Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2025/02/un-peu-plus-de-5-mois-dans-la-peninsule.html)
Au travers de cet article, je vous propose de cheminer avec nous dans le Delta de l'Ebre.
Sur la commune d'Amposta, nous allons nous garer sur le parking du restaurant "Casa de Fusta" dans la partie réservée aux cc. Payant à certaines périodes de l'année, le parking est gratuit en ce moment et peut accueillir une soixantaine de cc.
Coordonnées GPS de notre parking :
La nuit a été calme si l'on fait abstraction des rafales qui par moments faisaient bouger le cc.
Nous sommes au milieu des rizières et le vent sans aucun obstacle pour freiner ses ardeurs peut s'en donner à coeur joie.
Un panneau en braille, en espagnol et en catalan présente les miradors. Nous ne prenons pas le temps de nous essayer à une traduction, nous grimpons illico, pressés de découvrir le paysage.
Je tente une traduction :
"La Casa de FustaLa Casa de Fusta date de 1926, lorsque trois hommes aisés de Barcelone, attirés par le grand nombre d'oiseaux aquatiques que l'Encanyissada abritait, décidèrent de fonder une société de chasse qui obtint une concession de 10 ans. Le caractère provisoire de ce contrat et la nécessité d'avoir une maison pour s'installer pendant leur séjour dans le Delta ont déterminé la construction de cet abri démontable, entièrement en bois, qui a été acquis au Canada et transféré expressément de ce pays, pour un coût de 350 000 pesetas. Sans aucun doute, la Casa de Fusta est devenue l'un des bâtiments emblématiques du Delta."
La Casa de Fusta avec son joli toit de sagne, telles celles que l'on peut voir en Camargue, me fait penser à une maison de gardian. Elle fait à la fois fonction de centre d'interprétation, de point d'informations touristiques et de boutique où l'on peut acheter entre autres du riz et des produits dérivés du riz. Quoi de plus normal lorsque l'on est entouré de rizières.
Allez, je me lance !
"Les cabanes du Delta de l'EbreLes cabanes sont un type d'habitat populaire très ancien. Elles font partie d'une architecture végétale millénaire, car leurs racines remontent au Néolithique, bien qu'elles persistent encore de nos jours un peu partout dans le monde.Dans le delta de l'Ebre, avec la construction de canaux (celui de droite date de 1860 et celui de gauche de 1912) et suite à la révolution économique qui a généré l'extension des rizières, il y a eu une augmentation de la population, ce qui a engendré une augmentation du nombre de cabanes et c'est la raison pour laquelle dès cet instant, ce fut l'époque de la plus grande splendeur de cette architecture populaire du delta, qui remontait déjà dans cette région au XIIIème siècle.Pour construire les cabanes, on a utilisé des végétaux et des matériaux typiques du Delta, ce qui les a rendues pleinement intégrées dans le paysage du Delta.Pour construire une cabane, la première chose prise en compte était son emplacement. Si elle était destinée à un agriculteur, elle se situait généralement près des rizières, en revanche, pour un chasseur ou un pêcheur, elle se trouvait dans les lagunes et les canaux. Une fois son emplacement défini, il fallait étudier la façon de protéger au maximum la construction, en particulier le toit, qui était la partie la plus vulnérable face aux vents forts du Delta. La meilleure façon, était de placer la partie arrière de la cabane au nord nord-ouest tandis qu'il valait mieux que la port s'ouvre à l'est et au sud-ouest. A partir de la seconde moitié du XXe siècle, ce type de construction a commencé à décliner et a été remplacé par des maisons en pierre et en brique.Actuellement, les cabanes font partie de l'histoire du Delta et sont devenues un patrimoine culturel et touristique local."
Le musée Casa de Fusta se trouve juste à côté de la Casa de Fusta, il est interdit aux chiens et même s'il s'y trouve une collection représentative des espèces d'oiseaux du Delta nous ne sommes pas très motivés ce matin pour voir des animaux empaillés.
Suite aux renseignements pris au centre d'informations, je prends conscience que le Delta de l'Ebre se visitera difficilement en une journée tant la superficie qu'il occupe est vaste et que si nous voulons en découvrir plusieurs endroits, il va falloir bannir et la trottinette et la marche à pied. La Tancada, étang où se trouvent généralement les flamants roses, que nous pensions à environ 2 km est en fait à 10 km. Cela change la donne ! Nous n'avons pas du tout envie de nous taper 20 km à pied pour aller voir des flamants roses. Nous décidons finalement, d'aller de parking en parking pour visiter le delta.
Nous reprenons la route entre les rizières baignées d'eau mais où le riz n'a pas encore poussé.
Nous longeons un instant le village de El Poblenou del Delta sans nous y arrêter même si les maisons blanches relativement basses attirent notre attention.
A la Tancada, nous empruntons une piste sablonneuse qui nous mène à un parking très venté et où nous déjeunons au début de cette langue de sable entre mer et étang. Nous aurions bien été jusqu'aux Salines de la Trinitat mais elles sont fermées au public.
Coordonnées GPS de notre parking :
Nous revoilà entre marais et rizières.
Je me suis toujours effarée que certains puissent déverser sans vergogne leurs ordures n'importe où et qu'il faille menacer et sévir pour faire respecter la nature.
Il était temps, nous finissons par apercevoir au loin des flamants roses.
Les routes secondaires ne sont pas extrêmement bonnes et le paysage assez monotone varie entre rizières encore sèches ou déjà mises en eau et marais. J'en viens à penser que le meilleur moment pour découvrir le Delta est peut-être lorsque le riz commence à pousser et que ses tiges ondulent sous la brise.
Nous arrivons à Els Ullals de Baltasar où notre arrêt se transforme en une jolie promenade mais je vous en parlerai dans un autre article.
Nous prenons la direction pour rejoindre l'embouchure de l'Ebre.
Nous entrons dans Riumar.
Nous trouvons un parking où il est interdit de passer la nuit, dommage l'endroit est beau. Tant pis, nous irons juste voir l'embouchure de l'Ebre.
Coordonnées GPS de notre parking :
C'est géant et nous la découvrons sous un ciel flamboyant au moment du coucher de soleil.
La silhouette sombre de l'observatoire qui offre une grande terrasse à son point le plus haut :
Nous quittons avec regret ce petit parking et allons nous poser sur l'aire bien moins glamour de Sant Jaume d'Enveja où le stationnement et les services sont gratuits.
Nous avons dans le même temps troqué la sérénité des rives de l'embouchure de l'Ebre pour les nuisances sonores de la circulation. Nous nous faisons une raison, c'est juste pour une nuit et une fois dans le cc, le bruit est à peine perceptible.
Finalement, la nuit a été calme, la circulation a repris vers 6 heures du matin et encore c'était un véhicule de temps à autre.
Au matin, nous quittons l'aire et prenons la direction du phare del Fangar.
Le phare c'est bien, mais encore faut-il pouvoir l'atteindre, la personne à l'OT a omis de nous dire que nous n'y verrions absolument rien. La route bloquée par les travaux, ça elle l'avait mentionné mais contrairement à ses dire, l'arrêt y est même interdit alors de là à parler de stationnement... !
Nous longeons la plage de l'Arenal...
...avant de nous poser près de la station de pompage qui nous procure le temps de déjeuner une halte au calme.
Ce que nous apprend le panneau sur le système complexe de l'eau dans les rizières :
"STATION DE POMPAGE DE LA BASSE DE LES OLLESCanaux et station de pompageLe réseau de canaux et de drains avec leurs stations de pompage forme une structure similaire au système circulatoire qui traverse et donne vie à l'écosystème du Delta.Le réseau de canaux d'irrigation débute à l'Azul de Xerta ; le canal de la rive droite créé en premier a été inauguré en 1857. Le canal de la rive gauche inauguré le 5 mai 1912 a été conçu et destiné dès le départ à l'irrigation. Sa longueur est de 35 km et il a un débit à la source de 17 mètres cubes par seconde.Le réseau de drainage a été développé en même temps que le réseau d'irrigation du Delta. Cela nous permet d'évacuer l'eau qui a déjà circulé dans les champs de culture, en tenant compte de la faible pente du delta et de l'importance des débits qui doivent être évacués en temps opportun, surtout pendant les mois de septembre, en raison des tempêtes typiques qui se produisent et de leur coïncidence avec le moment de la récolte du riz.Dans le Delta de l'Ebre, le vaste réseau de drainage est d'environ 600 km entre le réseau principal et secondaire.Les différents champs cultivés évacuent en moyenne 0.70 litre par hectare et aussi la culture du riz requiert la circulation de l'eau afin d'éviter que le taux de salinité de la nappe phréatique et de la terre elle-même monte de trop. Il y a des périodes où l'évacuation de l'eau est plus intense, notamment lors de l'entretien des canaux et à l'approche de la récolte afin de faciliter cette dernière.STATION DE POMPAGE DE BASSA DE LES OLLESLa station de pompage est équipée d'un système de vis d'Archimède. Elle a été construite dans le but d'évacuer l'eau de 3000 hectares de rizières que l'eau de pluie et les ruisseaux qui se jettent dans le delta situé à l'Aldea et Camaries. L'eau qui circule dans les drains ne peut pas s'échapper en raison de la gravité car elle se trouve sous le niveau de la mer et des pompes sont nécessaires pour forcer cette sortie dans la mer. Son fonctionnement est essentiel pour contrôler le niveau de l'eau dans les canaux, les rizières et les drains.Le long du périmètre de la rive gauche du Delta, nous pouvons trouver deux autres stations de pompage en plus de celle des Olles, elles ont le même but : maintenir un niveau d'eau optimal. Il s'agit de la station d'Illa de Mar dans la baie de Fangar, et de la station de Pal sur la plage de Marquesa."
Nous avons repris la route en direction de Tortosa, mais avant de quitter le Delta de l'Ebre, nous y voyons une nuée d'oiseaux dans un champ. Ce n'est pas souvent que l'on en voit en si grand nombre.
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