lundi 28 novembre 2022

Indre-et-Loire : Beaulieu-lès-Loches (septembre 2021) 4ème article de cette balade

 


             Beaulieu-Lès-Loches

          

 * Itinéraire de ce voyage - Carte active - Seul le point rouge fait l'objet de cette publication.






Il fait beau, ni trop chaud, ni trop froid, cela nous incite à prendre l'air et rejoindre Beaulieu-lès-Loches en trottinette via "Les Prairies du Roy". C'est parti pour grosso-modo 1.5 km aller, autant au retour sas compter la découverte de Beaulieu.

Traverser cet espace naturel sensible dont la zone humide s'étend sur plus de 240 km², c'est en plus découvrir quelques œuvres d'art le long du chemin.










"Par ses variations brusques et intempestives ou par sa rareté périodique, l'eau révèle toute la fragilité d'un paysage. La crue de l'Indre, à Beaulieu, en novembre 1770, est un point de repère historique dans le paysage local. Les inondations postérieures qui n'ont pas atteint son niveau en ont prolongé la mémoire.

C'est cette mémoire vive et disponible à travers des récits et des documents d'archives que l'artiste a souhaité capter à travers ce projet.

C'est l'image d'un grand débordement. Une embarcation juchée sur le reflet de sa coque évoque le souvenir de cette crue, des suivantes ainsi que la volonté d'aujourd'hui de s'en prémunir." 

 





"LA TARENTELLE ASYNCHRONE

Lionel TONDA

Larçay - France

La Tarentelle asynchrone, prédatrice et danseuse, s'est posée au milieu de l'eau. Les promeneurs en barque la contournent et la frôlent avant de retourner vers la guinguette voisine.

Œuvre

 prêtée par le département Touraine, dans le cadre du parcours Acte (s)

Lionel Tonda parrain de l'édition BEAUX LIEUX 2018" 

 




"Le Logis abbatial ou Maison du Prieur

XIVe et XVIIe siècles

A partir de l'année 1560, l'abbaye de Beaulieu est mise en "commendite", la Direction en est confiée à un abbé qui est, non plus élu par ses Frères mais nommé par le Roi et cet abbé peut parfaitement être un laïc.

Architecturalement, deux tourelles carrées dominaient la cour. L'une aujourd'hui est arasée et l'autre a dû être reconstruite.

Noter le très beau portail du XVIIe siècle en plein cintre et à bossages, et, dans un angle, une chaire extérieure en pierre montée sur une trompe dite de "Montpellier"."

Annotation sous la photo : "Beaulieu près Loches (I.-et-L.) - Dépendances de l'Ancienne Abbaye - Logement du Prieur T. Bardou, édit. Loches"


Dommage, la Maison du Prieur est en travaux.




"Eglise abbatiale de l'Abbaye de la Sainte-Trinité

XI et XVe siècles

Vers  1007, au retour d'un pèlerinage expiatoire en Terre-Sainte, le Comte d'Anjou, Foulques III Nerra, dit le Faucon Noir, décide de fonder une abbaye bénédictine sur les terres qu'il possède à Beaulieu. Les voûtes ouest de la nef ont disparu, seules subsistent, à la partie supérieure, les larges fenêtres en plein cintre, en partie murées, qui éclairaient la nef primitive. Les fenêtres romanes, en-dessous, sont bordées de colonnettes et séparées entre elles par des colonnes semi-engagées au sommet desquelles se distingue l'amorce des arcs doubleaux de la voûte détruite.

Les pierres utilisées, extraites de carrières locales, ont pris une teinte rose saumon, spécificité de cette église.

Après l'incendie provoqué par les Anglais en 1412, une importante partie de l'édifice (la partie est) est reconstruite en gothique flamboyant.

Le clocher de la fin du XIIe siècle, muni d'une flèche en pierre octogonale et de pinacles, avec ses 61 m de hauteur, est l'un des plus élevés du centre de la France."


Nous avons la chance d'avoir un magnifique ciel bleu qui fait paraître la pierre de l'abbatiale plus blanche qu'elle ne l'est en réalité. 








D'énormes piliers, des vitraux et un style plutôt dépouillé où la pierre est omniprésente.









"TOMBEAU DE FOULQUE NERRA

Naissance 970

Mort le 21 juin 1040

STANCES

Foulques a son retour d'un long Pelerinage fait en Hierusalem au tombeau du sauveur duquel vray penitent, il avoit la douleur. Sur son dos imprimé se criant si la frage. Ce bon fils imitant l'exemple de son père qui venait de bastir de Loches au chasteau un temple Virginal si florisant et beau adieu en Trinité fonda ce monastère. Et affin de laisser aux Nepveux la mémoire d'un si pieux effect voulut que tous les ans les chanoines den haut vinsent isy chantant de ce tombeau sacré les honneurs et la gloire Braves Comtes d'Anjou Vrais soleils de noblesse que vous estiez devotz et que nous sommes froids disciples de Jesus, peu amis de sa croix. Echaufez de nos coeurs la trop lente paresse."

 




L'abbatiale et l'hôtel de ville forment un bel ensemble sur la place plutôt vaste.





Nous faisons un bout du "Circuits de la Cité et de la Vallée" en suivant les plaques incrustées au sol.


Nous passons devant quelques maisons devant lesquelles un panneau signale la valeur historique , même si l'ancienne léproserie et la maison de Basile sont privées et habitées et de ce fait fermées à la visite.



"La léproserie

Ce grand bâtiment rectangulaire du XIIe siècle est, selon une tradition populaire solidement implantée, une léproserie. Au temps des croisades y étaient reclus les lépreux qui ne pouvaient pas venir en ville. Quand la fièvre fut calmée et que le bruit des crécelles s'affaiblit, le bâtiment, qui était situé à côté de la porte de Chatillon, une des quatre portes du mur d'enceinte de la ville construit au cours de la guerre de Cent ans, aurait servi de corps de garde puis il fut abandonné et tomba en ruines. Une habitation s'est depuis installée à l'intérieur et la restauration permet d'apprécier l'austère façade sud qui a gardé de typiques fenêtres romanes en plein cintre.

Le bâtiment formait un quadrilatère dont seuls trois de ses murs sont encore debout. Des trois fenêtres en plein cintre du premier étage, deux ont été murées. Au second étage, deux sont intactes, deux autres jumelles ont été plus ou moins obstruées. Toutes sont surmontées d'une architecture demi-circulaire. Ce bâtiment a probablement abrité des lépreux mais la lèpre a pratiquement disparu au XIIe siècle.

Imago développement géoservices - Carte postale Collection Pierre Renard" 




"Enclos de Basile

XVe siècle

On remarque la tourelle rectangulaire qui abrite l'escalier et le porche en plein cintre accosté d'une porte piétonne qui s'ouvre sur le mur d'enceinte de la ville.

C'est ici que naquit sans doute Guillaume 1er de Vallères de Basile qui fut élu abbé de Beaulieu à l'âge de 28 ans et qui mourut en 1402. Au cours du 19e siècle y vécurent des membres de la famille Suzor qui possédèrent ce domaine de 1799 à 1945.

Imago développement géoservices"


Si le mur d'enceinte est encore visible par endroits, il faut un peu d'imagination pour se le représenter dans ses dimensions passées. 



"Le mur d'enceinte

Suite à la guerre de Cent Ans et aux deux occupations anglaises de 1359 et surtout 1412, fut entreprise la construction d'un mur d'enceinte pour protéger la ville.

Celui-ci était percé de 4 portes : au nord la porte St-Pierre, au sud la porte de Châtillon, à l'ouest (vers Loches) la porte de Cesves et à l'est la porte de Guigné.

Une grande partie du mur d'enceinte est encore visible aujourd'hui en plusieurs endroits dans Beaulieu.

Imago développement géoservices" 

 


"L'activité maraîchère

Beaulieu est situé dans une plaine alluviale exposée plein sud et bordée par le coteau à l'est. Cette situation toute particulière explique la présence, au cours des siècles, d'une importante activité maraîchère, située principalement sur les terres de la Varenne. Vers 1960, Beaulieu comptait pas moins d'une vingtaine de maraîchers. Aujourd'hui il n'en reste plus qu'un.

Les nombreux murs de clôture qui protégeaient les vergers et les potagers restent les témoins de cette activité.

Imago développement géoservices" 

 



Longeant probablement le mur d'enceinte, nous arrivons devant l'ancien presbytère.



"L'ancien Presbytère

L'église Saint André, 3e paroisse de Beaulieu, se trouvait tout près de l'ancien presbytère, coincée entre la clôture de l'abbaye et le rempart. Démembrée par les marchands de pierre au début du 19e siècle, il n'en reste rien. Le presbytère est resté ! Sa façade à l'est est très austère (devant laquelle vous vous trouvez), mais sa façade ouest est beaucoup plus riante, agrémentée de trois lucarnes.

Une lucarne est une ouverture pratiquée dans une toiture. Si elle permet aujourd'hui de créer un apport de lumière dans les combles, elle avait pour fonction, à l'origine, d'être un moyen d'accès au grenier et de faciliter son aération. Les lucarnes sont très variées en taille et en forme. Levez le nez, vous en verrez de nombreuses en arpentant Beaulieu.

Imago développement géoservices" 

 




"La Maison du Pilori

Juste après la rue du Puits Mourier, sur le même trottoir, "se dressent deux maisons du XVe siècle, dont les façades méritent d'être regardées avec attention car elles sont caractéristiques de l'évolution architecturale de la ville.

La Maison du Pilori ou de la Justice qui doit son nom à l'anneau de fer qui pend au bout d'une tige sur la façade, anneau qui, dans l'imaginaire populaire, devait servir à pendre des condamnés mais qui n'est en réalité, qu'une borne marquant la limite entre deux fiefs.

Avant le Carroir des Templiers, on peut admirer une maison à colombages du XVe siècle avec un étage à encorbellement.

Imago développement géoservices"


La maison du pilori : 



Nous apercevons le clocher de l'église Saint-Laurent :




"Hôtel SUZOR

XVIIe siècle

Les SUZOR, fabricants de draps, marchands de bois et entrepreneurs de transports acquièrent cet hôtel particulier au XVIIIe siècle.

La propriété est composée d'un vaste ensemble entre la rue du Puits Mourier dans laquelle s'ouvre la porte charretière et les rues frotte-bottes et des Morins où débouche la cour d'honneur.

Logis rectangulaire couvert d'un toit de tuiles à double pente, l'édifice est percé de hautes baies à linteaux courbes éclairant salons et chambres.

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"Maison des Templiers

XIIe siècle

La façade principale est éclairée, au nord, par trois étroites fenêtres romanes. Le gros oeuvre remonte probablement au temps d'Henri Plantagenêt, avant l'aménagement, autour de l'abbaye, de l'espace urbain du bourg neuf.

Un toit à simple versant recouvre le pignon dominant la rue. Il est éclairé par deux fenêtres géminées.

Aucun document ne prouve que cette construction a été édifiée par l'Ordre du Temple.

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Je découvre un arbuste aux très jolies fleurs d'un rose éclatant dont j'aimerais bien connaître le nom. 




"Maison dite d'Agnès Sorel

XVe siècle

Sa façade garde la trace d'un portail en arc brisé ainsi que des armoiries effacées. Cette demeure aurait abrité la maîtresse de Charles VII, Agnès Sorel.

Ce qui en subsiste ne devait être que le pavillon d'entrée d'un hôtel important occupant tout l'espace entre les deux rues. Aucun document n'apporte la preuve qu'Agnès ait habité cette maison qui lui est contemporaine.

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"Villa Saint-Pierre

Elevée au XIXe siècle sur l'emplacement de l'église Saint-Pierre, une des trois paroisses de Beaulieu, fondée vers 1004, l'immeuble qui l'a remplacée s'appuie sur son mur oriental. La trace de l'arrachement des trois nefs de l'église se voit encore dans les combles. Vous pouvez encore voir la tour cylindrique abritant l'escalier à vis conduisant au clocher ainsi que le choeur ajouté au XIIIe siècle, éclairé par ses trois hautes fenêtres à lancettes, qui a conservé sa voûte sur croisée d'ogives.

A la suite du bâtiment, on remarque, à droite et à gauche de la rue, la coupure du mur d'enceinte. Ici se trouvait la porte Saint-Pierre, une des quatre portes de la ville construites au XVe siècle.

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"La Halle des Tanneurs

Communément appelé "Halle des Tanneurs" ce bâtiment est en réalité une ancienne scierie démontée lors de la construction du pont en 1995. Elle se trouvait au coeur du quartier des tanneurs, qui comprenait un moulin à tan, une tannerie, des séchoirs à peaux et des ateliers de confection de chaussures.

Sont encore visibles le moulin (actuel "Moulin des Mécaniciens") et les ateliers au n°42 rue Bourgeoise.

La tannerie a été une activité industrielle très importante sur Beaulieu-lès-Loches qui comptait plusieurs sites. La manufacture de la rue Bourgeoise, appartenant successivement aux marques Lecoeur-Poret et Arche, a confectionné jusque dans les années 1970."


La halle des tanneurs présente un bel appareillage en bois. 


Si la ville a quelques beaux édifices, elle a aussi un très joli endroit que nous découvrons avant autant de surprise que de plaisir : Le Jardin des Viantaises.
C'est un condensé de nature, d'humour et de poésie. Bref, nous avons adoré le traverser, le humer, le lire...

Bien que simple visiteuse, je vous y invite le temps de quelques photos.



"Jardin des Viantaises

Au nord des bâtiments du Couvent des Viantaises, Catherine Angélique de Boursault de Viantais avait fait l'acquisition progressive, jusqu'en 1686, de terrains pour constituer un vaste jardin d'environ 3 hectares. On y trouvait un jardin d'agrément, un verger, un potager, des plates-bandes de fleurs ainsi qu'un vivier. Vendu et divisé à la Révolution, le terrain resta longtemps en friche. En 2009, l'association des Petits Jardins a fait renaître une partie des jardins, donnant à cet espace, abrité par l'imposant mur de l'ancien couvent, un charme incomparable." 




















"Le Moulin des Mécaniciens

On trouve des mentions de ce moulin dès le XVIe siècle. Pendant de longues années, la force hydraulique produite par la roue a servi à broyer les écorces de chêne pour produire le tan qui permettait de rendre le cuir plus dur et imputrescible.

Au XXe siècle, le moulin a été transformé en atelier de mécanique spécialisé dans la réparation et la fabrication de pièces pour les autres moulins. La roue, couplée à un système complexe d'axe et de courroies peut toujours faire fonctionner la dizaine de machines-outils présentes dans le moulin."


Le moulin ? 


En quittant le jardin, nous passons devant d'autres œuvres d'art.



"BEAUX LIEUX

2019

COLONNES DE CIEL

Luc RICHARD

Talence (33)

En exploitant les vases de la Céramique Lochoise, Luc Richard crée des colonnes générant une sensation de cheminement pour le promeneur, un sentiment de merveilleux, tout en se référant à une architecture classique, "renaissante".

Futuriste ou passéiste, l'emploi de la céramique prolonge et renforce l'aspect intemporel de cette œuvre." 

 



"BEAUX LIEUX

2017

INPALETO

Pauline BOUTARD & Carolie BLIARD

Mazangé & Trainou (41 et 45)

Notre projet recherche à sensibiliser le promeneur à son environnement, lui faire prendre conscience de ce qui l'entoure en réinventant la matière et son regard sur le paysage.

La forme répétitive évolue et se transforme le long du chemin, en soulignant de nouvelles perspectives. La méthode constructive est simple, basée sur une répétition d'éléments réalisés à partir de bois de palettes destinées à être détruites." 

 



"BEAUX LIEUX

2019

LES HOMMES MIGRATEURS

Loïc TELLIER

Beaumont village (37)

La mobilité est nécessaire au maintien de la vie sur Terre. Une population isolée sans apport migratoire voit son patrimoine génétique s'appauvrir. C'est la complémentarité entre stabilité dans l'espace, l'existence du lieu d'ancrage et des échanges migratoires qui constituent l'un des moteurs majeurs de la pérennité des lignées et de l'évolution des espèces. Ces trois personnages évoquent les grands déplacements de population, qui ont joué un rôle majeur dans le buissonnement évolutif des hominidés et dans les renaissances de nos sociétés." 

 



"Couvent des Viantaises

Fondé en 1643 par Catherine-Angélique et Renée-Thérèse de Boursault de Viantais, filles du Marquis de Viantais, Seigneur de Bridoré. Le noyau initial est constitué de trois immeubles achetés en 1643 et 1644 par Charles de Boursault, Marquis de Viantais et père des fondatrices.

Le 1er immeuble, au n°29, édifié dans les années 1460-1470, est remarquable par la belle fenêtre gothique géminée qui domine le porche  à arc surbaissé. Le 2nd immeuble a été démoli en partie entre 1643 et 1646 et remplacé par la chapelle du Couvent, un peu en retrait de la rue. Le 3e immeuble date de la fin du XV, début du XVIe siècle et servait de bâtiment d'administration.

Imago développement géoservices" 

 





"Eglise Saint-Laurent

Des trois églises paroissiales de la ville, c'est la seule qui ait conservé son intégralité.

L'église est le résultat de constructions successives s'échelonnant du XIe au XVIe siècles. Du XIe siècle subsistent les vestiges d'une chapelle romane. En 1230 fut édifiée la nef, partie la plus remarquable de l'édifice, couverte de voûtes angevines ou "Plantagenêt". Le choeur, à chevet plat, est flanqué de deux chapelles Renaissance aux magnifiques sculptures.

Le clocher est élevé, comme la nef, à l'époque de la construction, autour de l'abbaye, du "bourg neuf". La tour carrée est percée sur chaque face d'une double baie en plein cintre dominant une corniche sculptée de modillons ornés de masques.

A l'intérieur, ici et là, apparaissent des traces de peintures murales.

Imago développement géoservices - Crédits photos : Image de Marc" 



Dommage pour l'église Saint-Laurent, nous ne pouvons que nous contenter de lire le panneau et imaginer l'intérieur, elle est fermée.

Voilà, notre tour de Beaulieu est terminé, retour au cc et direction Descartes où j'espère vous retrouver prochainement.

A bientôt ! 😉




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