Balades par monts et par vaux: Aveyron : Brommat

Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2025/01/beaucoup-daveyron-et-de-cantal-un-peu.html)

En arrivant à Brommat, nous commençons par faire les services sur l'aire située près de l'entrée du camping municipal avant de nous installer dans celui-ci.

Ce petit camping a tout ce qu'il faut pour nous plaire ; d'assez grandes places, des sanitaires propres, pas trop de fréquentation en cette fin août et une ambiance pastorale avec les vaches qui paissent de l'autre côté du grillage et le ruisseau qui coule derrière la haie.

Sans compter l'accueil sympathique, ce qui est un plus non négligeable !

Quelques sculptures ont pris place le long de la clôture à l'entrée du camping.

Mais pour nous, après avoir fait une lessive qui devenait urgente, ce soir c'est repos. Les deux balades du jour commencent à se faire ressentir.

Après une nuit très calme et un réveil au chant des oiseaux. Il y en a même un qui est venu jouer le réveille-matin au niveau du lanterneau.

Requinqués, nous sommes prêts pour la balade du jour.

Voilà, vous avez compris la raison de notre passage à Brommat. Faire notre 4ème Sentier de l'Imaginaire, celui intitulé "Au fil de l'eau-Moulin de Burée".

Pour le Moulin de Burée, c'est raté, nous ne tombons pas dans le bon créneau.

Le sentier débute dans le camping.

Nous vous invitons à cette rando...

Le moulin de Burée nous apparaît au détour du chemin.

Près du moulin, nous longeons une barrière où sont accrochées des photos de croix.

Et un texte sur les croix que j'ai trouvé très intéressant. Il nous raconte un petit bout de l'histoire des croix auxquelles nous ne prêtons pas toujours cas tant elles font partie du paysage et nous sont coutumières, je vous le retranscris :

"Les croix :

Les croix sont partout : sur les chemins, à l'entrée et à la sortie des villages, sur les places, dans les cimetières.

Il n'y a pas de croix qui n'ait pas sa raison d'être. Toutes ont une cause précise et traditionnelle que l'histoire et les moeurs expliquent : croix de menhir, de chemins, de carrefour, croix sur la voie des morts, croix de procession, de bornage, de village, de cimetière, des ponts, des sommets, des sources et croix médiévales.

L'emplacement des croix obéit donc à des règles bien précises, liées aux moeurs, à la religion bien sûr, aux traditions et même aux superstitions. Ces règles s'appliquèrent partout dans le monde chrétien et donc ici aussi. Cependant, il est important de dire qu'actuellement nos croix ont pu être déplacées, à cause du remembrement, de l'abandon de chemins, de la modification des routes...

De tout temps, l'homme a érigé des pierres, des bornes.

Il est bien connu que les pierres sacrées du Néolithique continuèrent à exercer leur influence jusqu'à récemment. Menhirs et dolmens jouissaient du prestige, du mystère et de la tradition. Les lieux dits, Pierrefiche, Peyre, Peyra, témoignent que loin d'être oubliés, les mégalithes servaient encore à nommer les lieux. Le monde chrétien s'inscrit aussi dans le paysage notamment avec les croix de chemins.

Les croix de chemins :

Celles-ci sont les plus nombreuses. Elles sont venues remplacer les bornes militaires des romains (qui marquent la distance d'un mille romain (mille pas : 1481.5 m).

Le premier rôle que l'on peut assigner est celui de témoin : planter une croix sur un chemin revient à le christianiser, à se l'approprier. Elles signalent que l'on est sur un territoire chrétien.

Cependant leurs significations peuvent être plus précises.

Croix de carrefour :

Les croisements, et cela à toutes époques, devaient avoir des points de repères. La croix de carrefour jouait ce rôle.

Croix sur la voie des morts :

C'est l'une des traditions les mieux attestées, et pourtant les moins communes aujourd'hui. Entre hameau et chef-lieu de la paroisse, des croix étaient positionnées. Une grosse pierre plate servait de reposoir. On y déposait le cercueil le temps que les porteurs reprennent leur souffle. Les accompagnateurs ne manquaient pas de prononcer les prières d'usage.

Croix de procession :

Le curé en tête, la procession traversait le territoire de part en part, pour bénir les prés les cultures...
Les croix rencontrées pouvaient être ornées de guirlandes...
Voici quelques exemples de la symbolique et de la tradition autour des croix. Il y aurait encore bien de choses à évoquer sur ce sujet..
Le sujet étant vaste, nous avons pris le parti pour une première approche de vous présenter de belles croix de pierres du Carladez."

La personne qui a écrit ce texte n'a pas mentionné son nom.

Quant à nous, nous reprenons notre marche en forêt et en lisière de forêt.

La forêt se partage entre promeneurs et animaux sauvages, en témoignent ces troncs à l'écorce arrachée.

Pour nous, les balades en forêt c'est presque toute l'année, nous évitons juste la période de chasse à cause des trop nombreux accidents. Car me balader la peur au ventre, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé !

Le chemin de Saint-Gilles ?

Après quelques recherches sur le net, le chemin de Saint-Gilles part du Puy-en-Velay pour rejoindre Saint-Gilles-du-Gard où il rejoint le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Le chemin de Saint-Gilles (Les étapes du chemin de Saint-Gilles (ou voie Regordane) | | Les guides LEPÈRE) et Les chemins de l'Europe (www.chemins-europe.org | Association des Chemins de l'Europe)

Une petite structure qui semble être un abreuvoir pour les bêtes.

Après nous avoir permis de descendre la colline, le chemin nous mène en vue du village et de ses jolis toits gris et pentus.

Il ne nous reste plus qu'à peaufiner la visite en parcourant les rues de Brommat.

De nombreux panneaux font référence au complexe hydroélectrique de Brommat-Sarrans qui est avec celui de Montézic l'un des plus importants du Massif central.

En hauteur, nous découvrons la belle église du village.

Nous nous attardons sur les sculptures du porche.

Un panneau nous en dit un peu plus sur l'église, je vous le retranscris partiellement :

"EGLISE Saint Saturnin et Saint Anthyme de BROMMAT

BROMMAT fut dès le IXe siècle, le siège d'une VIGUERIE c'est-à-dire d'un tribunal où la justice était rendue au nom du Comte de Rodez, par un "viguier" ou vicaire.

L'église primitive de BROMMAT fut donnée à Conques sous l'abbatiat d'Etienne II, successeur d'Odolric, par Aimoin et son épouse Pétronille vers 1074. Dès lors, Brommat devient le prieuré-chef du Barrès.

- A l'occasion des visites pastorales de Bertrand de Chalençon, nous apprenons qu'en 1478, l'Evêque accorde à la Communauté des habitants l'autorisation de démolir l'ancienne église romane qui menaçait ruine (propter vetustatem), de la rebâtir et de construire deux chapelles.
Ainsi le corps principal de l'Eglise actuelle fut-il bâti dans le dernier quart du XVe siècle, en même temps que celle de Laguiole et de plusieurs édifices Gothiques du Barrès.
C'est vers la même époque que fut rebâti le prieuré ou "caminata" devenu "château" et servant de résidence au prieur nommé par l'abbé de Conques pour gérer la paroisse et le domaine.
Cet édifice sera pris par les protestants en 1582 qui le bouleversent après avoir passé la garde au fil de l'épée.

Sans doute l'Eglise eut-elle à souffrir aussi de cette incursion puisque en 1601 de très importants travaux sont entrepris par Jean de Mignot, abbé de Conques, par les habitants et par le prieur Jean Johani :

- Pour 960 livres de travaux, on consolida les voûtes du choeur et de la chapelle de St-Anthyme, et on reconstruisit les voûtes des chapelles Ste--Anne et Ste-Madeleine. Le clocher fut également réparé par des artisans du lieu : Jean Solene, maçon et Bernard Trin, charpentier.
L'une des chapelles servait aux offices de la confrérie Notre Dame de Pitié, érigée le 1er août 1515. Vers la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe, on ferma les remplages de la grande baie gothique située au levant, en fond de choeur, par un rétable orné du tableau figurant le martyr de St-Saturnin, patron de la paroisse.

- Au début du XIXe siècle, le curé Antoine Bors fit construire une sacristie qu'il adossa au chevet (1822). Vers 1850, son successeur, Pierre MOUSSES fit relier les chapelles latérales des bas côtés en enlevant les murs séparatifs, puis il passa commande à un artisan de Salers, du rétable de la Vierge et d'une chaire à prêcher

Décédé avant l'achèvement, ce fut son successeur, l'abbé Frédéric Cambournac qui fit faire la dorure du rétable (dans le style XVIIIe siècle). Il fit aussi réaliser les boiseries du choeur et les meubles de sacristie.

- En 1920, on déplaça le cimetière qui entourait l'Eglise depuis le haut Moyen âge et on ajouta à la grande sacristie une nouvelle construction.
- En 1982, divers travaux de rejointement sont réalisés sur les parements extérieurs de l'Eglise.
- En 1997, le projet d'aménagement du coeur du bourg a commencé par la réhabilitation de la place de l'Eglise. L'ancienne aire du cimetière fut rétablie en lieu de repos tandis que les maisons autour reprenaient vie.
Commune et Paroisse se concertèrent alors pour mettre au point un projet de restauration intérieure de l'Eglise. Ce projet, aidé par le Ministère de la Culture et élaboré par le Service des Bâtiments de France a permis de restaurer le décor intérieur :
L'entreprise Vermorel (Rodez-Salles-la-Source) a restauré les enduits et dégagé les décors peints. Ulysse Lacombe, ébéniste (Rodez-Lioujas) a restauré le mobilier, complété les stalles, rétabli les dorures, et créé l'autel majeur avec les épaves de l'ancienne chaire.

Henri Laurens, verrier (Rodez-Onet) a restauré et complété les vitraux lacunaires.
L'entreprise Coudouel (Mur-de-Barrez) a redonné éclat à l'illumination de l'édifice.
L'ensemble des travaux auxquels ont participé aussi de nombreux bénévoles ont été conduits par Francis Issanchou, Maire de Brommat et Conseiller Général, par le Père Joseph Wik, curé de la Paroisse et son conseil paroissial, et par Louis Causse, Architecte des Bâtiments de France. [...]"