Gers : Fleurance et Saint-Clar (décembre 2017) 6ème partie

Quelles halles !

FLEURANCE ¤ SAINT-CLAR

L'intégralité de notre parcours :

Lachapelle (1ère partie) ⇨ La Ronde des Crèches : Peyrecave ¤ Saint-Antoine (2ème partie) ⇨ La Ronde des Crèches : Mansonville (3ème partie) ⇨ La Ronde des Crèches : Flamarens ¤ Miradoux (4ème partie) ⇨ La Ronde des Crèches : Gimbrède ¤ Castet-Arrouy ¤ Plieux (5ème partie) ⇨ Fleurance ¤ Saint-Clar (6ème partie) ⇨ Monfort ¤ Solomiac ¤ Mauvezin ¤ Cologne ¤ Monferran-Savès (7ème partie) 

 

Bien qu'ayant terminé "La Ronde des Crèches", nous lambinons encore un peu dans le Gers.
Nous descendons légèrement vers le sud pour visiter FLEURANCE, bastide fondée en 1272.
La ville a été ainsi nommée en l'honneur de la splendide Florence italienne, sa devise "Florencia floruit, floret semperque florebit" soit "Fleurance a fleuri, fleurit et fleurira toujours".
Si  les fleurs ne sont pas vraiment prolifiques en cette saison, la cité nous présente toutefois une ambiance festive en cette période de fin d'année.

Nous trouvons une place de stationnement sur le boulevard Dannez, derrière la halle au gras, à quelques rues de la Place de la République où trône la halle.

 

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation de notre parking.

La halle au gras

Fleurance a revêtu ses habits de fête, sans oublier une pointe d'humour...

Nous arrivons à la halle, un des principaux bâtiments de la ville.

Bombarde - Pièce d'artillerie du XVe s, capable de tirer des boulets en pierre de 18 kg environ propulsés par une charge de poudre noire. La portée du tir est inférieure à 100 mètres.

Couleuvrine : Pièce d'artillerie du XIVe s (1400) d'un diamètre de 65 mm.
Mortier : Pièce d'artillerie du XIVe s (1380-1400), pièce réalisée d'un seul bloc d'un calibre de 125 mm.

A chaque angle de la halle, une statue fontaine posée au XIXème siècle représente une saison. Elles sont en fonte bronzée, œuvre de Durenne.

Nous avons bien tenté de découvrir quelle saison chacune représente mais dans le doute, je m'abstiens de les nommer ! Si le cœur vous en dit, pour chacune vous avez le choix entre :

Printemps, été, automne ou hiver. 😉 

Entre les arcades et la halle, la municipalité a réussi à loger une patinoire synthétique qui fait le bonheur des enfants. Plus pratique certes qu'une vraie patinoire, je regrette cependant de ne pas sentir "l'odeur" de la glace et entendre le crissement des lames au contact de celle-ci.

La halle étant au point culminant de la ville, il nous faut descendre légèrement pour visiter l'église Saint-Laurent.

Commencée vers 1274, il a fallu une centaine d'années pour la voir terminée. La façade de style gothique est plutôt austère mais supporte quelques belles sculptures. Le clocher débute par une tour carrée et se termine en structure octogonale percée de baies ouvragées.

Le portail en arc brisé abritait trois statues détruites pendant les guerres de religions.
Les enfeus sont supposés avoir servi de sépultures aux notables de la ville.

Il faut descendre quelques marches pour entrer dans l'église et l'on se sent bien petits près de ces énormes piliers.

Texte pris sur le site de la ville de Fleurance :

"Les vitraux d'Arnaud de Moles

Cette église compte huit chapelles décorées de vitraux intéressants. Les magnifiques verrières de style Renaissance, véritables joyaux de l'église sont signés Arnaud de Moles (sculpteur et célèbre maître verrier du XVIème siècle). Ils sont au nombre de 3 : "la Sainte Trinité" au centre de l'église, "les Grands Saints" au nord et "l'arbre de Jessé" au sud." 

Je vous évite la loupe pour découvrir l'histoire de Notre-Dame de Fleurance :

"Notre-Dame de Fleurance

A l'origine l'église était placée sous le vocable de Notre-Dame de Montaglon, ce qui veut dire "Colline des Glands", nom du lieu où est érigée notre cité. Par la suite, elle prendra le nom de Notre-Dame de Fleurance.

L'église de la bastide naissante fut consacrée à la Vierge Marie, dont la statue attira une multitude de fidèles et les miracles se multiplièrent au point de susciter une bulle du pape Grégoire XI du 26  février 1871. Il constata que dans l'église Sainte-Marie de Fleurance avaient lieu de nombreux miracles : "Multa miracula operantur".

L'église enfin terminée, grâce aux largesses d'Alain le Grand, Comte de Gaure, Pierre de Bastard étant gouverneur de Fleurance, Guilhaume Mominon, évêque de Béryte, coadjuteur du Cardinal de Clermont-Lodève, archevêque d'Auch, la consacrait le 12 février 1528, en l'honneur de la Vierge Marie mère de Dieu. 

Dans le territoire d'Aygueval, une très vieille église du XVIe siècle, dédiée à Saint-Laurent, devint l'annexe de l'église paroissiale de Fleurance qui garda ce martyr pour patron. Cette annexe fut vendue et détruite à la Révolution.

La nuit de la fête de la Présentation Notre-Dame, en 1586, mille quatre cents hommes de guerre protestants dont deux cents cavaliers et de l'artillerie réussirent à briser la porte de Marcadet pour s'introduire dans Fleurance. Alors que la situation semblait désespérée et que tous les non-combattants l'imploraient, la Vierge Marie sauva la cité, en suscitant, nous dit la tradition orale, une grêle d'une violence telle qu'elle dispersa les ennemis. Ceux-ci poursuivis par les Fleurantins furent écrasés à quelque distance au nord de la ville, laissant deux cents morts ou blessés et leur artillerie aux mains des vainqueurs. Ce fut la bataille des Alliés par Serment ou Huguenots. En 1798, la statue, miraculeusement allégée, fut retirée par la jeune servante d'un meneur jacobin afin de déjouer la profanation projetée par celui-ci. L'ayant emportée dans son tablier, la jeune fille cacha la Vierge de Fleurance sous la terre de son jardin. Réinstallée solennellement après le Concordat dans son église, notre Madone continuera de veiller sur nous.

Disons-lui avec le cantique composé par l'abbé Lalanne, ancien curé-doyen de la paroisse :

O Notre-Dame de Fleurance, Garde toujours les Fleurantins" 

Notre-Dame de Fleurance, statue en pierre du XVème siècle.

Détail du vitrail ci-dessus

Le grand orgue - "Inauguré en 1865, il a été construit par le facteur Jules MAGEN, disciple du grand facteur d'orgue CAVAILLE-COLL. Ce très bel instrument romantique possède 1816 tuyaux, 34 jeux répartis sur 3 claviers manuels et un pédalier." (Extrait du "Guide Pratique 2017" offert par la municipalité)

Nous retrouvons les vitrines décorées...

...comme il fait encore jour, et selon les conseils de l'hôtesse de l'Office du tourisme, nous reprenons le cc pour nous rapprocher du Moulin de Labarthe.

Heureusement que nous y sommes allés moitié en cc, moitié en marchant, car nous n'avons pas vu grand chose, si ce n'est que nous avons longé l'hippodrome.

Nous comptions rester sur l'aire de Fleurance mais nous la trouvons près d'une route bien trop passante, aussi cette nuit ce sera celle de SAINT-CLAR qui nous accueille.

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation de l'aire cc.

On ne va pas déroger à nos habitudes et sitôt les protections hiver installées sur le cc, nous partons découvrir le village.

La nuit a été calme, nous sommes seuls sur l'aire installée au pied de la bastide, face à la vallée de l'Arratz. Le calme est-il aussi de mise à la belle saison ?
Elle est gratuite, dispose de sanitaires et d'une zone de vidanges rudimentaire.

Les emplacements sont très légèrement en pente.

Coordonnées GPS : N 43°53'30.84''   E 0°46'22.5588'' (données Park4Night)

Solaris 2015 - Raymond Noby Louis Viel

La zone de vidanges avec un robinet.

Des escaliers permettent d'accéder au chemin de ronde et à la bastide.

Une table d'orientation originale au bord du chemin de ronde, domine l'aire. Nous sommes censés découvrir la vallée de l'Arratz, mais le mauvais temps qui nous poursuit depuis le début de cette balade ne nous en donne pas le loisir.

Saint-Clar est un village à deux facettes.

Au sud, dans la partie la plus ancienne, le "castet bielh", on découvre outre la vieille église avec son clocher du XIème siècle et ses enfeus, des ruelles bordées de maisons à colombages contre lesquelles s'épanouissent diverses plantes.

A l'inverse, la bastide plus récente présente des rues droites et larges bordées de maisons du XVIIIème siècle avec au centre, la halle. Sous celle-ci, la mairie et l'office du tourisme ont remplacé l'ancienne maison commune. La halle est elle-même cernée de couverts, aussi nommés embans ou cornières. 

"La halle

Sa construction est attestée depuis le XVII° siècle. Elle succède à une halle médiévale probablement située au même endroit. La halle actuelle a été fortement modifiée au XIX° siècle avec la construction de l'hôtel de ville en 1818 auquel un campanile est ajouté dix ans plus tard.

Les couverts se situent autour des deux places centrales. Ils ont tous été remaniés à partir du XIX° siècle jusqu'à l'époque contemporaine." (source : site de la municipalité de Saint-Clar) 

L'office du tourisme sous la halle.

Maquette de la halle dans l'office du tourisme réalisée à partir de pelures d'ail.

Maquette de la vieille église en pelures d'ail également.

Particularité de Saint-Clar, face à la nouvelle église de style néogothique, se trouve la Plaçote ou Place de la République avec là aussi des couverts.
Cette place construite au XIVème siècle était protégée jusqu'au XIXème siècle par une porte fortifiée.

La Plaçote

 



L'église Saint-Clair, construite entre 1857 et 1862 à l'emplacement de l'ancien cimetière.

Le vieux clocher a bien du succès !

La partie plus ancienne du village, le "castet bielh" :

A l'emplacement de maisons effondrées, le jardin des 4 saisons sert d'écrin au buste du poète occitan Jean Géraud Dastros (1594-1648)

Les enfeus contre le mur de la vieille église.

Nous avons zappé le Musée de l'École publique qui n'ouvre qu'à 14 heures, ainsi que La Maison de l'Ail ouverte seulement sur RV en cette période.
La culture de l'ail blanc en Lomagne remonte à 1265. La Lomagne a obtenu en 2008, le signe de qualité "IGP" (Indication Géographique Protégée) pour sa production.

Cela a été une bien jolie visite malgré le temps pourri et même si le soleil n'a pas daigné nous faire seulement un bref coucou.