Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2025/02/un-peu-plus-de-5-mois-dans-la-peninsule.html)
Si certaines photos présentent un beau ciel bleu, si sur d'autres il vire plus au gris, c'est que cette visite s'est faite à tour de rôle, les chiens étant interdits sur les deux sites même dans le sac. Aussi pour ne pas prendre racine, nous avons profité chacun notre tour du calme du camping-car.
En Espagne, des tarifs spéciaux sont très souvent proposés aux retraités et aussi selon l'âge. Ainsi le billet jumelé pour le château et le parc de l'artillerie est de 3.50 € au lieu de 6.50 € pour les retraités et les plus de 60 ans.
Allez, il est temps d'emprunter le passage qui mène à l'entrée de ce très beau château-forteresse, ce qui nous amène à nous retrouver au même niveau que le phare.
Des panneaux jalonnent le parcours de visite et par chance, ils sont en plusieurs langues dont le français. Voilà qui va me simplifier grandement la tâche !
Selon la longueur et l'intérêt du texte, je vous en ferai soit une retranscription, soit une synthèse. Quoiqu'il en soit, je vais m'appuyer sur eux pour rédiger cet article.
Et autant commencer tout de suite par l'historique du château :
"Les Templiers construisirent le château de Peniscola entre 1294 et 1307, année au cours de laquelle ils en furent expulsés par Jacques II d'Aragon. Pendant un peu plus d'une décennie, l'Ordre des Templiers, en construisant cette grande forteresse, façonna ses plus importantes connaissances acquises au cours des deux cents ans d'existence de l'ordre religieux et militaire.En 1411, Benoît XIII (le Pape Lune) s'installa dans ce château. Il en fit le siège pontifical et y vécut jusqu'à sa mort en 1423. Au cours de ces années, dans ces pièces et ces tours, le Pape Lune lutta et travailla pour ses droits de manière acharnée et sans relâche. Il laissa ici même son savoir acquis tout au long de sa vie difficile et pleine de dangers.Ce château fut non seulement le dernier refuge de l'Ordre du Temple, mais également celui du Pape Lune."
Nous commençons la visite par le poste de garde, immense salle voûtée.
Les templiers étaient des moines-guerriers. La discipline était de mise dans l'Ordre et sitôt la prière de l'aube terminée, ils prenaient soin de leurs chevaux.
Cette salle construite à même la roche que l'on distingue à la base des murs servait d'écurie.
Nous empruntons un couloir qui mène à la salle des symboles, autre salle voûtée mais de dimensions bien plus modestes.
"Les Templiers portaient au quotidien des symboles caractéristiques de l'Ordre. Les symboles extérieurs étaient : la cape blanche, la croix pattée, l'étendard ou le gonfalon, toujours là sur les champs de bataille, tel un signal pour l'appel à l'ordre et au regroupement. Ils avaient cependant d'autres symboles plus intimes, propres à leur savoir en astrologie, en mathématiques, en géométrie, en architecture, en poliorcétique et en arts de la guerre.Toutes ces connaissances majoritairement ramenées d'Orient et les diverses cérémonies particulières à l'Ordre ont contribué à l'émergence d'une multitude de légendes basées de très loin ou pas du tout sur des faits réels.Dans cette petite pièce trapézoïdale faite de pierres de taille massives, peut-être l'ancienne "casa del cap d'estable" ou la '"botiga del cap d'estable", nous avons voulu rendre hommage à ce monde presque "magique" qui a fait de ces hommes des personnes spéciales."
Et cet univers particulier est relaté dans un film de quelques minutes.
Autre couloir...
Autre salle, celle des héros, destinée à glorifier la bravoure des Templiers.
De retour dans le vaste espace de l'entrée, nous empruntons l'escalier pour rejoindre la place d'armes, immense esplanade qui distribue bien d'autres pièces du château.
Cette pièce de dimensions modestes, ouverte sur la mer était le bureau particulier de Benoît XIII. C'est ici qu'il s'adonnait à l'écriture.
Une salle aux dimensions bien plus grandes :
"Cette grande salle était peut-être la grande cave ou "celler major" au Moyen-âge. Elle est également connue sous le nom de salon del conclave (salon du conclave) car certains auteurs ont suggéré que c'était le lieu de réunions des cardinaux en conclave pour désigner le successeur de Benoît XIII.En fait, elle a eu des utilisations très variées et plusieurs siècles plus tard, quand le château était devenu un quartier général, c'était une chambre pour les troupes, tout comme d'autres pièces du château.Après l'abolition de l'ordre du Temple et après la mort du Pape Pierre de Lune, l'histoire du château a été recréée dans cette grande salle. Sept siècles d'histoire au cours desquels des événements importants se sont succédés."
Un lieu lugubre sous nos pieds, un cachot.
Nous découvrons ensuite la "CASA DE LA CISTERNA".
"Sous cette pièce se trouve le réservoir du château à partir duquel on tirait l'eau qui était collectée dans les gouttières des toitures.Tout porte à croire que cette pièce abritait la cuisine du château à l'époque du Temple et du Pape Pierre de Lune. Certains auteurs suggèrent que cette zone pouvait être la pharmacie ou le laboratoire à l'époque pontificale.Malgré l'absence de vestiges matériels de ces usages médiévaux, on connaît bien le fonctionnement des cuisines du palais pontifical et leur approvisionnement au marché de Peniscola et à ceux des villages à proximité.On connaît également certains délices qui étaient mis au point pour le Pape, pour ses proches et pour les hôtes qui venaient le visiter, dont ambassadeurs, nobles et cardinaux."
La salle gothique est nettement plus vaste et plus lumineuse.
La vue d'une terrasse un peu plus élevée que la place d'armes :
Un escalier aussi étroit que raide nous mène à la terrasse supérieure.
En contrebas, le parc de l'artillerie dévale et s'arrête net au bord de la falaise.
"La bibliothèque du pontife se répartissait dans différentes pièces du château et une partie aurait pu se trouver ici. Elle était probablement l'une des plus importantes de son époque. Elle contenait des oeuvres sur toutes les disciplines : Art, poésie, philosophie, histoire, mathématiques, médecine, architecture, astrologie, sciences naturelles... Une telle variété et une telle quantité de thèmes nous indiquent que le Pape Lune s'intéressait déjà aux thèmes humanistes de la Renaissance.Bien que les livres fussent les objets qu'il chérissait le plus, dans les derniers jours de sa vie, alors complètement démuni, il dut en vendre quelques-uns pour subvenir à l'entretien du château.La voûte de la pièce est en maçonnerie. Moratin, qui s'était réfugié au château, raconte qu'une ancienne réserve de poudre explosa au cours de la guerre d'Indépendance."
Les pièces s'enchaînent. Une salle lumineuse où est exposée une reproduction du gisant du Pape Benoît XIII, l'original (XVème siècle) se trouve au Musée National de la Céramique et des Arts Sacrés de Valence...
...et probablement le réfectoire du Pape.
"Nous pensons que cette pièce fut le réfectoire de Benoît XIII. C'était un homme mince, de petite taille et au regard profond. Il mangeait très peu et n'a pas dû s'attarder longtemps à cette table : des légumes, un peu de pain, des légumes secs, de la viande de temps en temps, un peu de vin sans jamais faire d'excès.Après ces maigres collations, il aimait prendre une sucrerie dans son bureau, généralement de l'écorce de citron confit, que lui préparaient les fidèles moines d'un couvent voisin.On raconte qu'en 1418 sa gourmandise lui aurait presque causé la mort lorsque les sucreries auraient été empoisonnées à l'arsenic.La pièce est divisée par un arc en pierre et possède un toit en bois reposant sur des modillons également en pierre.. Elle précède une chambre plus grande. Les deux pièces ne communiquaient pas dans le passé et l'espace qui les relie désormais daterait de restaurations postérieures."
C'est dans ces dépendances situées au premier étage du château que résida Pierre de Lune et c'est dans cette petite pièce qu'il a pu se consacrer à ses tâches quotidiennes. Nous l'imaginons entouré de livres de références, de livres de comptes, de tables de travail, de cartes dépliées...Il traitait avec les maîtres d'ouvrages Jaume Scarpa et Bartolomeu Baile : il recevait des carriers et tailleurs de pierre tels que Domenico de Gran ou Blasio Caçador, il donnait des instructions à ses neveux, principalement à Rodrigo de Luna, responsable de la garde et des arbalétriers. Il gérait l'approvisionnement en nourriture du château avec les fournisseurs.Au moyen-âge, il est possible que cette pièce ait été plus grande et utilisée comme "salle de bain". Endommagée par un bombardement pendant la guerre d'indépendance, elle fut bouchée par une voûte de brique et une paroi en maçonnerie lors de sa construction."
Après la visite de ce beau château superbement conservé et avoir découvert que les papes n'avaient pas vécu qu'en Avignon et au Vatican 😉, il est temps de rejoindre le parc de l'artillerie. Même s'il est possible de prendre un billet jumelé pour visiter le château et le parc, il faut néanmoins repasser par la rue pour rejoindre le parc.
Entre guérites, poudrière et infrastructures enterrées, la visite du parc est bien plus rapide que celle du château. Elle n'en est pas moins très agréable car si le parc a conservé des bâtiments de son passé militaire, il a aussi pris l'allure d'un jardin botanique ouvert sur la baie de Peniscola.
Merci à la direction du château pour m'avoir autorisée cette publication.
Et pour en apprendre un peu plus, le site du château et du parc de l'artillerie fournit énormément d'explications : Castillo Peñíscola | Listado de exposiciones
Je vous dis à bientôt pour la suite de ce voyage dans la péninsule ibérique !😉
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