Ariège : Seix (juin 2018) 2ème partie

A la rencontre des troupeaux



Intégralité de notre parcours : 

Mazères ¤ Carla-Bayle ¤ Le Mas-d'Azil (1ère partie) ⇨ Seix (2ème partie) ⇨ Oust (3ème partie) ⇨ Salles-sur-L'Hers (4ème partie)

Comme je l'ai mentionné dans l'article précédent, nous avons vu notre première transhumance dans l'Aubrac en mai dernier. L'ambiance nous a bien plu, aussi nous voulions voir la version pyrénéenne.

Arrivés seulement la veille de la manifestation et en toute fin de journée, nous nous attendons bien à trouver peu de places. 

Nous finissons par nous caser sur le petit parking du nouveau cimetière, près de l'aire de services cc.

Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking et de l'aire de services.

Allez ! Un premier tour avant que la nuit tombe, d'autant que l'air est moins suffoquant. Ce n'est qu'une prise de contact, on se doute bien que vu l'heure, nous trouverons tout fermé.

Nous longeons le Salat, il descend impétueusement la vallée, roulant ses eaux pleines d'écume.

Le ruisseau d'Esbints ne donne pas sa part au chat et se fraie vigoureusement un passage à travers le village avant de rejoindre le Salat.

Nous dépassons le château de Seix et grimpons la colline jusqu'au sommet où se trouvait jadis le château-fort. De cette sentinelle moyenâgeuse, il ne reste rien, une croix y trône à présent avec un banc pour se poser et admirer le paysage.

Après un passage au cc pour souper, nous reprenons la direction du centre.

Sous les arcades de la mairie, les villageois virevoltent au son des fifres et tambourins. Une dernière répétition pour la fête de demain ? 

Au réveil, le ciel est radieux et nous avons bien dormi. Je pensais que nous aurions droit au bruit venant de la route, eh non, il n'en est rien !

Il est temps de rejoindre la fête qui doit démarrer au centre du village.

Nous dépassons les géants bien sagement alignés en l'absence de leurs meneurs,

et assistons à la séance de tonte des moutons qui ne se laissent faire que contraints et forcés. 

Nouvelle coupe de l'année pour le premier ? Il me fait penser à un dessin humoristique dont j'ai oublié l'auteur, qui montrait un mouton avec plusieurs bandes tondues au lieu d'une, et une bulle disant "Moi je suis mensualisé".

Au suivant...

Au suivant...comme dirait Jacques Brel.

Non loin de là, dans un coin de la place, des chevaux de Mérens avec leur belle robe noire luisante attendent la suite des événements. Malgré leur taille plutôt petite, ils ont fière allure. Sont-ils les dignes descendants des chevaux magdaléniens dessinés dans la grotte de Niaux ?

Les "Majorettes-Twirling Lavelanet Pays d'Olmes" exécutent quelques chorégraphies sur la place autour de laquelle se dressent quelques étals d'artisans.

Mais voici le clou de la journée, les troupeaux...

...les chevaux...

...les vaches...

...les moutons.

Mais la fête ne se limite pas au passage des troupeaux, nous voyons aussi défiler les géants, les bergers montés sur leurs échasses, les groupes folkloriques, les fanfares et même des majorettes d'un genre nouveau...

Elles sont rutilantes, elles sont le rêve de certains, la nostalgie d'un temps passé et elles défilent avec majesté à travers la petite rue de Seix.
J'ai réussi à "shooter" la majorité d'entre elles :

Et plutôt insolite, une troupe de majorettes hors normes "Les Majoret's", la première troupe de majorettes masculines en France.

Une ambiance bon enfant, de la cocasserie, un humour décalé, bref, ils m'ont semblé bien s'amuser. Ne sont-ils pas mimis avec leurs jolis pantys ?

On peut voir une vidéo sur cette journée de Transhumance 2018 de Seix sur leur page Facebook - cf. ICI

Après quasiment trois heures de bain de foule, de bruit, retrouver le calme du cc est un luxe fort apprécié.

Entre-temps, des voitures se sont intercalées entre les cc et le petit parking légèrement pentu se retrouve bondé.

Nous retrouvons la place en pleine effervescence, les troupeaux prennent place dans les bétaillères, mais bizarrement les veaux sont séparés de leurs mères.

Le taureau

Nous nous rendons au stade pour voir les chiens de berger au travail. Pour l'heure, c'est un peu la débandade. Nous comprenons que les moutons ont réussi à trouver une faille et ont rejoint les troupeaux qui paissent dans le pré en contrebas.

La petite troupe enfin récupérée, la prestation peut commencer.

La fête très intense ce matin, est retombée un peu comme un soufflé, elle ne dure en fait qu'une matinée. Cet après-midi, nous avons juste assisté au travail des chiens de berger à 15 heures et comme nous n'avons pas encore le don d'ubiquité nous n'avons pu voir le spectacle de dressage des chevaux.

Nous avons donc "quartier libre" et il est encore tôt. 

Ne nous reste plus qu'à remonter au village pour le visiter.

Maison familiale de l'artiste-peintre René Gaston-Lagorre (1913-2004)

Le château de Seix est ouvert, s'y trouve le "Centre d'interprétation du patrimoine des vallées du Haut-Salat". Entrée : 2 € adulte et 1 € enfant. 

Nous allons plonger dans l'univers des hommes et femmes pyrénéens, découvrir la géologie, en apprendre un peu plus sur le bouquetin...

La bâtisse mentionnée pour la première fois au XVIème siècle, peut-être siège des consuls à l'origine, a appartenu à une famille noble jusqu'à la Seconde guerre mondiale. Maintes fois remaniée au cours des siècles, elle a été rachetée par la Communauté de Communes du Canton d'Oust.

Une visite intéressante, de belles photos anciennes, une jolie exposition et un accueil sympathique.

Il fait chaud, très chaud ! Et Guess apprécie l'eau fraîche de la fontaine.

Nous tournons autour de l'église Saint-Etienne, mais au final, nous ne la verrons pas ; elle est seulement ouverte le matin.

Sur le dépliant de l'office du tourisme, il est indiqué que "[...] l'édifice était fortifié et participait au système défensif du village. Il est agrandi au XVIIIe siècle dans le style baroque espagnol, avec un fronton à volutes et des boules de faîtage. A l'intérieur, un retable de bois sculpté et doré représente le martyre de Saint-Etienne, patron du village. La base du clocher-mur en grès sculpté date de 1541, comme en atteste un bas-relief orné d'angelots. La flèche actuelle a été réalisée en 1897."

Autre bâtiment emblématique du village : les bains. 

Le texte du dépliant "Seix Promenade historique" :

"Jacques Auguste Bordes-Pagès, né à Seix en 1815, médecin, chef de clinique médicale de la faculté de Montpellier, devient inspecteur des eaux thermales d'Aulus en 1850. Il s'installe dans son village natal et capte une source sulfatée calcique tiède. Il fait alors construire un établissement thermal, et, profondément altruiste, soigne gratuitement les gens modestes notamment par l'hydrothérapie. Il est élu maire de Seix et sénateur de l'Ariège."

Les bains

Le poids public est tellement cerné de voitures que je n'ai pas pris de photo. 

Et nous arrivons devant le jardin de curé au moment où la clef tourne dans la serrure. Devant ma mine désolée, le monsieur rouvre gentiment le portail et me permet de prendre une photo.

Le jardin de curé

Et c'est sur la vision fugace de ce jardin sagement aligné et harmonieusement fleuri que notre visite du village se termine. 

Nous avons légèrement abrégé le parcours, fatigue du petit-fils oblige !

Il est temps de faire un break, de vite souper avant que le "Marchand de sable" ne passe.

Cette journée de transhumance a été bien remplie, nous avons trouvé l'ambiance bien différente de celle d'Aubrac, peut-être un peu moins d'animaux mais des animations bien plus diversifiées.