Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2025/01/beaucoup-daveyron-et-de-cantal-un-peu.html)
Je vous retranscris le panneau vu en bas du village :
"Le château de BelcastelAveyron, FranceBâtie voici 1000 ans sur un solide éperon rocheux, cette magnifique forteresse née sur une chapelle du 9e siècle vit son histoire façonnée au cours des siècles par des générations de chevaliers, de nobles et de hors-la-loi. Le 16e siècle marqua l'arrêt brutal de cette ascension lorsque le château fut abandonné et laissé en ruine.En 1973, le célèbre architecte Fernand Pouillon en découvrit les vestiges qu'il décida de restaurer afin de rendre au château sa gloire d'antan. Il consacra huit années à la restauration de l'édifice et en fit plus tard sa demeure.Le Château reste aujourd'hui une résidence privée mais les propriétaires y accueillent le public et proposent une visite de la forteresse qui en plus de son statut de monument historique abrite une galerie d'art florissante.Venez découvrir d'authentiques armures médiévales, les douves d'origine du château ainsi que de remarquables expositions d'art. Venez admirer depuis une vue panoramique à couper le souffle l'incroyable travail de restauration qui fut réalisé par Fernand Pouillon. Découvrez enfin l'histoire du monument et le parcours de cet architecte de génie qui font de la visite du Château de Belcastel une expérience inoubliable."
Nous allons non seulement visiter le château mais apparemment rencontrer aussi quelques dragons.
Et sitôt la porte franchie, nous en apprenons un peu plus sur ces derniers et franchement je ne pensais pas qu'ils faisaient l'objet de tant de légendes.
Selon l'endroit où ils se trouvent, ils peuvent autant susciter la peur et l'admiration que faire rêver.
Ils existent depuis des lustres, en Europe, en Asie. On leur prête tout à tour des intentions maléfiques, des pouvoirs miraculeux.
Ainsi en Europe, ils sont considérés comme maléfiques mais ambivalents en Italie alors qu'en Asie, ils sont honorés car miraculeux. Les chinois les voient en tant que maîtres des nuages. D'ailleurs, le dragon est de tous les nouvels ans chinois. Au Japon, il se dit qu'ils peuvent prendre forme humaine.
Au Moyen-Âge, ils étaient si populaires qu'on les retrouvait un peu partout, jusque sur les bannières et les blasons. Et selon les couleurs arborées, ils symbolisaient des qualités particulières. Ainsi, un dragon argenté signifiait honneur, devoir ou sacrifice alors qu'un dragon blanc représentait la rage et la férocité. Beaucoup l'ont combattu à commencer par Saint-Georges parti en vaillant héros pour sauver une princesse.
Et aujourd'hui ?
Nous le retrouvons sur nos écrans presque réels et bien souvent domestiqués, gentils voire dociles.
Le lieu est un havre pour les œuvres d'art et celles de Pierre Matter y ont semble-t-il posé un temps leurs valises.
Et nous, nous avons amené notre dragon d'York qui comme ses amis canins est bienvenu au château. 😉
Deux conditions qui vont de soi, les tenir en laisse et ramasser leurs déjections.
Nous croisons Traknar tout droit venu de Norvège. Fort heureusement, il a changé ! Le dragon qui terrorisait les villages s'est assagi et accueille à présent les enfants gentils sur son dos.
Notre dragon suivant vient d'Angleterre, c'est en fait une puissante dragonne aux pouvoirs maléfiques qui a le pouvoir de se transformer en Reine diabolique.
Que voilà un autre méchant dragon Zmey Gorynych, capable de parler toutes les langues, de cracher des étincelles, de la fumée, du feu et même de voler ! Ceci dit, il n'était pas très malin, car il s'est fait piéger par de simples miroirs...
Nous franchissons les douves via une petite passerelle de bois qui a remplacé l'ancien pont-levis.
Et c'est même Krokmou, le plus puissant de tous les dragons qui nous accueille dans la cour du château, prêt à se laisser chevaucher par les enfants à condition qu'ils n'aient pas plus de 15 ans.
Et tout ça, sous les yeux du féroce Knucker venu tout droit du Sussex.
Il va être temps de prendre en compte le plan qui nous a été remis à l'accueil et de suivre flèches et numéros.
Au-dessus de l'entrée principale, se trouvent deux copies de blasons, celui des Saunhac surmonté de celui des Belcastel.
Une section de ruelle médiévale conduit à une petite salle qui a fait office tour à tour de citerne et d'entrepôt...
... et un peu plus en contrebas à une petite chapelle dont la fondation remonte au plus tard au IXème siècle.
Un des côtés de la chapelle est fermé par une grille qui donne accès à la partie privative réservée aux locataires et où se trouve une piscine.
Une petite Vierge en pierre du VIIème siècle se trouve dans le choeur de la chapelle.
Il est temps de rentrer dans la partie habitation et notamment dans l'ancienne salle des gardes qui présente des portions de murs avec de la maçonnerie à chevrons dite aussi "en arêtes de poisson" ainsi que cela se faisait au Moyen-Âge.
La "cour en ruine" est un peu comme un balcon ouvert sur les alentours et en même temps la mémoire du château tel que l'a trouvé Fernand Pouillon. Il l'a laissée telle qu'elle et l'utilisait comme jardin. Mais à l'origine, elle était composée de vastes pièces. Dans un renfoncement du mur, les latrines sont telles qu'elles étaient à l'origine.
Que d'histoires et de légendes pour un lieu si reculé, je ne vais pas vous retranscrire un si long texte mais vous en donner les grandes lignes.
Alors qu'un moine de Conques vient signifier son excommunication au petit-fils du seigneur de Belcastel, ce dernier fou de rage le charge avec son cheval à seule fin de le tuer mais il tombe et meurt sur le coup. Ce fait est mentionné comme un miracle et figure sur le Livre des Miracles de Sainte-Foy, qui se trouve toujours à Conques.
Dans la chapelle du château se trouve une fresque du IXème siècle relatant l'arrivée de Marie, Marie-Madeleine et Lazare aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
Belcastel aurait sa dame blanche. Alzias de Saunhac II, baron de Belcastel, de retour de voyage, aurait trouvé sa femme en galante compagnie. Fou de rage, il l'aurait balancée par la fenêtre mais serait mort lui aussi quelques jours plus tard mortellement frappé par l'amant de cette dernière. Depuis lors, elle appellerait par leurs prénoms les hommes mariés qui séjournent au château. Fernand Pouillon après l'avoir entendue aurait trouvé à la bibliothèque de Rodez, un livre confirmant cette sordide histoire.
Le château est maintes fois sauvé. Tout d'abord au XIVème siècle par Guillaume II de Saunhac, descendant de Charlemagne qui transforme la forteresse délabrée en château habitable. Au XVe siècle, un autre de Saunhac agrandit les ouvertures pour rendre le château plus accueillant. Au XXème siècle, Fernand Pouillon le reconstruit alors qu'il est à l'état de ruine. Aujourd'hui, il appartient à Heidi Leigh, une galeriste new-yorkaise qui y séjourne l'été et organise diverses expositions d'art et de sculpture.
Au Moyen-Âge, le seigneur de Belcastel aurait sauvé la vie d'un grand sorcier. Trois jours plus tard, un dragon venu se poser sur la tour sud-ouest a mis le village et le château sous sa protection. Rien que sa présence suffisait à décourager les éventuels assaillants. Il disparut à jamais, comme il était venu trois jours après la mort du seigneur de Belcastel.
Le château s'est transformé en galerie d'art et nous y découvrons...des dragons.
Le balcon de la galerie invite à la pause tant la vue sur le village est jolie.
A l'opposé du balcon, la galerie s'ouvre sur une passerelle qui la relie à une tour carrée. C'est ici que se trouve la chambre d'hôtes.
Nous empruntons l'escalier en colimaçon pour rejoindre à nouveau la cour et dans le même temps la chapelle seigneuriale construite au Xème siècle.
Nous pénétrons à nouveau dans le château pour découvrir la salle bleue qui était jadis la chambre des seigneurs de Belcastel.
Un couloir plus loin, nous entrons dans la grande salle. Difficile de l'imaginer à l'état de ruine, à ciel ouvert et envahie par la végétation telle que l'a trouvée Fernand Pouillon.
Au Moyen-Âge, elle était le centre névralgique du château servant de poste de commandement en cas de siège. Mais c'est ici aussi que se rendait la justice, que se faisaient les réunions et les banquets. Et pour rester dans la même tonalité, cette salle se loue aujourd'hui pour des évènements privés ou des réceptions.
Je vous retranscris seulement la légende (encadré rouge en bas de page) :
"La légende dit : "Que le 21 Mars de l'an de grâce 1382, alors que son lieutenant Bernard Douat, lui remettait les clefs du château de Belcastel, il glissa sur le pont-levis. Son gant et la clef tombèrent dans les douves.Bertucat d'Albret y vit le signe d'une malédiction. En effet, lors d'une escarmouche l'été de cette année, il est fait prisonnier et meurt en septembre 1383. Raymond ou Ramonet de Sort, qui se disait son neveu, lui succéda et tint le château jusqu'en 1385, ou Jean III d'Armagnac le racheta."Quand on voit le château de Belcastel, on comprend pourquoi, à chaque fois que celui-ci fut aux mains des routiers, le rachat fut préféré à un siège en règle, qui aurait nécessité des moyens humains et financiers exceptionnels. C'est en 2019, en faisant un nettoyage des douves, que l'actuel châtelain retrouva le gant."
Nous terminons la visite par le jardin suspendu qui nous permet autant d'avoir une vue d'ensemble du château que de profiter du panorama.
Nous y croisons notre dernière dragonne, férue de musique, Atanielle, qui serait originaire de France. De nature pacifique, elle se serait liée d'amitié avec les elfes lors d'une bataille contre les Vikings.
Il est temps de franchir les douves et de quitter le château.
J'ai autant apprécié les dragons animés qu'admiré la belle collection de vitraux des XVème et XVIème siècles mais cela n'a pas dû vous échapper.
Je remercie aussi la personne à l'accueil qui a répondu favorablement à ma demande de publication.
L'été prochain, les dragons se seront probablement envolés vers d'autres cieux mais ils seront certainement remplacés.
Le site du Château de Belcastel (Bienvenue — Château de Belcastel)
Et si devenir châtelains et châtelaines d'un soir vous tente...
...quant à nous, ce soir c'est à Prévinquières que nous comptons poser nos roues et où nous espérons vous rejoindre.
A bientôt ! 😉
Vous désirez être informé(e)s des nouvelles parutions,
Beau reportage merci pour la visite. Bises
RépondreSupprimerMerci Jacqueline.
SupprimerBises