jeudi 21 novembre 2024

Côte-d'Or : Arnay-le-Duc (juin 2022)

 




Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus :  https://baladesmv.blogspot.com/2024/09/bourgogne-franche-comte-et-auvergne.html )



Entre Saulieu et Arnay-le-Duc, nous roulons essentiellement à travers champs.



Nous passons devant le restaurant "Chez Camille" qui est depuis plus de cent ans un haut-lieu de la gastronomie arnétoise, en témoigne son livre d'or paraphé par nombre de gens célèbres. Ici aussi, ont péri dix-sept soldats français lors de violents combats avec les troupes allemandes pendant la Deuxième Guerre mondiale.


Arrivés à destination, nous trouvons une place sur un parking proche du château. Le temps de souper, nous partons découvrir Arnay-le-Duc à la nuit tombée.










Une visite certes sommaire, mais suffisante pour nous donner un aperçu du joli patrimoine de la ville.

Allez, quelques faits historiques sur la ville avant d'entrer dans le vif du sujet !

Ce bourg d'environ 1500 habitants se trouve au carrefour d'anciennes voies gallo-romaines et médiévales. Il tient en partie son nom au fait qu'il a été la propriété du Duc de Bourgogne au XIVème siècle.
Bataille pendant les Guerres de Religion au XVIème siècle qui a vu les protestants vainqueurs.
Arrestation au XVIIIème siècle des tantes de Louis XVI alors qu'elles s'enfuyaient.
Traversée de la commune au XIXème siècle par la première girafe à fouler le sol de France. Elle était un présent de Méhémet Ali à Charles X.
Ouverture à la fin du XIXème siècle de la gare sur la ligne ferroviaire Epinac-Pouillenay.

La nuit a été calme, juste troublée au matin par la pluie qui tambourinait sur le toit du cc.



Nous profitons d'une éclaircie pour visiter la ville, direction l'office du tourisme.
Mais avant, il nous faut contourner le château des Princes de Condé érigé au XVIème siècle, racheté au XVIIème siècle par Henri de Bourbon, prince de Condé.
Ce manoir qui a abrité une fabrique de limes entre 1864 et 1958 appartient à présent à la ville.
Dommage, il ne se visite pas.





Nous dépassons la Tour de la Lanterne où se loge un escalier qui dessert les étages et les combles du château.





Si le ciel n'est pas franchement avec nous, les gouttes de pluie qui perlent au bord des pétales de fleurs sont du plus bel effet...


...et les ruelles pavées mouillées ne manquent pas de charme.




Nous arrivons sur la place de la mairie où se trouvent quelques maisons de notables.
Ancien couvent des Ursulines, ancien tribunal et auditoire royal, l'hôtel de ville a sur son fronton la devise de la ville "Arneti Laeta Juventus" (Joyeuse jeunesse d'Arnay). De part et d'autre de la baie du premier étage, deux médaillons servent de cadres au blason de la ville. Celui-ci se compose de trois tours qui représentent les anciennes portes ouvertes dans les fortifications médiévales.






La pluie reprend de temps à autre et Guess n'est pas plus ravi que nous de faire par moments la visite sous les gouttes.


Nous arrivons à l'office du tourisme qui ne pouvait trouver plus bel écrin que cette maison bourgeoise de la fin du XVème siècle.

Devenue un temps confiserie-biscuiterie au milieu du XIXème siècle, la bâtisse appartient à présent à la mairie.








Après un fort sympathique accueil, l'hôtesse de l'office du tourisme nous invite à voir l'exposition en cours.
Tissage, tricot, couture, l'univers du fil prend bien des formes pour laisser libre cours à la créativité.




Nous tombons sur un panneau, dont le style nous est familier à présent.
Celui-ci mentionne les grands seigneurs qui ont eu un lien avec Arnay-le-Duc.



La plus ancienne maison de la ville cache ses pans de bois sous ses enduits. Typique de celles du XVème siècle avec ses poutres apparentes qui soutiennent l'étage à encorbellement, c'était jadis une échoppe.



Nous croisons beaucoup de grandes demeures, celle-ci a une niche en façade avec une statue. En lien avec les sœurs de l'ancien couvent ?



Nous arrivons près du monument aux morts à l'arrière duquel se trouve l'église Saint-Laurent et son assez imposante façade.





Je vous retranscris le document ci-dessus :

"Eglise Saint-Laurent

C'est en 1092 que la chapelle du château de la Motte-Forte, dédiée à Saint Laurent, est donnée à la ville par son propriétaire, le seigneur GIRARD D'ARNAY, afin de servir d'église paroissiale. De cette chapelle, il ne reste rien.

Au XVème siècle, la ville d'Arnay-le-Duc prospère et l'on agrandit l'église primitive afin de répondre à l'accroissement de la population. La nef, le choeur, les bas-côtés, les chapelles Sainte-Catherine et Sainte-Anne sont construits tout au long de cette période, ainsi que le clocher en pierre, élevé à cette époque au flanc droit de l'église, à l'entrée du choeur.

Au cours des siècles, certaines familles d'Arnay-le-Duc se font ériger une chapelle, ou en restaurent une : au XVIème, les chapelles Saint-Antoine et du Rosaire, à gauche, sont édifiées de part et d'autre de celles existantes. Du côté droit, la chapelle Notre-Dame, la plus proche de l'entrée, est construite au XVIIème, et les trois suivantes datent du XVIIIème.

C'est surtout au XVIIIème siècle que l'église St-Laurent change complètement d'apparence. Tout d'abord le clocher en pierre, au niveau du choeur (une tour carrée surmontée d'une flèche à 8 pans) n'est pas stable, il se lézarde, et risque d'entraîner la ruine d'une partie des murs, de la charpente et de la couverture de l'église. En 1749 l'assemblée générale des Arnétois décide de le détruire et d'en faire construire un autre, de même structure octogonale, supportée par un vestibule élevé à l'entrée de la nef. La toiture est entièrement revue, et couvre alors l'ensemble des chapelles, des collatéraux et de la nef.

La transformation se poursuit au XIXème siècle par la modification de la voûte de la nef qui, menaçant de s'effondrer, est remplacée par celle que l'on voit actuellement : une voûte en coque de bateau renversé, en bois, dite "à la Philibert DELORME". Les murs de la nef sont rabaissés, la toiture est refaite et les bas-côtés sont couverts d'ardoise. Le décor du choeur est entièrement revu : il est recouvert de pierres marbrière rose et noire ; une sacristie est construite à sa droite.

C'est à la suite de ces travaux que l'église est classée Monument Historique en 1875.

Au XXème siècle, on fit des réparations et quelques opérations d'entretien : réfection des couvertures - notamment après les bombardements de la dernière guerre - et des enduits ; remise en état des vitraux en 1973 ; réfection du clocher et renouvellement du mobilier du choeur en 1980.

Au début de ce siècle, la ville entreprit une vaste campagne de restauration. Elle a commencé par les toitures, les enduits extérieurs, puis s'est poursuivie à l'intérieur (enduits, peintures murales, mobilier et œuvres d'art) et s'est achevée en 2015.

Pour la visite des chapelles, il est conseillé de commencer par celles de gauche." 

 



























Comme dans beaucoup d'églises, les places étaient nominatives avant.
















Et devinez qui guette ma sortie de l'église ?



A droite de l'église, une autre grande demeure :


Derrière l'église, au niveau du choeur, se trouve la Tour de la Motte-Forte, une tour qui a eu son importance dans la vie de la commune.





Je vous retranscris le document :

"LA TOUR DE LA MOTTE-FORTE AU FIL DES SIECLES

Son origine et ses caractéristiques

Le château fort de la Motte-Forte fut sans doute construit à la fin du VIème siècle ou au début du VIIème siècle,  avec quatre tours et un pont-levis situé à la hauteur de l'actuel monument aux morts.

Son existence est bien attestée au XIème siècle, et en 1215, il appartient à Eudes III, duc capétien de Bourgogne (d'où le nom d'Arnay-le-Duc). 

Le dernier duc capétien, Philippe de Rouvres, décède de la peste, sans postérité, en 1361. Le duché est repris par le roi Jean II le Bon qui envoie à Arnay Jehan II de Melun, comte de Tarncarville et lieutenant général pour assurer la mainmise de la couronne sur cette seigneurie. 

Ce dernier se charge pour le souverain d'accorder la jouissance du château aux habitants, à charge pour eux de l'entretenir pour qu'il soit en état de résister aux ennemis du roi, et d'accueillir des prisonniers royaux.

En 1363, Jean le Bon donna le duché de Bourgogne en apanage à son dernier fils, Philippe le Hardi, qui devient baron d'Arnay-le-Duc, et cette baronnie restera plusieurs siècles dans la Maison des Valois.

Mais dès le XVIème, le château est délaissé et ses pierres sont utilisées pour réparer les remparts et construire l'église.


La tour actuelle est construite au XIVème siècle (selon la base Mérimée du ministère de la Culture), avec des mâchicoulis dont le procédé fait son apparition à la fin de ce siècle. Les étages sont desservis par un escalier à vis qui fait saillie sur le mur Sud. Ses dimensions : hauteur totale du sol au pied de la girouette : 22.30 m, épaisseur des murs : 1.90 m, diamètre intérieur : 6.55 m

Cette tour subsiste seule depuis 1717. Au-dessus de sa porte d'entrée, on lit une date, 1656 ; peut-être une année où l'on y fit des réparations.

En 1914, un ingénieur des Arts et Métiers en dresse le plan en coupe : elle représente un sous-sol, un rez-de-chaussée voûté, 2 étages de plan carré sur plancher, et un étage défensif en encorbellement.

En 1921, la tour fait l'objet d'un classement par les Monuments historiques, suite à une demande adressée par la ville en 1920. 


La Motte-Forte, prison pendant des siècles, mais aussi...

Jusqu'en 1764 : elle est le siège de la municipalité. 

De 1764 à 1786 : la mairie s'installe dans le château (que l'on appelle aujourd'hui château des Princes de Condé), la propriétaire, veuve de Louis Charles de LORRAINE, lui en laissant l'usage. La tour n'est alors plus qu'une prison.

De 1786 à 1789 : elle est le siège d'une société littéraire, pourvue d'une bibliothèque. Elle sert aussi de dépôt des archives municipales.

En 1791 : le district d'Arnay, ne peut plus utiliser les prisons seigneuriales de la ville car elles ont été vendues comme biens nationaux. Il décide alors de louer à la municipalité les chambres et le cachot de la tour pour en faire des cellules.

Selon un rapport de 1812, la tour possède 5 "chambres" : le rez-de-chaussée sert de cachot, les hommes détenus sont au 1er étage, le geôlier est logé au 2ème, le 3ème est réservé aux femmes (5 lits), le 4ème sert de promenoir. Dès le début, on s'aperçoit que cette prison n'est ni logeable, ni saine, ni sûre (rapport de 1795). Il n'y a pas de latrines (un baquet seulement), pas de cour suffisante. On signale en 1806 que des prisonniers tombent malades et périssent, et le maire doit faire désinfecter les locaux deux fois par mois ! Les évasions y sont nombreuses (parfois avec la complicité du gardien !) : on s'échappait du haut de la tour avec des cordes de paille ou des draps noués ensemble.

On entassa pourtant dans ses deux pièces des détenus de toutes sortes et des deux sexes.

En 1794 le conseil général d'Arnay informe le district qu'en un an 100 personnes (déserteurs, prisonniers de guerre, brigands, femmes de mauvaise vie...) y ont été détenues.

Entre 1822 et 1831, on compte 2609 journées de militaires et 3487 journées de civils détenus dans la prison d'Arnay.


Cette prison ne devait être qu'une solution provisoire, mais l'administration révolutionnaire ne put jamais acquérir un bâtiment plus adapté à cet usage, et la ville refusa toujours d'y faire des travaux importants ou de trouver à proximité un logement pour le gardien, prétextant qu'elle avait des dépenses plus importantes à faire. 

Ces locaux misérables ont caché bien des drames : en 1843, c'est un fou furieux qu'on y enferme ; en 1846, on y loge un enfant du pays condamné à mort et qu'on exécuta le lendemain sur le Champ de foire.


Cependant, la population carcérale diminue sensiblement dans la seconde moitié du XIXème siècle, et la tour n'est plus qu'un lieu de détention provisoire, une situation qui perdure exceptionnellement jusqu'à la Seconde Guerre mondiale : le 9 septembre 1944, à la libération de la ville, on y enferme pour quelques temps des soldats allemands faits prisonniers."

 





Le clocher de l'église Saint-Laurent : 




Le centre hospitalier installé dans l'ancien couvent des Capucins : 





D'où nous sommes, nous apercevons une chapelle au loin.


C'est la chapelle Contaut, érigée là où Henri de Navarre, notre futur roi Henri IV a combattu pour la première fois alors qu'il n'avait que seize ans. Nous étions en pleines Guerres de Religion et suite à cette bataille, Arnay est devenu un haut-lieu protestant.



Parvenus en bas du village, nous nous trouvons devant les Hospices Saint-Pierre érigés au XVIIème siècle. Les religieuses de l'Hôtel-Dieu de Beaune y officiaient. Fermés en 1977 lorsque l'hôpital a été installé dans l'ancien couvent des Capucins, les Hospices ont depuis 1981 une mission culturelle et abritent la Maison Régionale des Arts de la Table. Légèrement pressés par le temps, pas assez motivés, nous ne visiterons pas le musée dédié à l'art culinaire et à la gastronomie, Guess y étant interdit même dans le sac.



La bâtisse située dans le parc à droite du portail abrite le musée de la lime, nous ne le visiterons pas non plus, mais pour une autre raison, il est fermé.





A la place du musée de la lime se trouvait avant la maternité d'Arnay-le-Duc.




Nous quittons la commune après un passage à l'aire cc. Elle est située en bas du bourg, bien plus loin que notre parking.
Nous trouvons la borne de paiement hors-services et l'eau coupée.






A la prochaine étape, nous referons les gourmands...


A bientôt ! 😉


Vous désirez être informé(e)s des nouvelles parutions,

Abonnez-vous à notre page Facebook

« Balades par monts et par vaux »


2 commentaires: