Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2025/02/laveyron-et-le-lot-novembre-2022.html)
En toute fin d'après-midi, nous arrivons au village, nous voici encore dans une ancienne sauveté.
Tout comme pour Vabre-Tizac, nous n'avons pas l'intention de nous attarder à Saint-Salvadou, aussi, nous nous garons sur un parking légèrement penché destiné surtout aux voitures.
Comme dans beaucoup de villages de ce coin de l'Aveyron, nous retrouvons le QR code d'Oreilles en balades qu'il faut télécharger pour écouter l'histoire du village tout en le visitant à travers des anecdotes racontées par les habitants du village.
Je vous retranscris le panneau :
"Saint-Salvadou, sauveté bénédictineSant-Salvador, salvetat benedictinaLe bourg, patrie de l'Abbé Bessou, célèbre félibre, est campé sur un versant que limite le ruisseau du Cassan. Il occupe l'emplacement d'un domaine agricole gallo-romain. Comme Villeneuve-d'Aveyron et Rieupeyroux, Saint-Salvadou (Saint-Sauveur) est une sauveté (salvetat) fondée dans un contexte de crise. Les décennies qui suivent l'An Mil se caractérisent par des violences seigneuriales qui bouleversent le travail des paysans, occasionnent le pillage des récoles, malmènent l'économie et s'opposent à la morale chrétienne. Au terme de conciles qui donnent lieu à la Paix de Dieu (Charroux, 989) puis à la Trêve de Dieu (Elne, 1027), l'Eglise soucieuse de renforcer son emprise et d'assurer la fondation de nouvelles paroisses, engage les chevaliers à respecter ses biens et les fidèles les plus démunis, se conformant aux Ecritures Elle leur interdit de combattre pendant une partie de la semaine, lors de certains temps religieux (Pâques et l'Avent notamment) et les invite à céder une partie de leurs terres afin d'acheter le salut de leur âme. Les grandes abbayes profiteront de cette situation pour augmenter leurs possessions, leurs droits et leurs bénéfices.C'est dans ce contexte et au lendemain d'un voyage accompli en Terre sainte qu'Ozil de Morlho et son frère Rigaud, membres d'une puissante famille seigneuriale implantée dans le Bas-Rouergue, avec Hugues de Capdenac et son frère Aymeric, décident de donner leur terre d'Emcarnac, les droits et les bénéfices qu'ils y détiennent à l'abbaye de La Chaise-Dieu afin que soit fondé un bourg. La fondation, qui intervient vers 1060, obtient le consentement et la bénédiction de l'évêque de Rodez Pierre Brenguier (1053-1079). La sauveté, dont les limites inviolables sont matérialisées par des croix de pierre disposées aux quatre points cardinaux, se développe sous l'aile protectrice d'une église, dans laquelle étaient possiblement conservées des reliques ramenées de Jérusalem. En 1341, 105 feux (environ 500 habitants) sont dénombrés dans la paroisse de Saint-Salvadou, dont le prieur et la famille de Fontanes se partagent les terres, les droits et les revenus. L'ensemble du bourg semble n'être alors entouré que d'un simple fossé (valat) et commandé par une tour. Pendant la guerre de Cent Ans, Baptiste du Rieu, qui a acquis la terre de Saint-Salvadou, auprès de son cousin Pierre de Fontanes, fait bâtir en 1422, un logis et deux tours munis de mâchicoulis. Le château qui avait servi de refuge à des Croquants pendant la révolte de 1643, sera découronné symboliquement et pour l'exemple.Il ne subsiste aucun vestige de l'église primitive dans laquelle fut enterré Ozil de Morlhon. L'église actuelle, qui porte le vocable de Sainte Marie-Madeleine, a été achevée en 1885. Particulièrement vaste, elle fut surnommée la cathédrale du Ségala. Une exceptionnelle croix de procession, exécutée entre 1493 et 1515 par Pierre Frechieu, auteur de la statuette de Conques, orfèvre établi à Villefranche, et un important Chemin de Croix y sont conservés.A l'extérieur du bourg, en bordure d'un bois qui recouvre une nécropole de l'époque Néolithique, se trouve la Fontaine des Fées, "Font de las Fachilièras". Dominant le versant d'une vallée, le château de Salesses est un beau témoignage architectural des 15e et 16e siècles, ainsi que celui de La Brousse, situé près de Morlhon.Textes : Christophe Evrard (ABR)"
L'église est plutôt bien éclairée car la lumière de cette fin d'après-midi n'est pas des plus fortes.
La croix processionnelle :
Nous enchaînons par un tour du village.
Il semble que certains habitants aient fêté Halloween l'autre soir.
La guerre comme pour tous les villages que nous avons visités tantôt, a ici aussi été meurtrière laissant d'immenses vides dans de nombreuses familles.
Nous trouvons un autre panneau sur un grand parking situé à l'entrée ou sortie du village, c'est au choix. 😊
Et même si pour nous, il est temps de partir, voici quelques mots sur le Saint-Salvadou d'aujourd'hui :
"Saint-SalvadouSaint-Salvadou, labellisé village fleuri dans un paysage vallonné du Ségala, s'incline à l'est vers la vallée du Viaur et à l'ouest vers celle de l'Aveyron où se jettent les Serènes, grossies de nombreux ruisseaux poissonneux.Le bourg, ancienne sauveté, rassemble ses maisons qui ont presque toutes leur puits, autour du haut clocher d'une belle église néogothique surnommée "la Cathédrale du Ségala" qui renferme une croix processionnelle en argent, du début de la Renaissance, classée au titre des Monuments Historiques. Le village a vécu la Révolte des Croquants en 1643. Le château fut détruit en représailles. Le meneur, héros local, Jean Carrier fut exécuté sur place.Trois poètes sont natifs de Saint-Salvadou : Henri de Lestang, André Pradel et Justin Bessou (majoral du félibrige, ami de Frédéric Mistral) qui tous deux, ont chanté son terroir en occitan."
Nous reprenons la route pour aller dormir à Morlhon-le-Haut où nous nous garons sur la grande place du village.
Mais force est de constater que l'on ne capte pas grand-chose et Michel a bien l'intention de regarder le match ce soir. Aussi, nous levons le camp pour rejoindre Villefranche-de-Rouergue qui n'est qu'à 6 km et où nous savons trouver du réseau.
Je ne vous présenterai pas à nouveau cette ville que nous aimons beaucoup pour l'avoir déjà visitée, d'autant plus que nous n'y avons fait que dormir cette fois.
Mais si le coeur vous en dit, je vous mets le lien vers l'article du blog (Balades par monts et par vaux: Aveyron (février 2017) 2ème partie)
Bonjour Brigitte,
RépondreSupprimerEnfin une église ouverte mais je conçois que le pillage parfois la destruction des biens ainsi que la malhonnêteté de certaines personnes forcent les prêtres à fermer leur église. Bise charentaise. Marie
Bonjour Marie,
SupprimerC'est de plus en plus fréquent et on ne peut que le déplorer.
Bises. Brigitte