samedi 6 janvier 2018

Gers : La Ronde des Crèches, Peyrecave et St Antoine (déc. 2017) 2ème partie

"La Ronde des Crèches"

PEYRECAVE ¤ SAINT-ANTOINE-DE-PONT-D'ARRATZ


L'intégralité de notre parcours :



L'idée est partie de ce petit "flyer"...décembre oblige, quel meilleur moment pour s'octroyer une balade au rythme des villages et de leurs crèches !
Pour cette 23ème édition, le thème de la Conquête de l'Ouest a été retenu et décliné en sous-thème par chaque village participant.


Malgré la météo peu engageante, nous prenons la direction du Gers. Un arrêt à Lachapelle, histoire de voir l'église de style baroque (cf. ICI), puis quelques kilomètres avant de nous garer devant l'église de PEYRECAVE.

Capture d'écran (Via Michelin)

78 habitants (recensement de 2010) résident dans ce petit village où l'on ne peut manquer l'église Saints-Abdon-et-Sennen.


Gers
Un travail, utilisé pour maintenir les animaux lors du ferrage.



Gers

Les Peyrecavais et les Peyrecavaises se sont intéressés au peuple indien.  Deux scènes se trouvent sous l'avancée qui jouxte l'église ainsi que la crèche.







Une autre crèche dans l'église


Et quelques phrases du chef amérindien Seattle :






La réponse du chef Seattle en 1854 au gouvernement américain qui voulait qu'il abandonne ses terres au profit des "blancs" et lui promettait une réserve pour son peuple :

"Comment peut-on vendre ou acheter le ciel, la chaleur de la terre ? Cela nous semble étrange. Si la fraîcheur de l'air et le murmure de l'eau ne nous appartiennent pas, comment peut-on les vendre ?
Pour mon peuple, il n'y a pas un coin de cette terre qui ne soit sacré. Une aiguille de pin qui scintille, un rivage sablonneux, une brume légère, tout est saint aux yeux et dans la mémoire de ceux de mon peuple. La sève qui monte dans l'arbre porte en elle la mémoire des Peaux-Rouges. Les morts de Blancs oublient leur pays natal quand ils s'en vont dans les étoiles. Nos morts n'oublient jamais cette terre si belle, puisque c'est la mère du Peau-Rouge.
Nous faisons partie de la terre et elle fait partie de nous. Les fleurs qui sentent si bon sont nos sœurs, les cerfs, les chevaux, les grands aigles sont nos frères ; les crêtes rocailleuses, l'humidité des Prairies, la chaleur du corps des poneys et l'homme appartiennent à la même famille.
Ainsi, quand le grand chef blanc de Washington me fait dire qu'il veut acheter notre terre, il nous demande beaucoup...
Les rivières sont nos sœurs, elles étanchent notre soif ; ces rivières portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler tout cela et apprendre à vos enfants que les rivières sont nos sœurs et les vôtres et que, par conséquent, vous devez les traiter avec le même amour que celui donné à vos frères. Nous savons bien que l'homme blanc ne comprend pas notre façon de voir.
Un coin de terre, pour lui, en vaut un autre puisqu'il est un étranger qui arrive dans la nuit et  tire de la terre ce dont il a besoin. La terre n'est pas sa sœur, mais son ennemie ; après tout cela, il s'en va. Il laisse la tombe de son père derrière lui et cela lui est égal !
En quelque sorte, il prive ses enfants de la terre et cela lui est égal. La tombe de son père et les droits de ses enfants sont oubliés. Il traite sa mère, la terre, et son père, le ciel, comme des choses qu'on peut acheter, piller et vendre comme des moutons ou des perles colorées. Son appétit va dévorer la terre et ne laisser qu'un désert... 
L'air est précieux pour le Peau-Rouge car toutes les choses respirent de la même manière. La bête, l'arbre, l'homme, tous respirent de la même manière. L'homme blanc ne semble pas faire attention à l'air qu'il respire. Comme un mourant, il ne reconnaît plus les odeurs. Mais, si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l'air nous est infiniment précieux et que l'Esprit de l'air est le même dans toutes les choses qui vivent. Le vent qui a donné à notre ancêtre son premier souffle reçoit aussi son dernier regard. Et si nous vendons notre terre, vous devez la garder intacte et sacrée comme un lieu où même l'homme peut aller percevoir le goût du vent et la douceur d'une prairie en fleur...
Je suis un sauvage et je ne comprends pas une autre façon de vivre. J'ai vu des milliers de bisons qui pourrissaient dans la prairie, laissés là par l'homme blanc qui les avait tués d'un train qui passait. Je suis un sauvage et je ne comprends pas comment ce cheval de fer qui fume peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour les besoins de notre vie.
Qu'est-ce que l'homme sans les bêtes ? Si toutes les bêtes avaient disparu, l'homme mourrait complètement solitaire, car ce qui arrive aux bêtes bientôt arrive à l'homme.
Toutes les choses sont reliées entre elles. Vous devez apprendre à vos enfants que la terre sous leurs pieds n'est autre que la cendre de nos ancêtres. Ainsi, ils respecteront la terre. Dites-leur aussi que la terre est riche de la vie de nos proches. Apprenez à vos enfants ce que nous avons appris aux nôtres : que la terre est notre mère et que tout ce qui arrive à la terre arrive aux enfants de la terre. Si les hommes crachent sur la terre, c'est sur eux-mêmes qu'ils crachent.
Ceci nous le savons : la terre n'appartient pas à l'homme, c'est l'homme qui appartient à la terre. Ceci nous le savons : toutes les choses sont reliées entre elles comme le sang est le lien entre les membres d'une même famille. Toutes les choses sont reliées entre elles...
Mais, pendant que nous périssons, vous allez briller, illuminés par la force de Dieu qui vous a conduits sur cette terre et qui, dans un but spécial, vous a permis de dominer le Peau-Rouge. Cette destinée est mystérieuse pour nous. Nous ne comprenons pas pourquoi les bisons sont tous massacrés, pourquoi les chevaux sauvages sont domestiqués, ni pourquoi les lieux les plus secrets des forêts sont lourds de l'odeur des hommes, ni pourquoi encore la vue des belles collines est gâchée par les fils qui parlent. Que sont devenus les fourrés profonds ? Ils ont disparu. Qu'est devenu le grand aigle ? Il a disparu aussi.
C'est la fin de la vie et le commencement de la survivance."

Que de sagesse et de bon sens !


Un joli sapin trône devant la mairie.

Nous arrivons à SAINT-ANTOINE-SUR-L'ARRATS avant la tombée de la nuit. L'aire cc est légèrement à l'arrière du village, elle est toute simple avec un point d'eau mais c'est tout à l'honneur de ce si petit village de nous offrir l'hospitalité.

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation de l'aire cc.



La commanderie des Antonins inscrite aux Monuments Historiques.

Gers

Nous franchissons la porte fortifiée de cette cité médiévale fondée par les moines Antonins au XIIème siècle, pour nous rendre à la crèche placée près de l'entrée de l'église Saint-Antoine (XIIème-XIIIème siècles).
L'ordre des Antonins a été supprimé par le Pape Pie VI en 1776 et ses biens transférés aux Chevaliers de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem en 1777.


Gers
L'église Saint-Antoine inscrite aux Monuments Historiques.


Ici, les Saint-Antonins et les Saint-Antonines au nombre de 219 (recensement de 2010) se sont intéressés au chemin de fer qui a permis l'inexorable avancée vers l'Ouest.



Plus lisible :
"Le cheval de fer
Le cheval de fer (comme l'avaient surnommé les Indiens) a été le premier chemin de fer transcontinental construit aux Etats-Unis entre 1863 et 1869 reliant Sacramento (Californie) à Omaha (Nébraska).
La construction fut officiellement terminée le 10 mai 1869 par la jonction des deux compagnies (Union Pacific Railroad et Central Pacific Railroad) à Promontory Summit (Utah).
Les 3000 km de voies ferrées ont permis de relier le réseau de l'est du pays à la côte pacifique. Abraham Lincoln donna une impulsion majeure au projet qui existait depuis plusieurs années.
Ce fut une œuvre de longue haleine qui demanda un effort humain considérable pour traverser les montagnes, les canyons, les vastes plaines.
En 1827, la première ligne de chemin de fer des Etats-Unis fut mise en service : La Baltimore et Ohio.
Le réseau ferroviaire américain commença donc par la côte est.
Ce fut Théodore Judah, un ingénieur, qui réussit à obtenir un projet de loi (financement, attribution des terrains...) adopté en 1862.
Un mineur, Daniel Strong, proposa un accès possible dans la Sierra Névada et quatre entrepreneurs Hopkins, Huntington, Crocker, Stanford se lancèrent dans l'aventure..." 


Plus lisible :
"Pourquoi ce "cheval de fer" ?
Entre 1841 et 1867, plus de 350 000 Américains empruntaient les pistes pour rejoindre l'Ouest du pays. Ils utilisaient des chariots bâchés et des milliers mouraient en chemin. Le trajet durait plusieurs mois et il fallait traverser des territoires sauvages peuplés d'Indiens.
La découverte de l'or provoqua une ruée vers l'Océan Pacifique (les Américains et les Européens utilisaient aussi le bateau en contournant le Cap Horn). La liaison ferroviaire s'imposait donc...
En résumé...
- Chaque compagnie devait poser 60 km de rails en un mois. 
- La guerre de sécession ralentit les travaux, les bateaux sudistes attaquaient les navires approvisionnant le chantier.
- Au début, les travailleurs embauchés ne rêvaient que de chercher l'or, la construction du chemin de fer n'étant pour eux qu'un moyen d'accumuler un pécule afin d'acheter du matériel pour prospecter et ils quittaient aussitôt le chantier. Il n'y avait que 600 ouvriers en 1864 au lieu des 5000 prévus.
Mais le printemps 1864 vit l'arrivée de milliers de Chinois fuyant la famine. Ils représenteront les deux tiers de la main d'œuvre en 1868. Ils touchaient 35 dollars par mois et devaient construire leur propre abri.
- Pour attirer d'autres ouvriers, le Congrès multiplia les avantages : des lots de terre furent accordés. On assista aussi à l'arrivée d'immigrés irlandais et de mormons.
- La traversée de la Sierra Névada fut particulièrement difficile. Les avalanches, les explosifs, le blizzard, la neige firent de nombreuses victimes. On dut aussi creuser des tunnels, construire des ponts." 


Plus lisible :
- On exigeait des Chinois qu'ils travaillent 24 h sur 24, ce qui provoqua une grève. Les responsables décidèrent de leur supprimer la nourriture... Ils obtinrent finalement la reprise du chantier.
- Le tunnel principal fut percé au Donner Pass (altitude de 2151 m).
- La progression à l'est fut retardée par les Cheyennes dans les grandes plaines. Le 27 août 1867, ils tendirent une embuscade en plaçant des troncs sur les rails. Ils mirent le feu au "Cheval de fer", massacrant plusieurs hommes. Par la suite, les ouvriers furent armés, secondés par des tireurs d'élite.
- Lors de la jonction des deux lignes convergeant vers l'Utah, les Chinois de la Central Pacific établirent un record en posant 15 km de rails en une journée.
- Lelan Stanford planta un clou sur la voie à l'arrivée des deux équipes (Ce clou est conservé à l'Université Stanford en Californie).
- Sur 20 000 employés, 2000 trouvèrent la mort.
- Alors qu'il fallait 6 mois pour rejoindre les deux côtes, le "Cheval de fer" permit de faire la traversée en une semaine.
- La population des états de l'ouest passa de 150 000 à 4 millions d'habitants mais le transcontinental et ce peuplement contribuèrent hélas au massacre et au déclin de la population indienne.
- De nos jours, sur les 3000 km de la voie ferrée, plusieurs centaines de kilomètres sont encore en service, notamment dans la Sierra Névada et les canyons (les rails ont été remplacés).
- Le 8 mai 1999, un monument en mémoire des milliers de travailleurs chinois ayant participé à la construction du transcontinental américain a été inauguré à Cape Horn le long de la highway 174 en Californie.

Un interrupteur permet d'écouter un texte et de lancer l'animation de la crèche dans le même temps.









Le beau porche quadrilobé de style mozarabe de l'église.




Peintures murales des XIVe et XVe siècles, récemment mises à jour.

Détails des peintures :




Là aussi, une autre crèche plus traditionnelle dans l'église.



Entre-temps, le village s'est illuminé, nous en faisons le tour avant de reprendre la route.

Gers

Gers


Gers





Le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse Saint-Antoine.

Gers


L'aire cc

Nous hésitons : rester sur place ou nous avancer dans notre circuit au risque de galérer pour nous poser pour la nuit.
Mais nous avons une contrainte "temps", aussi nous décidons de pousser jusqu'au prochain village.








6 commentaires:

  1. Nous n'avons pas fait peyrecave... il a fait trop mauvais à la fin du séjour. Par contre st Antoine c'est notre arrêt goûter puisque les bénévoles vendent des crêpes ;-)
    Après st-Antoine Flamarens ? Ou peut-être Mansonville ? ( j'ai le prospectus à côté de moi )

    On va attendre demain !

    Gros bisous et belle soirée.

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    1. Bonsoir Lavandine,
      Merci pour ton petit mot. :-) Gagné ! Mansonville
      A demain alors !
      Bisous et bonne nuit.

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  2. très beau reportage, merci beaucoup du partage

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    1. Bonsoir,
      Merci Jean-François, ravie que le reportage t'ai plu. :-)

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  3. Bonjour Brigitte,
    je commence ma journée par une balade dans vos pas ! Sympa non ;-)
    Des petits villages mignons comme tout avec de biens belles crèches et églises.
    Tiens, j'ai appris des choses avec ce beau porche ;-)
    Intéressant, les textes de Seattle !!!!!
    Ah j'ai cru apercevoir Guess avec sa tenue aux couleurs de saison ;-)
    Merci pour ces reportages, et vivement la suite !
    Cath

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  4. Bonjour,
    Sympa et instructive cette balade. On en apprend presque plus sur l'histoire des Indiens et du "cheval de fer" que sur les crèches. Ecolo dans le bon sens du terme ce chef Seattle, s'il voyait la terre telle qu'elle est maintenant ... !! Merci de nous entrainer dans la découverte de toutes ces crèches qui font partie de nos racines.

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