Tarn-et-Garonne : Le Refuge des Tortues à Bessières (juillet 2019) 7ème partie

Un havre pour carapaces en tous genres

* Le point rouge concerne cet article.

Le début de cette balade - cf. ICI

Le parking est très grand, tout autant que l'espace couvert réservé au pique-nique à l'entrée du site.
L'adresse : 2920, route de Paulhac - 31660 Bessières.

Je m'acquitte de 7 euros, prix de l'entrée. Guess est confiné dans le cc car il est interdit de pénétrer sur le site même dans le sac, il va peut-être regarder un match, une quelconque compétition sportive, qui sait ? 😉

Profitant d'un moment de peu d'affluence, j'ai droit à une visite guidée privée.

Quelques mots sur le refuge :
Le refuge recueille essentiellement des tortues amenées par leurs propriétaires ou trouvées, d'autres saisies par la justice et n'a pas pour vocation de faire de l'élevage.

Saisies par la justice ? Eh oui, bien que nul n'est censé ignorer la loi, je ne soupçonnais même pas que nos jolies tortues étaient soumises à une loi aussi draconienne.

Je suis allée y jeter un coup d’œil sur le net.
La loi est très détaillée, si détaillée qu'il vaut mieux avoir de solides connaissance en Droit pour s'y retrouver.
L'Arrêté du 8 octobre 2018 - cf. ICI

Heureusement la Fondation 30 Millions d'Amis a "vulgarisé" et synthétisé la législation en vigueur. Et là, c'est on ne peut plus clair.

Voici ce qu'elle dit sur son site : 

"Peut-on détenir une tortue légalement ? Dans quel cas peut-on en acquérir une ?

Dans les années 70-80, acquérir une tortue était chose facile. Ces reptiles étaient vendus en grandes quantités et en toute légalité dans les animaleries, marchés, foires...Aujourd'hui, leur commerce et leur détention sont strictement réglementés.

Les tortues de terre

 Les deux tortues de terre les plus rencontrées dans nos jardins sont les Tortues de Hermann (Testudo Hermanni) et les Tortues Grecques (Testudo graeca). Deux espèces souvent confondues à tort.

La Tortue de Hermann est l'unique tortue terrestre vivant dans l'hexagone à l'état sauvage. Originaire du sud de la France, elle est aujourd'hui en voie de disparition (incendies, urbanisation, utilisation de pesticides, prédateurs...)

La Tortue Grecque, massivement importée d'Afrique du nord jusqu'au milieu des années 80, doit son nom aux dessins de ses écailles qui rappellent les mosaïques grecques. C'est par dizaines de millions que ces animaux ont été prélevés de leur milieu sauvage selon la CITES (Convention de Washington).

En France, ces deux tortues sont aujourd'hui protégées par l'arrêté du 19 novembre 2007 qui fixe la liste des amphibiens et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.

Par conséquent, il est interdit de les acheter, de les vendre, de les donner, de les transporter et, bien évidemment, concernant les tortues de Hermann, de les prélever dans la nature et de les ramasser, qu'elles soient vivantes, blessées ou mortes.

Pour ceux qui possèdent déjà ces tortues, l'arrêté du 10 août 2004 autorise leur détention sous certaines conditions :

• jusqu'à 6 individus adultes : vous devez solliciter une autorisation de détention auprès de la Direction des Services Vétérinaires (DSV) de votre département.
• au-delà de 6 : il est nécessaire d'obtenir un Certificat de Capacité et une autorisation d'ouverture (liste des pièces à fournir et à retirer à la DSV).

La Tortue de Floride

Concernant la tristement célèbre tortue de Floride (Trachemys scripta elegans) ou Tortue à tempes rouges, cette tortue d'eau douce malgré son nom n'est pas uniquement présente en Floride mais très répandue dans une partie de l'Amérique du Nord et en Amérique du Sud.

Pendant des années, les animaleries en ont vendu des milliers. Achetées à bas prix, elles finissaient dans des petits bassins en forme de haricot. Les acheteurs, souvent mal conseillés par les commerçants, ne savaient pas qu'elles pouvaient vivre près de 60 ans. Sans parler du fait que ces bébés tortues grandissent et qu'elles peuvent mesurer jusqu'à 30 cm et peser 2 ou 3 kg à l'âge adulte. S'en est suivi un relâcher massif de ces animaux dans les étangs, rivières et autres cours d'eau aux conséquences catastrophiques pour notre faune et notre flore.

La tortue de Floride est ainsi devenue une menace pour l'équilibre écologique. Très vorace et résistante, elle est un nouveau prédateur redoutable pour la petite faune aquatique et n'a pas d'ennemi. Elle constitue surtout une menace pour la Cistude d'Europe, une espèce de tortue indigène présente en Suisse et en France.

Devant le danger représenté par cette tortue, l'Union Européenne en a interdit l'importation en 1997. Désormais interdites à la vente, leur détention est réglementée (se renseigner auprès de la DSV de votre Région). Quelques centres spécialisés en France recueillent ces tortues délaissées, notamment Le Village des tortues et Ligue pour la protection des tortues.

Dans tous les cas, respectez l'environnement et ne relâchez pas vos animaux (tortues terrestres et tortues d'eau) dans la nature. Pour toute demande d'information, n'hésitez pas à vous renseigner auprès de la Direction des Services Vétérinaires de votre département." 

J'espère ne pas avoir été trop longue mais cette mise au point me semblait nécessaire.
Bon, vous me suivez ?

Bien que le Refuge des Tortues soit relativement récent, cela ne saute pas aux yeux de prime abord tant les plantes se sont bien installées.
Les tortues ont des parcs assez spacieux, de jolis abris. Mon guide me dit que quasiment tout est fait à base de récupération, de dons. Et c'est vrai que l'on retrouve quelques pièces de mobilier urbain et routier (glissières, grilles...).

Mâles et femelles de chaque espèce ont des parcs séparés.

Mais chut...même si les tortues sont sourdes, elles n'en sont pas moins vigilantes et voraces, attentives à ce que l'on pourrait leur donner à manger.

En bout d'allée, une petite tourbière a été aménagée, plantée de quelques plantes carnivores et meublée d'un magnifique hôtel à insectes.

Je ne savais pas que les tortues adoraient les pétales de roses, celle-ci s'en fait un véritable festin !

Cherchez l'intruse !

Mon guide m'amène dans l'espace quarantaine qui ne se visite qu'en compagnie d'un bénévole. L'espace est divisé en petits parcs pour accueillir les nouvelles arrivantes et d'un grand parc complètement grillagé pour abriter les bébés tortues de la voracité des prédateurs. 
Ici, se retrouvent pendant un certain temps les tortues nouvellement arrivées, plus celles qui sont nées sur le site.
J'ai mentionné au début que le Refuge n'avait pas pour vocation de faire de l'élevage. Mais, j'apprends que les tortues peuvent faire de la rétention d’œufs pendant 5 ans et pondre seulement lorsque les conditions leur semblent favorables. Il arrive que de nouvelles arrivantes fassent ainsi quelques surprises aux membres de l'association et qu'ils trouvent  de temps à autre des bébés tortues. Bien entendu, du moment qu'elles sont nées, il n'est pas question de les euthanasier et elles sont élevées dans les meilleures conditions.

Par contre, lorsque les bénévoles trouvent des œufs, ils les détruisent. Je dois dire que cette destruction systématique heurte quelque peu mon sens pratique. Sans chercher à faire de l'élevage, sans provoquer des accouplements, pourquoi ne pas laisser les œufs arriver à éclosion alors que les espèces sont en voie de disparition !
Et les feux de forêts ne sont pas faits pour préserver l'espèce, je n'ose imaginer toutes celles qui périssent dans ces incendies années après années.

Oeufs trouvés dans un parc et détruits.

Ces petites tortues ne font pas preuve d'esprit d'équipe, elles ont simplement trouvé le même coin à l'ombre.

La plus dangereuse des tortues du Refuge, la tortue alligator peut peser environ 100 kg à l'âge adulte. Il est inutile de mentionner qu'il vaut mieux ne pas mettre la main dans son bac, car voilà ce qu'il reste du 1/2 poulet qui lui a été servi au menu. Mais elle se montre peu encline à me dire bonjour et ne me laisse voir que le bout de son nez et ses yeux.

Et pour terminer, cette visite de l'espace quarantaine, mon guide me présente une jolie petite tortue originaire d'Asie aux couleurs somptueuses.

J'ai passé deux bonnes heures aussi intéressantes qu'instructives. Il est possible de visiter le refuge à son gré mais je ne regrette pas d'avoir bénéficié de la visite guidée et des explications, ce qui ne m'a pas empêchée ensuite de refaire un tour en m'arrêtant devant certains parcs tout à loisir.

Le site du refuge - cf. ICI

Un petit bout de cette visite en vidéo : 

Et c'est ainsi que se termine cette balade commencée à l'autre bout du Tarn-et-Garonne dans les Jardins de Quercy à Verfeil.

Il est temps de rentrer et réfléchir déjà à une prochaine destination. 😊

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