Lot (février 2017) 12ème partie

Le style Renaissance à l'honneur


Assier

Arrivés en toute fin d'après-midi juste avant le crépuscule, nous nous arrêtons près d'une petite retenue d'eau. Mais le bruit venant de la route, nous incite à changer de lieu de bivouac. Quelques 200 mètres plus loin, les nuisances sonores semblent quasi nulles, solution adoptée à l'unanimité (pas très difficile à deux !).

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation de notre parking.

 

Un petit tour à la nuit tombée avant de regagner le cc, stationné au pied du château.

Un choix de bivouac avisé car la nuit a été fort calme.

Certains coutumiers du fait vont sourire, mais pour moi c'est une première, l'enlèvement de ces bennes à ordures. Je ne les pensais pas si profondes d'ailleurs !

L'hôtel de ville

Comment peut-on visiter Assier sans parler, même succinctement de Galiot de Genouillac ?

 

Jacques de Genouillac, plus connu sous le nom de Galiot est né en 1465 au château d'Assier. Éduqué à la Cour de France, il devient l'écuyer du roi Charles VIII, élevé au rang de Sénéchal par le roi, il est un de ses proches compagnons d'armes jusqu'à la mort de ce dernier. Fin stratège et face à ses hauts faits d'armes (participation aux batailles de Milan, Naples, Ravenne...), il est nommé capitaine général de l'artillerie française le 16 mai 1512. Il lui incombe alors la gestion tant des hommes que du matériel militaire.

Après la victoire de Marignan, François Ier écrira à sa mère "Madame, le Sénéchal d'Armagnac (Galiot de Genouillac) avec son artillerie ose bien dire qu'il a esté cause en partie de la bataille car jamais homme ne s'en servit mieux".

 

Galiot, du fait de ses hautes fonctions était souvent en déplacement de par le pays ou à Paris dans son hôtel dans le Marais, mais ses occupations ne l'empêchaient pas de contrôler l'économie d'Assier où il a favorisé l'activité viticole, fait construire abattoir et pigeonnier, installé des moulins.

 

Au "castrum" d'origine, hérité de sa mère, Galiot entreprend des travaux vers 1504, qui vont durer une trentaine d'années.

Pendant plus de deux siècles, Assier a été considéré comme l'une des plus belles demeures du Quercy. Mais des héritiers plus cupides que scrupuleux démolirent trois ailes du château pour rentabiliser leur domaine. Il n'est resté que l'aile ouest, privée de toit, à l'état de ruine jusqu'à ce qu'en 1901 le château soit classé aux Monuments Historiques et restauré.

Nous sommes enfin dans les murs !

Si vous voulez vous donner la peine de nous suivre, c'est par ici...ne pas oublier de régler à l'entrée 3.50 euros.

Du cc, je me demandais à quoi servaient ces grands panneaux que je voyais par-dessus le mur... Ils symbolisent tout simplement portes et fenêtres (à leur place initiale) des trois ailes démolies du château.

La salle des gardes. On y trouve les portes d'origine du portique d'entrée, des pierres sculptées des ailes démolies au XVIIIème siècle et le gisant de Galiote Anne de Vaillac.

Dans une autre salle, se trouvent des moulages en plâtre des scènes sculptées de la frise extérieure de l'église (réalisés dans les années 50) :

Escalier dans le style italien

Détail de la sculpture ci-dessus : Un enfant endormi sur le ventre.

Pilier sculpté de reliefs à l'antique, certainement l'œuvre d'un sculpteur italien.
Sur cette face : l'allégorie de la fortune (femme nue entourée d'épis de blé).

Les "grisailles", peintures décoratives en vogue au XVIIIème siècle.
Celles-ci, du XVIIIème siècle, proviennent du château de Saint-Sulpice, aujourd'hui en ruine.

Tour et moulin

Guess a son fan club !!!

Si la visite vous a laissés sur votre faim, vous pouvez vous rendre ICI

 

Quant à nous, nous allons poursuivre la découverte du village.

L'église édifiée entre 1540 et 1549 abrite le tombeau de Galiot.

Au-dessus de la porte, deux anges offrent à la Vierge le collier de l'Ordre de Saint-Michel et l'épée du Grand Écuyer dont Galiot a été le dépositaire durant sa vie.

La frise autour de l'église rappelle celle du château.

Le tombeau de Galiot

Guess profite d'un rayon de soleil pendant que son maître visite l'église.

Quittant l'église, nous découvrons une ruelle...euh plutôt un passage qui nous amène au bord du bassin près duquel nous avions envisagé de bivouaquer hier au soir.



Un joli matou profite du faible rayon de soleil hivernal. Vous remarquerez que je n'en avais pas encore rencontré aujourd'hui !

La retenue d'eau et sa vanne. Celle-ci permet de réguler le flux et d'alimenter le moulin du château.

Une halte bien agréable, un village tranquille et surtout un château fort intéressant.