La grâce des carabènes
L'intégralité de notre parcours :
Espéraza : Le Musée des Dinosaures (1ère partie) ⇒ Limoux : Carnaval (2ème partie) ⇒ Villebazy : Monastère de Cantauque ¤ Pennautier : Château ¤ Brousses-et-Villaret : Moulin à papier (3ème partie)
OUF ! Il restait quelques places, mais même si l'aire cc est considérablement agrandie pour le carnaval, les places ne sont pas extensibles et nombreux sont les cc que nous voyons repartir en quête d'un endroit où se poser.
L'aire se trouve au bord de l'Aude et il n'est pas rare d'entendre cancaner, bien entendu je fais référence aux canards.
Le Carnaval n'a beau démarrer que demain, une petite bande a décidé de devancer l'appel, premiers flonflons...
Samedi, 10 h du matin, le défilé du Carnaval du Monde s'ébranle au rythme de la samba.
Celle-ci fait place à la flûte de pan et "El condor pasa" résonne dans l'air limouxin pour accompagner les Péruviens aux tenues hautes en couleurs.
Suivent les Gilles d'Aulnoye venus...du Nord, j'entends par là, au-dessus de Paris. 😉 Je dois avouer que mes recherches pour les situer précisément sont restées infructueuses.
Bien rembourrés, bien coiffés, ils ont de l'allure.
Plus au sud, le Portugal amène couleurs vives et bonne humeur.
Aïe ! Bien que dans le sac pour éviter de se faire piétiner, Guess est repéré, il va avoir droit à quelques caresses portugaises...
Si les Hongrois sont recouverts de peaux de bêtes et armés de crécelles, les Hongroises portent des blouses finement brodées.
Puis, c'est le tour des Masqués Vénitiens de France, parés de riches tissus chatoyants, plumes, galons, strass...
Changement radical de style et de musique, voilà le Brésil !
Une dernière note de samba avant d'aller déjeuner.
14 h30 - Les troupes sont en place pour le défilé de l'après-midi et se suivent dans le même ordre que ce matin.
Quant à nous, nous nous sommes postés sur une grande avenue au départ du défilé où nous sommes un peu moins serrés et où le son du tambour dans cet espace plus ouvert résonne un peu moins violemment aux petites oreilles de Guess ainsi qu'aux nôtres.
Et tout ce beau monde se retrouve sur la Place de la République, où les Brésiliennes mettent le feu sur l'estrade destinée au spectacle de ce soir.
Finalement, en début de soirée, une grosse averse est venue perturber la fête, seuls les Masqués Vénitiens ont pu défiler sur la scène.
Après tout ce monde, tout ce bruit, c'est avec grand plaisir que nous retrouvons le calme du cc.
Dimanche, avant le bain de foule, nous commençons la journée tout doucement, par la visite du Musée des Automates.
Je n'ai pris que peu de photos, car depuis notre visite de l'an passé, les scènes n'ont guère été changées.
Quelques gros plans sur les automates en attente dans l'atelier :
Nous musardons un peu avant de retrouver le brouhaha de la place. Certains passionnés honorent l'ouverture de la pêche, immergés jusqu'à mi-cuisses dans l'Aude, ils taquinent le poisson.
Et nous voici enfin sur la place où d'arcades en arcades, d'un bar à l'autre se succèdent toutes les bandes.
Oups ! Trop concentrée sur mon écran...un lancer de confettis que je n'ai pas vu venir !
Pas plus que Guess d'ailleurs.
Inutile de vous dire que ce Pierrot ne nous a pas manqués !!!
Pour fuir un peu ce déluge de confettis et de musique, nous partons visiter l'IAM (Institut des Arts du Masque) où loin des flonflons de la fête, nous apprécions ce moment de calme.
Le thème de cette année se porte surtout sur la collerette et les carabènes.
La collerette, cela va de soi mais les carabènes ???
Ce sont en fait, ces tiges souples que les fécos font évoluer avec beaucoup de grâce.
Nous traversons la galerie en nous attardant sur les œuvres de Dolorès Gotti, artiste limouxine.
Une salle est dédiée à la collerette et à la carabène.
Le responsable de l'exposition nous a expliqué que réaliser une collerette était tout un art et qu'à l'heure actuelle ce qu'il craignait par dessus tout c'est que cet art se perde. Une couturière serait bienvenue pour prendre la relève.
"La collerette, pas la fraise
La collerette autour du cou du pierrot est inséparable au carnaval de Limoux. Cela n'est pas une spécialité spécifiquement locale. On retrouve cet élément dans bien des carnavals, notamment chez nos amis belges de Bintche ou italiens de Venise. Curieusement, car carnaval est un vrai macho, la collerette est attachée dans les temps anciens exclusivement à l'usage des femmes. De nombreuses et diverses tenues en attestent au cours de l'histoire durant les périodes du Haut Moyen Age et bien sûr de la Renaissance. La forme la plus aboutie portée par les fecos ressemble à s'y méprendre à cette datée de 1789, une époque où il ne faisait pas bon d'allonger son cou ou de le laisser dénudé, à la convoitise de nos jivaros cocardiers. Les hommes auront beau ramener leur fraise, celle-ci comptera pour du beurre, au mieux pour de la chantilly dont la consistance de la crème est évoquée par le graphisme torsadé du tissu de coton ou de satin de la collerette, attribut incontournable de la panoplie festive.
G. Chaluleau"
"LA CARABENE
Sur le fil de la danse, la carabène est au Pierrot ce que le balancier est au funambule. Prolongement naturel de la main qui désigne et effleure le spectateur reconnu, il concède au danseur son équilibre et marque le rythme de sa gestuelle. C'est l'équivalent de la baguette du chef d'orchestre, pour celui qui mène la musique et colle au tambour, dont il règle le tempo. Suivant l'architecture de la danse qui est pesante au niveau de jambes et légère dans le jeu de bras et du port de tête, il part en s'affinant de la main qui le tient jusqu'à son extrémité flexible.
Sa fabrication est aussi un rite, perpétué jusqu'en 1995 par Gilbert Marquet, décédé cette année là, et poursuivi par sa famille qui fabrique encore l'essentiel de la production locale (et des autres villages alentours).
Traditionnellement, la carabène, substitution du fouet ou de la badine des Meuniers qui arrivaient avec leur charrette, est fabriquée avec un roseau que les descendants de Gilbert Marquet continuent d'aller chercher sur le littoral méditerranéen, juste après les premières gelées de janvier. Les roseaux, choisis pour leur finesse, sont redressés au chalumeau après avoir été pelés. Ils sont ensuite habillés de papier aux deux couleurs de la bande pour laquelle ils sont préparés, on fixe ensuite à leurs extrémités des papillotes de même couleur, appelées "pompom". La longueur habituelle qui est de 1.80 mètre est ramenée à 1.60 pour les femmes. Bon an , mal an, ce ne sont pas moins d'un millier de carabènes qui sont utilisées chaque saison, du fait même de leur fragilité.
Si les carnavaliers limouxins en pincent pour le roseau, la fibre de verre a tout de même fait son apparition sous les arcades. Plus chère, mais plus solide, elle a toutefois l'inconvénient d'être trop lourde et pas suffisamment flexible au goût de certains pratiquants.
Une collection de masques animaliers :
La dernière salle de l'exposition fait référence à l'art roman.
Nous regagnons la place où l'animation est à son comble !
Les fecos, ces pierrots habillés de satin, masqués et chapeautés sont au cœur de cette tradition carnavalesque, chaque bande représente un métier ou un quartier et porte haut ses couleurs.
Les goudils ne donnent pas leur part au chat ! Avec leurs tenues vestimentaires complètement farfelues, leurs masques souvent grotesques, ils déambulent aussi sous les arcades et pénètrent comme les fecos dans chacun des 5 bars qui entourent la place sans jamais les croiser pour autant.
Notre passage à l'IAM nous en a appris un peu plus sur la longue histoire du carnaval de Limoux, il semble que les meuniers en soient à l'origine. Au XVIème siècle, ils organisaient déjà ces festivités du carnaval. C'est pourquoi les confettis sont blancs, car jadis, c'était la farine qui était jetée sur les participants.
Quant à nous, même si nous résistons au bruit un peu mieux que Guess, nous n'en sommes pas moins fatigués par toute cette foule et c'est avec plaisir et regret que nous voyons ce week-end festif s'achever.
On peut dire que pour notre deuxième édition, Limoux a rempli toutes ses promesses.
A l'an que ven !!
Limoux Carnaval 2017 - cf. ICI
Notre visite de Limoux - cf. ICI
A l'an que ven !!
Limoux Carnaval 2017 - cf. ICI
Notre visite de Limoux - cf. ICI
Super carnaval Rio, Venise, et tout le reste a porté de kilomètres ...
RépondreSupprimerSuper reportage qui me donne un peu l'envie de le voir une fois quoique n'étant pas très carnavals.
RépondreSupprimerEt bien que de couleurs, masques, plumes et strass, ne manque que le son et on s'y croit !
RépondreSupprimerBravo pour les photos, tu étais bien placée car elles sont réussies
Et Guess plein de confettis, oupssss petite séance de brosse ensuite lol
Merci pour ce partage festif ;-)
Cath
Bonsoir,
RépondreSupprimerEt bien, c'est vrai que c'est joli.
La "Brésilienne" en gros plan qui n'a pas peur du froid est agréable à regarder ... que cela ne me fasse pas taxer de harceleur (en ce moment il ne faut pas trop faire de compliments aux dames sur leur physique)