samedi 27 septembre 2025

Espagne - Castille-La Manche : Mota del Cuervo - Février 2023

 



Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2025/02/un-peu-plus-de-5-mois-dans-la-peninsule.html)





Quittant Alarcón, nous refaisons un petit bout de route en sens inverse, et prenons la direction de Mota del Cuervo.


Mais, il nous faut répondre à un impératif, faire les services. Autrement dit vidanger les cuves d'eaux usées et d'eaux noires et refaire le plein d'eau.
Il y a une aire de services près du château-fort qui surplombe le village de Garcimuñoz , celui-ci semble momentanément fermé aux visites.
Dommage !  Nous l'aurions volontiers découvert.
Ses dimensions sont assez impressionnantes.






Sitôt sur l'aire de services, nous sommes accueillis par une ribambelle de chats.



Nous reprenons la route et ne tardons pas à apercevoir les premiers moulins. Contrairement à Don Quichotte, nous n'allons pas les attaquer mais les admirer seulement.





Bientôt 18 heures, nous arrivons près des moulins de Mota del Cuervo juste pour assister à un joli coucher de soleil hivernal.


Beaucoup de lecture, ça vous tente ? En espérant ne pas faire trop de contresens en traduisant.

La partie sur fond bordeaux pour commencer :


"Moulins à vent de Mota del Cuervo

 

Dans le lieu-dit "La Sierra" se trouvent les moulins à vent, monuments emblématiques de la Mancha, symboles d'une structure de production agricole passée et raison pour laquelle cette municipalité a acquis ce statut en 1967. La dénomination géotouristique de "BALCON DE LA MANCHA", s'explique par le vaste paysage qui se dévoile depuis les moulins. Nous apercevons les villages de Belmonte, El Podernoso, Las Pedroñeras, El Proviencio, Las Mesas, Villarrobledo, Tomellos, Pedro Muñoz et certains prétendent même jusquà Despeñaperros.

 

Tous les moulins, à l'exception de "El Zurdo" - acheté par D. Ramón Serrano Súñer en 1941 -, sont de construction récente (années soixante et soixante-dix) érigés sur des fondations originales et appartiennent à la municipalité.

 

On ne sait pas avec certitude l'origine des moulins de Mota del Cuervo, ni leur nombre exact ; mais c'est un fait connu qu'au début du XVIe siècle, alors que La Manche souffrait d'une grande sécheresse qui dura quarante ans, des moulins à vent furent implantés en raison du faible débit des rivières ; les endroits les plus élevés tels que des motillas, des collines ou des monticules furent choisis, là où le vent soufflait avec intensité et pouvait faire tourner leur énormes ailes. Certains auteurs ont utilisé "l'alcabala du vent", un impôt qui était déjà perçu en 1503, pour dater l'origine des moulins à vent de Mota del Cuervo; mais cet impôt n'a rien à voir avec les moulins.

 

Dans les Relations Topographiques de Philippe II (1575), il n'y a aucune question spécifique sur les moulins à vent, et cela a peut-être empêché des réponses plus concrètes, se limitant aux moulins à eau. Dans le cas de Mota del Cuervo, il n' en est pas fait mention - et il se peut qu'ils existaient déjà - tandis que dans les municipalités environnantes comme Belmonte, El Pedernoso ou Las Mesas, ils sont mentionnés. En 1603, l'existence de moulins moteños est confirmée par des documents ; elle correspond à une visite de l'Ordre de Santiago dans cette ville, et il est affirmé que la Mesa Maestral possède deux fanègues de blé provenant de chaque moulin à vent, tandis qu'alors le moulin fonctionne durant soixante jours par an.
Dans le cadastre d'Ensenada (1752), sont enregistrés les noms des propriétaires des "15 moulins à vent à farine situés sur la colline et en bordure de cette ville, qui moulent avec une pierre", parmi lesquels se trouvent un prêtre, une voisine d'El Bonillo, un moine de la confrérie de Saint Jean, le Couvent des Religieux de la Très Sainte Trinité de la ville de Santa Maria del Campo et un voisin de Madrid.

 

Aussi, dans le cadastre, parmi les impôts appartenant à la Prévôté, nous trouvons le droit qu'on appelle "mencal" qui consiste en deux fanègues de blé perçues d'un moulin à vent situé en bordure de cette ville et l'endroit où se trouvait autrefois le château de ladite Prévôté. La Mesa Maestral du Parti de Quintanar continuait de percevoir, comme au siècle précédent, ce même droit que les propriétaires des moulins à vent situés sur la colline et la rive du territoire de cette ville payaient pour chacun des moulins.

 

Au milieu du XIXe siècle, selon Pascual Madoz, il y avait 150 moulins dans la Mancha dont 18 à Mota del Cuevo ; mais d'autres auteurs - sans preuve documentaire - parlent de 23, en se basant sur les fondations ou "sites" qui restent. Dans le Livre des certificats de voisinage, on enregistre en 1857 jusqu'à 26 meuniers, la plupart de la famille Zarco-Bacas,  ce qui ne veut pas dire que cela correspondait à autant de moulins. Aux mêmes dates et selon la Nomenclature de la Province de Cuenca (1860), à Mota del Cuervo, il y avait 11 moulins à vents, à 1.5 km du village. A la fin du siècle, ils continuent d'exister."


La disposition et le nom des moulins. Eh oui, chaque moulin à un nom...et une histoire !




"MOULIN "LE GEANT"

Le 14 mai 1967, sa première pierre a été posée, il a eu divers noms "Le Fray Luis de León", "Le Géant", "Le France (il a été cédé à ce pays en 1977), "Le Miguel Hernández". Actuellement, c'est le Musée de la Mouture, inauguré le 28 mai 1999. Grâce au budget municipal et aux subventions reçues, ainsi qu'à l'engagement de la mairie et de l'Association des Amis des Moulins, il a été possible d'installer dans ce moulin toute la machinerie nécessaire pour moudre, réalisée avec le bois d'un des arbres de la célèbre Carrasca Grande, et fabriquée par des charpentiers locaux. Les premiers dimanches du mois et lors d'occasions spéciales, une mouture est effectuée.

 

L'intérieur est parfaitement aménagé : le premier niveau avec les sacs de blé à moudre; C'est ici que part l'escalier en colimaçon qui monte au premier étage du moulin, où le meunier avait les "ustensiles", et nous continuons à monter jusqu'à atteindre le deuxième étage du moulin, le plus important, celui qui abrite la machinerie permettant de moudre le blé. Voici l'axe, la roue dentée (appelée roue catalane), la trémie pour verser le blé et les deux meules : la meule inférieure, qui est fixe, et la meule supérieure qui est celle qui tourne et broie le blé. Le tout est protégé par le capot en bois, pour éviter que la poussière produite ne se répande dans tous les coins."




"MOULIN "LE GOETHE"

Lors de l'inauguration de "El Cervantes" qui a eu lieu le 20 septembre 1963, la première pierre de celui qui serait ensuite dédié à l'Allemagne a été posée, lui donnant le nom du célèbre écrivain allemand. En février 1964, il était déjà en construction, et il a été convenu que les Jeunesses espagnoles le remettraient aux Jeunesses allemandes."





"MOULIN "FRANZ GRILLPARZER"

L'inauguration du moulin à vent dédié à l'Autriche a eu lieu le 14 mai 1967. Il a été accueilli par l'ambassadeur autrichien. Il a pris le nom du poète et dramaturge illustre Franz Grillparzer (1791-1872), ami de Schubert et de Beethoven, pour qui il prononça l'éloge funèbre lors de ses funérailles. Calderón et Lope de Vega lui ont servi de source d'inspiration pour son œuvre. Sa personne est associée à une phrase célèbre : "Il existe encore un remède pour toute faute : la reconnaître."

 

Après l'inauguration et la remise du moulin, on a posé la première pierre pour ériger celui qui allait être dédié à l'illustre poète et mystique Fray Luis de León.

 

L'extérieur est typique d'un moulin à vent de la Manche, mais avec une particularité, il est un peu plus étroit à la base qu'en haut. Il a une hauteur totale de 10.30 mètres (dont 3 mètres pour la coiffe) ; son diamètre extérieur est de 6 mètres et l'épaisseur de ses murs est de 40 centimètres.

 

En 1997, la Municipalité l'a cédé à l'Association des Radioamateurs de Pedro Muñoz."





"MOULIN "EL ZURDO"

Ce moulin est séparé des six autres qui forment "El Balcón de la Mancha", car il se trouve de l'autre côté de l'ancienne route de Belmonte, près du point géodésique marqué par l'Institut Géographique.

Il est cité dans le Cadastre du Marquis de la Ensenada (1752), comme propriété de Juan Sánchez Alcolado, et situé au-dessus du Puit de neige et à droite du chemin de Belmonte. Peu après sa mise en activité, il a été arrêté par voie de justice durant plusieurs années pour avoir causé la mort de son meunier pris entre ses engrenages. 

Déjà au XIXe siècle, son propriétaire était Doroteo Zarco Lillo, surnommé "El Barbas", également propriétaire de deux autres moulins : El Rebollo et El Viejo. C'est là qu'a grandi son fils, le dernier meunier, Benedicto Zarco El Barbas, moulant pour la dernière fois en 1929. Par la suite, il l'a cédé à son frère Espiridión, qui l'a lui-même cédé à son fils, ce dernier l'a vendu à son propriétaire actuel, Ramón Serrano Súñer, ministre des Affaires étrangères dans les années quarante. Le prix de vente a été remis à la Bienfaisance. C'est le même Serrano Súñer qui, dans une lettre adressée à l'Association des Amis des Moulins en 1993, raconte l'acquisition du moulin "...je l'ai acquis une nuit en revenant en voiture d'Alicante à Madrid, et en contemplant sur une colline un ancien moulin à vent presque démantelé, j'ai pensé, avec douleur, à toutes ces choses détruites en Espagne, non seulement à cause des guerres, mais aussi par négligence..., et j'ai convenu de l'achat avec le propriétaire et cela a été formalisé le 27 février 1941.". Puis je l'ai restauré avec ses grandes ailes...et je me suis promis de procéder aux réparations nécessaires car je veux le conserver en état et j'ai pris des dispositions "post mortem" pour qu'il reste en état après ma mort.

Au sujet du nom de "El Zurdo", il y a plusieurs hypothèses  : l'une est que son constructeur s'est trompé en l'assemblant, et qu'il moulait à gauche ; une autre, que le constructeur l'a monté ainsi intentionnellement. Mais la plus pertinente est celle qui affirme qu'il moulait à gauche en raison de ses pierres de meule, qui étaient à l'envers. Il semblerait quelles aient été envoyées ainsi depuis Barcelone et que les meuniers ont dû adapter la voilure pour que cela fonctionne.

C'était le seul moulin qui, après l'arrêt de l'activité meunière, a résisté aux assauts de la Guerre Civile espagnole et est toujours debout à ce jour. Grâce à lui, les six autres moulins existants de nos jours ont pu être reconstruits. Avec le moulin "El Pintón", il était le seul à avoir un crible (machine pour tamiser la farine et faire plusieurs types), car ils étaient plus larges que les autres. Ce moulin se distingue par l'harmonie de son volume : proportion entre le périmètre et la hauteur, entre la longueur de ses ailes et le cône de son toit.

Son intérieur contient une partie de la machinerie de mouture : pierres, trémies, etc... Sur la porte apparaît la date de 1841, qui correspond probablement à une restauration.

Il a été restauré deux fois par son propriétaire. La première a eu lieu en 1941, avec une inauguration le 2 mai de cette année-là, et la seconde a été effectuée en 1994. Curieusement, en grattant pour rénover les murs, on a découvert que l'accès d'origine du moulin était constitué de deux arcs en pierre."





"MOULIN "LE CERVANTES"

C'était le deuxième moulin reconstruit sur des fondations originales. La première pierre a été posée le 10 octobre 1962 et son inauguration a eu lieu le 20 septembre 1963 en l'honneur de Miguel de Cervantès, pour avoir immortalisé les moulins dans son œuvre Don Quichotte. Lors de cette inauguration, la première pierre de celui dédié plus tard à l'Allemagne, "Le Goethe" a été posée.

Propriété municipale, en 1998, il a été cédé à l'Unesco pour l'installation d'un centre multimédia afin de diffuser la culture et les valeurs de La Manche."





"MOULIN "LE PIQUERAS"

Ce moulin fut le premier à être reconstruit, grâce aux dons des habitants de Mota, à l'Association des Amis des Moulins et à la Mairie de Mota del Cuervo.

La première pierre a été posée le 12 septembre 1961, en présence du gouverneur de la province, Eugenio López et il a été inauguré le 11 octobre 1962 en l'honneur du fondateur de l'Association des Amis des Moulins, Joaquín Piqueras Mujeriego. C'est à ce moment que la première pierre du Moulin Cervantes a été posée et que le moulin D. Quichotte a été inauguré. A la fin des années soixante, il a été cédé à l'historien d'art Sánchez Camargo qui l'a utilisé comme musée d'art moderne.

Il appartient à la municipalité mais est cédé à l'Association des Amis des Moulins et abrite un Musée de l'Agriculture : pour cette raison, ses trois étages sont aménagés pour exposer des objets liés à la vie traditionnelle manchoise, liés à la campagne.

Le premier étage recrée un salon typique, avec sa table, son ancien bahut, sa cheminée et les murs décorés d'ustensiles traditionnels à usage domestique. Le deuxième étage abrite des outils de labour (accessoires de remorque, harnais pour le chariot, socs de charrue, une batteuse...) et d'autres objets traditionnels. Et le dernier étage expose des jarres et des pots en argiles typiques de la poterie moteña. Les étages communiquent entre eux par l'escalier en colimaçon caractéristique.

Ces objets ont été donnés par des particuliers et par plusieurs organismes comme la Mairie, la Coopérative de Notre-Dame Manjavacas ou l'Association des Amis des Moulins."





"MOULIN "EL IRAK"

L'inauguration de ce moulin qui portait le nom du président Ahmed Hassan al-Bakr a eu lieu le 30 mai 1975 et a été dédié à l'artisanat irakien. L'inventaire des objets et accessoires exposés dans ce moulin-musée est encore conservé : sculptures, pièces en céramique, objets en cuivre et en argent (bracelets, colliers, broches), tableaux, tapis, lampes, coffres en bois, jeux, instruments de musique et vêtements.

Dans le programme de fêtes de cette année-là, se trouvent quelques photos de son inauguration."



Quelques photos des moulins prises au coucher du soleil :


















Avant la nuit, nous rejoignons un autre parking, gratuit et sans services, qui se trouve un peu plus loin. Certainement plus au calme.











Effectivement, la nuit a été calme, et au matin, nous avons les moulins en ligne de mire.








Après un énième tour aux abords des moulins qui n'ouvrent que demain à la visite, et quelques autres photos, nous reprenons le cc pour aller voir le village de plus près.








J'essaie de vous en traduire une partie, histoire de situer ce bâtiment :


"Ermitage du Saint

On dit que l'origine de cet ermitage remonte à une auberge qui appartenait à un certain Juan Maese Ambrosio Sánchez Gómez, dont la fille tomba malade. Le père demanda à la Vierge qu'elle la guérisse, promettant de donner son bien pour construire une église. Ainsi, le bâtiment a été reconstruit au XVe siècle.

La chapelle est mentionnée dans les Relations de Philippe II (1575) parmi les chapelles désignées, et sous le même titre, comme hôpital pour loger les clercs et les moines qui venaient mendier. Il est dit que cet hôpital était sous la protection du Conseil et qu'un voisin nommé juan Martínez del Cojo l'a laissé ainsi."






Et le Carnaval a lieu la semaine prochaine. Quand ça ne veut pas... !


Après quelques courses à la supérette, nous reprenons la route, légèrement frustrés de n'être pas tombés sur le jour d'ouverture des musées.






A bientôt ! 😉


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