mardi 18 mars 2025

Aveyron : Sauveterre-de-Rouergue - Novembre 2022

 




Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2025/02/laveyron-et-le-lot-novembre-2022.html)



C'est parés en courses et en gaz que nous arrivons à Sauveterre, un de nos "Plus beaux villages de France".

Comme nous le supposions l'aire cc est pleine et il est fort dommage que certains camping-caristes y aient pris leurs aises.
La fête de la Châtaigne, évènement important dans la région est très prisée et à la veille de cette manifestation, Sauveterre a déjà été pris d'assaut et le moindre recoin est déjà occupé.

Aussi, après un tour dans le village, nous nous garons contre l'aire cc mais à l'extérieur côté route.



De l'autre côté de la rue, des fourgons, des camping-cars et des tentes ont pris place en même temps qu'un groupe de joyeux drilles apparemment bien décidés à fêter dignement leur week-end. 


Effectivement, nous avons eu droit à un beau brouhaha jusqu'après minuit, le calme est revenu à deux heures et les plus fêtards ont remis ça dès 6 heures du matin.


Je vous retranscris le panneau qui relate l'histoire du village :


"SAUVETERRE, BASTIDE ROYALE

1281, Philippe III le Hardi, roi de France, fonda Sauveterre au coeur du Ségala. La bastide aura des fonctions administratives et judiciaires.

Le commerce et l'artisanat lui assureront la prospérité. La place centrale, la collégiale et quelques belles maisons attestent de la richesse de la ville au XVIe siècle. La peste de 1628 puis l'isolement géographique et la révolution industrielle entraînent la ville dans le déclin. Aujourd'hui, la bastide réanimée invite le visiteur à remonter le temps.


UNE "BASTIDE"

Une "bastide" est une ville neuve, fondée au Moyen-Âge (XIIIe-XVe siècles) dans le Sud-Ouest de la France et résultant d'une intervention volontaire. Elle se caractérise par la primauté donnée aux échanges économiques. L'église ou le château ne sont plus dominants. Quelques 350 bastides constituent un véritable patrimoine identitaire régional.
En Aveyron, Villefranche-de-Rouergue, La Bastide-l'Evêque, Villecomtal, Villeneuve-d'Aveyron.
Ces créations urbaines sont la conséquence du traité de Meaux-Paris (1229) qui met fin au conflit entre le royaume de France et le comté de Toulouse.
Le mouvement se développe alors pour répondre aux besoins d'extension des Rois de France à l'occupation de l'Aquitaine par les Rois Anglais et aux rivalités des seigneurs locaux.

Plusieurs raisons motivent ces fondations :

- l'émergence d'un développement économique lié à une poussée démographique et à un regroupement des populations rurales.
- la mise en place d'un pouvoir centralisé pour la royauté.
- la nécessité d'exploiter intensément les terres agricoles et les ressources naturelles pour les abbayes cisterciennes.

Ces villes procèdent bien souvent d'un "acte de paréage", contrat d'association entre un seigneur foncier et le détenteur d'une autorité et d'une "charte de coutumes", définissant les privilèges reconnus aux habitants et les règles codifiant la vie économique et sociale.

Pour Sauveterre, le paréage date de 1280, la construction de 1281 et la charte de coutumes de 1284.


UNE VILLE SINGULIERE

La bastide est bâtie selon un plan rectangulaire (200 mètres sur 140). Les quatre rues longitudinales parallèles, coupées par quatre rues traverses, chacune large de six mètres, délimitent neuf îlots.

Celui du centre est occupé par la place, les huit autres contiennent les lots à bâtir.

Ces îlots sont subdivisés par des ruelles ou "carrierons". Sur la place, bordée de couverts, se tenaient les marchés hebdomadaires. En son centre étaient disposées les mesures de la ville. Les principales maisons qui donnent sur la place, maisons de marchands, s'organisent souvent autour d'une cour.

A chaque quartier correspond une fonction particulière : administration consulaire au sud-est, religion et éducation au nord-est, justice et police au nord-ouest, maisons nobles au sud-ouest. Quatre consuls, un par quartier, administrent la ville. Ils ont droit de police, organisent le guet, lèvent l'impôt, ont la responsabilité de l'école et de l'hôpital... Désignés chaque année, ils sont issus des classes aisées de la ville.

Les rues longitudinales se prolongent à l'extérieur de la bastide, desservant les jardins de la ville. Cette distribution extérieure devait permettre une extension du tissu urbain selon les mêmes principes de régularité.


UNE VILLE D'ARTISANS

La vie à l'intérieur de l'enceinte médiévale se comprend mal si on n'évoque pas, à côté des fonctions administratives et juridiques de la baste, la présence active des marchands et des artisans qui constituaient l'essentiel de sa population. Si les marchands furent dès le début les éléments les plus dynamiques, l'activité urbaine majoritaire demeurait l'artisanat qui œuvre pour les besoins locaux, mais aussi pour l'exportation.

Les tanneries traitent les peaux des bêtes écorchées dans la bastide et fournissaient les cordonniers.

Les boursiers et les parcheminiers fournissaient les notaires et hommes de loi. Les métiers du textile étaient nombreux : tisserands, bonnetiers, chaussetiers, couturiers, drapiers, chapeliers.

De plus, la ville développa très tôt la coutellerie, activité tournée vers l'exportation et soutenue par de riches marchands ruthénois. Le corps des forgerons couteliers se multiplie rapidement. Leur production est diversifiée : couteaux, épingles, armes... En 1425-1450, trente forgerons, dont seize sont spécialisés dans la coutellerie, travaillent dans la bastide.

Au XVIIe siècle, Sauveterre connaît un lent déclin.

Les épidémies de peste et les disettes successives, le manque de terres cultivables, l'éloignement des flux économiques, la transformation des systèmes de production amènent Sauveterre à une quasi autarcie.

La révolution industrielle, à partir de 1850, va donner le coup de grâce à cette économie de subsistance.

Les cultures de chanvre et de lin, leur transformation en toiles, sont étouffées par les cotonnades industrielles.

Le vignoble disparaît avec l'épidémie de phylloxéra.

L'industrialisation et l'accélération des échanges amènent la cessation de la plupart des activités artisanales de production.

A la fin du XXe siècle, l'artisanat retrouve sa place dans l'économie locale. Les artisans du bâtiment participent à la modernisation de l'agriculture et des habitations. Parallèlement, une nouvelle population vient animer la bastide, les "artisans d'art". De nouvelles productions voient le jour : maroquinerie, reproduction de tapisseries, coutellerie, chapellerie, ferronnerie, bijoux, céramiques, tableaux, luminaires, reliures...


QUELQUES DATES DE L'HISTOIRE DE LA BASTIDE

1281/Fondation de la bastide.
1330/ Sauveterre est élevée au rang de paroisse.
1349/Le livre de l'Epervier dénombre 291 feux.
1362-69/Le Rouergue passe sous la domination anglaise. Sauveterre est l'une de leurs places fortes.
1514/L'église est érigée en collégiale.
1552/Une enquête montre une ville cossue : fabrication et commerce de draps et toiles, vignes...
1589-94/Sauveterre devient le siège du Présidial.
1622/Un grenier à sel y est établi.
1628/Une terrible épidémie de peste anéantit 800 personnes.
1784/Un état de la communauté montre une cité délabrée abritant 230 familles."



Nous loupons le départ de la rando organisée par l'Office de tourisme, aussi nous achetons pour 0.50 centimes d'euros une fiche de randonnée et partons pour faire une des variantes. Laquelle ? Nous verrons en fonction de notre fatigue, de l'heure et du temps.


Après un départ un peu brouillon, les explications peut-être claires pour quelqu'un du coin ne le sont guère pour nous. Nous nous retrouvons sur le circuit rouge au lieu des circuits orange ou violet, mais tant pis, l'essentiel est de marcher.

Des photos de cette balade : 





























Nous avons apparemment fait la rando à l'envers mais qu'à cela ne tienne, elle était bien sympa tout de même.

Nous avons emprunté des chemins en forêt avec de fortes dénivellations, traversé le plateau au milieu des champs, papoté avec un berger et ramassé quelques châtaignes. Et tout ça, sur 8 km !

Après un passage au cc, nous ressortons à la nuit tombée voir le village à la lumière des lampadaires.

Les portes Saint-Christophe et de la Mérette sont toutes deux du XIVème siècle, époque où l'on a érigé les remparts.






Après une nuit en musique, nous allons à la fête au centre du village.


Sur la jolie place aux 47 arcades, les festivités ont commencé, les fûts sont alignés, les châtaignes grésillent dans leurs caissons grillagés posés au-dessus des foyers, l'orchestre joue un air, les artisans ont déjà disposé leurs étals.




Dans la bastide, les maisons à pans de bois côtoient des maisons de style Renaissance.



Je vous retranscris le panneau :


"NOIRS CORBEAUX
Modelage grès noir - 1280°
2022

Le corbeau voit sa symbolique se déprécier au fil des siècles.
Les cultes païens de l'Europe de l'Est en font un animal sacré. Attribut du dieu Odin, il est le messager des dieux, protecteur des guerriers et véritable mémoire du monde.
Egalement valorisé par les mythologies anciennes qui louent sa sagesse, sa mémoire et ses dons de prophétie, il est mis à mal par la Bible, dans l'épisode de l'Arche de Noé, qui en fait un animal infidèle, égoïste et charognard.
Son plumage noir lui confère une image inquiétante qui le relaie au bestiaire du Diable.
Cette mauvaise image se poursuit à l'époque moderne, comme l'attestent les fables, les (?) et les faits de lexique.
Aujourd'hui, l'ornithologie et les enquêtes sur l'intelligence animale réattribuent au corbeau ses incroyables capacités intellectuelles et sociales. Rejoignant les savoirs antiques et médiévaux, il est considéré comme le plus intelligent des oiseaux.
Gabriel Vuattier a réalisé trois corbeaux en grès qui se tapissent dans les niches d'une des maisons emblématiques de la place des Arcades. Intégrés aux éléments d'architecture portant le nom de "corbeau", l'artiste réalise une mise en abyme au patrimoine tout en réhabilitant le modèle déchu.
Gabriel Vuattier
Céramiste
Sauveterre-de-Rouergue"


Trop de luminosité, je n'ai pas réussi à prendre convenablement ces corbeaux, mais l'angle de la place est très intéressant.



De belles portes sont aussi réparties dans le village.







Nous empruntons la ruelle qui mène à la collégiale Saint-Christophe.












Le joli travail de la chaire : 











La collégiale possède un joli mobilier bien mis en valeur par la sobriété des murs et une belle luminosité.



Nous revoici sous les arcades.







Détail de la sculpture sur parchemin : 


Une partie des anciennes douves est toujours en eau et fait le bonheur des canards. S'y côtoient Tadorne de Bellon, Tadorne Casarca, Tadorne d'Australie, canard de Laysan, canard Souchet, canard siffleur, siffleur du Chili, Colvert Mignon, Colvert Cayuga, canard Mandarin, Mandarin blanc, Nette Rousse et Fulicule Morillon.

Nous passons un moment à essayer de les différencier.











Et qui dit traditions, dit aussi musique et danses folkloriques...















Dimanche, toute fin d'après-midi, la fête se termine.

Nous sommes un peu déçus. Les châtaignes étaient surtout vendues grillées, il y avait peu de vendeurs de châtaignes fraîches. Je m'attendais à trouver plus d'artisans même si le berger rencontré hier pendant la randonnée nous avait prévenus que la fête de la châtaigne de Sauveterre avait perdu de sa splendeur.

Nous avons passé soirée et nuit en fanfare, nos joyeux voisins étant toujours d'attaque à 3 heures du matin.
Je leur aurai bien mis un peu de Ferré, Barbara, Brel, Ferrat ou Brassens à 8 heures du matin, mais charité oblige, autant les laisser récupérer de leur nuit de liesse. 😉

Nous reprenons la route en fin de matinée.




Je vous retrouve à Albagnac.

A bientôt ! 😉


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