GIMBREDE ¤ CASTET-ARROUY ¤ PLIEUX
L'intégralité de notre parcours :
Lachapelle (1ère partie) ⇨ La Ronde des Crèches : Peyrecave ¤ Saint-Antoine (2ème partie) ⇨ La Ronde des Crèches : Mansonville (3ème partie) ⇨ La Ronde des Crèches : Flamarens ¤ Miradoux (4ème partie) ⇨ La Ronde des Crèches : Gimbrède ¤ Castet-Arrouy ¤ Plieux (5ème partie) ⇨ Fleurance ¤ Saint-Clar (6ème partie) ⇨ Monfort ¤ Solomiac ¤ Mauvezin ¤ Cologne ¤ Monferran-Savès (7ème partie)
Nous attaquons le dernier volet de ce circuit.
Après une promenade matinale dans la brume de Miradoux, nous rejoignons GIMBREDE, village de 304 habitants (recensement de 2015).
Après une promenade matinale dans la brume de Miradoux, nous rejoignons GIMBREDE, village de 304 habitants (recensement de 2015).
Parking sur la place du Monument aux morts. |
Dès la porte fortifiée de la Commanderie franchie, nous apercevons les vestiges d'une tour certainement partie intégrante des anciens remparts.
Il faut dire que malgré des recherches, je n'ai trouvé que peu d'informations sur ce village qui a semble-t-il perdu quasiment tous ses écrits lors d'un incendie survenu à la fin du XVème siècle.
De cette histoire tronquée, il apparaît que Gimbrède est mentionné pour la première fois en 1280, qu'il y avait une maison templière au milieu du XIIème siècle, une commanderie.
En face de l'église Saint-Georges sous le porche de laquelle se trouve la crèche, se trouve un alignement de maisons à pans de bois à encorbellement. L'ensemble ne manque pas d'élégance.
Gimbredois et Gimbredoises ont choisi le thème de l'Orpaillage, indissociable de la conquête de l'ouest américain.
Pour une lecture plus aisée :
"La ruée vers l'or
En janvier 1848, de l'or est découvert à Sutter's Mill, à l'est de Sacramento en Californie.
La nouvelle se répand d'abord à travers les Etats-Unis, puis rapidement au reste du monde, et attire en 8 ans plus de 300 000 personnes, en majorité des américains, mais aussi des dizaines de milliers d'immigrés d'Australie, d'Amérique latine, d'Europe et d'Asie.
Ces pionniers, les "forty-niners" ("quarante-neuvards") arrivent par bateau ou par voie terrestre à bord de chariots, de tout le continent, après un voyage long et difficile. Ils commencent par s'installer le long des rivières et utilisent d'abord des techniques artisanales d'orpaillage, puis développent des méthodes plus sophistiquées d'extraction de l'or. La valeur estimée des quantités d'or découvertes pendant cette période s'élève à plusieurs millions de dollars actuels, bien que tout le monde ne fît pas fortune.
La ruée vers l'or transforme profondément la Californie, le "Golden State". San Francisco passe de 1000 à 25 000 résidents en 2 ans, le port est pris d'assaut, des routes, des églises, des écoles sont construites. Des villes champignons poussent près des champs aurifères, puis finissent en ville fantôme dès que le filon est épuisé. Le bateau à vapeur, le chemin de fer et l'agriculture se développent. La Californie devient le 38e état américain en 1850. Mais de nombreux Nord-Amérindiens ont été tués ou chassés de leurs terres et des tensions raciales sont très vite apparues, en plus des problèmes environnementaux."
Plus lisible ainsi :
"L'or (aurum en latin) est un métal précieux à densité élevée. Il se trouve dans les plages de sables et de graviers des rivières dites "aurifères". Dans ces placers (endroit où l'or a tendance à se concentrer), l'or natif se trouve sous forme de paillettes d'or plus ou moins grosses (poudre millimétrique, paillettes, grains ou pépites d'or) mélangées aux alluvions. L'or des rivières provient de la désagrégation d'anciens filons de montagnes qui se sont érodés et dans lesquels l'or se trouvait à l'état cristallisé.
Après une étape de prospection pour évaluer le réel intérêt du placer, l'orpaillage est la recherche et l'exploitation artisanale de l'or dans les rivières aurifères. Pour séparer l'or natif des alluvions, on utilise la gravité avec la différence de densité de l'or et du sable.
Dans un premier temps, on fait s'écouler les alluvions avec un courant d'eau sur une rampe de lavage (sluice), sorte de canal fait de bois ou de métal, et garni de tapis spéciaux et de tasseaux. L'or est piégé par les tapis ou retenu derrière les tasseaux alors que le sable est évacué. Puis on utilise une batée ou un pan pour séparer les paillettes d'or des sables concentrés obtenus sur la rampe de lavage.
Pan : cône tronqué à fond plat (en forme de poêle à paëlla) qui servait aux chercheurs d'or à la fois à séparer les paillettes d'or des petits cailloux, mais aussi à cuisiner.
Batée : récipient en forme de chapeau chinois qui sépare les paillettes d'or du sable. Lors d'un geste technique de rotation dans l'eau, la batée exerce une force centrifuge sur les alluvions : les légères sont évacuées, les denses restent au fond."
Vous êtes toujours là ?
"Chercheur d'Or aujourd'hui
Les ruées vers l'or contemporaines se situent en Guyane, au Brésil et en Afrique. L'exploitation industrielle intensive de l'or est très polluante et durablement contaminante pour l'environnement.
Pour récupérer l'or présent seulement en paillettes minuscules, des suceuses, posées sur des barges sur la rivière, aspirent les graviers et les alluvions, et les envoient dans des rampes de lavage. Sur les tasseaux en fin de rampe, les très fines particules d'or sont mises directement en contact avec du mercure pour s'amalgamer ensemble. Une partie de ce mercure se retrouve directement dans les rivières. Puis le mercure est ensuite extrait par chauffage et évaporation pour obtenir un or pur. Ces vapeurs polluent l'air, puis les brumes et les pluies, les sols et toute la chaîne alimentaire à partir des poissons et des coquillages. Le mercure est toxique à faible dose, comme le cyanure également utilisé. Ce sont des polluants majeurs de l'environnement.
Cette activité a aussi des répercussions en détruisant la forêt tropicale, et à cause de l'utilisation de pompes et de puissants jets d'eau pour désintégrer les sols et les réduire en boue, ce qui met en suspension des minéraux indésirables et des métaux lourds normalement fixés dans les sols."
Même principe que pour les autres crèches : un bouton permet d'activer le son et pour certaines de mettre en mouvement quelques objets et personnages.
Le torrent est poissonneux. |
Que de prie-Dieu ! Je n'en avais jamais vu autant assemblés au même endroit. |
J'ai bien aimé la visite de cette petite église même si elle semble n'avoir retenu que peu d'attention sur le net.
Je n'ai pu résister au pot de miel vendu par un apiculteur du coin avant d'entamer un petit tour du village.
Si les autocars croisés, déversent des visiteurs surtout venus faire le tour des crèches, nous ne pouvons nous empêcher d'arpenter les rues de chaque village. Mais le tour en est à chaque fois vite fait.
CASTET-ARROUY est le premier endroit où nous avons un peu de mal à nous garer. Le seul emplacement possible devant l'église est déjà occupé par un cc et deux voitures.
182 Castet-Arrouyais et Castet-Arrouyaises résident dans ce joli coin de Lomagne.
La crèche se trouve sous l'auvent de l'église Sainte-Blandine et a pour thème, la diligence.
Le clocher accolé à l'édifice a une base carrée et se termine en octogone.
Église Sainte-Blandine (XVIe-XIXe siècles) |
Une petite retranscription :
"La diligence du Far West
Grand symbole du Far West, la diligence était un véhicule constitué de quatre roues : deux petites à l'avant et deux plus grandes à l'arrière. Ces roues consistaient en un moyeu fabriqué en orme, des rayons en chêne résistant et la jante était en noyer. A l'avant se trouvait la boîte du conducteur, où on retrouvait le siège. On connaissait le conducteur sous différents surnoms : Whip, Whipster, Charlie ou Jehu. Ce métier précaire requérait des nerfs d'acier, une tête froide et un homme capable de rester en maîtrise de son véhicule et de son attelage en tout temps. La protection contre les bandits de grands chemins et autres hors-la-loi et les Indiens était assurée par un garde armé d'un fusil de chasse que l'on surnommait Shotgun. Le conducteur était généralement assis à gauche et le shotgun à droite.
Sous le coffre du conducteur, on retrouvait un petit compartiment en cuir dans lequel on transportait le célèbre et précieux coffre contenant les objets de valeur. Souvent il s'agissait d'un coffre de la célèbre compagnie de transport Wells, Fargo & Company. Ces coffres contenaient des sacs d'or, des lingots d'or, de petites boîtes de poussière d'or, des papiers de transactions pour de l'or, ou de l'argent liquide.
La diligence pouvait transporter jusqu'à 18 personnes : 9 sur l'impériale, et 9 à l'intérieur. Mais les transports réguliers comptaient rarement autant de passagers.
La première trace d'un transport en voiture publique a été inscrite par Sir William Dugdale qui a voyagé à Londres dans un tel véhicule en 1659. Ce moyen de transport a été ensuite exporté en Amérique où on a construit des routes sur la côte Est comme dans les villes européennes. Ces voitures avaient une suspension confortable pour les passagers mais c'était les chevaux qui devaient tout supporter.
Au XVIIIème siècle les fabricants de voitures américaines ont développé le système thoroughbrace, transformant le mouvement de sautillement à la verticale en un mouvement de balancement décrit un peu comme une chaise berçante.
Il a fallu attendre le début du XIXème siècle pour voir arriver la vraie diligence qui est l'un des symboles du Far West. En 1813, Lewis Downing, un jeune homme de 21 ans, ouvrait une fabrique de chariots à Concord, New Hampshire.
La plupart des diligences étaient peintes d'un rouge foncé, avec des roues jaunes et un découpage rouge vif. Plusieurs possédaient une scène de l'Ouest peinte sur les portes, pour lesquelles la compagnie avait engagé l'artiste John Burgum. Ce qui sortait de la fabrique de Abbot et Downing n'était pas seulement des véhicules de qualité, mais des œuvres d'art."
Celle-ci n'est pas animée et l'on y retrouve tous les emblèmes du Far West.
La nef et le chœur ont été remaniés au XIXème siècle. |
La crèche dans l'église n'est pas mal non plus avec son petit air provençal !
Décor peint par Paul Lasseran au XIXème siècle. |
Un petit tour rapide...
Nous passons devant un pigeonnier accolé à un hangar (à vendre) et parvenons à l'hôtel de ville où quelques artisans et producteurs exposent produits locaux et objets d'art.
Si le chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle traverse le village, nous nous sommes contentés d'une boucle entre les maisons avant de reprendre la route et nous garer près de la salle des fêtes de PLIEUX.
Nous retrouvons ici le cc vu à Castet-Arrouy tout à l'heure. |
Nous dépassons l'église Saint-Jean-Baptiste construite en 1885 près du clocher-tour entièrement en pierre (XVème siècle) car pour l'heure, le portail est fermé.
La rue grimpe doucement pour arriver au centre du village.
Le village est bâti sur la ligne de crête d'une petite colline. La rue est spacieuse, les murs en pierre de couleur claire, seule une petite pluie fine gâche un peu la balade.
Là aussi, des cyclistes rencontrés à Gimbrède. |
Ici, Plieuzains et Plieuzaines ont choisi de mettre en exergue la vie des trappeurs. La scène se trouve à mi-hauteur du village.
Voici ce qu'ils nous disent sur ces hommes :
"Les Trappeurs
Quelques 3 000 hommes arpentaient les montagnes entre 1820 et 1840, le pic de l'époque de la chasse aux castors. Beaucoup étaient des trappeurs indépendants, mais la plupart étaient employés par des compagnies de fourrures.
Mode de vie
Le stéréotype du trappeur est un homme vêtu de peau de daim, avec une casquette en raton-laveur et une barbe abondante. Il est équipé d'une carabine Hawken et d'un couteau Bowie, communément appelé un "couteau à scalper". On a parfois représenté ces hommes de manière romantique, comme des hommes honorables avec leur propre code chevaleresque, des solitaires prêts à aider leurs prochains, mais ayant trouvé leur véritable foyer dans les contrées sauvages. Bien qu'il y ait du vrai dans cette image romantique, la réalité est plus variée : certains étaient des ours bougons, d'autres avaient de bonnes manières ; certains restaient dans les contrées sauvages toute leur vie, d'autres se retiraient comme hommes d'affaires dans les villes de l'Est ou s'établissaient à l'Ouest comme fermiers.
La plupart des trappeurs voyageaient et travaillaient dans des compagnies et leur vêtement combinait des casquettes et des manteaux de laine avec de commodes culottes et chemises en cuir dans le style indien. Ils portaient souvent des mocassins, mais généralement une paire de bottes solides. Chacun d'eux avait aussi un attirail de base, qui incluait des armes, de la poudre et des munitions, des couteaux et des hachettes, une cantine, des ustensiles de cuisine et des provisions de tabac, de café, de sel et de pemmican (de la viande concentrée et séchée). Les chevaux ou les mules étaient essentiels, une monture par homme et au moins un animal portant ustensiles et fourrures.
Cependant, en temps de crise ou de mauvais temps, les trappeurs pouvaient abattre et manger leurs chevaux et leurs mules.
Un chapeau fait de peau de castor
Les peaux de castors avaient été nécessaires pour faire des chapeaux dont la mode avait été lancée en Angleterre. La mode changea au début des années 1840, diminuant la valeur des castors alors même qu'ils devenaient difficiles à trouver, à cause d'une chasse excessive.
Des trappeurs francophones
Dans le cas des possessions britanniques et de celles des Etats-Unis entre 1820 et 1840 les trappeurs étaient 59.3 % anglophones. Mais la présence "française" est massive. Sur les quelques 3 000 trappeurs 27.5 % étaient Franco-Américains ou Canadiens (et 15 % Européens).
Puisque tous ces trappeurs francophones présentent la particularité de s'insérer davantage dans les réseaux indiens que leurs homologues américains et britanniques, en les pénétrant par le mariage, ils donnent naissance à une quatrième catégorie, les Métis, dont la longue ethnogénèse aboutit à une revendication identitaire dès le deuxième quart du XIXème siècle."
Une bien jolie crèche avec des personnages de grande taille !
Nous poursuivons la grimpette jusqu'au château ou plutôt forteresse. Ce château privé est de type gascon (deux salles principales par étage et deux tours). Il n'a quasiment pas été modifié depuis 1340, date de sa construction.
Le portail de l'église est à présent ouvert, nous nous invitons.
Le village vu de notre parking. |
Et voilà ! Notre circuit "Ronde des Crèches" est terminé.
Malgré quelques craintes, nous avons toujours trouvé à nous garer.
Le parcours est d'environ 40 km et peut se faire en une journée.
Nous avons visité outre les crèches, de jolis villages moyenâgeux.
Un seul bémol, la pluie ne nous a pas lâchés !
Un seul bémol, la pluie ne nous a pas lâchés !
Un grand merci aux bénévoles pour cette belle initiative !
Le circuit est peut-être terminé mais nous n'allons pas quitter le Gers si vite...
...la suite arrive sous peu...
Nous n'avons jamais visité Plieux. ça a toujours été notre dernière étape et cette année, nous ne sommes même pas arrivés jusque là ! :-(
RépondreSupprimerNi d'ailleurs à Castet où en général, je trouve toujours quelque chose à acheter.
Par contre Gimbrède, village le plus "frontière" avec le Lot et Garonne depuis que Sempesserre et Ste-Mère se sont retirés, est un village que j'aime beaucoup. Les arcades sont magnifiques malgré leur petitesse.
Gros bisous
Bonjour,
RépondreSupprimerQuelle patience pour réaliser toutes ces maquettes sur un thème donné. Sans compter l'originalité dans les crèches. Il faut garder ces traditions quoiqu'en disent certains. Merci pour la découverte de ces jolis villages. Et c'est sympa de mettre une vue aérienne des villages et des parkings.