samedi 24 août 2019

Ariège : Saint-Amadou, Saint-Félix-de-Tournegat (juillet 2019) 2ème partie


L'Ariège par les petits chemins de traverse


* Les points rouges concernent cet article.

Pour voir le début de cette balade - cf. ICI

Ariège




Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking.

Nous nous garons aux premières places de stationnement aperçues.
Coordonnées GPS : N 43°6'37.6670''  -  E 1°43'21.5810''

Au dernier recensement de 2007, Saint-Amadou comptait 246 habitants. Le village est traversé par la rivière "Le Grand Hers" et par les ruisseaux de "Paradis" et du "Pontarou".
C'est pour son petit patrimoine bâti que nous nous sommes arrêtés, notamment pour ses fontaines et lavoirs.
Mais le thermomètre dépasse largement les 30°C, nous nous cantonnons donc au village. Du "Sentier de l'Eau", nous ne faisons que le circuit n°1, ce qui est largement suffisant par une telle chaleur.

Voici quelques photos de cette courte balade :



Je vous aide ?


"Le Sentier de l'Eau
Communes de Saint-Amadou et Les Pujols
Sympathique promenade à faire en famille et à composer selon votre temps et votre envie : 
  • boucle1 sous le signe de l'évocation de la vie d'autrefois (1.5 km soit 1 heure)
  • boucle 2 à la recherche de la source de l'eau (2.7 km soit 1 heure et demie) 
  • la totalité du circuit comprenant en plus des deux boucles, une portion sur les paysages (8.2 km soit 4 heures).
 Vous êtes ici accueillis par les habitants de Saint-Amadou et des Pujols qui vous incitent à découvrir de façon originale un témoignage de l'affection qu'ils portent à leur territoire."


Qui dit circuit n°1, dit points 1 à 6 :



Ariège


Nous trouvons l'église fermée. J'ai lu (je ne sais plus où) qu'elle a été érigée au XIIIe siècle. Son clocher fortifié abrite trois cloches dont une du XVIème siècle. 


Le "Sentier" est balisé et des panneaux traitent du thème de l'eau. Après la fontaine en dessous de l'église, nous passons au lavoir situé derrière cette dernière.


Décidément, il va me falloir faire un peu d'écriture afin de vous rendre les panneaux lisibles...
"LE LAVOIR COUVERT
Ce lavoir a été utilisé jusque dans les années 1980. Quatre lessives pouvaient être effectuées simultanément. A raison de trois ou quatre membres par famille, cet ouvrage pouvait accueillir une douzaine de villageoises." 



"LA LESSIVE LA RUSCADA
Dans nos campagnes, le français eut bien du mal à s'installer. Dans tout le grand sud de la France, la langue d'Oc prédominait et se déclinait en de nombreuses variantes selon les régions. Au lavoir comme au ?...
Coulons la Ruscada !
La veille de la grande lessive, le linge est savonné sur la "banca" puis mis à tremper dans le "rusquier", lui même posé sur un "trespes". A côté, le "pairol" est plein d'eau additionnée de cristaux de soude.
 Sur le "carriol", on amène les "descas" pleines de linge savonné. On superpose les "dansols",  les torchons, les serviettes ainsi que le petit linge blanc et on y ajoute quelques poignées de cendre fine et un rameau de laurier. Puis, avec un "casset", on arrose le linge avec l'eau tiède du pairol durant près d'une demi journée.
 Enfin, lorsque le linge a reposé et a égoutté toute une nuit, il est transporté jusqu'au lavoir où il est frotté et battu avec le "basel". Puis lavé et essoré, il est étendu sur des tréteaux et sur les haies."


"LES LAVOIRS et les lavandières
Les premiers lavoirs collectifs apparurent au XVIIe siècle et se généralisèrent surtout au XIXe siècle. Ils avaient pour fonction de faciliter le travail des lavandières et ils valorisaient l'image de la commune. Comme la plupart des aménagements de Saint-Amadou liés à l'eau, ce lavoir fut conçu par Emile SAURET.
Lieux de femmes
Les lavoirs étaient un lieu de convivialité pour les femmes du village. Elles s'y disputaient parfois les places, mais surtout riaient beaucoup, s'entraidaient en chantant et s'échangeant les nouvelles et les potins.
 La lessive
Les grands lavages (torchons et draps) se faisaient deux fois par an. Avant d'être amené au lavoir, le linge était préparé à la maison. Les méthodes évoluèrent au fil du temps avec notamment l'apparition du savon de Marseille puis des cristaux de soude.
La fin des lavoirs
Avec l'apparition du lave-linge dans les années 1960, les lavoirs perdirent progressivement leur légitimité. Cependant, cette nouvelle technologie eut du mal à s'installer dans les foyers. La confiance en la machine était toute relative, mais c'était surtout, pour les villageoises, mettre un terme à ce moment privilégié, complice, et uniquement féminin qu'était la lessive au lavoir."


Ariège


Ariège



Quelques cent mètres plus loin, en bas du village, nous trouvons le long de la route un abreuvoir destiné aux troupeaux.




Ariège



"LA FOUNT
Cette source est l'une des plus anciennes du village. De faible débit et libérant une eau impropre à la consommation, elle fut exclusivement utilisée pour le jardinage.
Des conflits d'usage
L'eau était canalisée vers les jardins privés. Les jardiniers créaient alors de petites déviations pour l'acheminer sur l'ensemble de leur potager. Même si elle ne s'est jamais tarie, elle était malgré tout insuffisante pour irriguer tous les jardins."






"LE RESERVOIR
Suite aux épidémies de typhoïde des années 1890, la municipalité prit l'importante décision de capter une source d'eau potable éloignée du village, au pied du plateau. L'eau amenée par ce captage était stockée dans un réservoir qui fonctionna jusqu'en 1983, date à laquelle le village fut raccordé au réseau d'eau régional.
L'esthétisme républicain
L'architecte Emile SAURET fut mandaté pour réaliser cet ouvrage d'art. Il s'agit toujours d'allier le fonctionnel à l'esthétisme. La frise aux motifs cruciformes anime la façade et souligne la petite porte du réservoir.
Le toit
La terre sert d'isolant thermique. Elle préserve la fraîcheur de l'eau et évite le développement de bactéries.
La réserve
Alimenté par la source de l'Avocat, le réservoir permettait d'avoir suffisamment de pression et d'eau pour desservir les fontaines et les lavoirs du village."


Il fait chaud, vraiment chaud, nous reprenons la route.
Heu...on pourrait presque parler de chemin, tant c'est étroit !
J'espère juste ne croiser personne. Et en plus, ça tourne et ça grimpe.




Ariège



Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking.

Je pense que nous aurons du mal à dénicher un village plus petit que celui de Saint-Félix-de-Tournegat.


Nous n'avons aucun mal à nous garer sur la place, entre les maisons et le cimetière.
Coordonnées GPS : N 43°7'52.1990''  -  E 1°44'55.1270''



Un beau panneau que je vous ai mis en PDF. Cf. ICI


Nous avons la chance de croiser un employé de la mairie qui nous consacre volontiers quelques minutes.
Nous apprenons ainsi qu'une dizaine d'habitants résident ici mais que si l'on comptabilise ceux des fermes éparpillées sur la commune, leur nombre avoisine les 150 (137 habitants au recensement de 2004).


Ariège




Là aussi, un PDF s'impose. Cf. ICI



Tout en nous contant quelques anecdotes sur le village, ce monsieur nous ouvre gentiment l'église.



De belles peintures sont cachées sous le plafond à caissons relativement récent.
Un des prêtres du village est enterré au pied de l'autel.




Sur la façade latérale de l'église, il reste la trace d'une ancienne porte, murée aujourd'hui.
Serait-ce la porte des morts ouverte afin que les morts n'empruntent pas la même porte que les vivants ?


Ariège

Je demande où l'on peut apercevoir les vautours.
J'ai lu sur le site de la mairie qu'ils ont tué un veau de quelques jours à peine au printemps dernier.
J'apprends qu'ils viennent des Pyrénées, portés par les courants aériens, juste pour faire des raids. Eh oui, ils n'hésitent pas à faire quelques soixante kilomètres pour manger et une fois rassasiés, ils repartent vers la frontière franco-espagnole.
Ce fait existerait depuis que la loi n'autorise plus les éleveurs français à leur donner les cadavres d'animaux, et même si cette loi n'est pas de mise côté espagnol, il faut croire qu'ils n'ont plus assez à manger.


Vous l'aurez compris, le tour de Saint-Félix-de-Tournegat est vite fait, aussi je vous laisse, le temps de rédiger la suite de cette balade.

La suite est visible ICI



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1 commentaire:

  1. Alors là, ça me donne envie de déambuler à st-amadou, un circuit autour de l'eau comme ça, c'est remarquable, j'adore !!!!!!!!!!!!
    Et st felix, tout mignon, et rencontrer une personne qui pendant quelques minutes raconte le village, c'est tout ce qu'on aime ;-) (jamais entendu un truc pareil avec les vautours, c'est assez impressionnant !)
    Merci pour ces découvertes
    Cath

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