vendredi 6 mars 2020

Gers : Lectoure, Sempesserre, Castéra-Lectourois, Gazaupouy, Scieurac, Castelnau-sur-l'Auvignon (décembre 2019) 4ème partie



Le Gers en hiver


* Les points rouges concernent cet article.


Si vous voulez voir le début de cette balade - cf. ICI



Gers



La Ténarèze ? Je vous en parlerai un peu plus tard.

Une fois le tour de la "Ronde des Crèches" terminé, nous prenons le temps de visiter le Gers.

Nous commençons par nous arrêter à LECTOURE pour la nuit où nous avions eu l'occasion d'apprécier l'aire cc mise gracieusement à disposition par la ville.


Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de l'aire cc.


Sitôt garés, un petit tour pour voir les illuminations de Noël :

Devant la cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais s'élève un grand sapin fait de guirlandes lumineuses tendues sur une armature... 



...et à l'intérieur se trouve une jolie crèche dans les tons crème, écru et doré. 




Gers

Si la ville est illuminée c'est avec parcimonie, mais quelques magasins ont cependant décoré leur vitrine pour marquer le coup.







Une plaque de signalisation, on en voit de temps à autre mais elles sont de plus en plus rares.

Notre visite de Lectoure en décembre 2016 - cf. ICI


Au matin, nous quittons Lectoure pour SAINTE-MERE où nous nous garons sur un grand parking en terre en contrebas du château.



Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking.


Mais de Sainte-Mère, pas de photos et pour cause !
J'ai mal enclenché ma carte et mon apn ne fait pas encore de miracles ! 😒
Un mot tout de même de ce petit village où le château gascon du XIIIème siècle trône au sommet de la colline. C'était l'ancienne résidence des évêques de Lectoure. Nous le trouvons fermé mais une bonne âme qui passait par là nous signale qu'il est possible de le visiter lors des Journées du Patrimoine et à quelques autres rares occasions.
Tant pis !
Nous trouvons aussi l'église fermée, juste après avoir passé la tour-porte qui est devenue le clocher.

Allez, quand même deux photos prises de la route avec le portable :




Un peu plus de 2 kilomètres séparent Sainte-Mère de SEMPESSERRE.
Nous nous garons sur une des rares places disponibles de la place Jeanne d'Armagnac devant l'église et le cimetière et au pied du château.
Coordonnées GPS : N 44°0'55.625''  -  E 0°38'57.3290''


Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking.


Si l'on ne sait la date de la fondation de Sempesserre, une chose est certaine, le village a été affranchi le 4 décembre 1265.
Deux châteaux protégeaient jadis les entrées à l'Est et à l'Ouest de cette ancienne place fortifiée. Celui du bas a été démoli en 1842, il ne reste que celui du haut à l'Est sous lequel nous sommes garés.



Une gargouille semble défendre un des accès au château.


Nous empruntons le chemin de ronde avant de pénétrer dans les ruelles du village bordées de jolies maisons à pans de bois et à encorbellement.


A l'entrée ouest se trouve un calvaire aux couleurs clinquantes, où le blanc lumineux des statues tranche sur le rouge vif de la croix.



De la placette située devant la mairie, nous ne pouvons que regretter la brume légère qui a posé comme un voile sur le beau panorama.



Je suis étonnée de voir ces cribs qui ferment le côté du hangar en plein centre du village.


Croix de mission - 1845



L'église bâtie sur l'ancienne chapelle est fermée.


Statue de la Vierge (mission 1880) : 


Le cimetière jouxte l'église et nous y pénétrons pour voir le mausolée érigé à la mémoire du Général Lagrange.


Un nom qui m'était parfaitement inconnu, tout autant que la majorité des faits pour lesquels il a été honoré, car du peu que je m'en souvienne ceux-ci ne faisaient pas partie de mes manuels scolaires, mais quel CV !


Et que de titres sur cette plaque qui à elle seule raconte une partie de l'Histoire de France.
Je vous la détaille :
"JOSEPH LAGRANGE
Sempesserre, 10 janvier 1763 
Paris, 16 janvier 1836


Pair de France
Lieutenant-Général
Grand'Croix de la  Légion d'Honneur
Chevalier de Saint-Louis
Comte de l'Empire
Siège des Roses, Prise d'Alexandrie, Siège de Saint-Jean d'Acre, Bataille d'Aboukir, Bataille d'Héliopolis, Prise de la Dominique, Gouvernement de Hesse-Electorale, Bataille de Tudela, Combat de Casante, Gouvernement de Dantzig et Koenigsberg, Batailles de Lutzen, Bautzen, Dresde, Hanau, Brienne, Champaubert, Montmirail
Inspecteur Général de Gendarmerie et Commissaire du Roi dans les départements de l'Ouest
élevé à sa mémoire par ses enfants en témoignage de leur amour et de leurs regrets
Le Souvenir Français - Gendarmerie Nationale - S.E.M. Légion d'Honneur 2003 - Association Conservation Monuments Napoléoniens

En sortant du cimetière, je constate une fois de plus une chose qui me chiffonne particulièrement...

Je ne peux m'empêcher d'avoir le sentiment profond d'un énorme gâchis lorsque je vois les poubelles de cimetière dégoulinantes de pieds de chrysanthèmes traités comme de vulgaires déchets. 
Dommage que ces belles fleurs soient liées au fleurissement des tombes, elles sont pourtant si belles à l'automne dans un jardin au moment où les fleurs se font plutôt rares. 



Notre prochaine étape, CASTERA-LECTOUROIS où nous trouvons un petit parking pour nous garer.
Coordonnées GPS : N 43°58'30.6350''  -  E 0°36'40.50''


Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking.



Cet ancien castelnau bâti sur un éperon rocheux était autrefois protégé par des remparts et deux châteaux dont il ne reste que quelques vestiges.
La rue principale bordée de part et d'autre de belles maisons construites pour la plupart au XVIIème siècle mène jusqu'à une terrasse d'où l'on bénéficie d'un très joli panorama sur la campagne gersoise.


C'est ainsi que nous passons devant l'école...


...le monument aux morts...


...la mairie...



...arrivons devant une plate-bande où quelques roses courageuses affrontent les froidures de l'hiver. Heu...pas tant que ça cette année pour ce qui est des températures hivernales...







La rue principale présente des jolies façades et nous offre tout un panel d'encadrements de portes et fenêtres des plus divers.



Gers

Gers



Probablement une ancienne boutique :


A l'extrême bout du village, cette rue se termine avec l'église Sainte-Madeleine du XVème siècle, classée aux Monuments Historiques depuis 1986. 


Détails du portail gothique de l'église surmonté d'un arc à fleurons.

Sans oublier à l'entrée de la placette, le puits du XIIIème siècle.

Gers

Je n'ai pu m'en empêcher ! Encore un heurtoir de très belle facture.



En quittant le village, il nous semble distinguer des reliquats de remparts, mais la route est aussi étroite que celle empruntée à notre arrivée.





La Ténarèze ?

J'y viens !
Je ne me hasarderai pas à trancher, mes recherches ont soulevé plus d'interrogations que de certitudes. Plusieurs options, et je me garderai bien d'opter pour l'une plutôt qu'une autre.

  • voie préhistorique du Sud-Ouest dont le tracé traverse les départements de la Gironde, des Landes, du Gers et des Hautes-Pyrénées ?
  • Voie de transhumance qui était utilisée pour descendre les troupeaux des vallées pyrénéennes jusqu'aux bords de la Garonne avec un atout majeur : aucun franchissement de pont ou de gué ?
  • Grand chemin de crêtes Sud-Nord ?
  • Axe Andalousie-Médoc ?
Probablement un peu de chaque option. 
Un article de "La Dépêche" m'a paru intéressant, et pour ceux qui veulent creuser un peu le sujet - cf. ICI

Sur les cinq circuits existants, nous n'en ferons qu'un bout, une portion du circuit vert et pareillement pour le circuit rose.



En attendant, nous y sommes en Ténarèze et plus particulièrement dans le village de GAZAUPOUY.



Je vous aide ?
"GAZAUPOUY
Le village s'organise autour d'un ancien castelnau dont la forme ovoïde peut évoquer celui de Larressingle, et d'un bourg construit au XVIe siècle pour abriter une population croissante. Le castelnau conserve toujours ses remparts, une porte en arc brisé prolongée par un couloir voûté. L'église d'origine romane s'est dotée d'un porche gothique au XIVe siècle. C'est au XXe siècle que l'on démolit sa vieille tour pour y construire un clocher moderne." 

Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre stationnement.

Le seul parking du village étant plein, nous nous garons à l'opposé contre les remparts.
Coordonnées GPS : N 44°0'30.1850''  -  E 0°26'58.8950''




Au centre de l'ancien castelnau :






Gers

Gers


Gers



Evidemment, nous sommes sur les hauteurs et nous avons un beau panorama. Nous apercevons même un château ou du moins une bâtisse qui y ressemble.



A l'entrée d'une propriété, je ne peux m'empêcher d'admirer un beau cèdre, de l'Atlas, je crois.



Contre les remparts, un monument érigé à la mémoire du Commandant Henry Marcellin, mort en résistant aux Allemands à Meilhan le 7 juillet 1944. 

J'ai déjà parlé de cet événement qui a coûté la vie à tant de résistants dans un de mes articles lorsque nous sommes allés voir le Mémorial du maquis de Meilhan à Villefranche.  cf. ICI


Loin d'être victorieux, le soldat du monument aux morts semble sur le point d'être terrassé mais portant toujours le drapeau.



Nous sommes surpris de trouver dans un si petit village, un cinéma et des arènes "dans leur plus simple appareil" où se déroulent des courses landaises.



A SCIEURAC, nous n'avons d'autre solution que nous garer au bord de la route.
Coordonnées GPS : N 43°58'56.5910''  -  E 0°25'13.1210''


Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre stationnement.



Cet arrêt est justifié par la visite de l'église que nous sommes très surpris de trouver ouverte. 

Quelques infos pour commencer :

Ce hameau de 17 habitants n'est qu'à seulement 4.8 km de Condom, il en est fait mention dès le XIIIème siècle. 
L'association "Les Amis de Scieurac" oeuvre depuis 1995 à sa sauvegarde. Ainsi, en 2006, l'église menaçant de s'écrouler a fait l'objet d'importants travaux dont la restauration du clocher-mur et des façades.

Gers

Sa porte en arc brisé s'ouvre sur la belle campagne gersoise.


Une croix en pierre avec une sculpture biface :


Je l'ai trouvée attendrissante cette petite église romane primitive à nef unique, probablement érigée au XIIème siècle avec son chœur en faux marbre, ses faux vitraux de style moderne, ses lambris au plafond et sa ferme apparente.












Nous allons ensuite à CASTELNAU-SUR-L'AUVIGNON, témoin d'un épisode sanglant de la Seconde Guerre Mondiale.

Le parking déjà monopolisé, nous n'avons d'autre recours que nous garer à l'entrée du village contre le mur d'une maison.
Coordonnées GPS : N 43°58'16.2290''  -  E 0°27'30.2870''


Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre stationnement.

Je vous avertis, il va y avoir un peu de lecture tant l'Histoire ici a laissé des traces. Des panneaux d'information ponctuent la traversée de l'unique rue.



Je vous aide ?
"ÉTRANGE CONTINUITÉ DE L'HISTOIRE
Jusqu'à la Révolution, Castelnau-sur-l'Auvignon s'appelle Castelnau-des-Loubères, Castrum Novum de Luparis.
Cette appellation évoque l'idée d'un repaire de loups. Il est possible que les pentes escarpées, voisines de la rive droite de l'Auvignon fussent alors couvertes de bois abritant ces bêtes.
Ce site d'éperon, choisi dès le Xème siècle pour son caractère naturellement défensif, et cette construction en forme de navette sont les caractéristiques des petites places fortifiées de la région appelées castelnaux.
La configuration du site et son caractère dissuasif le feront également choisir comme lieu d'installation du SOE (Special Operations Executive) puis d'un important maquis pendant la seconde Guerre Mondiale. 
Le village, dévasté le 21 juin 1944 suite à de violents combats entre Résistants et Armée allemande, sera reconstruit avec les pierres des ruines de la tour du château et des maisons détruites sans altérer le plan d'origine du castelnau médiéval." 




Le panneau :
"Castelnau-sur-l'Auvignon, foyer multinational de résistance
En 1942 des résistants de plusieurs nationalités s'organisent dans le Gers.
Fin 1942, le britannique George Reginal STARR (colonel Hilaire), officier du Special Operations Executive, installe son poste de commandement à Castelnau-sur-l'Auvignon, avec l'aide de Maurice ROUNEAU (Réseau Victoire), du maire Roger LARRIBEAU et de l'institutrice Jeanne ROBERT.
Les 6 et 7 juin 1944 à Panjas, plusieurs centaines de Français commandés par Maurice PARISOT (dit Caillou, Bataillon d'Armagnac) et d'Espagnols commandés par Gabriel PLAZUELO (35e Brigade de Guérilleros) fraternisent en se répartissant les armes parachutées. Le 9 juin à Saint-Maur, le chef espagnol est tué par les Allemands.
A la mi-juin, autour de Castelnou, avec Hilaire, 150 à 200 résistants sont sur le pied de guerre : des Français autour du capitaine Roger PROST (Bataillon d'Armagnac), des Espagnols autour de Tomàs GUERRERO (dit Camilo, 35e Brigade de Guérilleros), des Italiens autour d'Enzo LORENZI (dit Robert le Blond, 35e Brigade des FTP-MOI : Francs-Tireurs Partisans-Main d'oeuvre Immigrée).
Une vieille tour carrée abrite un dépôt d'armes et de munitions."




Le panneau :
"La bataille de Castelnau-sur-l'Auvignon
Le 20 juin, à Francescas (Lot-et-Garonne) un détachement de six Espagnols basés à Castelnau, se heurte à un convoi allemand. Cinq résistants sont tués.
Le 21 juin à l'aube, 500 soldats de la Wehrmacht font mouvement vers Castelnau, via La Romieu, à l'Est. Les Espagnols des avant-postes freinent leur progression. Au Nord, les Italiens font obstacle à l'encerclement. Au Sud, les éléments commandés par le lieutenant WEBER abandonnent leurs positions.
Les combats confluent vers le centre du village où résistent  vaillamment des Espagnols (tels le capitaine Baldomero RODRIGUEZ), des Français (tels le capitaine Roger PROST) mais aussi un pilote néo-zélandais, Leslie BROWN.
Après plusieurs heures d'affrontement, Hilaire ordonne l'évacuation des civils puis le repli vers l'Ouest ; vers 13 h 30, après que Robert BLOCH eut préparé l'explosion du dépôt de munitions, Camilo et ses hommes couvrent la retraite. Onze résistants ont été tués (7 Espagnols, 4 Français) et trois civils français.
Lorsque les Allemands pénètrent à Castelnau, le dépôt de munitions vole en éclats, mettant hors de combat plusieurs des assaillants. Castelnau-sur-l'Auvignon est alors en presque totalité, rasé par les explosions et les incendies."


Le panneau : 
"Dans les ruines  - Ode à Castelnau-sur-l'Auvignon détruit par les Allemands le 21 juin 1944

          Jour de juin ! ...anniversaire de bataille !
          Jour ! ...éclairant tes restes...Castelnau !...
          Tu vis saigner mon coeur et mon être trésaille,
          Au souvenir poignant de l'horrible tableau.

          Ô vieux donjon ! Dressé sur la colline
          Qui fut longtemps séjour des sieurs du Fieumarcon, 
          Te voilà seul, debout, ruine parmi les ruines, 
          Admirable joyau du beau pays gascon.

          A tes pieds autrefois se groupaient des demeures
          De style très ancien ou modernes villas
          Et puis soudain...funeste aurore ! ...en quelques heures,
          Plus rien...rien...l'ennemi avait passé par là.

          J'ai fait une prière en la petite église
          Que l'on fit restaurer pour l'office divin.
          Puis parmi les plâtras, les tas de pierres grises,
          J'ai médité longtemps dans l'air doux du matin.

          Pêle-mêle, j'ai vu plats brisés, salières,
          Les débris d'un berceau...et, me faisant rêver,
          Une statue en stuc qui, face contre terre,
          Cheveux épars, dos arrondi, semblait pleurer.

          Pourtant, aux trous béants qui furent des fenêtres,
          Des roses fleurissaient, des raisins verts pendaient 
          Disant par leur fraîcheur : "Castelnau va renaître !"
          Dans les champs approuvant, les cigales chantaient.

          Juin 1945
          Marylis Orsoni"






D'un peu plus près : 




Le panneau :
"Le capitaine Baldomero RODRIGUEZ, chef de la 1e compagnie de la 35e Brigade de Guérilleros Espagnols, décrit un des épisodes du combat :
"Pendant le combat de Castelnau-sur-l'Auvignon ma compagnie était en service pour la garde des prisonniers. Quand il commença, je confiai des prisonniers aux Français. Je déployai ma compagnie sur la place du village pour observer l'endroit par où déboucherait l'ennemi [...]. 
A côté de la maison du maire où logeait le colonel anglais, il y avait une grange. De là on dominait tous les mouvements de l'ennemi. Je pris des mains d'un jeune de dix-huit ans, un fusil-mitrailleur, qui restait inactif et le remis à un soldat nommé Pedro LLASERA qui le plaça sur une fenêtre de la grange.
Je montai au grenier et fis un trou dans le toit par où je pouvais très bien observer l'ennemi qui avançait. Je donnai l'ordre d'ouvrir le feu sur la gauche au guérillero qui servait le fusil-mitrailleur, vers un champ de blé. Trois soldats allemands furent abattus, puis sur la droite, nous avons tiré contre quatre autres Allemands. Lorsque les munitions manquèrent, je me rendis à la maison du maire et pris un sac contenant neuf chargeurs.
Quand je sortis, je fus surpris par une explosion de mortier qui fit des victimes sur la place. Je suis allé où se trouvait le fusil-mitrailleur et nous avons continué le feu sur l'ennemi en lui causant des pertes.
Quand je reçus l'ordre de repli, je le transmis au soldat qui tenait le fusil-mitrailleur : celui-ci s'est alors installé au milieu de la place d'où nous dûmes nous retirer [...]. 
Une autre explosion de mortier blessa grièvement un soldat de ma compagnie nommé Juan BLANES, qui perdit une jambe, et  Antonio MUR eut un bras cassé. Ensuite nous nous sommes réunis avec le reste de la troupe".
Source de ce témoignage : Guérilleros en terre de France, ouvrage dirigé par Narcis Falguera, Le temps des cerises - AAGEF-FFI (2004)" 


Un peu plus détaillé : 


Gers




Le panneau :

"21 juin 1944 : Combat de Castelnau-sur-l'Auvignon
Village décoré de la Croix de Guerre avec étoile de vermeil pour sa participation à la Résistance
Le 12 avril 1942 est créé, dans le logement de l'école communale, le réseau Victoire par Maurice ROUNEAU (dit RENDIER ou ALBERT), Pierre WALLERAND, sous-officier au 150ème régiment d'infanterie d'Agen, Roger LARRIBEAU, maire du village et l'institutrice Jeanne ROBERT (alors DELATTRE), évadée du département du Nord.
Le 27 novembre 1942, le major britannique George Reginald STARR (dit colonel HILAIRE), officier du S.O.E. (Special Operation Executive) arrive à Castelnau-sur-l'Auvignon, amené par Maurice ROUNEAU. Logé chez le maire, l'officier aura son P.C. chez l'institutrice.
Rejoint par la suite par une opératrice radio Yvonne CORMEAU (dite ANNETTE), STARR saura utiliser et développer la bonne organisation, les contacts et les renseignements du réseau Victoire et obtiendra du S.O.E. de nombreux parachutages d'armes destinées à équiper des groupes de combattants.
Le 6 juin 1944, un maquis se forme à Castelnau-sur-l'Auvignon, composé de deux compagnies et d'un corps franc. Un contingent de guerilleros espagnols, commandés par Tomas GUERRERO ORTEGA (dit CAMILO) le rejoint. Républicains convaincus, ces derniers sont déterminés à poursuivre la lutte contre le fascisme qu'ils débutèrent dans leur pays en 1936.
Le 21 juin 1944 au matin, une colonne allemande, venue par la route de Lectoure, tente d'encercler Castelnau-sur-l'Auvignon. Les hommes du lieutenant André LALANNE retardent la progression allemande tandis qu'au nord et au nord-est, les Espagnols s'opposent farouchement à l'avance ennemie. De même, le groupe du lieutenant André HERLIN résiste avec vigueur. Un pilote de la Royal Air Force (R.A.F.) Leslie BROWN, recueilli par le réseau Victoire après la destruction de son avion, utilise efficacement son fusil mitrailleur.
Toutefois, la poussée allemande devient irrésistible. La population du village est évacuée ainsi que les premiers blessés et le matériel.
Yvonne CORMEAU, la radio, aidée de Pierre PUJOL, Maurice LALANNE et du Docteur DEYRIES, parvient à s'échapper avec son poste. Les Espagnols et le corps franc seront les derniers à quitter le village. L'artilleur Robert BLOCH fera sauter la tour du château médiéval ce qui provoquera des pertes parmi les soldats allemands.
Ayant investi le village, les troupes ennemies font sauter les maisons que le combat a épargnées. Le village est presque entièrement détruit.
Parmi les combattants français et espagnols ainsi que dans la population civile, on comptera plusieurs morts et blessés. Le gendarme BOURRUST, blessé et prisonnier, sera  sauvé par un Résistant qui le sortira de l'hôpital. Deux jours après, un autre combattant également prisonnier, Louis PROUADERE, est fusillé à Auch.
En 1951, ce monument en forme de péristyle, sera érigé en hommage aux combattants afin que leur souvenir et leur exemple demeurent à jamais."





Ce qu'il reste de la tour et l'église à l'entrée du village près desquelles a été construit le monument.
Je ne peux que regretter de trouver ici aussi la porte de l'église fermée.

Gers

Nous reprenons la route au crépuscule et rentrons dans Condom avec en point de mire la cathédrale Saint-Pierre...




...mais nous ne faisons que le traverser, nous avons décidé de faire une entorse à notre itinéraire et une fois n'est pas coutume de délaisser les petits villages pour aller prendre l'air de la ville et dans le même temps changer de département.

Alors, direction Nérac dans le Lot-et-Garonne. 



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2 commentaires:

  1. Bonjour et merci pour cette balade fort bien documentée mais c'est quand même triste les villages en hiver. Très belles photos.


    Eve

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  2. Bonjour Brigitte,
    Une jolie balade et vous trouvez toujours des bivouacs proches c'est super chouette. Un peu tristounets ces villages sans âme qui vive !!! Merci pour le partage et de jolis scraps.

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