"Flavigny : 2000 ans d'histoire
52 avant JC
Alésia : César installe sur la colline 3 camps militaires dont l'hôpital et l'infirmerie. Il rapporte avec lui des graines d'anis vert pour soigner ses troupes des troubles digestifs. Après la victoire de César, celui-ci offre la colline à Flavinius, l'un de ses vétérans, qui donne son nom au bourg.
719
Fondation de l'abbaye par Waré (ou Wideradus).
L'abbaye est aujourd'hui l'un des plus anciens bâtiments religieux de France et possède un rare plan vertical carolingien intact. La règle bénédictine rédigée par saint Benoît de Nursie au VIe siècle organise la vie quotidienne des moines entre la prière, le travail manuel et le travail intellectuel.
755
Manassès le Grand, premier abbé de Flavigny, apporte les reliques de saint Prix (aussi nommé saint Preject), évêque de Clermont-Ferrand au VIIe siècle.
VIIIe siècle
La Laus perennis, louange perpétuelle, est chantée jour et nuit dans l'église de l'abbaye.
812
Charlemagne ordonne que l'anis soit cultivé dans les couvents et les monastères. Est-ce à ce moment-là que les moines eurent l'idée d'enrober la graine d'anis dans du sirop de sucre pour devenir petit à petit la dragée que l'on appellera Anis de Flavigny ?
Fin du VIIIe siècle
L'abbaye est dotée d'un scriptorium important.
846 ou 866
Translation des reliques de sainte Reine à l'abbaye de Flavigny pour les protéger des invasions normandes.
878
Consécration de l'abbatiale par le pape Jean VIII.
Les moines lui offrirent, dit-on, huit livres d'anis.
887
Les Normands envahissent Flavigny.
1010 à 1038
L'Abbaye acquiert plusieurs prieurés.
XIIe siècle
Construction de l'enceinte de la ville et de l'église paroissiale Saint-Genest. L'essor de l'Abbaye est associé à celui du bourg.
1210 à 1240
Reconstruction de l'église abbatiale dans un style gothique (excepté le sanctuaire).
XIVe siècle
Occupation de Flavigny par les Anglais qui la considèrent comme une place forte.
1591
Les Anis de Flavigny* sont distribués aux hôtes de marque par la ville de Semur-en-Auxois.
Fin du XIVe et début du XVe siècle
Nouvelles fortifications de l'abbaye et du bourg.
1644
Installation des bénédictins de Saint-Maur qui entreprennent de nombreux travaux de rénovation dans l'abbaye.
A la même époque, le Duc de Saint-Simon rapporte que Louis XIV aimait sucer des bonbons à "l'anisse" qu'il conservait précieusement dans un drageoir de poche rond et assez plat.
1700
Lors de son séjour à Dijon, le Prince de Condé reçoit 4 douzaines d'Anis de Flavigny pesant trente-huit livres, à raison de 28 sols la livre. En 1703, il reçoit à nouveau 24 boîtes d'Anis.
1701
Monsieur de Creancey, lieutenant du Roi pour l'Auxois et son épouse reçoivent à Semur-en-Auxois 12 boîtes d'Anis de Flavigny, d'une valeur globale de vingt-deux livres et dix sols.
1763
Le Chevalier d'Eon, espion du Roi Louis XV, contribue à la signature d'un traité de paix avec le Roi George III d'Angleterre en lui offrant des Anis de Flavigny.
1792
Les moines fuient et le bâtiment est vendu comme bien national. Une partie de l'église est alors détruite. Certaines pierres sont réemployées dans la construction de maisons du bourg. Huit habitants de Flavigny poursuivent la fabrication des Anis, la plupart au cœur de l'ancienne abbaye.
1896
Monsieur Galimard achète l'abbaye et la totalité des fabriques d'Anis pour n'en faire qu'une seule au cœur de l'abbaye.
1906
La confession Sainte-Reine est classée Monument Historique.
1923
Jean Troubat rachète l'abbaye et la fabrique. Il introduira notamment les Anis* dans les gares et les métros.
1956 à 1960
Redécouverte de la crypte et campagnes de fouilles.
1965
Nicolas Troubat prend la relève de son père, épaulé par sa sœur Christine. Il introduira notamment les Anis* dans les stations-services des toutes nouvelles autoroutes.
1988
La marque reçoit le "Ruban bleu Intersuc", récompensant la longévité des Anis de Flavigny.
1990
Catherine, 3e génération de Troubat à la tête des Anis, prend à son tour la relève. Les Anis* entrent alors dans les aéroports, les jardineries, boutiques bio et l'export se développe.
1992
Les Anis de Flavigny* sont labellisés "Site remarquable du goût".
1997
Nicolas Troubat reçoit le "Prix Montgolfier" pour avoir su allier tradition et modernité dans le développement de l'entreprise.
2013
Les vestiges apparents ou enfouis de l'abbatiale Saint-Pierre sont à leur tour classés Monument historique.
2016
La fabrique d'Anis est labellisée "Entreprise du Patrimoine Vivant"."
Nous avons commencé la visite entre cuivres anciens et tamis, et avons visionné en suivant un film qui nous a fort intéressés.
"Pourquoi un Berger et une Bergère ?
Ce n'est pas le visage d'un moine qui illustre nos bonbonnières, mais un couple d'amoureux. Tantôt de famille noble ou bourgeoise, puis finalement plus simplement représentés par un jeune berger et une jeune bergère. Après le départ des moines lors de la Révolution Française, dans le village et au cœur de l'abbaye, huit fabricants prennent la relève. Chacun a sa propre illustration, le plus souvent un couple de berger bergère incarnant l'amour innocent par excellence. 400 ans plus tard, la représentation du berger et de la bergère est indissociable des Anis.
Les personnages
Le berger tient rôle de guide. Sa conduite écarte toute crainte et rassemble la communauté. Il mène ses brebis vers de verts pâturages en veillant sur elles avec attention et protection contre les dangers environnants.
La bergère représente la pureté et la naïveté.
Le couple bucolique du berger-bergère est devenu un thème omniprésent spécialement au 18e siècle.
Les animaux
Le chien représente la fidélité et aussi des pulsions plus charnelles.
Il accompagne les amoureux et meuble par sa présence, les longs silences du couple encore pudique, qui mine de jouer avec eux, de les regarder, de les promener, et transfère sur eux les caresses qu'il leur est interdit d'échanger.
Le mouton représente la pureté, la candeur et la joie. Il invite par son calme et son innocence à prendre son temps et à la contemplation.
Les accessoires
Le bâton est symbole du pouvoir, de dépouillement, de simplicité, de défense, d'autorité et de guide.
La cruche, dans l'Orient ancien, est symbole de féminité dont les formes même le sont. .Elle est par essence celle qui reçoit et donne la vie.
La barrière sert à préserver les convenances. Elle est un obstacle à leurs élans et les tient séparés.
Le banc permet des rencontres sans équivoque, au cœur de la ville, du village ou du jardin public, puisque son rôle est justement d'accueillir des personnes qui s'assoient et parlent entre elles. Tout dépend ensuite de la distance respective laissée entre les interlocuteurs ! Auxiliaire indispensable des rendez-vous, il représente le premier "chez nous" des amoureux.
Les décors
La fontaine symbolise la jeunesse (fontaine de Jouvence), la douceur, la pureté. Selon la légende, les fontaines, filles de Téthys et d'Océan, sont de bienfaisantes créatures peuplant forêts et montagnes. Elles protègent les fiancés qui se baignent dans leurs eaux. La fontaine appelle les rituels ou les pèlerinages religieux. On lui attribue toutes sortes de pouvoir : guérir les maladies, exaucer les vœux.
Le village est le lieu initial où l'on puise ses forces, et symbolise un retour aux sources dans la famille et dans la communauté.
L'arbre Tilleul est dédié à Vénus, avec ses feuilles en forme de cœur, c'est le symbole de l'amour et de la fidélité. Saint Valentin prisonnier et en attente d'exécution, offrit à la jeune fille avec qui il s'était lié d'amitié, juste avant de subir son martyr, une feuille en forme de cœur sur laquelle il avait signé : "de ton Valentin". Les villageois le décoraient et dansaient autour de son tronc à l'occasion d'un mariage. En Bourgogne, le 1er mai, les jeunes gens déplacent un tilleul fraîchement coupé à la fenêtre de l'élue de leur cœur. Le lendemain, la jeune fille se doit d'inviter tous les garçons du village à venir boire un verre chez elle. Charge à la jeune fille de reconnaître celui qui a déposé le tilleul."
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quel beau reportage, on apprend plein de chose. merci beaucoup
RépondreSupprimerMerci :-)
SupprimerUn paradis pour les gourmands et surtout pour l'anis. Mon mari serait aux anges mais pas moi. Bise charentaise. Marie
RépondreSupprimerOh ! Tu ne ferais pas un petit effort pour Claude ? :-)
SupprimerBises
Brigitte