vendredi 22 avril 2016

La Vénétie (sept. 2010) 6ème partie

ITALIE

Aujourd'hui ce sera le palais des Doges...



4ème jour :
 
Après notre rituel matinal, nous arrivons à la gare Santa Luccia. (cf. La Vénétie (sept.2010) 1ère partie)
Bon, aujourd'hui le train se fait un peu désirer mais cela n'entame en rien notre enthousiasme.

Sitôt arrivés, nous rencontrons les "petits métiers" de Venise au travail. N'y voyez rien de péjoratif, j'ai beaucoup de respect pour ceux qui gagnent leur vie durement.

Les éboueurs avec leur camion-poubelle aquatique

Les maçons

Nous avons décidé de consacrer la matinée à la visite du Ca' Rezzonico.
Le plus difficile : le trouver à travers le dédale des rues et des canaux. Si une de ses façades donne sur le Grand Canal, sa façade arrière ferme un passage réservé aux piétons et sa porte est au final assez discrète. Eh oui, à Venise aussi on trouve des culs-de-sac.
Nous y retrouvons du personnel bien présent dans chaque salle et là aussi  : interdiction de photographier, entrée interdite aux chiens. (comme au Ca' Pesaro)
En demandant l'autorisation j'ai pu toutefois prendre quelques clichés d'une fenêtre.
Ce magnifique palais de style baroque date du XVIIème siècle.
Devenu musée, il relate la vie vénitienne du XVIIIème siècle.
Ses pièces immenses ornées de très belles fresques contiennent des toiles de maîtres et du très beau mobilier.

Rio di San Barnaba et entrée du Ca' Rezzonico (à côté des deux bateaux)




 
Jardins du Ca' Rezzonico

La visite terminée et appréciée, il nous reste à rejoindre en flânant la Piazza San Marco. Nous sommes censés visiter et non courir un marathon. Quelquefois nous avons tendance à l'oublier, avides de voir le plus de choses possibles, mais Venise réclame plus de temps !

Garage à bateau sur le rio di San Barnaba

Longé par le rio du même nom, le campo San Barnaba est un lieu grouillant de vie, il se trouve dans le sesquier (quartier) du Dorsoduro.
Les gondoles et le bateau du marchand de fruits et légumes créent l'animation sur l'eau, alors que les terrasses de cafés débordent sur la place. On y trouve (comme sur beaucoup de places) une église et un puits du XVIème siècle en pierre d'Istrie.


Campo San Barnaba -  Le bragozzo (barque typique de la lagune) du marchand de fruits et légumes avec sa voile qui protège à la fois du soleil et des intempéries.

Un magnifique magasin digne de Venise

Gondoles à Venise

Nous franchissons le Grand Canal par le ponte Accademia.

Le Grand Canal
 
Si tous les chemins mènent à Rome, à Venise ce sont canaux et ponts qui nous ramènent sur la place Saint Marc. D'autant plus que s'y trouvent le musée Correr, la basilique et le palais des Doges, nos prochaines visites à l'ordre du jour.

Que dire du Musée Correer  ?
Si ce n'est qu'il faut lui consacrer pas mal de temps si l'on veut vraiment apprécier les œuvres innombrables  qui s'y trouvent, et le temps nous est compté ! Nous l'avons traversé assez rapidement au final.
On y trouve outre des œuvres d'art, des collections attachées à l'histoire de la Sérénissime et tant d'autres choses...toutes plus belles et instructives les unes que les autres.
 

Console et miroir au musée Correr

A la sortie du musée, nous traversons la place Saint Marc pour rejoindre la file d'attente à l'entrée de la basilique. Elle est beaucoup moins longue qu'hier et il n'y a plus d'eau !
Au bout d'une vingtaine de minutes, alors que nous sommes presque arrivés devant le fameux "Sésame", nous nous entendons dire par le personnel qui contrôle l'entrée que les visites sont terminées. Ils auraient pu faire cela 20 mn plus tôt, cela nous aurait au moins épargné l'attente !!!
Eh bien, c'est râpé pour la basilique, c'est notre dernier jour en Vénétie et demain nous partons pour la Toscane.

 
Concernant ces chevaux, je trouve que Théophile Gautier en a fait un bel éloge en 1855 :
 
"C'est au-dessus de ce porche, sur la galerie qui fait le tour de l'église, que sont placés, ayant pour socles, des piliers antiques, les célèbres chevaux qui ont orné un instant l'arc de triomphe du Carrousel.
Les opinions sont très partagées à leur endroit : les uns veulent que ce soit une œuvre romaine du temps de Néron, transportée à Constantinople au IVe siècle ; d'autres, une œuvre grecque de l'île de Chio, amenée par les ordres de Théodose, au Ve siècle, dans la même ville, où elle décorait l'hippodrome ; et d'autres enfin affirment que ces chevaux sont de la main de Lysippe.
Ce qu'il y a de certain, c'est qu'ils sont antiques, et que l'an 1205, Marino Zeno, qui était podestat à Constantinople pour les Vénitiens, les fit enlever de l'hippodrome et les donna à Venise.
Ces chevaux, de grandeur naturelle, un peu ramassés dans leur encolure, la crinière droite et coupée comme celle des chevaux du Parthénon, peuvent être classés parmi les plus beaux restes de l'antiquité.
Ils sont historiques et vrais, qualité rare ; leur mouvement montre qu'ils étaient attelés à quelque quadrige triomphal.
Leur matière n'est pas moins précieuse que leur forme ; ils sont, dit-on, en airain de Corinthe, dont on voit la patine verdâtre à travers un vernis de dorure écaillé par le temps."
 Ils ont en tout cas, fait couler beaucoup d'encre, s'y sont attelés : Lord Byron, Louise Colet, le comte de Caylus, A. de Saint-Didier, Goethe, Shopenhauer et...
 
 

Nous avons gardé le meilleur pour la fin : la visite du Palazzo Ducale ou palais des Doges !

Existant dès le IXème siècle mais détruit par un incendie, ce palais a de ce fait été principalement construit entre le XIVème et le XVIème siècle.
Il concentre tous les pouvoirs, c'est à la fois : la résidence du Doge nommé à vie et chef de la République de Venise, le siège du Gouvernement et le palais de Justice.

Moi, je le trouve imposant et en même temps tellement aérien !

Gondole du XVIIème siècle, si je ne me trompe !



La cour intérieure du palais des Doges et ses deux puits en bronze du XVIème siècle.




L'escalier des Géants, en référence aux statues des dieux Mercure et Neptune, œuvres de Jacopo Sansovino. Les domine, un lion de Saint-Marc. C'est ici qu'avait lieu l'investiture du Doge entre les dieux du commerce et de la mer, entre les deux éléments indispensables et indissociables de la vie et de la puissance des Vénitiens.


L'escalier des Géants

On ne sait où poser son regard, les statues sont même sur le toit.






Au palais n'étaient enfermés que les détenus importants.
Certaines cellules se trouvaient sous le palais et d'autres nommées les "plombs" sous les toits. Les plombs, parce que tout simplement les toits étaient recouverts de plomb. Casanova y a d'ailleurs séjourné et s'en est échappé. Elles se visitent mais le ticket d'entrée du palais des Doges n'en permet pas l'accès.
Pour faire face à l'insalubrité de ces lieux et au manque de place, une prison a été aménagée de l'autre côté du canal. Afin que les prisonniers puissent être amenés de leur cellule au palais de Justice sans qu'il soit nécessaire de sortir hors des murs, il a fallu construire un pont : le pont des soupirs. Celui-ci a été complètement fermé afin d'éviter toute tentative d'évasion durant les transferts. Les prisonniers n'avaient qu'une vue étroite sur la lagune au travers d'une grille ouvragée située au milieu du pont.

 
Vue du pont des soupirs


Encore un petit tour au bord de la lagune.

Statue
Monument sur la Riva degli Schiavoni

Pendant le trajet vers la gare Santa Luccia, nous avons pu admirer dans une petite rue cette très belle vitrine. Des marionnettes hors de prix mais tellement belles ! Pinocchio, Gepetto, le chat botté...et bien d'autres encore nous ont ravis pendant quelques minutes.
 



Mais Venise, c'est aussi le Carnaval, alors  même si cela fait cliché, je vais terminer par des masques !
 



Le prix de celui-ci m'a estomaquée : 700 euros, pas un zéro de plus ou de moins !!!


Puisque j'ai déjà fait référence à un de nos plus célèbres écrivains, je vais terminer par un autre non moins célèbre : Guy de Maupassant.
Tant qu'à être "chauvine", autant l'être jusqu'au bout ! :-)
 
Guy de Maupassant a écrit un article dans le Gil-Blas du 5 mai 1885 :
 
"On a rêvé une vaste cité, aux immenses palais, tant est grande la renommée de cette antique reine des mers. On s'étonne que tout soit petit, petit, petit ! Venise n'est qu'un bibelot, un vieux bibelot d'art charmant, pauvre, ruiné, mais fière d'une belle fierté de "gloire ancienne". Tout semble en ruine, tout semble sur le point de s'écrouler dans cette eau qui porte une ville usée. Les palais ont des façades ravagées par le temps, tachées par l'humidité, mangées par la lèpre qui détruit les pierres et les marbres. Quelques-uns sont vaguement inclinés sur le coté ; prêts à tomber, fatigués de rester depuis si longtemps debout sur leurs pilotis.  
Tout à coup  l'horizon grandit, la lagune s'élargit ; là-bas, à droite, apparaissent des îles couvertes et, à gauche, un admirable monument de style mauresque, une merveille de grâce orientale et d'élégance imposante, c'est le palais des Doges.
Je ne raconterai point Venise dont tout le monde a parlé. La place Saint-Marc ressemble à celle du Palais-Royal, la façade de cette église a l'air d'une devanture de café-concert en carton-pâte, mais l'intérieur est tout ce qu'on peut concevoir de plus absolument beau. La pénétrante harmonie des lignes et des tons, les reflets des vieilles mosaïques d'or aux lueurs adoucies, au milieu des marbres sévères, les merveilleuses proportions des voûtes et des lointains, un je ne sais quoi de divinement trouvé dans l'ensemble, dans l'entrée calme du jour qui devient religieux autour de ces piliers, dans la sensation jetée à l'esprit par les yeux, font de Saint-Marc la chose la plus complètement admirable qui soit au monde. 
Mais en contemplant cet admirable chef-d'œuvre de l'art byzantin, on se met à songer en le comparant à un autre monument religieux, sans égal lui aussi, si différent pourtant, chef-d'œuvre de l'art gothique, bâti encore au milieu des flots, des flots gris des mers du Nord, à ce bijou monstrueux de granit qui se dresse, tout seul, dans l'immense baie du Mont-Saint-Michel." 

 Venise, c'est...comment dire...un endroit où je pourrai retourner régulièrement sans jamais m'ennuyer, en étant toujours aussi admirative. C'est vrai que l'on côtoie des palais superbes et des maisons aux façades délabrées par l'eau et le temps, mais c'est cela aussi qui fait son charme.
A ce jour, je n'ai pas trouvé de ville aussi belle et aussi dépaysante.


 Informations pratiques :

Pour ce voyage, nous avions acheté avant de partir  via internet :

  • la carte MUSEUM PASS  qui permet de visiter 11 musées civiques de Venise.
  • un billet pour prendre le vaporetto vers Murano et Burano.
  •  un abonnement Toilettes.
Il existe aussi une CHORUS CARD pour visiter les églises, mais nous ne l'avons pas prise estimant que en 4 jours nous n'aurions pas le temps de tout faire. Et quelque part, nous avons eu bien raison car nous n'avons même pas eu le temps de visiter tous les musées disponibles sur la carte Muséum Pass.
 
Les offres en 2010 étaient bien plus avantageuses par internet que les prix pratiqués sur place. Aussi je vous conseille d'étudier la question avant de partir.
Il suffit sur place de fournir une pièce justifiant le paiement de la commande pour obtenir les tickets.
 
Quelques liens, à vous de potasser :
 

4 commentaires:

  1. Superbe ce palais des doges !!!!!!!!!!!!
    et toujours du monde partout mais c'est ainsi, en tout cas, grâce à tes reportages, nous avons visiter avec plaisir et qui sait ? Un jour peut-être............
    Les masques, oui ça fait cliché mais ils sont tellement beaux, et ça fait rêver !!!!
    Merci encore ainsi que pour ton passage commenté sur notre site ;-)

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  2. Merci Cath et ravie de vous avoir fait partager un bout de notre balade, les masques font peut-être cliché mais certains sont de véritables œuvres d'art, exception faite de ceux "Made in ..." vendus essentiellement dans les rues.

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  3. Bonjour,
    Merci pour ce partage qui me rappelle des souvenirs pas si lointains. J'avais fait étape à Venise en allant en Croatie. Jolies photos qui complètent ma découverte de la ville.

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    1. Merci. Moi je n'ai qu'une envie y retourner.......

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