Entre spiritualité et art papetier
L'intégralité de notre parcours :
Espéraza : Le Musée des Dinosaures (1ère partie) ⇒ Limoux : Carnaval (2ème partie) ⇒ Villebazy : Monastère de Cantauque ¤ Pennautier : Château ¤ Brousses-et-Villaret : Moulin à papier (3ème partie)
Lundi matin, nous quittons Limoux pour gagner VILLEBAZY ou plutôt les hauteurs de Villebazy.
Après quelques appréhensions dues à la route, une fois de plus nous avons suivi les chemins de traverse indiqués par Saint GPS ...
Après quelques appréhensions dues à la route, une fois de plus nous avons suivi les chemins de traverse indiqués par Saint GPS ...
...nous arrivons enfin.
L'on peut sans exagérer parler de symphonie pastorale. Les lieux respirent calme, douceur, beauté, harmonie, tous les ingrédients propices à la méditation.
Nous sommes devant le monastère orthodoxe de Cantauque : le monastère la Théotokos et Saint-Martin.
Jolie fontaine surmontée d'une peinture représentant "L'Annonciation" |
On sonne...
Quelques secondes d'attente et un moine nous rejoint, c'est Frère Moïse. Il nous fait visiter tout en nous contant l'histoire du monastère ou la rencontre entre une vieille ferme et des moines venus de Jérusalem.
Après une vingtaine d'années près de Jérusalem, obligée de trouver un autre domicile, c'est dans ce coin reculé de l'Aude que la communauté a décidé de s'installer.
La vieille ferme et le cheptel d'origine ont bien changé. Les bâtiments ont eu droit à une deuxième jeunesse et à des agrandissements, quant au cheptel...les vaches ont remplacé les moutons, car plus faciles à gérer.
Le cloître (l'ancienne cour de la ferme) que Frère Moïse appelle le "Patio" est cerné de murs entièrement peints par des moines spécialisés en peinture d'icônes. Dévier vers la fresque n'a pas été facile pour eux, autres rendus, autres techniques !
Les couleurs vives donnent de la force au sujet. Et cette représentation de la création du monde est une grande réussite.
Au milieu du patio, trône une jolie fontaine, l'ensemble doit être encore plus reposant à la belle saison, le son de l'eau s'alliant à la délicatesse des fleurs.
La vieille ferme et le cheptel d'origine ont bien changé. Les bâtiments ont eu droit à une deuxième jeunesse et à des agrandissements, quant au cheptel...les vaches ont remplacé les moutons, car plus faciles à gérer.
Le cloître (l'ancienne cour de la ferme) que Frère Moïse appelle le "Patio" est cerné de murs entièrement peints par des moines spécialisés en peinture d'icônes. Dévier vers la fresque n'a pas été facile pour eux, autres rendus, autres techniques !
Les couleurs vives donnent de la force au sujet. Et cette représentation de la création du monde est une grande réussite.
Au milieu du patio, trône une jolie fontaine, l'ensemble doit être encore plus reposant à la belle saison, le son de l'eau s'alliant à la délicatesse des fleurs.
Les magnifiques fresques du patio :
Le 1er jour de la création |
Le 4ème jour de la création |
Le 5ème jour de la création |
Création d'Eve |
La tentation |
Nous nous rendons ensuite à la chapelle, de petite taille mais assez grande pour accueillir les fidèles orthodoxes venus des quatre coins de l'Aude au moment des grandes fêtes religieuses. Jadis y trônaient les outils agricoles. Nous ne pouvons qu'être ébahis devant le travail accompli.
Une belle luminosité, une grande sobriété et de belles icones aux murs achèvent de donner au lieu toute sa sacralité.
Je remercie le Frère Moïse qui m'a permise de prendre quelques photos et de les mettre sur le blog et surtout je le remercie de son accueil chaleureux.
Le site du monastère cf. ICI
Nous reprenons la route en direction de PENNAUTIER, un entrefilet sur un document nous incite à visiter le château.
Après un rapide tour du village en cc, nous trouvons plus raisonnable de nous garer face à celui-ci, de l'autre côté du pont qui enjambe le Fresquel.
Petite désillusion, seul le parc est ouvert à la visite toute l'année. Pour le château, c'est une autre histoire, une visite seulement les mercredi et samedi à 11 h pour les individuels et sur réservation pour les groupes.
Nous nous contentons donc d'un tour de parc.
Une brochette inattendue de 2CV à louer et à vendre à en croire les banderoles sur les pare-brise arrières. |
L'histoire du château en quelques dates :
Alors que la construction du château est toute récente, en 1622, Louis XIII rend visite au seigneur de Pennautier et pour le remercier de son accueil, lui laisse en présent son mobilier de voyage.
En 1670, comme à Versailles, Le Vau apporte sa touche architecturale lors de l'agrandissement du château, alors que Le Nôtre dessine les jardins.
1789 - La Révolution Française n'a pas eu de répercussion néfaste, pas plus sur le château que sur ses propriétaires.
En 1847, la partie centrale du château est surélevée, à l'intérieur des mosaïques recouvrent les sols alors que le parc devient un jardin anglais.
En 1919, le fronton est créé aux armes des familles De Pennautier et de Lorgeril.
En 1960, le Comte de Lorgeril et son épouse entreprennent la plantation du vignoble.
En 2009, le château subit une nouvelle rénovation. (infos tirées du flyer présenté ci-dessus)
Qui mieux que sa propriétaire pour vous présenter cette altière demeure - cf. ICI
Le site du château - cf. ICI
Le site du château - cf. ICI
N'ayant pu voir l'intérieur, la visite a été bien plus rapide que prévu, ne nous reste qu'à faire un tour du village avant de partir. Il est temps de nous égailler dans les ruelles...
Dommage, la boutique du chocolatier est fermée mais les propositions d'ateliers sont bien alléchantes.
Pas âme qui vive dans les rues étroites et tortueuses, pas plus de boutiques au cœur du village. Nous reprenons la route, passons devant la chapelle romane Sainte Madeleine...
...avant d'arriver à BROUSSES-ET-VILLARET, plutôt sur le parking du moulin à papier de Brousses. Vu la taille réduite du parking, nous sommes bien contents d'y être hors vacances scolaires, les voitures peuvent grimper dans la colline pour se garer sur le parking niché au milieu des arbres mais avec le cc nous ne nous y hasardons pas.
L'avantage de notre venue en semaine et hors vacances, c'est que nous avons droit à une visite individuelle.
Nous sommes au moulin de Cambou, un des sept moulins installés le long du cours de la Dure, producteur de papier puis de carton de 1877 à 1981.
La retraite du dernier papetier a mis fin temporairement à l'activité du moulin, mais depuis 1994, remis en activité, on y fabrique du papier artisanal.
Il est vrai que nos pratiques évoluant, les besoins s'adaptent.
Si nous échangeons toujours autant, le courrier papier a cependant fait place aux sms et mails, il n'empêche que nous utilisons de plus en plus du papier à usage domestique, adieu grands mouchoirs d'antan et chiffons, vive les mouchoirs papier et les rouleaux d'essuie-tout. Sans parler de nos industriels qui ne sont pas avares de conditionnements en tous genres !
Le papier créé ici répond à des besoins spécifiques : artistes, boutiques spécialisées, commandes particulières (faire-part...)
Le papier est fait selon les besoins de l'artiste, les ingrédients seront différents selon la destination. Par exemple, un aquarelliste aura besoin de beaucoup mouiller sa feuille au contraire d'un calligraphe...
La base du papier : le bois, les plantes, le coton mais aussi du papier recyclé.
Le processus : Il s'agit de broyer les fibres de cellulose de ces composants pour les décliner en pâte.
Notre guide nous montre différentes feuilles de diverses textures : lin, coton, chanvre, plus insolite olivier, mimosa et plus surprenant encore crottin de cheval et crottin d'éléphant. Le crottin d'éléphant c'était avant que des normes administratives, restrictives obligent de remplir un dossier épais comme le bras pour une simple récupération de crottin. Face à ce casse-tête administratif, le moulin n'en produit plus.
Le papier fait avec l'olivier a une odeur très agréable, je ne serais pas étonnée que mes chats se damneraient pour dormir sur une pile de ces feuilles de couleur verdâtre.
La première salle nous présente les différents postes indispensables à la fabrication, c'est une salle "Musée" avec les machines d'antan.
Ici, la matière première est surtout du tissu de coton.
Des tissus de coton sont triés par couleur puis découpés en petits morceaux. Ceux-ci sont alors écrasés dans une pile à maillets, inventée en Italie à la fin du XIIIème siècle.
Nous sommes au moulin de Cambou, un des sept moulins installés le long du cours de la Dure, producteur de papier puis de carton de 1877 à 1981.
La retraite du dernier papetier a mis fin temporairement à l'activité du moulin, mais depuis 1994, remis en activité, on y fabrique du papier artisanal.
Il est vrai que nos pratiques évoluant, les besoins s'adaptent.
Si nous échangeons toujours autant, le courrier papier a cependant fait place aux sms et mails, il n'empêche que nous utilisons de plus en plus du papier à usage domestique, adieu grands mouchoirs d'antan et chiffons, vive les mouchoirs papier et les rouleaux d'essuie-tout. Sans parler de nos industriels qui ne sont pas avares de conditionnements en tous genres !
Le papier créé ici répond à des besoins spécifiques : artistes, boutiques spécialisées, commandes particulières (faire-part...)
Le papier est fait selon les besoins de l'artiste, les ingrédients seront différents selon la destination. Par exemple, un aquarelliste aura besoin de beaucoup mouiller sa feuille au contraire d'un calligraphe...
La base du papier : le bois, les plantes, le coton mais aussi du papier recyclé.
Le processus : Il s'agit de broyer les fibres de cellulose de ces composants pour les décliner en pâte.
Notre guide nous montre différentes feuilles de diverses textures : lin, coton, chanvre, plus insolite olivier, mimosa et plus surprenant encore crottin de cheval et crottin d'éléphant. Le crottin d'éléphant c'était avant que des normes administratives, restrictives obligent de remplir un dossier épais comme le bras pour une simple récupération de crottin. Face à ce casse-tête administratif, le moulin n'en produit plus.
Le papier fait avec l'olivier a une odeur très agréable, je ne serais pas étonnée que mes chats se damneraient pour dormir sur une pile de ces feuilles de couleur verdâtre.
La première salle nous présente les différents postes indispensables à la fabrication, c'est une salle "Musée" avec les machines d'antan.
Ici, la matière première est surtout du tissu de coton.
Des tissus de coton sont triés par couleur puis découpés en petits morceaux. Ceux-ci sont alors écrasés dans une pile à maillets, inventée en Italie à la fin du XIIIème siècle.
Reproduction à échelle réduite d'une pile à maillets |
Les meules se chargent de broyer plus finement encore les tissus.
"Papier fait main 2.20 m x 3.40 m Œuvre de Michel Julliard Résidence Juillet 2010" |
La matière obtenue passe dans cette "Pile hollandaise". La force motrice de l'eau (qui passe sous le moulin) permet de mettre en mouvement une courroie via un axe qui entraîne le rouleau dans la cuve. Ce dernier malaxe et broie le contenu de la cuve mélangé à l'eau jusqu'à l'obtention d'une pâte.
La pâte est versée dans un grand bac d'eau, on y plonge un cadre aux dimensions du papier, et voilà la feuille en devenir.
Les cadres sont divers selon la forme désirée.
Le séchage des feuilles (après passage en presse pour en retirer l'excédent d'eau) se fait soit sur des cordes, soit à la verticale sur un plan lisse vertical...
...soit sur des morceaux de tissu.
Après toutes ces manipulations, les feuilles ne sont pas complètement plates, un dernier passage sous presse s'impose.
Ces feuilles faites une à une, selon des procédés ancestraux, vont répondre à des besoins particuliers.
Les feuilles en forme de cœur font partie d'une commande pour des faire-part de mariage.
Plus d'infos sur le moulin de Brousses - cf. ICI
Ce week-end s'est révélé festif, spirituel et culturel à la fois. Mais il est temps de rentrer à présent.
Et bien quel superbe monastère, il vaut le déplacement celui-là !!!!!
RépondreSupprimerLe moulin à papier, tout un art et de belles explications bravo !!
Merci pour cette balade qui fait du bien
Cath
Hello !
RépondreSupprimerAi particulièrement apprécié le monastère et ses peintures qui m'ont bien sûr rappelé les chapelles orthodoxes de Grèce.
Merci Brigitte pour ce CR
bonjour
RépondreSupprimerformidable CR
J'ai passé un bon moment
Que de belles découvertes encore une fois. Certes l'hiver presque tout est fermé mais au moins on peut circuler facilement. J'ai beaucoup aimé la visite du monastère.
RépondreSupprimerEve
he bien Brigitte avec toi on aime les jours de pluie car on peut s'évader ,merci beaucoup pour ces beautés
RépondreSupprimerDe nouveau une belle découverte pour nous, le monastère est splendide, un très beau partage. Bises
RépondreSupprimerVraiment votre blog est une belle découverte pour moi je vais y revenir puiser des infos merci!!
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerTu as vraiment l'art de dénicher des coins sympas. Très jolis ce monastère avec ses couleurs vives. Le château est intéressant aussi. Et pour finir, la petite touche "culture" avec la fabrication du papier ... merci pour tout Brigitte.
Bonjour à toutes et tous,
RépondreSupprimerVraiment ravie que la magie du monastère ait opéré sur vous aussi, même si le château et le village de Pennautier ainsi que le moulin étaient intéressants. Merci pour vos messages. :-)