jeudi 31 octobre 2024

Côte-d'Or : Flavigny-sur-Ozerain (mai 2022)

 




Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus :  https://baladesmv.blogspot.com/2024/09/bourgogne-franche-comte-et-auvergne.html )

Pour rejoindre Flavigny-sur-Ozerain, nous empruntons une petite route entre champs et forêts.


La journée est bien avancée lorsque nous prenons place sur l'unique parking de Flavigny. Il nous semble juste de prime abord un peu petit pour un "Plus beau village de France".

Ne pouvant attendre demain, nous partons faire un tour mais ce dernier tourne court car à 23 heures nous avons la surprise de nous retrouver dans le noir. Tous les lampadaires se sont éteints, nous laissant dans l'obscurité. Et c'est guidés par le faisceau lumineux de notre portable que nous rejoignons le cc. Ceci dit, notre première impression est partagée, pas de véritable coup de cœur, mais demain est un autre jour n'est-ce pas ?

Quelques photos prises avant l'extinction des feux : 




La nuit a été calme mais vu le parking qui se remplit à vue d'œil dès le matin, nous nous disons qu'être arrivés hier au soir était une fort bonne idée.
Effectivement, dès le milieu de la matinée, s'y garer devient quasiment mission impossible. Comme nous le supposions hier, il faudrait "pousser les murs".


Nous laissons les infortunés automobilistes en quête d'une place de parking et partons à la découverte du village.
Un arrêt devant quelques panneaux pour commencer !
Le plan du village avec tous ses points d'intérêts touristiques et historiques : 


Les sites touristiques aux alentours (Le MuséoParc Alésia * Alise-Sainte-Reine * Château de Bussy-Rabutin * Parc de l'Auxois * Vitteaux * Semur-en-Auxois * Montbard * La grande forge de Buffon * Pouilly-en-Auxois * Saint-Seine-l'Abbaye * Sources de la Seine * Châtillon-sur-Seine * Saulieu) : 


Deux propositions de randonnées : 


Une retranscription du panneau pour les amateurs de rando :

"Les sentiers de Flavigny

Les sentiers du Pays de l'Auxois Morvan

Des anis au vignoble

Flavigny-sur-Ozerain, recensé parmi les "plus beaux villages de France", cité bourguignonne bâtie sur son promontoire rocheux est également un lieu empreint de gastronomie locale.

En pénétrant dans ce charmant village, vous vous laisserez guider par le parfum des Anis de Flavigny.

Venez également déguster le vin local dans le cadre agréable du Vignoble de Flavigny en contrebas du village.

Puis vous serez envoûté par le charme des abords de la ferme d'Epermaille.

Avant de redescendre à travers un paysage verdoyant et vallonné, vous découvrirez une source où trône une borne militaire, une des œuvres de Patrick Berger qui jalonnent désormais la Voie Romaine Sombernon-Alésia.

Longueur : 7.8 km Durée : 2h35

Niveau de difficulté : facile


Autour du Mont Drouot

Ce sentier vous conduira sur le tracé du Bibracte-Alésia, voie antique de 120 km reliant ces deux sites historiques majeurs.

Le Mont Drouot vous apparaîtra alors pour révéler sa vraie nature : le lien entre les deux villages de Flavigny-sur-Ozerain et d'Alise Sainte-Reine-Alésia, sur lesquels vous aurez une vue imprenable.

Cette terre d'histoire nous rappelle qu'à cet endroit était installé un camp de César.

Si le cœur vous en dit à la fin de la balade, vous pourrez parcourir les rues de Flavigny-sur-Ozerain et y déguster les célèbres Anis de Flavigny.

Longueur : 5.1 km Durée :  1h40

Niveau de difficulté : très facile 

NB : la couleur du balisage sera jaune pour les deux sentiers."


Pas le temps de les faire, peut-être une autre fois si l'occasion se présente...mais voici le lien internet de la municipalité : Flavigny-sur-Ozerain 

Et ce dernier panneau qui rend hommage à quelques architectes et conservateurs du patrimoine (Eugène Viollet-le-Duc, Prosper Mérimée, Jean-Jacques Collenot, Claude Coutépée) : 

 


Nous passons devant une sculpture avant d'entrer dans le vif du sujet...


Quelques mots sur Flavigny avant d'attaquer la visite.

Le village, jadis dénommé Flaviniacum doit son nom à un certain Flavinius, un Romain dont il était la propriété à l'époque gallo-romaine.
Mais, il est loin le temps des premières traces humaines du néolithique, tout comme celui où Jules César au moment du siège d'Alésia installa son quartier général sur la montagne de Flavigny, plateau calcaire culminant à 495 m d'altitude.
Au VIIIème siècle, a été fondée l'abbaye bénédictine Saint-Pierre et bien plus tard au XVIIème siècle un couvent d'Ursulines.
Ce village médiéval a subi les aléas de l''histoire avec la menace des invasions vikings, la guerre de Cent Ans, les guerres de Religion...
Plus près de nous, au XIXème siècle, il est devenu une cité florissante tirant sa richesse de ses vignobles et dont la population était répartie entre artisans, agriculteurs, hommes de droit et d'Eglise.
Ce même XIXème siècle a vu la fondation d'un noviciat dominicain sous l'égide du Père Lacordaire dont la statue trône à l'entrée du village. Nous avions vu, lors d'une balade, sa sépulture dans une des chapelles de l'église paroissiale de Sorèze (Tarn).
Dans le même temps, à l'avant-garde des autres bourgs de la région, ses habitants ont bénéficié de l'eau courante dès 1863.
Depuis, Flavigny est inscrit à l'Inventaire des sites protégés et plusieurs de ses édifices sont sur la liste des Monuments Historiques.

Allez, je vous invite à notre découverte du très joli patrimoine de ce village où nous trouverons énormément de panneaux mais au final assez peu d'explications.
Et pour commencer la porte Sainte Barbe ouverte au XVIIIème siècle lors d'une campagne de reconstruction de l'abbaye.


L'abbaye et les "Anis de Flavigny" sont indissociables, lieu incontournable pour qui visite le village mais chut...cela fera l'objet de l'article suivant.

































On ne se refait pas ! Lors de notre balade, je n'ai pu résister à quelques jolies roses, pensées et campanules, pas plus qu'à un beau mais farouche matou !













La Vierge en bois du XIVème siècle de la Maison au loup, difficile à distinguer à travers les reflets de la vitre.







J'y ai pourtant mis du mien mais je n'ai rien pu faire contre ces reflets réfractaires, aussi voici la retranscription du texte :

"Eglise Saint Genès

L'Eglise Saint Genès est un édifice orienté, reconstruit au XIIIème siècle à l'emplacement d'une très ancienne église, entièrement restaurée et agrandie à partir du XVème siècle. Le plan primitif se composait d'une triple nef à six travées, d'un transept non-débordant et d'un chœur rectangulaire.

Le XVème siècle prolongera le chœur d'une travée avec chevet à pans coupés et le XVIème siècle ajouta des chapelles latérales.

Par une disposition très rare dans un édifice gothique les bas-côtés et les deux premières travées portent des tribunes desservies par des escaliers d'abord placés dans des tours de façade, puis plus tard, à l'extrémité orientale des collatéraux. Ces tribunes voûtées d'ogives, étaient fort utiles aux jours de grande affluence.

Aux portes du chœur, une sorte de "Jubé" du XVème siècle, occupe en hauteur la surface entière de la dernière travée de la nef. Il est bordé par une balustrade d'un beau dessin flamboyant, qui contourne une chaire à prêcher à cul-de-lampe armorié. Les voûtes hautes ont été complètement reconstruites au XVème siècle après avoir été abaissées de plus de deux mètres (Vte de Truchis). Au XVIIème siècle, la façade détruite par un incendie fut reconstruite et la nef raccourcie d'une travée. Avait disparu également la chapelle de Saint Quentin qui dit Quentin Ménard dans son testament (17 décembre 1462) "était fondée en l'honneur de N.S. Jésus-Christ, de la Glorieuse Vierge Marie de St Quentin et St Omer, à l'étage supérieur au-dessus de la porte principale"."

 




























Sur les remparts : 











L'abbaye Saint-Joseph de Clairval ne se visite apparemment pas, une communauté de moines y réside. Il semble néanmoins que l'on puisse y faire une retraite et assister aux messes. Le lien vers le site de l'abbaye.
La façade de l'abbaye borde la rue qui se termine par la porte du bourg, celle-ci était au XVème siècle la porte de l'abbaye.











Contre un des piliers de la porte, et même si le réverbère n'y est plus, on peut encore voir un reste de l'ancien éclairage public.




Le monument aux morts ainsi que la statue du Père Lacordaire se trouvent hors des remparts.



Nous nous retrouvons en début d'après-midi devant l'ancienne abbaye Saint-Pierre de Flavigny pour visiter la crypte carolingienne, le dépôt lapidaire et la fabrique d'anis. Pour l'usine, ce ne sera pas possible aujourd'hui car elle est fermée le samedi.








Retranscription du panneau :

"LA BORNE DES TROIS ABBES

Borne faisant partie d'un ensemble de six bornes implantées à la limite des domaines de l'abbaye Saint-Pierre de Flavigny et de l'abbaye de Saint-Seine, à la suite d'un accord entre les deux abbés attesté par une charte de 1288.
Borde dite "des Trois Abbés" car située à la jonction des territoires des deux abbayes avec celui de l'abbaye de Fontenay.
Sur l'une des faces, saint Pierre tient une grande clé et désigne la direction de l'abbaye Saint Pierre à 40 kilomètres*. Sur l'autre face, saint Seine sur son âne accomplit la course légendaire par laquelle il fait sienne toute la terre entourée en un jour par le trot de sa monture.

 

*Les prieurés et les possessions qu'administrait l'abbaye Saint-Pierre de Flavigny à une période du Moyen-Âge s'étendirent au-delà de Langres, de Dijon et d'Autun.
Reproduction de la borne par le Père Jean-Bosco Marie de l'abbaye Saint-Joseph, Flavigny-sur-Ozerain, en 2015.
Pierre calcaire, échelle1."



Retranscription du panneau :


"ABBAYE SAINT-PIERRE DE FLAVIGNY

Au cœur de la crypte carolingienne
En arrivant à droite, avant de longer le mur de la fabrique, vous avez certainement remarqué un départ de voûtes ; il s'agit des restes du porche de l'église abbatiale qui permettait aux fidèles d'accéder à l'édifice. A l'intérieur de l'actuelle boutique d'Anis, la travée sud subsiste en son entier, on y remarque, sous la retombée des ogives moulurées, de beaux chapiteaux décorés de feuillages.

Avant le sondage pratiqué en 1956, on ne connaissait des cryptes que la confession et le collatéral sud dans lequel vous vous trouvez, divisé en six travées et présentant des voutes d'arêtes. Il ouvre sur un oratoire à plan carré dédié à saint Jean l'Evangéliste.

Les campagnes de fouille se succèdent de 1956 à 1960. Elles sont réalisées sous la responsabilité de René Louis, Jean Marilier et Georges Jouven, architecte en chef des Monuments Historiques.

CE QUE L'ON VOIT AUJOURD'HUI

Du chevet de l'ancienne église abbatiale ne subsistent que le chœur ainsi que le collatéral sud.  Le bas-côté nord est actuellement enfoui dans un jardin.
Il faut noter que la crypte comporte deux niveaux, l'un de plain-pied dans lequel vous vous trouvez et un autre à 2.50 m environ au-dessus. Ce niveau, dont on peut encore remarquer l'ouverture au-dessus de l'entrée, est aujourd'hui en partie détruit et on ne peut y accéder. Après avoir fait quelques pas et dépassé le pilier carolingien finement sculpté, on accède à une nef divisée en trois par deux rangées de colonnes.

A l'est, la nef aboutit à une chapelle hexagonale dont il est intéressant de remarquer les deux colonnes monolithes, taillées dans un seul bloc de pierre à plan trilobé.

A l'ouest, la nef ouvre sur la crypte dite de sainte Reine dont il manque la partie occidentale. Aujourd'hui, deux accès à la confession sont possibles. Durant le haut Moyen Âge, il ne s'agissait pas de zones de passage mais de simples ouvertures appelées fenestellae. Le mur ouest date de 1748.

La confession conserve trois chapiteaux d'origine ; celui qui représente une figure humaine est une sculpture de réemploi. Le fût des colonnes ainsi que les bases situées à l'ouest semblent l'être également. Les bases sont identiques à celles retrouvées au monument d'Ucuetis à Alésia.

Les chapiteaux carolingiens ont été abîmés, les volutes qui devaient décorer les angles ont disparu. Le dé est marqué par un bouton floral identique à ceux que l'on peut voir à l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre. Certains portent un M qui ressemble à un oméga renversé. Des chercheurs y ont vu le monogramme de l'abbé Manassès, abbé de Saint-Pierre dans la deuxième moitié du VIIIème siècle. Mais cette hypothèse n'est pas retenue aujourd'hui pour dater la confession et ses sculptures."


J'espère que d'avoir lu cette retranscription vous aidera pour mieux comprendre les photos suivantes.












Il a dû en voir passer du monde dans la journée, ce petit oiseau !


Et peut-être que beaucoup de monde a aussi admiré cette moto...


Nous avons passé toute la matinée à déambuler dans les ruelles de Flavigny et l'impression d'hier au soir s'est un peu confirmée.
Evidemment, sitôt la porte de la cité franchie, on ne peut qu'admirer l'architecture médiévale, les étroites ruelles où sont alignées autant de belles demeures de la haute bourgeoisie d'antan que d'habitats plus modestes. Mais nous avons été surpris de trouver aussi maints volets pliants en fer. Eh oui, fenêtres à meneaux cohabitent joyeusement avec fenêtres style HLM des années 60.
Il n'empêche que Flavigny a bien sa place parmi les "plus beaux villages de France" et dommage que nous soyons si loin, la centaine de crèches exposées au bord des fenêtres en décembre doit ajouter une note de magie.

La prochaine fois, nous n'irons pas très loin, je vous emmène au pays des bonbons.

A bientôt ! 😉

A propos, mes sources historiques pour rédiger cet article proviennent des documents trouvés à l'Office du tourisme : "Cité Médiévale de Flavigny-sur-Ozerain Un des plus beaux villages de France" émis par la Société des Amis de la Cité de Flavigny ; "Pays d'art et d'Histoire de l'Auxois Laissez-vous conter le village de Flavigny-sur-Ozerain" ; "La Visite des Anis" édition 2022 Abbaye de Flavigny.


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