vendredi 9 décembre 2022

Indre-et-Loire : Descartes (septembre 2021) 5ème article de cette balade

 



              DESCARTES

       Ville natale de René  Descartes 

   et de René Boylesve


* Itinéraire de ce voyage - Carte active - Seul le point rouge fait l'objet de cette publication.




Nous arrivons à Descartes au sud de la Touraine.

Anciennement appelée La Haye, la ville a été renommée en l'honneur de René Descartes, célèbre philosophe qui y est né.

Nous commençons par nous garer sur un grand parking situé à l'entrée de la ville, rue des Champs-Marteaux, non loin de la Creuse qui coule en contrebas. Il est plat, gratuit et sans services.
Coordonnées du parking :  
N 46°58'28.3970''  -  E 0°41'36.9470''


Dans un coin de celui-ci, nous trouvons le panneau n° 17.
Ne dérogeons pas aux bonnes habitudes, il semble une fois de plus que nous découvrirons la ville dans le désordre. 😀


"17 Boucle Touristique

Descartes

Le barrage

La construction du barrage a débuté en 1857 et fut achevée en 1861. Ce nouvel aménagement permit ainsi de faire fonctionner la centrale hydro-électrique qui alimenta les papeteries en énergie électrique jusqu'en 1961. Ensuite, l'entreprise se raccorda au réseau EDF.

En 1985, le barrage est de nouveau en fonction après cinq années de restauration grâce à l'action du département de l'Indre et Loire et la Société d'équipement de la Touraine. Ce projet de rénovation incluait aussi la centrale hydro-électrique jusqu'alors désaffectée pour permettre ainsi la production de courant revendu ensuite à EDF (environ 8 millions de kilowatts par an). La retenue constante de l'eau est de 41 m au-dessus du niveau de la mer et le débit moyen est de 6.5 m3 par seconde.

Le barrage est constitué d'un déversoir à ouverture libre à clapet de 22.50 m de long assurant une retenue de 5 à 6 m. Un radier conforté permet la mise à sec. Une écluse de 50 m de long et 5.20 m de large préserve la navigation. Deux clapets de 17 m de long et 2.82 m de haut actionnés par des vérins permettent de gérer automatiquement la hauteur de l'eau. Dans le cas d'une crue, les clapets se baissent. Il est aussi possible de gérer ce système manuellement. Les deux échelles à poissons qui ont été rénovées, datent de 1870 et 1880. L'une est constituée de cinq bassins de 50 cm de différence de niveau et l'autre dispose d'une passe à ralentisseur pour une progression constante. 

En 2004, le système de gestion des clapets est complètement automatisé et un système de télétransmission avec le Service Territorial d'Aménagement du Sud-Est est mis en place.

La passe à poissons centrale est devenue une passe à anguilles et l'écluse est remplacée par une nouvelle passe avec station de comptage permettant la remontée des aloses et des saumons.

Grâce à ce barrage, la ville a pu aménager un magnifique plan d'eau apprécié des pêcheurs et du club de canoë-kayak." 

 


Nous nous limiterons à la boucle touristique et laisserons la Variante de côté. Nous la trouvons bien excentrée et nous nous sommes faits prendre tant de fois à marcher, marcher...pour au final ne pas trouver grand-chose.

Nous rejoignons le pont de la Résistance via le quai Pierre Couratin.



"14 Boucle Touristique

Descartes 

Le Pont de la Résistance

A l'origine, un gué fut aménagé pour traverser la rivière La Creuse. Par la suite, on construisit un pont en bois puis en pierre avec une seule voie (3 m de large) au XIIIème siècle et un bac au XIXème siècle.

L'ouvrage fut baptisé Pont Henri IV en mémoire du passage du futur roi de France à La Haye le 4 mars 1589.

Il est constitué de 10 arches dont la première, proche du rivage, est romane.

Limite entre la Touraine et le Poitou, ce fut un lieu de passage très fréquenté jusqu'au XVIIIème siècle. En effet, la route Paris-Bordeaux passait par la ville jusqu'à son détournement fin XVIIIème par Sainte-Maure de Touraine et Dangé Saint-Romain.

Durant les guerres de religion, il fut détruit par le Duc d'Anjou sur ordre du roi en 1569 pour barrer la route aux protestants qui occupaient Châtellerault.

Il fut endommagé suite à plusieurs crues dont celle de 1792 qui avait emporté les parapets des extrémités du pont.

En 1848, il fut élargi du côté poitevin et il fallut attendre 1908 pour la partie tourangelle.

Le pont n'est pas sorti indemne de la seconde guerre mondiale. Le 22 juin 1940, les troupes françaises détruisirent deux arches pour retarder l'avancée des Allemands sur la Creuse. Le 31 août 1944, les Forces Françaises de l'Intérieur firent sauter à leur tour une des arches centrales du pont pour repousser les troupes allemandes qui se dirigeaient vers l'Est de la France. Il fut réparé en 1958.

La sculpture érigée à l'entrée du pont a été exécutée par Paulette Richon en souvenir des combats menés par la Résistance (Maquis) en 1944 et 1945."


Sculpture de Paulette Richon en souvenir des maquisards :  


Nous passons devant l'église Notre-Dame de La Haye que nous trouvons fermée, mais trouver les portes closes devient tellement chose courante que cela ne nous surprend même plus. C'est les trouver ouvertes qui devient à la limite surprenant.


"12 Boucle Touristique

Descartes

L'église Notre-Dame de La Haye

Cet édifice faisait partie intégrante de la fortification médiévale dont il ne reste que peu de vestiges. Construite en 1140 à la demande de Foulques Nerra, Comte d'Anjou, elle se dénommait alors le "monastère Sainte-Marie du château de la Haye". Son clocher fut détruit en 1566.

C'est une église de style roman qui à l'origine était constituée d'une abside* en cul de four*, d'un chœur, d'un transept* de la fin du XIème siècle et d'une nef* du XIIème siècle.

Un collatéral* de style angevin vient s'ajouter au XIIIème siècle ainsi qu'une chapelle de style gothique. La nef est couverte d'une charpente en bois qui a été rénovée au XVème siècle. De magnifiques sculptures ornent les clefs de voûte* et chapiteaux. Une niche à burettes* pour l'eau et le vin décorée de colonnettes a été creusée dans le mur du chœur.

L'intérieur de l'église était presque entièrement décoré de fresques dont il subsiste quelques fragments représentant le Christ, un moissonneur tenant une faucille et un paysan battant le  blé avec un fléau. Les fresques murales ont subi d'importants dommages sachant que l'église fut désaffectée après la Révolution en 1793 et vendue comme bien national. Elle fut transformée alors en grange et divisée car elle avait plusieurs propriétaires.

Cet édifice a déjà subi plusieurs tranches de restauration dont les premières ont débuté en 1980.

Il est inscrit à l'Inventaire des Monuments Historiques depuis 1949 et l'abside ainsi que la nef sont classées depuis 1981.

Le toit de l'abside restauré est intéressant car il présente en son sommet un pot en grès surmonté d'une croix. La coutume voulait, jusqu'à la Révolution, qu'une veuve qui se remariait dans l'année en cette église devait apporter une "oulle" (cruche à deux anses) et la casser en chantant une chanson.

A noter : Jeanne Brochard, épouse de Joachim Descartes et mère de René Descartes, a été inhumée dans cette église en 1597 avec son dernier né mort quelques jours après sa naissance.


abside : Extrémité d'une église, formée par un demi-cercle et située derrière le chœur.

cul de four : En forme de quart de sphère,  rappelant la forme du four à pain. 

transept : Nef transversale qui coupe à angle droit la nef principale.

nef : Partie centrale de l'église qui s'étend du portail (entrée principale) jusqu'au chœur.

collatéral : Placé sur un côté de la nef.

clefs de voûte : Pierres qui permettent de faire tenir une voûte.

burettes :  Petits flacons"

 

La suite est plus bucolique, nous entrons dans le jardin public René Boylesve qui longe la berge de la Creuse. La ville célèbre là aussi une autre de ses personnalités car René Boylesve est né à Descartes en 1867 avant de devenir romancier puis membre de l'Académie Française.

C'est un beau jardin planté d'arbres centenaires aux essences diverses parmi lesquels trônent quelques bustes. S'y trouvent aussi une mini ferme et une roseraie.






"10 Boucle Touristique

Descartes

Le Buste de René Boylesve

Durant son enfance René Tardiveau dit Boylesve suivait des cours de latin avec le curé Legrand au presbytère, aujourd'hui disparu, qui se situait juste à côté de l'église Notre-Dame de La Haye. Il arrivait que les leçons soient données dans le jardin de ce presbytère :

"Oh ! Le joli jardin que celui de M. le Curé de Beaumont ! Il était bien mal entretenu, rongé de chenilles, labouré par les taupes, saccagé par tous les chats du voisinage. Monsieur le Curé ne voulait à aucun prix que l'on inquiétât les bêtes de la création. Mais ce jardin s'avançait jusque sur la rivière, qu'il dominait à pic, par une terrasse de conte de fées."

Extrait de l'œuvre "L'Enfant à la Balustrade"

Au cours de la réalisation du jardin devenu communal, on installa ce magnifique buste en marbre blanc de René Boylesve exécuté par le tourangeau Camille Garand.

Gaston Chargé, maire de l'époque, décida de l'inaugurer le dimanche 21 octobre 1951 en présence d'un certain nombre de personnalités dont le Préfet, l'académicien Jacques de Lacretelle et des membres de la famille : Marie-Rose Pruvost-Mors, la nièce de l'écrivain accompagnée de son fils et l'abbé Roger Tardiveau, le neveu de l 'écrivain. Depuis ce jour, le jardin porte le nom de René Boylesve." 

 



"8 Boucle Touristique
Descartes

La Cité médiévale 

Foulques III Nerra fit bâtir entre le IXème et le Xème siècle un fortin de bois sur "La Grosse Motte" : butte de terre où se dresse un séquoia géant dans le jardin actuel. Puis ses descendants firent construire une forteresse en pierre sûrement flanquée d'un donjon quadrangulaire et entourée par une enceinte murée, des douves et des fossés. Des haies épineuses furent plantées pour former une protection supplémentaire contre les assaillants. Elles sont à l'origine du premier nom de la ville : Haya.

Il ne reste aujourd'hui que quelques vestiges de cet ensemble défensif médiéval : l'église Notre-Dame qui était une chapelle seigneuriale construite dans la deuxième enceinte du château, une maison plutôt imposante appelée le "Vieux Logis" où les seigneurs auraient résidé à partir du XVIème siècle et le gîte d'étape qui semble avoir servi de tour de garde. L'emplacement des anciennes douves est encore visible au niveau de la roseraie où l'on peut remarquer une tourelle récemment restaurée ainsi que quelques pans de murs.

Il existe de nombreux souterrains sous la surface de la ville qui ont servi à extraire les pierres de tuffeau destinées à la construction du château. Ils pouvaient servir pour certains à entreposer des vivres et des munitions mais il était aussi possible de s'y réfugier ou encore de s'évader en cas de conflit car certains conduisaient à la sortie de la ville. Ils ne sont plus accessibles à l'heure actuelle. La cité fut fortifiée au cours du XIVème siècle. Elle était protégée par des fossés, des douves, des tours et des murailles crénelées. Il était possible d'y accéder par quatre portes munies de herses qui se situaient de chaque côté de cette enceinte fortifiée. Le blason de la ville rappelle ses anciennes fortifications car il représente 3 tours d'argent (en héraldique, un emblème est généralement répété 3 fois pour une question de symétrie).

"Grosse Motte" : terme général pour désigner un lieu surélevé (motte féodale), parfois artificiellement, sur lequel on construisait une citadelle en bois." 

 






"9 Boucle Touristique

Descartes

Le Buste de René de Buxeuil

René de Buxeuil, de son vrai nom Jean-Baptiste Chevrier, naquit le 4 juin 1881 dans le Faubourg Saint-Jacques à Buxeuil. A 11 ans, il fut victime d'un accident stupide qui le rendit aveugle. Il allait chez un cousin, mais en cours de chemin, il rencontra un camarade qui s'amusait avec une carabine à plombs et qui lui tira au visage malencontreusement.

En 1893, il entra à l'Institution Nationale des jeunes aveugles à Paris. Elève modèle, il avait un don pour la littérature et la musique. Il remporta un grand prix de littérature et les premiers prix de conservatoire de clarinette et piano. Il obtiendra en 1901 un diplôme d'instituteur pour aveugles.

Il rencontra des chansonniers parisiens tels que Xavier Privat, Eugène Lemercier et Paul Delmet qui lui donnèrent envie d'écrire. Il débuta une carrière de chansonnier satirique puis de compositeur fortement apprécié dans les cafés-concerts et cabarets Montmartrois.

La popularité s'annonçant, il décida de se faire appeler René de Buxeuil pour devenir "le troisième René après Descartes et Boylesve" à être reconnu au pays.

Pendant la guerre 1914-1918, il organisa un théâtre aux armées et chanta sur le front ainsi que dans les hôpitaux.

Auteur de chansons à succès comme "L'âme des roses", "Ferme tes jolis yeux", "L'âme des violons", mais aussi "ma Touraine", il composa à peu près 5000 mélodies. Il mourut à Paris le 29 juillet 1959 et repose au cimetière du Père Lachaise à Paris face à Colette.

Ce buste de marbre blanc du sculpteur parisien Bartellety-Daillion fut inauguré le 22 octobre 1967 et dévoilé pour l'occasion par son petit-fils, Christian Ardouin. Cette cérémonie se déroula en présence d'Arlette Hardy de Buxeuil, fille du chansonnier, ainsi que d'autres membres de la famille, des amis dont Suzanne Quentin, parolière de René de Buxeuil, et de nombreuses autorités.

A souligner que ce buste est orienté face à la rivière La Creuse mais surtout à Buxeuil, la ville natale du chansonnier." 






La mini ferme porte bien son nom, nous y voyons quelques oiseaux, deux ânes et quelques moutons. Cela suffit pour ravir les enfants.


Malgré la présence de deux ruches, il m'a fallu un moment pour discerner une abeille dans la sculpture végétale...




Nous arrivons à la Roseraie aménagée dans les douves de l'ancienne forteresse aujourd'hui disparue.
Septembre n'est certes pas la meilleure période pour trouver des rosiers au meilleur de leur forme mais quelques-uns  (parmi les 41 espèces plantées ici) nous offrent tout de même quelques très jolies touches de couleurs. 


"6 Boucle Touristique

Descartes

La Roseraie

 La roseraie a été aménagée en 2003 dans les douves de l'ancien château fortifié et présente une multitude de roses anciennes et récentes telles que la "René Descartes" créée en 2012."






"13 Boucle Touristique

Descartes

L'Aumônerie

Les aumôneries étaient à l'origine des établissements destinés à recevoir les pauvres et les voyageurs. Elles furent fondées au Moyen Age par les grandes confréries religieuses.

Leur vocation était totalement humanitaire : on pouvait y recevoir des soins par des infirmiers ou des médecins mais aussi être logé pour la nuit voire même être inhumé pour les plus faibles.

Par la suite, certaines d'entre elles sont devenues de véritables établissements hospitaliers.

"Cette charge...un homme fort religieux, nommé Géraud, l'administre depuis plus de trente ans pour le service des pauvres... Avant son entrée en fonctions, le soin des pauvres et des pèlerins semblait, ici, médiocre, car il manquait un dispensateur et des ressources à dispenser et il n'y avait pas d'endroit pour accueillir les arrivants. Ayant reçu mandat de son abbé, il s'appliqua à distribuer, de bon cœur, aux indigents le peu qu'il put trouver...et à restaurer et agrandir la maison des pauvres et des pèlerins...Dès lors, il arriva souvent qu'en cette maison une multitude de pauvres, de pèlerins et toutes sortes de gens accablés par leur faiblesse vinssent de toutes parts et le nécessaire leur était donné [...] Tout cela, le frère s'appliqua de le collecter à des termes fixes pour servir à l'aumônerie et non à d'autres fins comme il arrive en avarice, mais avec mesure, en considération du lendemain."

Extrait de l'œuvre de Michel Mollat "Les Pauvres au Moyen âge" (Editions Complexe [diffusion PUF], 1984, 389 p.) présentant une aumônerie monastique de la fin du XIème siècle.

Il existait autour de l'aumônerie de La Haye, ancien nom de la ville, une chapelle, des dépendances ainsi que des jardins. Beaucoup de pèlerins s'y arrêtaient pour se reposer ou être hébergés après de longues heures de marche. En effet, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle passait non loin par le pont Henri IV jusqu'à la fin du XVIIIème siècle.

Du Xème au XIIème siècle, de plus en plus d'hôpitaux monastiques furent bâtis. Une nouvelle dénomination va apparaître pour désigner l'hôpital, c'est l'Hôtel-Dieu." 

 



L'église Saint-Georges érigée au XIIème siècle où Descartes a reçu le baptême.


"16 Boucle Touristique

Descartes

L'église Saint-Georges

Sous le patronage de Saint-Georges, cet édifice est l'église paroissiale de Descartes. Elle est de style roman avec une légère influence du gothique naissant. Datée du XIIème siècle, elle a connu plusieurs remaniements aux XVème, XVIIIème et XIXème siècles. Un lieu de culte antérieur à cette église, qui appartenait à l'Abbaye de Prouilly a été cité dans une bulle papale d'Urbain II en mai 1099.

Cet édifice est constitué d'une nef avec deux collatéraux, d'un choeur et d'une abside voûtée en cul de four et décorée de sculptures avec surtout des motifs végétaux sur les chapiteaux. Cette abside est inscrite à l'Inventaire des Monuments Historiques depuis 1926. L'absidiole septentrionale a été remplacée par un clocher carré au XVème siècle.

C'est dans cette église que l'illustre philosophe René Descartes fut baptisée le 3 avril 1596. Une plaque commémorative, placée au-dessus des fonts baptismaux, rappelle l'évènement en ce lieu.

A gauche de la porte d'entrée latérale, une autre plaque retrace le triste sort de René Guérin. Un huilier, habitant la commune de Cussay, condamné à la guillotine  à La Haye en Touraine (ancien nom de la ville) le 26 pluviôse an II (le 14 février 1794). Il aurait crié "au diable la République" et tiré au fusil sur des cavaliers qui détruisirent des symboles du culte religieux dans son village. Son corps a été enterré à l'entrée de l'église car le cimetière entourait l'édifice à l'époque.

Sur la tribune en bois, on peut découvrir un grand orgue de la fin du XIXème siècle installé à la demande de l'abbé Roussoi en 1932." 

 

absidiole : Chapelle secondaire de petite dimension s'ouvrant sur l'abside."

 






Au centre-ville, il subsiste quelques maisons à colombages disséminées de-ci de-là.


"15 Boucle Touristique
Descartes
L'Îlot Balzac

Constitué des plus anciennes maisons de la ville, cet ensemble a fait l'objet d'une rénovation en 1986.

Une de ces maisons datée du XVIème siècle dont une partie de la façade laisse apparaître de belles pierres blanches taillées (tuffeau), est caractérisée par une haute et étroite baie ornée d'une échancrure sculptée.

Les autres édifices sont d'époque médiévale et présentent des façades à colombages et un remarquable appareillage de pierres et de briques. On peut voir également des fenêtres à meneaux de bois ainsi que la statue d'un personnage sculpté sur un des piliers en bois.

Un ancien puits circulaire est encore visible au centre de la cour de l'Ilot Balzac."


Détail d'une sculpture au niveau de l'encadrement de la porte :  




Sur la place devant l'hôtel de ville, trône la statue de Descartes.




Nous arrivons devant le grenier à sel mais un camion est tellement collé contre le mur que nous distinguons à peine le panneau. 
Mais lors de mes recherches sur Descartes, je l'ai trouvé par hasard sur Internet !

"2 Boucle Touristique

Descartes

Le Grenier à sel

Les halles médiévales, anciennement grenier à sel, avaient été implantées sur l'ancienne place d'armes. 

Ce bâtiment du XVIIème siècle présente des colombages sur le haut de son pignon et deux porches en vis-à-vis. Il a été restauré dans les années 1980 ainsi que l'ensemble médiéval, nommé l'ïlot de Loches, qui se situe à sa gauche.

Sous l'ancien régime, l'impôt sur le sel, "La Gabelle", était inégalement réparti et engendrait des fraudes. La Touraine faisait partie des provinces de "grande gabelle" alors que le Poitou, pays voisin, était redimé (épargné par cet impôt).

La rivière, La Creuse, était fixée comme limite douanière entre les deux provinces. Les douaniers (Gabelous) y exerçaient une surveillance efficace.

La Haye, ancien nom de la ville, était un siège fiscal important de la gabelle d'où l'existence de ce grenier à sel ainsi que des auditoires et des prisons qui étaient installés en ce lieu pour réprimer les faux-saulniers.

Beaucoup des fraudeurs appréhendés ont été condamnés à de lourdes amendes voire aux galères pour les récidivistes. Certains condamnés  même jusqu'à la peine de mort...

La gabelle sera supprimée sous la Révolution en 1790."


Le grenier à sel :


Nous sommes passés devant la maison à la balustrade où René Boylesve a passé une partie de son enfance mais n'en avons pas vu grand-chose si ce n'est un petit bout de la tour. Pas très loin de là, nous arrivons à sa maison natale dont la façade donne sur la rue.

La maison natale de René Boylesve :


"3 Boucle Touristique

Descartes

La Maison à la balustrade

C'est dans cette maison, fin XVème-début XVIème et remaniée au XIXème siècle, dotée d'une tour hexagonale du XVIème siècle, que l'écrivain et académicien René Boylesve passa son enfance après avoir vécu cinq ans chez une grande tante maternelle, Clémence Janneau, à la Barbotinière dans la campagne descartoise. Elle l'avait recueilli avec sa sœur lorsque leur mère était mourante en 1871.

Son père, Maître Tardiveau, notaire de La Haye-Descartes, acheta cette grande demeure en 1876 aux héritiers de Madame Veuve Mouton par amour pour sa nouvelle épouse, Marie Brunault de Montgazon. Il pouvait ainsi disposer de plus d'espace pour installer son étude et loger sa famille.

René Boylesve y vécut jusqu'à l'âge de 10 ans où il partit faire ses études à Poitiers chez les frères des Ecoles Chrétiennes.

Il garda de tendres souvenirs dans cette maison qu'il décrira en 1903 dans un de ses romans presque autobiographique intitulé "L'enfant à la balustrade"."


"4 Boucle Touristique

Descartes

La Maison natale de René Boylesve

C'est dans cette demeure du XIXème siècle que René Boylesve, de son vrai nom René Tardiveau, voit le jour le 14 avril 1867. Il est né dans la même rue que René Descartes que l'on appelait à l'époque la rue Saint-Lazare et qui fut rebaptisée rue Descartes par la suite. René Boylesve est le deuxième personnage célèbre natif de la ville car il est devenu écrivain-poète et membre de l'Académie Française en 1918. Il est l'auteur de plus de quarante livres dont les plus connus sont "L'Enfant à la Balustrade", "La Becquée" et "La leçon d'amour dans un parc".

Le père de René Boylesve, François Tardiveau s'est installé dans cette maison en 1867 juste avant la naissance de son fils. Il y résidait et exerçait le métier de notaire.

En 1869, Madame Tardiveau, née Marie-Sophie Boilesve, y met au monde la sœur cadette de René, Marie-Clémence.

René Boylesve n'a que 4 ans lorsque sa mère meurt en couches âgée de 36 ans.

"Me voilà revenu dans la petite ville où je suis né et que je n'avais pas vue depuis vingt ans. Je ris de l'émotion que j'ai : elle est trop forte. Vais-je aussi, moi, chanter éperdument le pays natal, ce qui paraît si étrange à ceux qui, étant nés dans le même pays, ne l'ont jamais quitté. J'espère n'être pas dupe de mon émotion : c'est celle d'un homme attentif jusqu'à l'excès à sa personne et enclin à s'attendrir sur ses commencements. Ce n'est pas tant mon amour pour ce pays qui m'émeut, mais l'illusion que ce pays , ou du moins quelque chose de ce pays, peut m'aimer. Je viens à lui comme une coquette sur le retour et dont le cœur sait fort bien battre à l'approche d'un homme qu'elle souhaite encore épris d'elle. Mais mon manège est singulier : il ne s'adresse à aucun être vivant. C'est à un pan de mur, à une terrasse à balustres, à telle ruelle tortueuse que je pense en arrivant ici ; c'est le vieux pont gothique, c'est la rivière, c'est le jardin de M. le curé, que je veux toucher à ma vue. Enfantillage hors de saison ! J'imagine que ces témoins de mes rêveries de petit garçon puissent être sensibles à l'aspect mélancolique de ma quarantaine."

Citation de René Boylesve datant de 1909 et reprise dans le livre imprimé le 10 novembre 1947 (donc après la mort de Boylesve) par les Editions Dumas sous le titre de "Feuilles Tombées".

Crédit photographique : Association des Amis de René Boylesve : Droits réservés"

 


"5 Boucle Touristique

Descartes

La Maison natale de René Descartes

Cette belle demeure date en partie du XVIème siècle. Elle garde, à quelques remaniements près, son aspect d'origine. Elle est caractérisée par un mur pignon orné de deux fenêtres en accolade soigneusement sculptées. Ce pignon sur rue est inscrit à l'Inventaire des Monuments Historiques depuis 1949.

René Descartes y vit le jour le 31 mars 1596, dans cette ville de La Haye-en-Touraine, et y passa son enfance pour ensuite partir au Collège des Jésuites de la Flèche dans la Sarthe. Il fut élevé par sa grand-mère maternelle et sa nourrice car sa mère, née Jeanne Brochard épouse de Joachim Descartes, mourut en couches le 13 mai 1597. Dans une des dernières lettres qu'il a écrites (à Brasset, 23 avril 1649), Descartes se définit lui-même comme "un homme né dans les jardins de la Touraine".

Acheté par la commune de Descartes en 1970, la maison fut transformée en musée en 1974 avec le soutien de l'association des Amis du Musée Renée Descartes dont Pierre Joulia, professeur agrégé de philosophie à la Sorbonne, qui fut à l'origine de ce projet.

Le musée a été complètement rénové à l'occasion du quadri-centenaire de la naissance de René Descartes en 1996. Puis, un nouvel aménagement muséographique a été réalisé en 2005, il présente la vie et l'œuvre du philosophe ainsi qu'un panorama historique et culturel de l'époque. Il accueille régulièrement des manifestations (conférences, séminaires, expositions...)

La philosophie de Descartes

René Descartes est le fondateur de la philosophie moderne : il inaugure une nouvelle forme de rationalisme.

Il met en place une méthode fondée sur le doute radical afin de pouvoir aboutir à une certitude absolue. Ce fondement repose ainsi sur deux vérités certaines mettant ce doute en échec : la conviction de sa propre existence (voire conscience) d'où la fameuse formule "Je pense, donc je suis", et enfin l'existence de Dieu. Suite à ces observations : il a étudié la nature de l'union entre l'âme et le corps mais aussi la nature des passions. Son œuvre mathématique, sa physique mécaniste témoignent de son génie scientifique. Il combat la philosophie scolastique (enseignée au Moyen Age sur les principes de la philosophie grecque dont celle d'Aristote alliée à la théologie chrétienne) et deviendra un modèle décisif pour les philosophes qui lui succèderont. Hegel pourra dire : "Descartes est un héros".


Notre tour de ville se termine devant la maison natale de Descartes mais il est trop tard pour la visite.

Nous quittons le joli département d'Indre-et-Loire qui nous a réservé de jolies surprises avec la visite de la belle ville de Loches et de sa petite sœur Beaulieu-lès-Loches...pour celui de Vienne.


A bientôt ! 😊 

 


Pour être informé(e)s des nouvelles parutions,

Abonnez-vous à ma page Facebook

« Balades par monts et par vaux »


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire