Nous reprenons la route pour découvrir le Domaine de l'Abbé Saunière.
Capture d'écran (Via Michelin) et localisation de l'aire cc. |
Les camping-caristes n'ont d'autre solution que se garer sur le parking cc environ 700 mètres en contrebas du village. Il est gratuit, sans services et interdit de 22 heures à 7 heures. Nous y bénéficions d'une vue superbe, mais celui qui a "pondu" ce parking n'a certainement pas de cc, car il est bien en pente !
Cales mises, nous piquons encore légèrement du nez vers l'avant !
Mais nous bénéficions d'une vue imprenable sur la chaîne pyrénéenne. |
Nous sommes partis d'Arques plus vite que prévu, aussi nous déjeunons avant d'attaquer la montée...histoire de digérer.
Une sacrée brochette d'éoliennes dans le lointain ! |
Ouf ! ça promet, nous avons déjà mal aux jambes, à peine arrivés à l'entrée du village ! |
Pour ceux que cela tente, il faut venir le vendredi après-midi. |
N'est-il pas mignon, celui-ci en haut d'un mur de clôture ? |
Une exposition insolite |
Le domaine de l'abbé Saunière, c'est une balade insolite chez un abbé bien singulier (avril 1852-janvier 1917).
D'une petite place, premier contact avec le domaine de l'abbé Saunière. La Tour Magdala face aux Pyrénées. |
Avant d'être un restaurant, c'était le jardin de l'abbé. |
Le calvaire |
La grotte de la Vierge. Vous la voyez ? Toute petite, derrière la grille, à l'endroit le plus sombre de la photo... |
La voici ! Désolée, la photo est un peu floue, mais elle est minuscule et c'est bien sombre... |
Le petit jardin contre l'église Sainte Marie-Madeleine, s'y trouvent la grotte de la Vierge, le calvaire, la plaque commémorative de la Grande Guerre. |
L'église Sainte Marie-Madeleine - Des indices archéologiques attestent de sa présence au IXème siècle, elle n'apparaît cependant pour la première fois sur des documents qu'au XIIème siècle. |
L'originalité, jusque sur la plaque qui commémore les morts de la Grande Guerre. Il n'est pas fréquent de trouver les photos des soldats sur ce genre de plaques. |
Détail du porche de l'église |
Détail du porche de l'église |
Le porche et le tympan de l'église |
Dès l'entrée, le bénitier inhabituel m'interpelle. |
La rénovation de l'église est l'œuvre de l'abbé Saunière. |
Que dire ? Les couleurs pastel, inhabituelles, donnent à cette église une luminosité exceptionnelle. |
Saint Antoine Ermite |
Sainte Madeleine |
Jusqu'à la chaire, haute en couleurs ! |
Sainte Germaine |
Au fond de l'église, le confessionnal sous l'imposant haut-relief. |
Quelques informations :
Un endroit fréquenté depuis bien longtemps :
- Des tombes néolithiques attestent de l'implantation humaine au village.
- Des œufs de dinosaures ont été mis à jour en 1984 en contrebas du plateau de Rennes-le-Château.
Est-ce du à l'endroit ? Deux prêtres ayant officié à Rennes-le-Château ont aussi fait parler d'eux :
- L'abbé Gélis, avec son assassinat en 1897,
- L'abbé Boudet, auteur d'un livre énigmatique "La vraie langue celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains".
Mais avant de pénétrer dans son domaine, je trouve qu'il est intéressant de retracer en quelques lignes l'histoire mouvementée de cet abbé hors du commun et si haut en couleurs :
Juin 1885 : Arrivée de l'abbé Saunière à Rennes-le-Château. Le presbytère est dans un tel état de délabrement qu'il s'installe chez une paroissienne. L'église n'est guère en meilleur état.
Octobre 1885 : Ses prêches enflammés en faveur du vote royaliste lors des élections législatives lui valent une suspension dès décembre 1885.
1886 : La comtesse de Chambord lui envoie 3000 francs-or en remerciement de ses prises de position politiques.
Juillet 1886 : Il réintègre sa paroisse.
Dès 1886, il entreprend des travaux de restauration dans l'église afin de parer au plus urgent. A cette occasion, l'abbé va faire quelques découvertes : Lors de l'enlèvement de l'ancien maître-autel il trouve des documents, nul ne sait ce qu'ils sont devenus ??? En septembre 1891, il découvre un tombeau. Il déniche ensuite dans un balustre d'anciens parchemins.
Parallèlement à la rénovation de l'église, il entreprend de réorganiser la place, bouleversant le cimetière. Il s'attire les foudres de ses paroissiens, qui, en mars 1895 déposent une plainte à la préfecture.
Dès 1901, sur des parcelles achetées au nom de sa servante Marie Dénarnaud, il commence la construction de son domaine (villa Béthanie, tour Magdala, tour en verre et belvédère).
1903 : Il vend des messes.
Mais l'édification de son domaine finit par étonner et l'évêque de Carcassonne instruit un procès pour connaître l'origine des fonds.
Janvier 1909, nommé à Coustouge, il donne sa démission de prêtre pour ne pas quitter Rennes.
Juillet 1909 : L'abbé Marty est nommé abbé de Rennes-le-Château.
1910 : L'abbé Saunière fait l'objet de deux condamnations ; il accepte de faire une retraite au monastère de Prouilles mais refuse de présenter ses comptes à l'évêque.
1911 : Pour ce refus, il est jugé coupable de détournements de fonds et interdit de donner tous sacrements.
1912 : Des difficultés financières, à cause de son procès, l'obligent à contracter un emprunt.
1914 : C'est la guerre, il reçoit beaucoup de sollicitations pour dire des messes au nom des soldats au front.
Juillet 1915 : Une note dans "La semaine religieuse de Carcassonne" rappelle aux fidèles qu'il est privé de pouvoirs sacerdotaux. Mais que nenni ! Il va poursuivre son activité dans sa petite chapelle privée à la villa Béthanie.
1916 : L'évêque lui propose un poste aux portes de Carcassonne qu'il refuse.
Janvier 1917 : Il meurt dans sa chambre au presbytère, ce qui met fin à sa saga judiciaire avec l'Église.
Passage par la billetterie, nous nous allégeons de 10 euros (2x5 €) et tickets en poche, nous pénétrons dans le domaine en commençant par le presbytère transformé en musée.
"La dalle des chevaliers" est la copie d'une pierre tombale carolingienne trouvée à Rennes-le-Château. |
La villa Béthanie vue du jardin inférieur. ("Bethania" = "Maison des réponses" en hébreu). Dans cette villa, construite pour recevoir les hôtes de l'abbé eurent lieu de somptueuses réceptions. |
Interdit d'officier dans l'église, l'abbé Saunière donnait ses messes ici où il avait plus de fidèles que le prêtre dans l'église. |
Salon de la villa Béthanie et son papier peint Art Nouveau d'origine. Dénommé "le chardon", il date de 1903-1904. C'est une production d'Alphonse Mucha. |
Vitraux de la porte d'entrée de la villa. |
L'orangeraie |
Le belvédère et le jardin supérieur |
Sous le belvédère |
Je passerais bien du temps dans cette orangeraie, un bon livre à la main ! |
Au sommet de la tour Magdala. |
La tombe de l'abbé Saunière au pied de l'orangeraie. |
Ce que l'on peut dire, il est mort sans dévoiler la source de sa richesse.
Quant à Marie Dénarnaud, cloîtrée dans le presbytère après sa disparition, elle a cédé en viager sa propriété à Noël Corbu, un industriel de Perpignan. Elle a bien dit à ce dernier qu'un jour elle lui révèlerait un secret qui le rendrait riche, très riche mais une congestion cérébrale l'a terrassée avant qu'elle ait pu en dire plus.
Ainsi, l'un comme l'autre, sont morts laissant planer un doute et fait que certains aujourd'hui encore sont toujours en quête de ce secret....
... d'ailleurs, pour les amateurs de secrets, des panneaux indiquent que les fouilles sont interdites sur la commune.
... d'ailleurs, pour les amateurs de secrets, des panneaux indiquent que les fouilles sont interdites sur la commune.
Mais que faut-il chercher...
- Le trésor de Blanche de Castille ?
- Les richesses du temple de Salomon ?
- L'arche d'Alliance ?
- Une preuve de la survivance de la dynastie carolingienne que l'on croyait éteinte depuis Dagobert ?
- Le trésor des Wisigoths ?
- Le trésor des Cathares ?
- Les 12 coffres-forts zodiacaux ?
- Ou encore l'abbé Saunière aurait-il monnayé une découverte cruciale remettant en cause l'histoire même du Christianisme ?
Certains cherchent même un jeu de pistes qu'il aurait laissé menant au trésor....
L'église Sainte Marie-Madeleine aussi pose question et recèlerait des indices.
Et Marie-Madeleine dans tout cela ? D'après plusieurs évangiles apocryphes, elle aurait été la plus proche disciple de Jésus mais aurait été évincée par Pierre qui a pris la tête de l'église.
Décidément, le Da Vinci Code est bien "petit" comparé au domaine de l'abbé !!!
Nous sommes partis sans avoir trouvé la clé de l'énigme, mais certains s'y cassent les dents depuis tant d'années, que l'on va les laisser continuer à chercher.
Quant à nous, nous projetons d'aller poser nos roues à Puivert...où finalement nous n'irons pas, Guess traînant la patte, nous nous rendons compte qu'il est fiévreux (peut-être trop de questions pour lui aussi ?)...
Après un arrêt à la clinique vétérinaire de Quillan...nous prenons la route de Lapradelle-Puilaurens pour peut-être la visite du château de Puilaurens demain. A moins que ce ne soit la direction vers la maison et notre véto !
Bonjour,
RépondreSupprimerJolie visite, merci pour le partage. Finalement ce curé a bien fait d'être un peu filou car il laisse des choses sympas et originales.
Sur le parking il fallait te garer en marche avant car nos CC ont tendance à piquer du nez.
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci René pour ta visite :-)
Pour le stationnement, c'est sûr cela aurait été bien mieux, mais quel dommage de ne pas profiter de cette vue magnifique sur les Pyrénées le temps de déjeuner !