lundi 25 avril 2016

Corrèze (mars 2016) 1ère partie

Que de rouge !!!

Collonges-la-Rouge



C'est le premier village classé parmi les "Plus beaux villages de France" depuis 1982, et souvent appelé "La Cité aux vingt-cinq tours".
L'association des "Plus beaux villages de France" y  a vu le jour à cette même date.

Nous le savons bien pourtant, mais il nous arrive au moins une fois par voyage de suivre aveuglément "Maître GPS" et de nous trouver dans des petits chemins qui outre le fait de nous offrir des paysages superbes nous donnent néanmoins quelques frayeurs.
C'est par un de ces chemins de traverse que nous rejoignons Collonges-la-Rouge.




Une fois garés sur l'aire de camping-car et après un déjeuner avec le village pour toile de fond, nous partons à sa découverte.

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation de l'aire cc.
 
L'aire de camping-car tout d'abord :

Plan situé à l'entrée de l'aire de camping-car

Coût du stationnement en mars 2016

Aire de services

Toilettes au premier plan à droite avec les premières maisons de Collonges-la-Rouge au fond. Concernant les toilettes, j'ai été étonnée de les trouver si propres, on pourrait presque manger par terre comme aurait dit ma grand-mère.

Nous quittons l'aire de camping-car, et empruntons la rue de la Garde pour accéder au centre du village. Ce faisant nous longeons le parking réservé aux voitures, fermé par une barrière limitant la hauteur des véhicules, en fait un champ vide aujourd'hui.

Il vaut mieux aimer le rouge pour vivre à Collonges-la-Rouge, car, ici c'est la couleur dominante. Les grès dont sont bâties les maisons ont une telle concentration d'oxyde de fer que tout est presque cramoisi ! Ils proviennent d'une carrière située non loin dans le massif de l'Habitarelle.

Un peu d'histoire :

Le village bâti dès le VIIIème siècle autour d'un prieuré, servait aussi d'étape pour les pèlerins en marche vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
Il est devenu au XIIIème siècle, le chef-lieu d'une châtellenie. Cet ancien fief des comtes de Turenne abrite de belles demeures des XVème et XVIème siècles.
Du fait de son rattachement au vicomté de Turenne, la cité bénéficiait d'exemptions fiscales, de franchises et autres privilèges.
Après une longue période de prospérité, la crise du phylloxéra et l'exode rural au XIXème siècle ont rudement porté atteinte à son activité.
De nos jours, Collonges-la-Rouge vit du tourisme ; cafés, hôtels, restaurants et boutiques d'artisans animent le village.

A présent, les images de nos déambulations dans les ruelles de ce si joli village...

Toujours dans la rue de la Garde :



Vus de loin, l''église Saint-Pierre et le castel de Vassinhac

Nous passons devant le castel de Vassinhac.
Édifié en 1583, ce castel porte le nom de ses anciens propriétaires, seigneurs du village et gouverneurs de la vicomté.
C'est une propriété privée qui ne se visite pas.

Castel de Vassinhac - Ses deux tours hexagonales et sa tourelle en poivrière allègent sa ligne massive, alors que ses meurtrières et ses mâchicoulis témoignent de sa fonction autrefois défensive.





Une légère "incursion" dans une petite rue qui semble mener hors du village nous permet d'admirer un bel appareillage de grès avec un début de voûte et une porte qui nous rappelle que la cité est une halte sur le chemin de Compostelle :



Et nous voilà devant l'église Saint-Pierre.
Avec ses deux tours défensives et son clocher roman à gâbles, l'église nous interpelle : lieu de prières ou forteresse ?
Pour info, le clocher à gâbles est un clocher essentiellement limousin. Ce type de clocher-tour à plusieurs étages passe d'une base carrée à un sommet octogonal par le moyen de gâbles (pignons aigus). Les gâbles du clocher de Collonges-la-Rouge peu élancés et plutôt massifs abritent des arcades aveugles.
 
Pour la petite histoire :
 
Alors qu'en France les guerres de religion semaient terreur, mort et désolation, il semble que les Collongeois (fidèles pour la plupart au culte catholique alors que leur seigneur était protestant) aient su fortifier et préserver leur patrimoine religieux.
C'est ainsi que le tympan de l'église offusquant les protestants a été transféré à l'abri des regards et des dégradations.
Une seule église pour deux cultes : Dans cette époque troublée, il parait que les catholiques priaient dans la nef alors que les protestants priaient dans la chapelle Saint-Jacques.
Cet œcuménisme n'était apparemment pas de tout repos, chaque communauté s'ingéniant  à perturber l'office de l'autre. Mais aucune véritable preuve ne permet à ce jour d'authentifier ce joyeux "clochemerle". Mais l'histoire est belle tout de même !
Depuis 1924, le tympan a retrouvé sa place initiale.
 
Cependant, l'édifice suscite aujourd'hui encore quelques controverses.
Son tympan d'abord, en calcaire blanc du XIIème siècle  : Pour certains érudits, il symboliserait l'ascension du Christ alors que d'autres y voient le retour du Christ.
D'autres mystères restent encore à éclaircir :
Y a-t-il une crypte sous l'église ?
La tour de la Garde est-elle creuse ?



Tympan en pierre calcaire de Nazareth, près de Turenne, seul élément blanc dans tout ce rouge !






De beaux arcs supportent la coupole


Un beau retable

Sise entre l'église et la porte Plate, la Halle aux grains (XVIe - XVIIe s) abrite le four banal. Ce dernier est encore utilisé, notamment lors de la fête du pain qui a lieu chaque 1er dimanche d'août.
Pavée de grès  rouge, elle est couverte d'ardoises.
La dissymétrie de ses piliers est relativement rare, carrés du côté de l'église et ronds de l'autre côté.
 
 
 
 
 
 
Nous passons la porte Plate, ancienne entrée de la ville et longeons la maison Boutang du Peyrat et sa porte du XVIIème siècle.
Dans ce petit périmètre, que de belles demeures : le relais de Saint-Jacques, la demeure Ramade de Friac...
 
La porte plate, on distingue les escaliers qui menaient au chemin de ronde.
 
La porte Plate vue de l'autre côté
 

Porte du XVIIème siècle de la maison Boutang du Peyrat

L'hôtel de la  Ramade de Friac avec ses deux tours de guet (XVIe - XVIIe siècles)
 
Le relais de Saint-Jacques-de-Compostelle, un hôtel-restaurant à l'aspect avenant avec sa jolie terrasse et sa pergola.
 
 
Parmi les premières fleurs du printemps, ces forsythias ajoutent une touche de jaune dans tout ce rouge.
 
 
 
 
Un passage couvert
 

 Il suffit de s'éloigner d'une centaine de mètres pour admirer le village dans son ensemble.
 
 

 
Le castel de Benges, au sud du village
 
Bois et prairies cernent le village
 
 
Le castel de Benges, il ne manque plus que les plantes rouges !
 
 
Nous revenons sur nos pas, pour trouver sur une petite place le moulin à noix. On peut y acheter outre l'huile de noix  des produits du terroir.
 
Cette belle maison épouse la courbe de la rue...à moins que ce ne soit le contraire !
 
 
 
Presse et meule du moulin à noix
 
Presse du moulin à noix
 
Nous remontons la rue de la Barrière jusqu'à la mairie et la maison Ramade de la Serre :
 
Le village est parsemé de boutiques d'artisanat, mais en ce début de saison peu d'entre elles sont ouvertes.
 
Cette maison abrite une distillerie d'un côté, une coutellerie de l'autre : toutes deux fermées.
Eh oui, c'est l'inconvénient de visiter hors-saison, peu de fleurs, et beaucoup d'endroits encore fermés ! Mais par contre, peu de foule ...
 
 
Au centre de la photo, la maison de la sirène, siège de l'association "Les amis de Collonges".
 
La maison de la sirène abrite le musée des Arts et traditions populaires.
 
La maison de la sirène du XVIème siècle. Rien ne manque : colombages, encorbellements, fenêtre à meneaux, porche...
De part et d'autre de la porte, deux sculptures dont une élégante petite sirène.
 
Une fontaine épurée devant la maison Ramade de la Serre du XVIème siècle.
 
A gauche la maison Ramade de la Serre avec ses fenêtres à meneaux, au centre la maison de la sirène et à droite la mairie.
 
J'avoue être surprise de trouver des poissons rouges dans ce petit bassin.
 
 
Le porche de la maison de la sirène est une invitation pour découvrir de petites ruelles et nous nous y engageons sans plus tarder....
 


L'arrière de la maison de la sirène avec sa tour tronquée.
 
Nous poursuivons par la rue noire. De noire, elle n'a que le nom, car ici aussi tout est rouge...
Elle est toute en coins et recoins, les maisons sont décalées pour faciliter la défense de la ville. Maurice Biraud, qui a beaucoup fait pour ce village qu'il aimait tant, avait une maison dans cette rue.
 
 

La maison de Maurice Biraud avec sa plaque commémorative.

La maison de Maurice Biraud



Une poutre astucieuse aux jolies courbes pour éviter de se cogner la tête en passant la porte ?

Comment résister aux premières fleurs de ce début de printemps, une bien jolie corète du Japon.


 
Nous arrivons derrière l'église devant la chapelle des Pénitents (XVème siècle). Du XVIIe à la fin du XIXe siècle, la confrérie des Pénitents noirs visitait les malades et enterrait bénévolement les morts. Ils ont seulement cessé leur activité sous la Terreur.
 

De nos jours, la chapelle sert de lieu d'exposition.



Christ en noyer du XVIIème siècle.

Christ du sculpteur Proszinski

La chapelle des Pénitents avec sa croix du XIXème siècle, emblème des Pénitents noirs.
 
Un passage couvert

Une voiture qui a traversé quelques décennies...  Celle-ci est dans un état irréprochable !

Toujours la coquille Saint-Jacques que l'on retrouve à maints endroits sur le chemin de Saint-Jacques

 
Une bien jolie balade, Collonges-la-Rouge est unique.
Son riche patrimoine, ses couleurs flamboyantes en font un village d'exception.
Les rues piétonnes ajoutent à la plénitude de ce lieu, seuls les riverains circulent dans la cité...et pendant toute la promenade nous n'avons croisé que deux voitures !

3 commentaires:

  1. Beau village en effet, merci pour ce partage bien complet.
    à très vite pour d'autres aventures.

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  2. He bien, je découvre ce village, qui porte merveilleusement son nom, il doit être bon de s'y promener et laisser ses yeux vagabonder, j'ai beaucoup aimé,
    merci pour l'idée de halte si jamais on passe par là un jour ;-)

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