NAILLOUX ¤ CINTEGABELLE ¤ CALMONT
L'intégralité de notre parcours :
Saint-Félix-Lauragais (1ère partie) ⇨ Nailloux ¤ Cintegabelle ¤ Calmont (2ème partie) ⇨ Belpech (3ème partie) ⇨ Mazères : Le Domaine des Oiseaux (4ème partie) ⇨ Montferrand : Le Seuil de Naurouze (5ème partie)
Après notre lot de petites routes étroites et tortueuses à travers champs, nous voici arrivés à NAILLOUX. Nous avons dormi au pied du village, près du lac en mai dernier sans nous y arrêter. Mais j'ai découvert qu'il y avait un fort, alors cela valait bien un passage.
Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du parking. |
Nous nous garons sur l'Esplanade de la Fraternité, le temps de la visite. Après une vaine recherche, nous abandonnons l'idée de trouver l'office de tourisme. Nous avons pourtant suivi le fléchage presque jusqu'à la sortie/entrée du village. Tant pis, on fera sans !
La porte Nord s'ouvre sur le quartier du vieux fort...dont il reste quelques habitations, l'église Saint-Martin et sa place qui a remplacé un moulon (pâté de maisons).
Un grand escalier prolonge le parvis de l'église et mène à un petit jardin qui a en son centre le monument aux morts, d'un blanc immaculé.
Contre le mur, des plaques de marbre gravées où je suis surprise d'y trouver rassemblés Jacques Brel, Paul Éluard, Jean Jaurès et Charles Baudelaire.
Des Naillousaines et des Naillousains, amateurs de poésie ?
Nous ne visiterons pas l'église, et pour cause, elle est fermée. Grrr !!!
Mais je peux vous en dire quelques mots.
Construite à la fin du XVème et au début du XVIème siècles, elle affiche un style gothique méridional avec sa façade austère, ses contreforts et ses rares ouvertures.
Le clocher d'origine abattu par la foudre au XVIIIème siècle est reconstruit quelques années plus tard. C'est un clocher-mur, typique des clochers du Lauragais avec ses 5 cloches, chacune encastrée dans sa baie campanaire.
Ici, nos aïeux ont encore de beaux jours, semble-t-il ! |
Une proposition de rando : 6 km/2 heures... |
...une autre : 10 km/3 heures |
L'ancien poids public |
On dirait bien un trompe-l'œil aux couleurs passées, à moins (mais j'y crois moins) que cela en soit un en cours de réalisation. |
La halle ? |
J'en ai vu de bien plus jolies, mais elle a au moins le mérite d'exister. |
Nous sommes un peu déçus par Nailloux, peu de piétons dans les rues mais que de circulation !!!
Bon, on ne s'éternise pas, nous reprenons notre circuit champêtre avant de nous garer à CINTEGABELLE.
Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du parking. |
Notre parking que j'ai cerclé de rouge, situé rue Escoussières. Une fois n'est pas coutume, je vous fais même un petit coucou :-) |
L'Hôtel de ville est fermé, il est 18 heures juste passées. |
Allez ! Direction l'église avant qu'elle ne ferme !
Inutile de mentionner que le village est accroché au versant.
Que de rampes (R.=rampe), nous dépassons dans la rue du Calvaire : R. T. Nolé, R. du presbytère, R. du 14 juillet, R. E. Tequi, R. L. Pasteur, R. V. Hugo.
La dénivellation entre les deux rues est si importante que cela paraît la meilleure alternative pour aller de l'une à l'autre.
Et comme tous les chemins mènent à Rome, toutes aboutissent sur la rue de la République.
Et comme tous les chemins mènent à Rome, toutes aboutissent sur la rue de la République.
Les voici presque toutes :
Et l'église est fermée, face à elle : la halle.
Nous rencontrons même Félix le chat...
... qui ne semble pas apprécier le fait que je lui dise bonjour.
Alors que nous hésitons sur la direction à prendre, un monsieur nous conseille d'emprunter un chemin de terre qui mène au moulin et à la table d'orientation.
Nous nous sommes faits avoir à Faugères, où nous avons marché environ 1 h30 pour gagner les moulins, aussi je m'inquiète de la distance...mais non à peine quelques dizaines de mètres et nous y sommes.
Et ça valait la peine !
Quelques dizaines de mètres plus haut...
...nous sommes au sommet de la butte devant une jolie table d'orientation. Je suis un peu déçue, je pensais voir les toits du village mais ils sont cachés par la végétation. Par contre, le panorama est beau.
A la place du calvaire se trouvait autrefois un château. |
Nous repassons la "portasse" qui fermait jadis l'enceinte fortifiée. |
Ici aussi, la destruction de la place forte au XVIIème siècle est l'œuvre de Richelieu.
Un joli exemple de mur toulousain où les rangées de galets alternent avec les rangées de briques. |
Nous longeons un bout de la rue de la République, qui est la rue médiane de Cintegabelle. Nous ne la trouvons pas très "folichonne", voire tristounette.
La rue de la République |
Arrivés à CALMONT, nous n'avons d'autre choix que de nous garer sur le petit parking devant une salle associative.
Capture d'écran (Via Michelin) et localisation de notre parking. |
Suite à un soulèvement d'ordre religieux, le village est pris et incendié par le maréchal de Thémines en 1625.
Ceci explique peut-être qu'il n'y ait pas de centre historique. Il reste cependant un édifice d'importance du XIVème siècle : la maison fortifiée au bord de l'Hers avec ses deux tours rondes dont l'une "étêtée" supporte un pigeonnier hexagonal.
La maison fortifiée du XIVème siècle |
Même si la fontaine n'est pas en fonction : Trois bassins pour trois martyrs ? |
Quand l'Histoire nous rattrape. Même dans des lieux si inattendus, les nazis n'ont pas manqué ce petit village.
La plaque très brillante ne facilite pas la lecture, voici le texte :
"CALMONT, 16 juillet 1944 : à l'aube l'armée allemande envahit notre village.
Encadrée par des miliciens, elle commence le ratissage des habitations : tous les hommes sont pris en otages et regroupés place des Canelles. Les femmes et les enfants sont épargnés. Rapidement, les volets se ferment, le village devient désert.
Il semble que les nazis ne sont pas venus à Calmont par hasard. Quatre personnes sont arrêtées dont trois vont rapidement disparaître, il s'agit de Louis CALVET, Henri LANFANT et du jeune Jean RUIZ, seul connu pour sa participation dans l'équipe locale de football. Le quatrième, René VIDAL est amené place des Canelles où une cinquantaine de calmontais sont toujours là, les bras levés, sous la surveillance d'allemands armés. La chaleur accablante rend encore plus insupportable cette attente qui dure depuis plusieurs heures.
Vers midi commence un spectacle insoutenable. Après plusieurs tentatives de pendaisons sans succès, René VIDAL est froidement exécuté d'une balle dans la nuque, aux yeux de tous, puis pendu à la potence du réverbère situé au carrefour des Canelles.
Ordre est donné de ne pas toucher le corps, sous peine de représailles.
En fin d'après-midi, les otages sont enfin libérés sous des rafales d'armes automatiques, sans faire d'autres victimes.
Les nazis quittent le village, laissant derrière eux la peur et l'horrible spectacle du corps pendu de ce malheureux résistant. Il faudra trois jours de négociations pour obtenir l'autorisation de la "Wehrmacht" de mettre en bière sa dépouille.
Le soir même, les corps des trois autres personnes sont découverts sauvagement massacrés et criblés de balles, au premier étage de la boucherie du village, située à l'époque sur cette place.
Henri LANFANT, officier de la paix au GMR d'Aquitaine appartenait au maquis de QUERIGUT en Ariège. Il était en mission avec le gardien de la paix René VIDAL et Louis CALVET, garagiste à Toulouse.
Peut-être étaient-ils à CALMONT, ce jour-là, pour rencontrer les résistants locaux du maquis de "Bébeillac" ?
Jean RUIZ, au moment de son arrestation, était porteur d'une valise contenant un pistolet mitrailleur, cause de son exécution. Il n'était pas résistant, il n'avait pas encore 19 ans.
Quatre martyrs pour que la FRANCE vive libre, quatre martyrs dans notre village où durant cette journée du 16 juillet, la moindre erreur, la moindre étincelle aurait pu transformer CALMONT en un deuxième ORADOUR SUR GLANE."
Si j'ai bien tout lu, les nazis ont fait quatre martyrs, alors pourquoi une plaque commémorative pour seulement trois hommes ???
Le style toulousain pour cet édifice, probablement la halle. |
Je ne vous dis pas les bonnes odeurs qui se dégagent du camion-pizza stationné entre la halle et le temple !
Le temple |
Comment recycler les cabines téléphoniques |
Pour les randonneurs. |
Vous ne le voyez peut-être pas, mais il est écrit : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits 1989" |
Trop tard pour espérer trouver l'église ouverte, mais rien ne nous empêche d'admirer ce beau clocher-mur typique du Lauragais. Celui-ci a 5 campanaires mais 7 cloches.
Guess intéresse ce beau félin. |
Cela sent vraiment trop bon ! On craque et la commande de deux pizzas nous oblige à patienter 3/4 d'heure.
On ne compte pas quand on aime !
On ne compte pas quand on aime !
Nous avons donc du temps pour peaufiner la visite...
...et sans ce contretemps, nous n'aurions pas vu les éclairages de la halle et de l'église.
Finalement, nous qui pensions quitter Calmont assez tôt, c'est à la nuit tombée que nous partons rejoindre notre bivouac. Mais c'est sans regret, les pizzas étaient bonnes et les "illuminations" inattendues.
Joli résumé ;-)
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ces murs en galets/briques, ça change de notre granit !!!
De jolies photos avec de belles vues ;-)
Le pizzaïolo a bien fait de vous faire patienter lol
Merci pour ce partage
Cath
Bonjour,
RépondreSupprimerCombien de fois ai-je traversé Nailloux en me rendant à Capbreton ? On coupait par Auterive et on ignorait Cintegabelle, que je ne connais que de nom (Jospin ou sa femme l'ont rendue célèbre). Ah ça doit faire les mollets d'y escalader toutes ces rampes. Très jolies photos avec ces murs "roses" éclairés. J'aime bien aussi les minets, le premier avec ses oreilles rabattues veut impressionner Guess sans doute ! Merci pour le partage de ces jolis villages.