mardi 14 juin 2016

Aude (avril 2016) 8ème partie

Trois étapes plus reposantes !

Château d'Aguilar à Tuchan ¤ Félines-Termenès (Aire cc)
¤ Villerouge-Termenès  



La première étape de notre balade :  "Limoux et Saint-Polycarpe" : ICI
 
Nous arrivons à Tuchan sous la pluie et nous nous installons sur un parking qui surplombe le stade le temps d'un déjeuner. Il pleut assez pour nous cacher le CHÂTEAU D'AGUILAR perché un peu plus loin sur son piton. Comme à Peyrepertuse, la même question : Nous y allons ou pas ?
Forcés d'attendre une accalmie, nous en profitons pour souffler un peu après toutes ces montées qui pour la dernière était assez acrobatique !
 
Une éclaircie...nous décidons de nous rapprocher jusqu'au parking du château qui ne se trouve qu'à 2.5 km de Tuchan.
 
 
Dès que nous prenons la direction du château, la route se transforme en chemin, pas très large, aux virages assez serrés pour certains et nous sommes bien contents d'avoir un véhicule de moins de 7 mètres !
 
Un vignoble au pied du château
 
Et au fur et à mesure que nous nous rapprochons, cela ne s'arrange pas...

Nous prenons toute la largeur de la route...vivement que l'on arrive sans croiser un autre véhicule.
Sinon, la situation risque de se corser !

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du parking du château.


Quelques mots sur l'histoire du Château :

Des traces d'occupation dès la préhistoire, soit environ - 2000 av. J.-C.
En 1020, il est mentionné dans le testament de Bernard Taillefer, comte de Besalu, le château est alors en possession des comtes catalans.
Aguilar devient au XIIème siècle propriété de la famille de Termes. Olivier de Termes prend position en faveur des cathares, son opposition à la Croisade contre les Albigeois l'amène à perdre le château en 1241.
Saint-Louis, roi de France le lui rend en 1250 en récompense de ses actions menées en Terre Sainte.
En 1261, le château cédé à nouveau au roi, fait l'objet de réaménagements importants en vue d'une meilleure défense de la frontière Franco-Aragonaise. (Traité de Corbeil).
En 1659, le traité des Pyrénées établit la nouvelle frontière (celle que nous connaissons aujourd'hui) et par là même entame le déclin du château devenu inutile.
Pendant les XVIIIème et XIXème siècles, les pierres sont utilisées pour construire des bergeries.

En fait, sitôt le billet pris, le chemin très accessible nous conduit très vite à l'entrée de la forteresse ; ça change !
Déjà, à l'accueil le tarif est exceptionnellement de 2 euros, car le château est en travaux et nous n'avons accès qu'à une partie de la première enceinte.
 
Si nous sommes parvenus très vite à la porte du château, nous en faisons très vite le tour aussi. De tous les châteaux visités jusqu'ici, on peut dire que celui-ci ne nous a pas pris beaucoup de temps.
 
La première enceinte du château comprend une tour semi-circulaire ouverte à la gorge à chaque angle ( au total 6 tours).




A cause des travaux, nous pénétrons dans le château par la poterne située au nord-est.

Tour semi-circulaire ouverte à la gorge.


On distingue l'escalier d'accès aux coursives.


Pour nous, la visite s'arrête ici, impossible d'accéder au logis seigneurial, ni à la cour intérieure.

On distingue bien les fondations de la barbacane, qui permettait de défendre la porte principale.

En contrebas, la chapelle Sainte-Anne.

Oh la jolie route que nous avons parcourue tantôt et qu'il va bientôt falloir reprendre !


La chapelle Sainte-Anne, faisait partie du village qui s'était développé sur le versant sud du château.

Une araignée n'a pas dédaigné cette jolie plante.

La nef de la chapelle 5.30 m x 4.13 m et son abside en cul-de-four.


Le château vu de la chapelle.



Nous avons été peut-être trop gâtés par Peyrepertuse, que Aguilar nous a paru...petit...et en bien mauvais état.
Il faut reconnaître que nous n'en avons eu qu'une vue partielle, la moitié du château est en chantier et interdite au public.
 
Nous reprenons la route en vue de découvrir notre prochain château, celui de Villerouge-Termenès.
 
Décidément, nous sommes abonnés aux petites routes de campagne, celle entre Tuchan et Villerouge-Termenès
n'est pas mal non plus !
 

Mais avant, nous nous arrêtons pour la nuit sur le parking de FELINES-TERMENES.


Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du parking et de l'aire de services.


L'aire est grande, plate, seule la borne n'est pas en service. Le robinet est bien là, mais pas d'eau.


Malgré la proximité de la route, nous avons bien dormi car l'endroit est peu passager.
 
Sitôt levés, changement de parking, nous posons nos roues sur le parking à l'entrée de VILLEROUGE-TERMENES.

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du parking.
 
Là, nous commençons par "Esprits de Garrigue" une boutique de producteurs et d'artisans installée dans l'ancienne cave coopérative, où nous achetons de quoi satisfaire nos papilles. Choix difficile entre confitures, jus de fruits, fromages de chèvre, huiles essentielles, huile d'olives, miel, pâtés...un vrai casse-tête pour ne pas trop plomber la charge utile !!!
 
Cette première approche, nous met en jambes pour visiter le village et son château.
Surtout que derrière un panneau, nous trouvons un plan du village.
 
 
Dès le parking, nous sommes dans l'ambiance.
 
 
Sitôt la route traversée, nous longeons l'église Saint-Etienne, lisant au fil de la balade les panneaux narrant l'histoire de Bélibaste, le dernier parfait cathare.
 

"Il s'appelait Guilhem Bélibaste et il fut le dernier de la longue lignée de ces fous de Dieu, de ces cathares que l'on appelle aujourd'hui Parfaits. Oui, Bélibaste fut le dernier Parfait cathare et il n'était pas fait pour ce rôle écrasant. Un paysan, voilà ce qu'il était..."


 

"...Un Parfait, Philippe d'Alairac, vient visiter clandestinement la famille Bélibaste après le drame et dit à Guilhem : "Tu peux fuir et traîner une vie désormais inutile, mais tu peux aussi me suivre et venir avec moi à Rabastens". Et Bélibaste choisit, il part avec Philippe dans sa maison de Rabastens et là, Philippe d'Alairac, instruit Guilhem le berger, il l'initie, il fait de lui un Parfait..."

 


 
A droite, l'église Saint-Etienne...

 
...à gauche, la vigne.

 
 
 
 
Le château apparaît enfin !  C'est un bel édifice d'architecture militaire médiévale.
 
Le jardin médiéval ou jardin des simples
 
Cohabitent digitales, marjolaine, iris, estragon, menthe, thym...tant de plantes qui étaient utilisées en médecine.
 
La balade nous mène au centre du village, au château. 
 
Pour l'instant, nous savourons avant de monter l'escalier qui nous permettra de pénétrer dans la cour intérieure du château.
 
Une petite place face au château, sur laquelle se trouve le seul commerce du village : le café-restaurant qui fait aussi office de tabac.


Sous le Pont Vieux, coule le Lou ; je vous l'accorde c'est juste un ruisseau.

Le Pont Vieux au pied du château



La même petite place vue de la petite porte du château.




La cour intérieure du château

Dans l'ancienne salle d'apparat s'est installée une Rôtisserie médiévale. De quoi être transporté au XIVème siècle...

...tout en savourant une cuisine médiévale.


Un décor historique, des tranchoirs de pain en guise d'assiette et la possibilité d'être en costume d'époque.

Service à partir de 12 h sur réservation toute l'année sauf le lundi. Ouverture 7/7 en juillet et août.


Les résidants sont tout de même inquiétants !!!!

Nous ne pouvons passer sans visiter le château.


La visite nous transporte au XIVème siècle, sur les pas de Bélibaste.

Un parcours scénographique va nous faire découvrir à travers l'histoire de Bélibaste, la vie de Villerouge au XIVème siècle.


Parcours de Bélibaste

L'ancienne chapelle castrale avec sur le mur de droite, une fresque du XIVème siècle représentant Saint-Christophe.



Fresque d'un banquet




Eh oui, ça conte fleurette sous les toits !

Nous débouchons sur le chemin de ronde...

...et profitons d'un joli panorama sur le village et les collines environnantes.





Et nous voici dans le donjon (que l'on voit à l'accueil).

Une fenêtre à coussiège

Nous redescendons par un escalier qui semble se
trouver dans l'épaisseur des murs, très étroit...

...il nous permet de rejoindre le rez-de-chaussée et la sortie.

Il nous reste à parfaire la visite à travers les ruelles du village.


Nous quittons le château par la grande porte cette fois !

Porte de la rampe d'accès au château du XIVème siècle surmontée du blason
aux armes de Bernard de Farges. Au sol, on retrouve la belle plaque déjà vue sur le parking.

La rue du couvent


La rue du couvent, avec tables et chaises cette fois.

Inhabituelles, toutes ces plantes de part et d'autre de la rue. 

Au bout de la rue du couvent, se trouvait une porte aujourd'hui disparue.

Nous flânons de ruelle en ruelle...





Corbeau sculpté XIIIème-XIVème siècle


Les petites filles du village doivent être ravies, une marelle bien classe à leur intention !

Un blason aux armes du général Dagobert de Fontanilles sur la maison Azalbert du XVIIIème siècle.


Une petite montée en direction de l'église.


Juste en dessous de l'église, une croix dont le socle est aux armes de Pierre de la Jugie.

L'église Saint-Etienne du XIIIème siècle. Fermée !!!

Dommage ! Nous ne verrons ni le rétable du maître-autel du XVIème siècle, ni la cuve baptismale du XIIème siècle, ni la statue de Saint-Etienne du XVème siècle.






La rue vers le haut du village, nous fait profiter de belles fleurs printanières.





En redescendant vers le village, nous trouvons la porte Saint-Jean qui fait manifestement
l'objet d'une restauration en bonne et due forme. 





Il est peut-être temps de donner quelques précisions quant au château :
 
Pierre de Peyrepertuse qui occupait le château depuis 1070, le donna à sa fille en dot lors de son mariage avec Pierre Olivier de Termes. 
Vers 1110, ce dernier restitue le château à l'archevêque de Narbonne. C'est ainsi que du XIIème siècle jusqu'à la Révolution française, les archevêques de Narbonne ont été les seigneurs du château et du village.
"Le livre vert de l'archevêché de Narbonne" contient les règles qui régissaient la vie du village du XIVème siècle jusqu'à la Révolution. Il définit corvées et redevances auxquelles étaient soumis les habitants vis à vis de leur seigneur archevêque et recense les biens de celui-ci à Villerouge.
 
 
Quelle visite !!!
Et dire que ce charmant village a été le témoin en 1321 de la mort de Bélibaste. Accusé d'hérésie par l'Inquisition, il a été brûlé vif à Villerouge-Termenès sur ordre de l'archevêque de Narbonne, Bernard de Farges.
 
Inutile de préciser que nous avons adoré ce village, son authenticité, son château, le charme de ses ruelles...
 
Seul "hic", nous avons cherché en vain une boulangerie, et finit par demander à une dame...pour apprendre que nous avons loupé le boulanger qui passe avec son véhicule tous les matins. Effectivement, nous avons bien entendu un klaxon à un moment, mais nous n'avons pas percuté.
A midi, ce sera biscottes !

Pour ceux que la balade tenterait, plus d'infos sur ce charmant village qui offre aussi quelques circuits de randonnée : ICI
 

 
 
 
 
 
 
 
 




 
 
 

4 commentaires:

  1. Encore de bien belles découvertes et de beaux villages !!!
    Depuis quelques années, on a du mal à trouver les petites églises ouvertes, c'est dommage.............
    Merci pour ce périple partagé ;-)
    Sweety

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  2. Bonjour Brigitte,
    J'avais raté cette visite, mais j'ai des excuses, j'étais sur la route toute la sainte journée 😀 et au concert de ma petite fille. Merci pour ce partage : tu es un bon guide touristique et aussi historique. Jolie balade sympa.

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  3. Merci Sweety et René pour vos commentaires. Guide ? Oui, à condition de ne pas être basée sur un territoire défini, pas envie de rabâcher tout le temps le même topo et trop envie de découvrir d'autres lieux ! L'Histoire, une de mes matières préférées lorsque j'étais encore étudiante, mais je regrette que nous n'en tirions que rarement, voire jamais, des leçons !!! Pauvres de nous, l'Histoire est un perpétuel recommencement...

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  4. Re,
    Tu as bien raison en ce qui concerne les leçons de l'Histoire. Aujourd'hui avec le Brexit c'est un rappel cruel de notre "cordiale ennemie". Jeanne d'Arc, Napoléon et De Gaulle avaient raison. Mais bon ... je ne reviens pas sur les commentaires pour ça.
    La glycine magnifique que tu nous montres, Brigitte (la mienne 😀) en rêve et elle s'évertue à en faire pousser ... mais elle est rachitique (la glycine, pas ma femme 😀)

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