIIIe-XIXe siècles) au clocher recouvert de bardeaux en bois. Elle ne se visite pas. Y reposent François Pompon et son épouse Berthe.



Nous traversons la promenade Jean Macé aménagée en 1735 et classée site remarquable de Bourgogne. L'ensemble composé de l'église, du cimetière et de la promenade est classé monument historique.


La promenade plantée d'arbres d'essences diverses n'est pas une parenthèse verte seulement pour nous, ce joli chat y trouve aussi manifestement son compte.
Il a un petit air de chat de Pallas, vous ne trouvez pas ?



Saulieu n'a pas été épargné par la Seconde Guerre mondiale et lors de la bataille de Saulieu du 16 juin 1940, 37 soldats français et 11 civils ont péri.
Un carré est spécialement dédié aux victimes de la Seconde Guerre mondiale pour honorer leur mémoire. Ce cimetière militaire avec son monument en granit domine le cimetière civil.







Avant de retrouver les rues du centre historique, nous faisons un arrêt au lavoir.


Je vous mets une retranscription du panneau :

"PATRIMOINE DU MORVAN

"Riche pour les curieux, secret pour ceux qui le traversent", le Morvan recèle de nombreux "patrimoines" discrets ou méconnus. Forêts, villages, bocages, vous racontent l'Histoire, ils sont l'âme du Morvan.

LE LAVOIR DE LA FONTAINE AUX BOEUFS

En décembre 1861, le conseil municipal, s'appuyant sur une pétition des habitants du hameau de Villeneuve, fait construire un aqueduc et "un creux avec des pierres autour, pour servir de lavoir public". Vingt cinq ans plus tard des travaux d'agrandissement sont entrepris pour en faire un lavoir de 4 m par 3 m. "Les dalles proviendront des carrières de la localité et les pierres des lavoirs des carrières de la Roche en Brenil."

A partir de 1863, la municipalité y organise chaque année, à l'occasion des fêtes de la saint Andoche, un grand concours de tir en cible et de tir à l'oiseau. Celui-ci réunira jusqu'à 166 concurrents certaines années. Les tireurs sont placés dans une vigne proche de la fontaine.

A partir de 1913, il est couvert en tuiles avec un toit à un pan, agrémenté de bancs et clos par un muret. Une délibération du conseil municipal du 21 novembre 1914 réquisitionne le lavoir pour servir de laverie pour le linge souillé des malades et blessés des hôpitaux militaires installés à Saulieu". La commune compte à cette époque environ une quinzaine de lavoirs publics.

Les femmes poussaient leur brouette jusqu'au lavoir avec leur linge, le "tapou" (petit battoir, la caisse à laver, un savon et une brosse. C'était aussi l'occasion d'échanger les dernières nouvelles... Les lavoirs devinrent silencieux avec l'arrivée des machines à laver le linge. Comme souvent en Morvan, la source alimentait un puits fermé dit fontaine, un abreuvoir en granit, simple ou double, et un lavoir couvert et clos. Les bovins surtout, mais aussi ovins et chevaux de passage venant s'abreuver ne devaient pas salir l'eau du lavoir.

L'origine du nom de "Fontaine aux Boeufs" est oubliée localement. Le site était-il sur un chemin de galvachers, de laboureurs ou bouviers vers Paris ?

Tombé en désuétude, il est restauré par la commune en 2010.


Voies, oppida (Bibracte), thermes, théâtres de l'époque gallo-romaine. 

Châteaux, églises, abbayes, hameaux et chemins des temps médiévaux. 

Haies plèchées, murets et croix, lavoirs et moulins, bascules et travails à ferrer, gares du Tacot...ce patrimoine rural, au-delà des centaines de châteaux et édifices majeurs, est le témoin de la civilisation rurale des XIXe et XXe siècles.


Les pierres de légendes, les sources et les fontaines nous parlent des croyances et des rites des habitants qui y venaient pour les récoltes, le mariage, les fièvres, la fécondité...

La grande Histoire a aussi laissé ses traces : flottage du bois, construction des barrages, maquis de la Seconde Guerre Mondiale...

Nous vous souhaitons une bonne découverte au long de votre balade en Morvan !" 

 




Notre retour au centre-ville passe par une jolie vitrine de fleuriste.



Après toutes ces sculptures animalières, il était presque normal de terminer la balade par un mur joliment fréquenté.


J'espère que Saulieu vous a autant plu qu'à nous, j'espère vous retrouver sous peu  à Arnay-le-Duc.


A bientôt ! 😉


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