samedi 10 décembre 2022

Vienne : La Roche-Posay (septembre 2021) 6ème article de cette balade

 



        La ROCHE-POSAY

                      


* Itinéraire de ce voyage - Carte active - Seul le point rouge fait l'objet de cette publication.



Prise par les Anglais lors de la Guerre de Cent Ans, redevenue française une dizaine d'années plus tard, la Roche-Posay a gardé quelques traces de son passé médiéval. Aujourd'hui la ville est surtout connue pour son activité thermale. Ses eaux soignent les maladies de la peau.

Arrivés en fin de journée, nous nous garons sur le parking situé rue Louis Caillaud. Il est interdit aux cc de 9 h à 18 h, gratuit et sans services.


Notre première visite à la nuit tombée nous surprend un peu. La Roche-Posay étant une ville thermale, nous nous attendions à y trouver profusion d'hôtels élégants de la fin du XIXème-début du XXème siècle. On ne peut pas dire que la ville en soit exempte mais ils sont plutôt rares. Nous nous contentons de traverser le centre historique avec sa porte et ses ruelles.


La nuit a été calme même si au matin le parking s'est rempli assez vite. Normal, c'est jour de marché.
Nous commençons par déplacer le cc sur un autre parking, plus éloigné du centre-ville avant de voir ce que l'office du tourisme nous propose...Il existe deux Circuits Découverte, l'un axé sur le passé médiéval de la ville et l'autre sur son activité thermale. Après réflexion, vu qu'il ne fait pas très beau, que les chiens sont interdits dans le parc thermal, nous optons pour la visite du centre historique en suivant la brochure "Au fil du temps". 


L'hôtel de ville :



Les thermes Saint-Roch : 


La buvette publique des thermes n'est plus accessible suite à une directive venant à la fois de l'Europe et de l'ARS.
Boire de l'eau de la source nécessite à présent une ordonnance thermale et cela n'est plus réservé qu'aux curistes.

10, c'est le nombre de panneaux explicatifs qui jalonneront notre parcours découverte à travers "L'incroyable aventure de la famille O'de Velours"!

Je vous les retranscrirai au fur et à mesure de notre progression.


"Il y a huit sources actuellement utilisées à la Roche-Posay. Celle située à deux pas d'ici s'appelle Saint-Roch. L'eau fait un long trajet sous terre où elle se charge d'éléments minéraux avant de monter à la surface. C'est la présence et le mélange de ces éléments qui donnent des propriétés curatives à cette eau, qu'on appelle "eau de velours", d'où le nom de notre famille. Ces propriétés auraient été découvertes par hasard vers 1370. J'en bois un peu chaque fois que je passe par ici : elle sort à 13°; elle est délicieuse !"


"Voici la Porte de Bourbon, l'une des trois portes qui permettaient d'entrer dans l'enceinte fortifiée au Moyen-âge et jusqu'au 17ème siècle (la porte Saint-Louis et la porte de Guyenne ont aujourd'hui disparu.) En plus de ces trois accès, la poterne, qui se trouve un peu plus loin vers l'est servait pour les piétons et les cavaliers. Les remparts enserrent la vieille ville, jusqu'à la rivière. Si vous avez l'œil, vous pourrez suivre leur tracé tout au long de votre promenade."


L'antiquaire a mis en évidence une jolie baratte à beurre.




"Vous êtes au carrefour de l'Arceau. Autrefois, c'était l'un des lieux de passage obligés en arrivant à la Roche-Posay car la route de Châtellerault actuelle n'a été construite qu'au milieu du 19ème siècle. Aujourd'hui à partir d'ici on peut se rendre à l'hippodrome et au centre équestre, qui se trouvent à 900 m environ, au bord de la Creuse. Moi j'aime beaucoup faire du cheval alors je passe des heures au club et j'accompagne aussi mon grand-père quand il va parier aux courses."


Au bout de la rue, nous arrivons sur les berges de la Creuse. 



Au jeu des 7 familles, je demande la grand-mère O' de Velours...

"On a habité cette maison ici au bord de l'eau quand mon mari était passeur. Suite à une grande crue qui a démoli le pont, la seule solution pour aller sur l'autre berge de la Creuse, entre 1710 et 1850, c'était ce bac ! Ensuite, il y a eu un pont suspendu jusqu'en 1937, année de l'inauguration du pont actuel. Notre belle rivière marque la limite entre le Poitou et la Touraine, son tracé correspondrait aussi à la ligne de Démarcation pendant la Seconde Guerre Mondiale."





Le castel, demeure du XIXème siècle et ses jardins au-dessus de la Creuse :





Et à présent, c'est le grand-père qui nous distille quelques infos sur la Roche-Posay.

"Autrefois la vie religieuse a occupé une place importante à la Roche-Posay, avec trois lieux de culte : l'église Saint-Martin de Posay-le-Vieil, démolie en 1922 ; ici l'église Notre-Dame, dont la partie la plus ancienne, le clocher, remonte au 11ème siècle. Le reste date du 14ème. Fondée en 1151, l'abbaye cistercienne de la Merci-Dieu a été un lieu de culte très important et très influent dans la région. La Révolution a mis fin à l'activité de cette abbaye qui a été détruite."



Le plus surprenant dans cette église des XIe-XIVe siècles, ce sont ses vitraux résolument modernes.



















Du jardin en contrebas de l'église, nous avons une autre vue sur celle-ci. De là, elle ferait plus penser à une forteresse.


Les ifs sont en fleurs, les baies ressemblent à des olives parfaitement dénoyautées mais rouges.


Nous descendons vers la rivière, passons devant une aire de pique-nique, poussons jusqu'à un restaurant avant de rebrousser chemin.











"Ici, c'était un lavoir : un endroit très fréquenté. Mon fils avait les deux moulins : l'un servait à moudre le grain pour faire la farine et l'autre à faire du tan (poudre obtenue par le broyage de l'écorce de chêne). En effet, la tannerie a longtemps été une activité importante à la Roche-Posay. La belle maison à colombages en haut derrière est une ancienne mégisserie (lieu de transformation des peaux) dont l'auvent servait à faire sécher les peaux."


"Les remparts étaient flanqués de tours de guet : dans les anciens fossés on peut en voir une bien conservée. Presque partout, les remparts sont aujourd'hui cachés par des maisons qui ont été construites à partir des années 1650 à l'intérieur des remparts et vers 1860 à l'extérieur. Dans cette partie de la ville, des fossés ont été creusés, partout ailleurs les défenses sont naturelles. Dans le jardin de notre ancienne maison, il y avait des carrières de tuffeau, une pierre blanche assez tendre qui a servi à construire les maisons de la ville ancienne."


A l'angle d'une rue, il reste un bout de l'ancien éclairage public : 




"Le donjon est l'élément militaire le mieux conservé de la Roche-Posay. Construit au 12ème siècle, il fait 25 m de haut et ses murs sont si larges que l'escalier pour accéder aux étages se trouve dans leur épaisseur ! Pendant la Guerre de Cent Ans à la bataille de Poitiers en 1356, les Anglais capturent le roi de France et la Roche-Posay devient anglaise. En 1369, Kerlouët, reprend la ville et devient gouverneur. Dans les années suivantes, je me suis engagé avec lui contre le Prince Noir aux côtés du célèbre Duguesclin, qui, selon la légende, aurait séjourné ici." 


Je n'ai pu résister à une si jolie palette de couleurs !


Nous voici au donjon, dont la visite nous a été fortement recommandée à l'office du tourisme. L'entrée est libre et gratuite.


"LE DONJON DE LA ROCHE-POSAY

Pièce maîtresse de défense de la place forte 

Daté du 12ème siècle au vu de son architecture. La couverture a été rajoutée au 19ème siècle pour le protéger des intempéries. Le donjon primitif  carré était en bois, on bâtit un donjon en pierre à partir du 12ème siècle. La porte d'origine se situe à l'arrière et est surélevée car il faut imaginer le niveau du sol 2 mètres plus bas à l'époque. La grande porte a été ouverte au 19ème siècle par le paysan d'en face qui voulait y entreposer son matériel. Au rez-de-chaussée, four à pain du 19ème siècle, une trappe pour descendre les sacs de nourriture et de la pierre calcaire (tuffeau de la région de Chauvigny). 

L'escalier est d'origine et volontairement très étroit pour justement retarder la venue de l'ennemi.

Puissante tour se dressant à l'endroit le plus élevé de la Citadelle, elle culmine à 23 m de hauteur. Son plan carré de 15 m de côté et l'épaisseur de ses murs de 2.5 m lui confèrent sa puissance à l'époque médiévale.

Imaginez l'intérieur de ce donjon, escalier primitif dans l'épaisseur des murs ; salle voûtée dite "salle des échos" au 2ème niveau ; latrines percées à l'angle ouest et...au 3ème niveau l'accès au chemin de ronde." 


La petite plaque :


"Ici a séjourné de 1563 à 1593 chez LOUIS de CHASTEIGNER seigneur de la Roche-Posay JOSEPH JUST SCALIGER AGEN 1540 LEYDE 1609 TRES CELEBRE PHILOSOPHE ET HISTORIEN FRANCAIS" 

 



Non, ce n'est pas ce que vous croyez, je n'ai pas mis mon mari au piquet !
Nous testons juste la salle des échos et c'est plutôt impressionnant.



Nous visionnons aussi une très jolie vidéo d'une quinzaine de minutes, un si joli montage que nous l'avons regardé deux fois en boucle. Les murs sont devenus mobiles, se sont animés pour notre plus grand plaisir.




Dommage, l'accès au chemin de ronde est fermé. Nous aurions pourtant bien aimé voir la ville d'en haut. Nous nous contenterons de la photo du panneau.


Nous reprenons la route sous la pluie.
Direction l'Angles-sur-l'Anglin, un des "Plus beaux villages de France".
La traversée et la sortie de la Roche-Posay :



A bientôt ! 😊 

 


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