mercredi 29 juin 2016

Costa Brava (mai 2016) 2ème partie

Une balade à travers les siècles

Castello d'Empuries ¤ Empuriabrava ¤ Les ruines d'Empuries  
 

 
1ère étape de notre balade : Collioure

Nous avons quitté Cadaqués juste à temps pour voir l'orage arriver, avec au loin les premiers éclairs.
La route jusqu'à Empuriabrava est d'abord tortueuse, étroite, égale à celle que nous avons trouvée depuis la frontière, mais elle s'élargit aux abords de Rosas.
Nous arrivons à Empuriabrava à 18 heures et à 20 heures...toujours pas garés ! 3 aires trouvées sur le net et rien !!! La 1ère n'en est plus une et en travaux, quant aux autres ??? Je me suis arrêtée à l'office du tourisme, pour apprendre qu'il n'y a rien de prévu pour les cc.
 
Et en plus, il pleut !
 
Le moment où le plan ne nous sert pas à grand chose ! Tiens, un autre cc en quête de parking qui ne va pas tarder à nous emboîter le pas et se joindre à nous...
 
Un compatriote camping-cariste finit par se joindre à nous pour chercher un endroit où se poser et nos routes se séparent lorsque nous déclarons forfait et décidons de tenter CASTELLO D'EMPURIES à environ 5 km de là.

Capture d'écran (Via Michelin)

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation des deux parkings utilisés.
 
Nous trouvons un grand parking, à l'entrée du village, près du lavoir. Le temps de souper, de nous rendre compte que la route est assez passagère, et nous filons pour une visite nocturne.
 
Il reste encore aujourd'hui bien des témoignages de l'ancienne cité comtale moyenâgeuse : places à arcades, couvents, remparts...
 
Le lavoir public du XIXème siècle. Plusieurs éléments qui le constituent sont des pièces réutilisées de l'ancien couvent de Saint-François (1264) aujourd'hui disparu.
 
Ainsi, les colonnes toscanes (XVI/XVIIème siècle) proviendraient probablement de l'ancien cloître.
 
L'église Santa Maria (XIIIème - XVème siècles) de style gothique et son portail en marbre.
 

Que de noms pour cette bâtisse : Halle ou "douane" ou "loge" ou "salle de commerce". Sa destination n'est pas
non plus très précise : Centre commercial de la cité ou anciennes salles de l'hôpital majeur fondé ici en 1252 ?

De retour au cc, nous décidons de migrer vers un parking repéré sur la carte (près du stade) qui devrait être plus tranquille.
 
Plan fourni par l'office du tourisme, cercle à droite (parking durant le temps de la visite), cercle à gauche (parking où nous avons dormi).
 
Au final, nous avons bien dormi, pas un bruit, pas du tout dérangés, le parking est bordé d'un côté par une voie verte et à part quelques rares promeneurs matinaux avec leurs chiens...on ne voit pas grand monde.
Nous retournons au parking de la veille pour refaire la visite mais en plein jour.
 

Le Vieux Pont - Ses sept arches inégales enjambent la Muga depuis le XIVème siècle, il a été réparé maintes fois suites aux guerres et inondations.

Le lavoir, aussi charmant le jour que la nuit !
 
La "Farinera" construite en 1905 sur l'emplacement d'un des trois moulins médiévaux du village, est aujourd'hui un musée où l'on peut découvrir sur trois niveaux les anciennes machines (en bois pour la plupart) destinées à transformer le blé en farine.

Un joli porche pour une entrée d'habitation

Quand styles ancien et moderne se côtoient ! Les fausses fenêtres cassent le grand plan de la façade.

L'église Santa Maria, bâtie certainement sur une église de taille bien plus modeste mentionnée sur un document de 1064.

Détail du tympan





La nef centrale mais l'église possède deux autres nefs.

Détail d'un vitrail


Fonds baptismaux






De chaque côté du chœur, se trouve un sarcophage comtal.

Retable en albâtre du XVème siècle
Le retable est dans le chœur de l'église, derrière une haute grille qui délimite l' entrée du musée paroissial, fermé ce matin.

A quoi ça sert ??? Tant de clochettes... On voit cet objet sur la photo ci-dessus, au dessus de la porte.

L'orgue est du XIXème siècle

Une deuxième nef avec le retable de la Pieta du XVIIIème siècle


La troisième nef constitue la chapelle du Très Saint Sacrement (XVIIIème siècle)

Une taille minutieuse, avec de grands moyens !


La halle

Le canal du moulin a pris la place des anciennes douves.

On voit le clocher de l'église, probablement du XIIIème siècle.

A travers le portail ouvragé, on voit outre la muraille, un bout de la porte de la Gallarda, ancienne entrée de l'enceinte fortifiée.


Résidence des nobles de la cité au bas Moyen-Âge. Un exemple type de l'architecture civile catalane du XIVème ou XVème siècle avec sa façade austère, son portail à voussoirs et ses deux fenêtres à meneaux.


La face inférieure d'un balcon agrémentée de carreaux en céramique.

La Bourse, ancien hôtel de ville, dans un bâtiment du XIVème siècle.


La Bourse

La Bourse

Le couvent Saint-Dominique et palais comtal (XIVème siècle). Le couvent sera reconstruit aux XVIIème et XVIIIème siècles. L'hôtel de ville et les ateliers municipaux sont installés maintenant dans les dépendances.
 
Nous avons aussi déambulé à travers les ruelles, celles du quartier juif notamment.
Dès le XIIIème siècle, une importante communauté juive s'est installée dans la cité et y a résidé jusque vers 1492, date du décret d'expulsion des rois catholiques.
Au gré des rues, nous sommes passés devant deux synagogues (de l'époque médiévale) et plusieurs couvents : Couvent de Sainte-Claire (1260), Couvent du Merci (1238), Couvent de Saint-Dominique (devenu en partie Hôtel de ville), Couvent de Sainte Madelaine ou de Sant Agusti (XIIIème siècle). Cela laisse supposer une grande piété sur un si petit territoire !
 
Nous avons énormément apprécié ce village où le portail de l'église vaut à lui seul le détour.
 
Comme nous sommes un peu têtus, nous décidons de refaire une tentative à EMPURIABRAVA 
Deuxième arrêt à l'office du tourisme, c'est mon mari qui s'y rend cette fois, qui sait, il aura peut-être plus de chance...et nous saurons enfin où nous garer, en plus c'est juste le temps d'une visite, il n'est plus question de dormir. Renseignement pris, nous pouvons nous garer n'importe où, hormis le bord de plage et l'avenue qui y mène. De plus, tous les horodateurs sont bâchés en attendant les touristes cet été !

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du parking.
 
Si je tenais tant à voir cet endroit, c'est pour sa zone résidentielle : sa marina, unique en Europe.
Plus de 24 km de canaux navigables !
 
Photo du plan récupéré à l'office du tourisme
 
Quelques immeubles, mais pas tant que ça, comparé à d'autres villes bétonnées de la Costa Brava !

Guess bien calé dans son sac, et c'est parti pour une balade au bord de la plage ... immense. Une belle zone piétonne, et entre l'avenue et la plage une large bande de sable...
 

 


Une grande avenue d'Empuriabrava

 
Une des voies principales de la marina

Il est possible de louer un bateau pour parcourir la marina, d'ailleurs on ne risque pas de l'oublier.  Nous sommes plusieurs fois accostés par les loueurs qui proposent leurs produits.


Nous sommes sur l'Illa Cartago, au milieu de la marina, ainsi que les photos suivantes.












Un des ports de la marina

Le port Sotavent - En plus d'avoir le bateau devant la porte, et la plage à proximité, il ne manquait plus que la piscine.

Au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la plage, les maisons de la marina ressemble de plus en plus à des petits immeubles. Elles ont en tout cas, de moins en moins de cachet.
 
Aux portes d'Empuriabrava, le parc naturel des Aiguamolls de l'Emporda permet de côtoyer quelques 300 espèces d'oiseaux qui nichent dans ce grand espace préservé. Vu le temps incertain, et les pluies récentes, nous réservons cette visite pour une autre fois.
 
Entre Empuriabrava et Empuries, nous longeons de nombreux vergers...

...et contournons de jolis ronds-points...

 
Nous nous dirigeons ensuite vers LES RUINES D'EMPURIES.
Imaginez un site en bord de mer où sont réunies deux cités : une cité grecque et une cité romaine !

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du site.
 
La visite commence par la cité grecque fondée au VIème siècle av. J.-C par les commerçants grecs venus de Phocée.
 
Ce sanctuaire (IIème siècle av. J.-C.)  est dédié  à Asklepios, dieu grec de la médecine. Outre l'espace religieux, on y trouve un bâtiment destiné aux soins des malades. La statue (copie) a été découverte en 1909, dans la grande citerne au pied du temple. Le grand autel accueillait les offrandes, y étaient faits les sacrifices et les cérémonies consacrés au dieu.

Ce sanctuaire (Ier siècle av. J.-C.) est dédié à Isis et Sarapis, deux divinités égyptiennes, de la médecine et de la santé. On distingue encore la grande enceinte rectangulaire entourée de portiques, et l'escalier qui montait au temple.


Une cour centrale à ciel ouvert et son péristyle pour cette maison du IIème siècle av. J.-C.

Une citerne au premier plan. Derrière, on aperçoit l'agora (IIème siècle av. J.-C.) L'agora était le centre civique, politique et économique, la place publique de la cité.

La rue principale menant à l'agora.


A droite de l'agora, une basilique paléochrétienne destinée aux offices funéraires (IVème-VIIème siècles après J.-C.)


Cette mosaïque recouvre le sol d'une salle de banquets, on peut y voir une inscription en grec. (IIème siècle av. J.-C.)

Le musée est entre les deux cités. Nous y parvenons alors qu'une averse survient, aussi violente qu'inattendue.


Statue en marbre d'un magistrat romain trouvée sur le forum.



Statue grecque d'Asclépios du IIème siècle av. J.-C.  Le buste est en marbre de l'île de Paros,
le corps en marbre des carrières du Pentélique. Asclépios, dieu de la médecine, fils d'Apollon
et de Coronis, aurait été confié au centaure  Chiron avec qui il a appris la médecine.

Jolie mosaïque représentant Iphigénie menée au sacrifice par son père lors de la guerre de Troie.



Fragment d'une peinture murale qui décorait le mur d'une maison noble.



Au premier plan, un autel avec une peinture de coq, trouvé dans le jardin du péristyle de la Domus 2B. Une copie a été placée à l'endroit même où celui-ci a été trouvé. (Ier siècle av. J.-C.)

Vue générale de la cité grecque


Citerne hellénistique (III-IIème siècles av. J.-C.)


Nous avons perdu bien du temps à attendre que le ciel soit plus clément, mais nous pouvons poursuivre la visite de la cité romaine à présent. Celle-ci a été créée au Ier siècle av. J.-C.

La visite se poursuit sous la bruine, l'avantage est que les mosaïques sont brillantes, les tesselles mouillées font que les couleurs sont plus vives. Mais nous, on se mouille !

Thermes publics (Ier-IIIème siècle après J.-C.)


Non loin de nous, déboule un groupe accompagné d'un guide...et vu la pluie...c'est une visite à la façon des "Trois messes basses" de Daudet.












L'orage a été si fort que la mosaïque se retrouve complètement immergée.





Détail de la mosaïque ci-dessus, les tesselles sont minuscules (moins de 1 cm de côtés)

Et après, on se plaint que les gens ne jettent pas leurs détritus dans les poubelles ! Ce goéland va avoir bien du mal  à digérer tout ce plastique.

Pour la petite anecdote, nous étions tellement absorbés par le site, admiratifs devant ces ruines et les superbes mosaïques des deux immenses villas romaines que nous n'avons pas vu le temps passer.
Nous nous sommes simplement rendus compte qu'il n'y avait plus personne sur le site ???
- Quelle heure est-il ?  - 18 h 15 !!!!!!!!!
Oups ! Le musée ferme à 18 h et nous sommes bien éloignés de l'entrée...
Je comprends mieux, le pourquoi de la visite guidée au pas de course, les explications du guide en deux temps trois mouvements !

Au final, nous pourrons y retourner sans problème, sans impression de déjà vu...car de la cité romaine nous n'avons vu que deux domus et les thermes publics encore à l'état de fouilles, les 3/4 de la cité  romaine restent à découvrir dont le forum, le palestre, l'amphithéâtre,  une insula, deux temples....

Et quand on pense que les fouilles ont commencé en 1908, que celles-ci n'ont quasiment jamais été interrompues, et que seuls 25 % du site ont été fouillés à ce jour, il y a de quoi faire !

Si l'on prend en compte tous ces paramètres : Il nous faudra être prévoyants et arriver à l'ouverture :-)
 

 

 

 

2 commentaires:

  1. Original le carillon en forme de roues avec plein de clochettes. J'aime bien aussi la marina de Empuriabrava ... Comme dit la chanson : "on dirait le Sud" . Merci pour la jolie balade.

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  2. Ahhhhhhhhhhh je l'attendais ce reportage !!!!
    Merci pour ces photos sur Empuriabrava, c'est notre rêve de nous y installer un jour........... Même si nous ne connaissons pas du tout, mais du coup là j'ai vu autrement, avec un oeil différent et si je montre ça à ma moitié, aie aie, aie, les envies vont grandir !!!!
    Merci beaucoup pour toutes ces découvertes, même si la pluie était de la partie, le dépaysement aussi ;-)
    Cath

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