Saint-Santin
C'est par une petite route qui sillonne à travers des paysages de cartes postales que nous arrivons à Saint-Santin.
Il faut que je vous parle de ce village...
SAINT-SANTIN ... un cas unique en France...un village double.
C'est le moment où certains vont avoir de grands ????
Eh oui !
Un pied dans l'Aveyron, un pied dans le Cantal.
D'un côté Saint-Santin d'Aveyron, de l'autre Saint-Santin de Maurs.
Un vrai casse-tête administratif aussi.
Imaginez deux départements (Aveyron et Cantal), deux régions (Occitanie (fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon) et Auvergne-Rhône-Alpes) et deux académies (celle de Toulouse et celle de Clermont-Ferrand).
Ah ! Que la France est simple !
Pour deux euros, nous avons acheté à l'épicerie côté Cantal un dépliant qui nous présentant le village, synthétise aussi ce joli imbroglio administratif à travers l'histoire vraie de Pierre-Marie et de Marie-Pierre.
Décidément, il y a de quoi y perdre son latin !
A part que dans cette histoire Roméo a épousé sa Juliette.
C'est ainsi que défiant tout le village, Pierre-Marie, le receveur des postes de l'Aveyron est tombé amoureux de Marie-Pierre l'institutrice du Cantal.
Car, il faut reconnaître que cette délimitation administrative a bien longtemps séparé Aveyronnais et Cantaliens.
En ce qui nous concerne, la hache de guerre étant enterrée depuis longtemps, nous nous sommes garés sur le parking en Aveyron.
J'ai matérialisé par un trait rouge leur "Ligne Maginot" ou "Ligne de démarcation" ainsi dénommée par les villageois. Mais elle se trouve réellement marquée au sol par un pavage dans l'alignement du monument aux morts.
Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du parking. |
Il faut que je vous parle de ce village...
SAINT-SANTIN ... un cas unique en France...un village double.
C'est le moment où certains vont avoir de grands ????
Eh oui !
Un pied dans l'Aveyron, un pied dans le Cantal.
D'un côté Saint-Santin d'Aveyron, de l'autre Saint-Santin de Maurs.
Un vrai casse-tête administratif aussi.
Imaginez deux départements (Aveyron et Cantal), deux régions (Occitanie (fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon) et Auvergne-Rhône-Alpes) et deux académies (celle de Toulouse et celle de Clermont-Ferrand).
Ah ! Que la France est simple !
Pour deux euros, nous avons acheté à l'épicerie côté Cantal un dépliant qui nous présentant le village, synthétise aussi ce joli imbroglio administratif à travers l'histoire vraie de Pierre-Marie et de Marie-Pierre.
Décidément, il y a de quoi y perdre son latin !
A part que dans cette histoire Roméo a épousé sa Juliette.
C'est ainsi que défiant tout le village, Pierre-Marie, le receveur des postes de l'Aveyron est tombé amoureux de Marie-Pierre l'institutrice du Cantal.
Car, il faut reconnaître que cette délimitation administrative a bien longtemps séparé Aveyronnais et Cantaliens.
En ce qui nous concerne, la hache de guerre étant enterrée depuis longtemps, nous nous sommes garés sur le parking en Aveyron.
J'ai matérialisé par un trait rouge leur "Ligne Maginot" ou "Ligne de démarcation" ainsi dénommée par les villageois. Mais elle se trouve réellement marquée au sol par un pavage dans l'alignement du monument aux morts.
Bien entendu, deux départements, donc deux députés, deux mairies... ici la mairie de Saint-Santin d'Aveyron. |
Là, ils poussent un peu loin le bouchon ! |
Parvenus au centre du village, nous tombons sur la "ligne Maginot" qui traverse la place.
Entre les deux églises : une maison.
Manque de chance, cette ancienne épicerie se trouve sur la frontière, une moitié dans le Cantal, une moitié dans l'Aveyron.
Question épineuse : A qui devaient revenir les impôts ?
C'est l'Aveyron qui l'a emporté. La chambre à coucher, lieu de procréation étant dans l'Aveyron, c'est le percepteur aveyronnais qui a rempli son tiroir-caisse. Bingo !
Par contre, la pièce abritant l'épicerie étant dans le Cantal, son heureux propriétaire a pu bénéficier des bienfaits de l'électricité dès 1932 alors que les Aveyronnais ont dû attendre 1943 pour reléguer leurs lampes à pétrole dans les placards.
Cette frontière était le lieu de combien de bagarres à la sortie de la messe, quand les enfants se traitaient de "Cantalou, ta gueule de loup" "Aveyronnais, tête de cochonnet".
Le monument aux morts érigé à la fin de la 1ère Guerre Mondiale au milieu de la frontière a été le premier balbutiement de la réconciliation, les deux Saint-Santin ayant souffert pareillement de ce conflit.
Il n'empêche que les vaches de race Aubrac et Salers restaient respectivement de part et d'autre de la ligne.
Il a fallu la 2ème Guerre Mondiale pour voir la fin de cette "Guerre des boutons".
L'église Saint-Pierre et Saint-Paul (côté aveyronnais), de style gothique tardif a été édifiée aux XVème et XVIème siècles. Elle fait partie du diocèse de Rodez.
J'aime bien les cordes pour faire sonner la cloche à l'entrée de l'église. |
L'église Notre-Dame (côté cantalien), de style roman fait partie du diocèse de Saint-Flour.
Ici aussi, se trouve la corde du sonneur de cloche près de la porte de l'église. |
L'animosité était telle qu'il paraît qu'il ne fallait pas se risquer de se rendre à la messe "du mauvais côté" sous peine de se faire rappeler à l'ordre par les prêtres.
Si bien, qu'un Saint-Santinois à la langue bien pendue aurait paraît-il un jour répondu : "Dites, Monsieur le curé, le Bon Dieu serait pas le même dans le Cantal que dans l'Aveyron ?"
Parvenus chez Marie-Pierre, nous poussons la porte et pénétrons dans la pièce commune aménagée en musée. Il faut dire que Pierre-Marie est venu résider dans le Cantal en épousant Marie-Pierre.
Nous mettons 2 euros dans le monnayeur pour entendre Marie-Pierre nous raconter durant 24 minutes, l'histoire de son insolite village. Et elle est belle cette histoire racontée avec beaucoup d'humour.
L'institutrice nous parle par exemple du casse-tête des vacances scolaires et des parents déconfits de n'avoir pas leurs enfants d'âges différents en même temps en vacances, du fait des deux académies.
Et de tant d'autres choses...
Chez Marie-Pierre |
La mairie de Saint-Santin de Maurs dans le Cantal |
De retour au parking, nous ne pouvons pas "snober" le garage-atelier de Pierre-Marie, côté Aveyron.
De même que dans la maison, nous poussons la porte et moyennant 2 euros, nous l'écoutons raconter son village durant 22 minutes...son travail, les mariages, les enterrements, les foires aux bestiaux, les batailles de gamins de part et d'autre de la "frontière".
C'est ainsi que nous apprenons...que l'unique corbillard (cantalien) était loué aux Aveyronnais...que les Auvergnats portaient une blouse bleue alors que celle des Aveyronnais était noire...que même les vaches ne se mélangeaient pas...que dans les bals il n'arrivait jamais qu'un jeune Cantalien invite à danser une Aveyronnaise aussi belle soit-elle et vice-versa...et qu'il a été le premier Aveyronnais à franchir le pas et épouser une Cantalienne.
Les maires cultivent leur différence de nos jours avec beaucoup d'humour. |
De nos jours, Saint-Santin cultive sa différence dans une ambiance sereine.
Le stade "AveyCant", création commune est le symbole de la réconciliation.
"L'entente", l'équipe des deux Saint-Santin s'y entraîne.
Ainsi, les matchs de foot se jouent sur un terrain coupé par la frontière. Une mi-temps dans l'Aveyron, une dans le Cantal.
Se pose juste le problème de l'entretien. Régions et départements ne pouvant gérer une commune hors de leur territoire. Aïe !!! ça recommence ?
Nous avons découvert un mignon petit village, un joyeux clochemerle où nous nous sommes laissés conter l'Histoire à travers les voix d'un joli couple aujourd'hui disparu.
Ah quelle belle et originale histoire ces villages !!!!
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé, merci pour ce beau reportage ;-)
bonjour
RépondreSupprimersuperbe découverte
une lecture matinale des plus agréable
grand merci
Bonjour,
RépondreSupprimerQuelle histoire intéressante que celle de ce village ... ça me rappelle le film "La loi c'est la loi" avec Fernandel, brave douanier Français mais qui était né dans la chambre de sa maison ... située en Italie. Et Pierre Marie qui tombe amoureux de Marie Pierre, il faut le faire. Un grand merci pour cette visite de ce village un peu spécial.
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci pour la découverte de ce village qui a une histoire des plus intéressante.
Bonjour
RépondreSupprimerMerci Brigitte pour le partage de cette superbe histoire.
Super belle histoire comme notre beau pays nous en réserve de temps en temps! Merci Brigitte.
RépondreSupprimerDB34