Aude : Puivert (mai 2017) 5ème partie

Un joli moment entre village et château


Puivert

L'intégralité de notre parcours :

Vals, Mirepoix, Lagarde (1e partie) - Camon (2e partie) - Chalabre (3e partie) -  Montbel (4e partie) -  Puivert (5e partie) - Belesta, Montségur (6e partie) - Lavelanet, Roquefixade (7e partie) -  Roquefort-les-Cascades, Montgailhard, Cos, Foix (8e partie) - Carla-Bayle, Saint-Ybars (9e partie) - Saint-Martin d'Oydes, Pamiers, Montaut (10e partie) - Mazères : le domaine des oiseaux (11e partie) - Mazères (12e partie) - Nailloux, Villefranche-de-Lauragais (13e partie) - Labastide-d'Anjou, Le Ségala (14e partie).

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du camping.

C'est au "camping de Fonteclaire" de Puivert que nous terminons notre journée de balade.

Il y a bien un grand parking juste devant l'entrée du camping mais il est interdit la nuit aux cc et nous ne sommes pas aussi kamikazes que les camping-caristes arrivés en même temps que nous, qui eux ont osé s'y installer.

A nous, la pause petits oiseaux dans la haie et la douche !

A eux, le risque de se faire verbaliser !

Surtout qu'il existe un forfait cc de 10 € auquel s'ajoutent 3 € si l'on prend l'électricité. (arrivée avant 18 h et départ avant 10 h).

La structure propose 58 emplacements (certains tout au bord du lac), c'est propre, simple et l'accueil est agréable.

Le site du camping : ICI

Il existe une borne cc pour ceux et celles qui souhaitent vidanger et remplir le réservoir d'EP moyennant 2.50 €, elle est à l'intérieur du camping près de l'entrée.

Attention, le paiement par CB n'est pas accepté.

L'entrée du camping avec l'aire de services et la petite cabane "bibliothèque".

Vous le voyez ? Nous avons même le château de Puivert en point de mire.

Sitôt installés, nous allons faire un tour au bord du lac pour commencer, avant de pousser jusqu'au village.

Un drôle d'engin au milieu du lac !

 Alors ? On plonge ou pas ????

Autour du centre du bourg gravitent 14 hameaux (ou "camps") : Campsadourny, Campsaure, Campbrion....

Dans le village, des dizaines d'hirondelles gazouillent au-dessus de nos têtes nous offrant un gracieux ballet aérien.

Le Blau se fraie un passage entre les maisons.

C'est l'heure de rentrer au bercail...

"Magasin gratuit" : Une formule originale pour se débarrasser des objets devenus inutiles en faisant des heureux.

Au matin, nous quittons le camping pour rejoindre le château en cc (même si un chemin pédestre permet de rejoindre village et château), car nous quittons Puivert après cette visite. La route du château est interdite aux bus.

Heu..........que c'est raide ! La photo ne rend pas justice à la côte !

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du parking du château.

Un parking est aménagé sommairement au pied du château, après il faut marcher mais la montée est plutôt courte et aisée.
Nous prenons à tout hasard le sac de Guess car j'ai vu sur internet que les chiens y étaient interdits.



Yes ! Cela fait partie des moments où l'on est contents d'avoir un petit chien. M. Guess a droit à la visite dans le sac.

Nous réglons l'entrée (2x5 €) et c'est parti !

 

Nous sommes sur les lieux où les plus célèbres troubadours tenaient leurs "cours d'amour" au XIIème siècle tandis que les soldats du royaume d'Aragon défendaient le château et que les cathares y trouvaient un accueil fort chaleureux.

Nous pénétrons dans le château par la Tour d'Hyère et nous nous trouvons aussitôt dans la basse cour de 100 m de long et 40 m de large. C'était le lieu où se retrouvait la population. Forgerons, charrons, tailleurs de pierres, menuisiers y travaillaient sous des appentis adossés aux courtines.

 

Cette partie (donjon, cour et courtines) date du XIVème siècle, alors que le château d'origine situé après le donjon est probablement du XIIème siècle.

La tour bossue (à gauche) était une tour de défense avec des archères en quinconce sur trois étages. En temps de paix, le rez-de-chaussée servait de prison.

En vis-à-vis de la tour bossue, la tour des Cas (ou Gaillard)

Avant d'aller plus loin, quelques faits historiques décisifs pour le château :

 

Celui-ci assiégé par les croisés en novembre 1210 est pris en trois jours mais les assaillants découvrent alors un château vide, toutes les personnes valides s'étant enfuies par un souterrain et dispersées aux alentours.

Jusqu'au Traité des Pyrénées en 1659, le château tels ceux de Puilaurens, Peyrepertuse, Quéribus et Aguilar était un bastion défensif destiné à protéger le Royaume de France.

Il est partiellement démoli en 1793 pendant la Révolution, des parties se sont effondrées par la suite.

 

Nous passons la porte de Chalabre (ancienne porte du château) pour pénétrer dans le donjon. Ce dernier impose avec ses 15 m de côté et ses 32 m de haut. Il était destiné à recevoir  et de ce fait à "épater" les invités.



La salle basse :



La salle des gardes : 

Y étaient conservés archives, livres, actes notariés, la justice y était également rendue.

Les coussièges suivent les degrés des marches.

La salle des musiciens :

Ainsi nommée à cause de ses 8 culs-de-lampe surmontés de musiciens sculptés.

Les instruments de musique sculptés ?
La cornemuse, la viole, la luthée, le tambourin, le luth, l'orgue portatif, le psalterion triangulaire, le rebec.

La terrasse :

Au sommet du donjon, un paysage splendide s'offre à nous ! Qui pourrait penser qu'en place et lieu de tous ces champs se trouvaient jadis un grand et beau lac ?

 

Il est temps de vous narrer la légende de la Dame Blanche :

 

Une princesse aragonaise toujours vêtue de blanc était l'hôte du château.

Émerveillée par le lac et ses alentours, elle souhaitait terminer ses jours en ces lieux enchanteurs.

Elle avait coutume de se faire porter jusqu'à un rocher en forme de fauteuil pour y admirer le coucher du soleil, mais cela n'était possible qu'aux beaux jours car à d'autres son trône de pierre ruisselait sous l'assaut des vagues. Afin de lui complaire, des travaux furent entrepris pour abaisser le niveau du lac.

Funeste projet, car suite à un effondrement tout fut emporté...

Adieu trône en pierre, princesse et eaux du lac.

C'est ainsi que le magnifique lac de Puivert s'est trouvé brutalement asséché inondant et détruisant dans le même temps Camon, Mirepoix et bien d'autres villages.

Ce drame eut lieu en 1279.

A nos pieds, le vieux château assiégé lors de la croisade contre les Albigeois et en contrebas le village et le petit lac près duquel se trouve le camping où nous avons dormi.

La chapelle :

Cette salle est la plus riche, ici s'étalait la richesse du châtelain.

La voûte sur croisée d'ogives avec une clef de voûte représentant le couronnement de la Vierge et Saint-Michel terrassant le dragon.

Comble du raffinement, la fontaine liturgique coulait durant l'office, un homme l'alimentait depuis la terrasse.

De belles et grandes fenêtres à coussièges.

Le déjeuner n'est pas de refus, nous retournons au cc...

...avant de regagner le château.

Eh oui, nous devions partir sitôt la visite finie ! Mais nous sommes tombés sur un jour faste !!!

Aussi, nous nous sommes laissés tenter par le chant des sirènes...euh ! plutôt le son des flûtes et tambourin.

A 14 h, nous rejoignons donc Myliame et Maxence qui nous attendent sous la tour d'Hyère pour une visite commentée en musique.

Après la flûte en os de renne, celle en os de chèvre, celles en bois de sureau, voici maintenant celle en corne de koudou.

Myliame nous interprète un vrai chant médiéval accompagnée par le doux chant des hirondelles qui volètent dans la chapelle.

Après cet intermède fort agréable et comme c'est une visite "individuelle" (il n'y a que nous), nous bousculons un peu le programme et redescendons avec Myliame au village pour une visite guidée du Musée du Quercorb et de l'Instrumentarium.

 

Hors sujet, mais important tout de même, en sortant de la petite route du château, l'arrière du cc touche le bitume. C'est la première fois en deux ans que cela nous arrive, c'est dire que la route est pentue.

 

Bon, revenons au musée !

L'entrée adulte : 4.10 €
 

Nous y retrouvons les instruments vus sur les sculptures de la salle de musique du château. Ils sont le fruit du travail combiné de spécialistes de l'époque médiévale, de la musique...bref, toute une équipe s'est ingéniée à recréer le plus fidèlement possible les instruments de l'époque.

Nous pouvons même écouter leurs sonorités.

Nous visionnons ensuite un film qui retrace tout ce projet, de la recherche aux instruments aboutis.

 

Mais le musée ne se limite pas aux sons, nous y trouvons aussi des pans de la vie quotidienne des habitants du Quercorb à travers les sonnailles, le travail du bois...

Pour tout dire, nous n'étions pas partis pour visiter le musée, mais c'est chose faite et nous avons vraiment apprécié cet intermède inattendu et Myliame a su rendre la visite encore plus attrayante par ses explications.
Et il faut bien l'avouer, nous avons été surpris de trouver un musée conçu avec goût et si bien agencé dans ce petit village.

 

Plus d'infos sur le musée du Quercorb ICI

 

Allez cette fois nous levons le camp pour d'autres rencontres.