mercredi 5 février 2020

Tarn-et-Garonne : Laguépie - Fête de la Châtaigne (octobre 2019) 6ème partie


La châtaigne : Reine de la fête


* Le point rouge concerne cet article


Le début de cette balade - cf. ICI


Tarn-et-Garonne


Notre intention n'était pas de venir à la Fête des Châtaignes de Laguépie mais à celle de Sauveterre-de-Rouergue, mais...il aurait peut-être fallu arriver à Sauveterre avec au moins un jour d'avance pour espérer trouver au moins une place et je ne parle pas d'une belle et vaste place sur l'aire cc, non, quelques petits mètres carrés nous auraient largement satisfaits , juste de quoi contenir la surface du cc quelque part sur la commune.
Mais Sauveterre-de-Rouergue n'a rien trouvé de mieux que cumuler la  Fête des Châtaignes avec un Festival Rock.
Inutile de dire que nous avons trouvé la cité en ébullition et les fêtards déjà à l'oeuvre. 
Bref, nous avons tourné, tourné, tourné pendant plus d'une heure en quête d'une place avant de nous décider à rejoindre Laguépie.
Après un peu plus d'une heure de route, nous parvenons à Laguépie et trouvons une place sur le parking près de l'aire cc. 

Je n'ai pas l'intention de vous faire découvrir Laguépie, ça, je l'ai déjà fait (cf. ICI) mais de vous plonger dans l'ambiance de la fête.




Sitôt posés, nous entamons une balade nocturne dans le village endormi dominé par la silhouette du château largement éclairé. Un début de nuit au rythme des cloches de l'église qui égrènent les heures. Nous ne les entendrons à nouveau qu'au lever du jour, juste avant que le parking ne commence à se remplir.

Le programme ?

Prendre le pouls de la fête, arpenter les rues, découvrir les étals, acheter châtaignes et noix pour l'année à venir. Bref, lambiner...


Tarn-et-Garonne






Dans une rue, légèrement à l'écart, nous découvrons une exposition de voitures anciennes. Aronde, Simca, Jeep...posent devant l'ancienne usine.





Nous voyons fonctionner un moulin à farine...


...découvrons un égrenoir à maïs...



...et La Guêpe !

Ce minibus a traversé les décennies, participé à sa façon à la Deuxième Guerre Mondiale et fait partie intégrante de l'histoire du village.






Pour une lecture plus facile, voici une retranscription du texte ci-dessus :


"Historique :
Ce minibus est une "mémoire roulante" du pays.
Son propriétaire/conducteur était Monsieur Raymond Granier (Laguépie 1899-1985).
De 1938 à 1972, il faisait la ligne "Laguépie-Montauban" 3 fois par semaine. Il faisait des trajets sur Albi et Carmaux.
Les utilisateurs appellent cet autobus peint en rouge et noir  : "La Guêpe", faisant allusion au nom des habitants de Laguépie : les Guépiens.
Emploi de temps chargé qui n'a pas cessé pendant la guerre.  En effet, Monsieur Granier, au service de la Résistance, a transporté les aviateurs Anglais tombés sur le sol Français vers des cachettes afin qu'ils puissent regagner l'Angleterre après avoir transité vers l'Espagne. Aussi il a reçu du Président Eisenhower un certificat de reconnaissance à la fin de cette guerre. En d'autres circonstances, il remplaçait les banquettes par des brancards pour transporter les blessés et des malades à Albi.
Son arrêt à Montauban, qui est aussi son point de retour, est la place Lalaque. La ligne dessert Laguépie, Verfeil sur Seye, St Antonin, Septfonds, Caussade, Réalville, Albias, Fonneuve et Montauban. 
Cette ligne est la première ligne d'autobus régulière qui "double" l'itinéraire de la voie ferrée Lexos-Montauban. Elle prospère grâce aux lenteurs, aux correspondances malcommodes, aux déficiences de l'exploitations d'une ligne de chemin de fer sans ambitions.
Raymond GRANIER, taxi à Paris, comprend quel bon parti il peut tirer de ces déficiences. Il retourne au pays. Il va être pendant longtemps le principal transporteur de la région.
L'intéressé, qui a d'abord ouvert la ligne Lexos-Montauban, raconte :
"...Le service ferroviaire Laguépie-Toulouse marchait bien, mais celui de Laguépie à Montauban, était catastrophique. Le matin, ça allait bien. Vous partiez de Laguépie vers six ou sept heures, et vous arriviez à Montauban vers huit heures trente, neuf heures. Vous n'aviez pas beaucoup à attendre à Lexos. Mais le soir, vous repartiez de Montauban à seize heures, seize heures trente, vous arriviez à Lexos vers dix-huit heures et vous restiez là jusqu'à vingt heures trente, à attendre la correspondance pour Laguépie. C'était un peu long. Alors on m'a dit : "Il faut un autobus Laguépie-Lexos pour ne pas rester trois heures à Lexos". C'était en 1932, j'étais chauffeur de taxi à Paris, on m'a mis dans le bain et j'ai dit : "d'accord, je le fais". Voilà comment je suis devenu transporteur...
Le train, ce n'était jamais un concurrent, ça ne comptait pas. A un moment, on était même deux transporteurs sur la ligne. Un passait par Caussade pour aller à Montauban, c'était moi ; l'autre passait par Nègrepelisse. Il y avait bien des partisans du train. Sutrout ceux qui avaient des cartes de réduction, car moi je ne faisais pas de réductions. Ceux-là prenaient plutôt le train, mais ça ne me gênait pas, mon car était toujours bondé...



Parvenus sur la place, ça grésille, ça crépite, ça pétille, ça fume, ça sent bon la châtaigne grillée.





Nous avons dégoté un petit producteur bio de châtaignes et noix et nos achats faits, il est temps d'aller déjeuner, enfin essayer de déjeuner car nous avons cédé au fumet des châtaignes grillées et il faut reconnaître que nous n'avons plus très faim. C'est l'occasion de faire une pause pendant que notre petit-fils prend un peu de repos, loin de la foule et du bruit. Et les doudous sont de la partie !



Tarn-et-Garonne

Après ce moment de repos, nous retournons à la fête où la foule est plus dense que ce matin.





Pour l'occasion, le château est ouvert et une file continue arpente le chemin adossé au flanc de la colline pour grimper jusqu'à celui-ci.


Nous comprenons vite pourquoi la raison d'une telle affluence, affluence à laquelle nous ne sommes pas vraiment coutumiers surtout pour un château partiellement en ruines mais la visite est gratuite.
Nulle intention d'être médisante, juste un constat ! 😉
En attendant, il va me falloir jongler pour essayer d'avoir quelques clichés exempts de visiteurs.

Quelques panneaux ont été disposés pour rendre compte de l'étendue des travaux :



Je vous aide ?


"Château de St Martin Laguépie
1) Le château surplombe la rivière Viaur, son histoire est riche et mouvementée. En effet, détruit à plusieurs reprises lors de célèbres conflits tels que la croisade contre les Albigeois, la guerre de Cent Ans..., il a toujours été rebâti. Sa construction originelle remonte un peu avant l'an mil. Aujourd'hui encore il continue à être restauré par l'entreprise SNRB. Voici le détail des restaurations de la porte Renaissance du château (2018). 
2) Ci-contre le poste d'atelier de taille : chaque bloc pèse environ 240 kg, la pierre utilisée est un calcaire de Virac extrait à environ 20 km du château. Les tailleurs de pierre réalisent les bases et assises des "pieds droits" (aussi nommés jambages, ce sont les éléments verticaux qui constituent l'ouverture) qui ont été taillées sur place. Puis elles ont été acheminées avec une brouette mécanique jusqu'à la porte Renaissance.
3) Etat "initial" de la porte Renaissance. Une première intervention d'un maçon local avait permis de préserver l'ouverture, et d'empêcher la structure de s'effondrer. Cependant cette rénovation n'était pas fidèle à la porte d'origine puisque les moulures étaient absentes. C'est pourquoi les pierres ont été taillées comme à l'origine.
4) Vue intérieure. Les assises des jambages et de la maçonnerie sont déposées après étaiement pour maintenir la structure. [...]" 



La suite :
"Château de St Martin Laguépie
5) Les assises nouvellement taillées sur le site, sont posées par les tailleurs de pierre. Celles-ci sont scellées au coulis de chaux (mortier de chaux liquide injecté par gravité). Quatre assises ont dû être changé sur le jambage de gauche à partir de la base. Contre une seule assise sur le jambage de droite (la base).
6) Des fragments de base ont été mis au jour : le niveau du sol avait changé et elles se sont retrouvées enterrées. Grâce à ses vestiges, il a été possible de proposer à l'architecte un profil de moulure. Ainsi les bases des deux jambages ont pu être restituées telles qu'elles étaient conçues à l'origine.
7) Cette intervention a finalement consolidé la structure faible à l'intérieur du bâtiment, mais elle a aussi redonné sa cohérence initiale à l'encadrement de la porte en restituant les moulures, les bases et son seuil initial. Des protections en plomb ont été installées sur le fronton pour l'étanchéité, ainsi elles redessinent les arêtes de la corniche. Et elles rendent plus lisible l'architecture de la façade altérée par le temps.
8) Ces travaux ont pu être réalisés grâce à la société S.N.R.B., la fondation du patrimoine, ainsi que la mairie de St Martin Laguépie. [...]" 





Une partie du château (non accessible au public) est habitée.






D'une des fenêtres du château, nous avons une vue plongeante sur Laguépie, sur le marché...


...sur la sortie de Saint-Martin-Laguépie qui fait aujourd'hui office de goulet d'étranglement.
L'étroitesse du passage, l'afflux important de véhicules et la plus ou moins bonne appréciation/volonté/intelligence des automobilistes (ça, c'est ce qui saute aux yeux lorsqu'on a une vue d'en haut) contribuent à bloquer la circulation pendant plusieurs dizaines de minutes.


Une partie de la fête est destinée aux jeux en bois et ceux-ci occupent autant les petits que les grands.




Tarn-et-Garonne



Une journée éprouvante tant la foule était dense et le bruit continu mais nous avons apprécié la fête.
Il est temps à présent de regagner nos pénates.


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