lundi 16 septembre 2019

Tarn-et-Garonne : Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue (juillet 2019) 2ème partie


Abbaye et Centre d'art contemporain


* Le point rouge concerne cet article.

Le début de cette balade - cf. ICI



Ginals - Tarn-et-Garonne


Il faut commencer par quitter les grands axes routiers pour découvrir au détour d'un virage, nichée dans la vallée de la Seye, cette abbaye cistercienne.

Allez, je vous dis quelques mots sur son histoire !

Fondée au XIIème siècle dans ce site bucolique et isolé, l'abbaye n'a pourtant pas échappé aux épisodes tragiques de l'Histoire : la Croisade contre les Albigeois pour commencer, les guerres de Religion ensuite. Détruite, en partie rebâtie, puis encore ravagée et de nouveau restaurée, elle a fini par être vendue comme bien national après la Révolution pour devenir une exploitation agricole en 1791.
L'édifice était en très mauvais état lorsque Geneviève Bonnefoi et Pierre Brache l'ont découvert mais ce couple de Parisiens, proches du milieu artistique et grands collectionneurs a eu un tel coup de foudre qu'il a décidé de tout mettre en oeuvre pour le sauver. 
Ils achètent l'abbaye en 1960 et entament aussitôt des travaux de restauration importants.
Une décade plus tard, l'abbaye reçoit la première exposition. Et même après leur divorce survenu en 1973, ils n'ont eu de cesse de porter l'abbaye et leur projet artistique à bout de bras.
Le Centre des Monuments Nationaux, héritier des lieux et de la collection d'oeuvres d'art du couple continue l'oeuvre de Geneviève et Pierre.
Si l'abbaye de par son origine cistercienne est exempte d'ornements, cette sobriété n'empêche pas d'accueillir chaque année une exposition d'art contemporain conformément aux souhaits du couple.
L'architecture épurée et sobre met d'autant plus en valeur les créations de Liz West, artiste britannique qui a momentanément investi les lieux et se joue ici des couleurs et des transparences à la faveur de la lumière naturelle.

Nous arrivons sur le coup de midi, donc nous avons le temps de déjeuner d'ici l'ouverture à 14 h. Mais pour l'instant, Guess a eu droit à monter exceptionnellement sur le siège, histoire de profiter d'un peu d'air car il fait très chaud mais il n'en reste pas moins fidèle à lui-même car il fait le curieux et veut voir où l'on est.








Bon, bla bla bla...mais si on entrait ?
Nous réglons la visite (6 euros par personne) et commençons par le cellier gothique du XIIIème siècle.



"Cour spectral vision", c'est le nom de l'oeuvre qui irradie parois, piliers et voûtes.



De là, nous allons dans le parc puis dans le bâtiment sud où se trouvaient jadis la cuisine et le réfectoire des moines.






Tarn-et-Garonne

Face à la bâtisse et aussi long qu'elle, le grand vivier accueille truites et carpes.


Espérons que ce nuage noir et menaçant va rester au loin !




L'ancien réfectoire des moines a pris de la couleur. "Autumn Lights", nous avons là un morceau de l'oeuvre en verre coloré de Liz West, le reste est dans la salle capitulaire construite au XIIIème siècle.






La salle capitulaire :







Nous allons ensuite à l'église, imposant vaisseau de 56 mètres de long et de 10 mètres de large. 
Le style dépouillé typique de l'architecture cistercienne est largement rehaussé par "Our colour Reflection". Cette oeuvre, toujours de la même artiste est sans conteste le point culminant de l'exposition. Installé dans la nef de l'église, cet ensemble de 765 miroirs en acrylique est posé à même le sol pour former un gigantesque tapis où se joue la lumière qui entre par les grandes baies étroites parées de vitres claires.


Quelques rares sculptures :








Au fond de la nef, une rose à sept pointes orne la façade.


Dans la chapelle sud, à hauteur d'un étage, se trouve la porte aujourd'hui bouchée qui menait au dortoir. Les moines l'empruntaient pour assister aux offices de nuit.


Nous traversons à nouveau la sacristie...


...puis la cour où s'élevait jadis le cloître et gagnons l'étable construite au XIXème siècle.
Et c'est là que les gros nuages noirs arrivent au grand galop et qu'une averse aussi violente que brève s'abat sur l'abbaye.



Nous nous attardons sur les grands panneaux qui nous racontent les vies de Pierre Brache et de Geneviève Bonnefoi, leur amour mutuel et leur passion commune pour l'abbaye.





L'étage servait de dortoir aux convers, il  abrite quelques oeuvres de la collection de Geneviève et Pierre. Ainsi, Hans Hartung, Jean Dubuffet, Bengt Olson, Judit Reigl, Claude Georges, Pierre Bettencourt et quelques autres artistes se côtoient sous cette belle charpente.



De l'art résolument moderne. Aïe, c'est là où pour moi cela se gâte. Même si cette forme m'interpelle, m'interroge, il me faut reconnaître qu'il m'est plutôt hermétique. Mais j'ai bien aimé les compositions lumineuses et colorées de Liz West.

Nous aurions aimé faire les deux sentiers aux abords de l'abbaye, "le sentier des orchidées" et "le chemin des sureaux" mais la pluie nous guette malgré une légère éclaircie, aussi nous y renonçons non sans regrets. Peut-être une autre fois si nous repassons dans le coin d'autant plus que ces deux balades sont à l'extérieur de l'édifice. Elles durent environ 20 minutes chacune et peuvent très facilement se cumuler pour n'en faire qu'une seule au final.

Un dernier regard à l'abbaye sous la bruine avant de retourner à Saint-Antonin-Noble-Val. Eh oui, encore !

Notre balade à Saint-Antonin-Noble-Val - cf. ICI
Et à suivre : Les Phosphatières du Cloup d'Aural à Bach - cf. ICI

Le site de l'abbaye - cf. ICI

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2 commentaires:

  1. Ah l'art, tout un programme, vaste et les goûts et les couleurs...................
    J'ai bien aimé aussi surtout les paravents colorés qui laissent passer la lumière et le tapis de miroirs colorés étonnant !
    Ah mais surtout qu'ai-je vu ????? Guess prend ses aises ;-) LOL
    Merci pour ce partage et câlins à Guess
    Cath

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  2. Et bien quelle jolie restauration, bravo à ceux qui l'ont réalisée. C'est très réussi ce mélange moderne et ancien. Et merci pour cette découverte.

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