lundi 21 octobre 2024

Côte-d'Or : Châteauneuf-en-Auxois (mai 2022) - Le château

 




Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus :  https://baladesmv.blogspot.com/2024/09/bourgogne-franche-comte-et-auvergne.html )


Faire une balade dans le village, c'est aussi l'occasion de faire le tour du château.




Nous voici devant la porte où commencent les visites mais avant d'entrer une petite présentation s'impose.
Quelques siècles en raccourci :
Les tours, fossés et remparts ont été construits au XIIIème siècle par des seigneurs, vassaux du duc de Bourgogne.
En 1456, le château est devenu la propriété de Philippe Pot, diplomate pour le compte du duc de Bourgogne puis sénéchal sous Louis XI, il y a construit deux logis.
En 1551, c'est Anne de Montmorency, connétable qui en a hérité.
Marguerite et Charles de Vienne en sont les propriétaires jusqu'en 1769.
En 1802, il appartient à la famille Vogüé jusqu'à ce que cette dernière en fasse don à l'Etat en 1936.
Il est classé au titre des Monuments Historiques en 1894.
Et pour finir, il appartient à présent à la région Bourgogne-Franche-Comté depuis 2008.




L'entrée est surmontée d'un blason, les renfoncements dans les murs sont les derniers témoins d'un ancien pont-levis. 




Un p'tit tour de cour ?
La tour carrée est la partie la plus ancienne du château (XIIème-XIIIème siècles) : 


L'entrée du Grand Logis avec le puits tout proche : 




Le logis des Hôtes : 



Face au Logis des Hôtes à l'angle sud-ouest de la cour, passant devant une petite sculpture, nous entrons dans la Tour Flamboyante (XIVème siècle) destinée jadis à défendre les courtines.
Nous nous retrouvons dans une pièce joliment voûtée avec des canonnières aménagées au XVème siècle.
Une ouverture centrale permettait d'accéder à l'étage inférieur alors que les étages supérieurs et le chemin de ronde étaient accessibles via un escalier à vis aujourd'hui disparu.


Entre la Tour Flamboyante et le Logis des Hôtes se trouve une autre porte d'accès au château. Nous l'avons vue en faisant le tour du village, elle est à présent comme suspendue dans la muraille face à des piliers en attente d'un pont-levis.


Le Logis des Hôtes est un espace qui paraît immense d'autant plus qu'il est dépourvu de plancher à l'étage. On peut y voir à certains endroits les moellons bruts de la muraille.






Quelques pas pour retraverser la cour et nous entrons dans le Grand Logis construit à la fin du XVème siècle par Philippe Pot pour en faire sa demeure.


La grande salle est une salle d'apparat destinée à montrer l'aisance du maître des lieux. Le sol est recouvert de belles terres cuites vernissées. Une cheminée trône sur un côté de la pièce, son manteau était jadis peint aux armes de Philippe Pot, ceci jusqu'à ce que les révolutionnaires les martèlent. Ne restent que les couleurs des armes de ce blason que l'on retrouve aussi dans la pièce par petites touches.



L'accès à la chapelle et un joli vitrail occupent l'autre côté de la pièce. Le vitrail est la copie de celui qui a été détruit au couvent des Cordeliers de Dijon, il représente Philippe Pot agenouillé, priant la Vierge. y est inscrite la devise de ce dernier : "Tant Elle Vaut".




La chapelle à usage privé, dédiée à la Vierge et à Saint-Jean a été consacrée en 1481. Outre les couleurs du blason du maître des lieux, nous y découvrons devant l'autel une copie du tombeau de Philippe Pot réalisée en résine avec ses pleurants.
Autrefois dans l'abbaye de Cîteaux, le tombeau est à présent au Louvre.




La salle d'apparat donne également sur la salle à manger. Cette dernière, aménagée dans une tour s'agrémente d'un décor de fausses boiseries en plâtre réalisé aux XVIIème-XVIIIème siècles. Une maquette du château tel qu'il était au XVème siècle occupe le centre de la pièce.



Nous changeons de niveau et entrons dans l'appartement du XVème siècle. On pourrait presque le présenter comme "l'appartement témoin seigneurial de l'époque" avec ses trois pièces : chambre, salle d'eau et dressing.
Deux fenêtres à meneaux avec coussièges et une grand cheminée contribuent à fournir lumière et chaleur à cet espace.
Si le mobilier exposé est des XVIème et XVIIème siècles, les tapisseries sont du XVIIème siècle et proviennent de l'Hôtel Vogüe de Dijon. Elles représentent la vie de Moïse.








Au premier étage dans la Tour Carrée qui est la partie la plus ancienne du château, se trouve la chambre de Vienne.
Changement de décor et combinaison des styles !
Même si le sol est toujours en terres cuites, si la pièce est éclairée par une jolie fenêtre à coussièges du XVème siècle, le lit à baldaquin se glisse cette fois dans une alcôve et  les boiseries du XVIIème siècle sont peintes. Quant au décor en plâtre, il est du XVIIIème siècle. Cette pièce dessert deux cabinets, les portraits de Charles Ier de Vienne et de son épouse Marguerite Fauche de Domprel encadrent l'alcôve.



Nous voici dans les petits appartements construits aux XVIIème et XVIIIème siècles, autrement dit une grande pièce a été cloisonnée pour au final présenter une antichambre, une grande et une petite chambres.
Outre des baies largement ouvertes sur l'extérieur, du parquet au sol et même un joli parquet au point de Hongrie dans la grande chambre, nous pouvons voir quelques tableaux de la fin du XVIIème et du début du XVIIIème siècles dont celui de Judith qui tient la tête d'Holopherne qu'elle vient de couper. Quant au mobilier il est essentiellement du XVIIIème siècle.





Une fenêtre permettait aux propriétaires d'assister discrètement aux offices.






Nous arrivons en fin de visite devant un énorme fourneau de la fin du XIXème siècle-début du XXème siècle. Il faut bien cette taille pour accueillir un réservoir d'eau, deux fours et un chauffe-plat !
Tout de fer et de fonte, celui-ci fonctionnait jadis au charbon.


Nous terminons la visite le nez plongé dans les archives.
Contrats de mariages, héritages, ventes sont quelquefois bien utiles pour nous raconter l'histoire d'un édifice.


La visite du château nous a occupés une bonne partie de l'après-midi d'autant plus que nous l'avons faite à tour de rôle, Guess n'étant pas autorisé à nous suivre même dans le sac.
Je remercie la Région Bourgogne-Franche-Comté pour m'avoir autorisée à publier un article sur le château.
Je vous retrouve tantôt pour la suite de cette balade en Bourgogne.


A bientôt ! 😉


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6 commentaires:

  1. Bonjour Brigitte,
    Le Grand Logis de Philippe Pot est très austère. La Tour carrée est beaucoup plus chaleureuse, on note une vraie touche féminine. Merci pour cette visite châtelaine.

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    1. Bonjour Marie et merci, cela fait plaisir de trouver un commentaire. Car si le blog est fréquenté quotidiennement, par exemple plus de 100 pages ouvertes depuis ce matin, tu es la seule à m'avoir donné un avis.
      L'austérité du Grand Logis se trouve aussi, je pense, dans le fait que les murs sont bruts et qu'il n'y a aucun plancher jusqu'au toit.

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  2. Merci pour cette visite. Pour nous. Nous aimons beaucoup voir les châteaux mais de l'extérieur., de l'intérieur c'est souvent compliqué à cause du chien.. Nous avons pu visité le château de Dracula en Roumanie avec Babou mais ça été le seul

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    1. Merci Martine, c'est vrai que ce n'est pas toujours simple les visites lorsque l'on a un chien. Lorsque Guess n'est pas le bienvenu, nous faisons selon notre motivation : à tour de rôle ou pas du tout.

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  3. Merci Brigitte pour cette visite très intéressante de ce château. J'ai pu le visiter grâce à toi de mon fauteuil avec mon chien Nono.

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    1. Ravie de vous avoir fait découvrir ce beau château même si quelques photos sont loin de valoir une vraie visite. J'espère que Nono a apprécié... :-)

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