mercredi 11 mars 2020

Lot-et-Garonne : Nérac (décembre 2019) 5ème partie



Nérac, berceau d'Henri IV


*Le point rouge concerne cet article.


Pour voir cette balade à son début - cf. ICI




Lot-et-Garonne



Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de l'aire cc.

Il fait déjà nuit lorsque nous arrivons sur l'aire de Nérac où deux places sont réservées aux cc de part et d'autre de l'aire de services. 
Coordonnées GPS : N 44°8'3.4850''  -  E 0°20'11.4350''



Nous sommes au centre-ville et je crains que la nuit soit peu calme. En attendant, il est temps de calfeutrer le cc pour éviter au froid d'y pénétrer et de nous emmitoufler pour aller faire un tour.


Quelques photos de notre virée nocturne entre éléments architecturaux et décorations de Noël :

Lot-et-Garonne



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Première impression satisfaisante mais il est temps d'aller dormir, les rues sont désertes et il fait frais.
La nuit a été calme, la circulation a repris sur le coup des 7 heures. Nous découvrons que la grande halle près de laquelle nous sommes garés est en fait des arènes.




Pour situer le Nérac d'autrefois en quelques grandes lignes. C'est une ville prospère à la Renaissance. La cour y a élu résidence et reçoit fastueusement les grands personnages. Henri IV a passé sa jeunesse au bord de la Baïse, la rivière navigable, élément majeur de la cité.

Un passage à l'office du tourisme et plan en main, nous sommes parés pour découvrir la sous-préfecture du Lot-et-Garonne. Les textes du document fourni sont courts et bien synthétisés, j'en utiliserai de temps à autre dans l'article, ils seront en italique.
Une petite déception lorsque nous apprenons à l'office du tourisme que le château ne se visite pas en cette saison.


Eh oui ! "Parents pauvres" du tourisme, et ne pouvant inclure Guess pour prétendre à une visite de groupe, nous ne pouvons qu'admirer l'extérieur car l'édifice n'est pas toujours ouvert au public, ainsi du 14/10/2019 au 15/05/2020 seuls les groupes peuvent visiter le château sur rendez-vous. 
Ce dernier a été édifié au XVème siècle sur les bases d'un ancien fort par un aïeul d'Henri IV. Cette résidence royale offrait à ses prestigieux hôtes royaux de multiples distractions tant sportives que culturelles.
Mais du château d'antan, il ne reste que l'aile nord qui est dotée d'une belle galerie aux colonnes torses et aux chapiteaux sculptés où se trouvaient les appartements de la reine de Navarre.






Un chat gris confie son joli minois à mon objectif.


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Du château, nous allons à l'Hôtel de Ville. Il est difficile d'imaginer cet ancien hôtel particulier transformé en prison de ville comme cela a été le cas durant un temps, la fonction de mairie lui sied beaucoup mieux je trouve.
Je pénètre à l'intérieur pensant y trouver un style aussi élégant qu'à l'extérieur. Eh bien non, l'accueil est du style "passe-partout" avec de grandes dalles au plafond. Seule un vestige de mosaïque vient troubler ce style impersonnel.

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Il est question dès à présent de repérer les plaques représentant le blason de la ville (soleil d'or et champ d'azur) censées marquer les lieux notifiés sur notre plan.







Nous galérons un peu pour trouver les maisons Darlan et Fallières. La première est celle de "Jean Louis Xavier François Darlan,  amiral et homme politique français. Chef de la Marine au début de la Seconde guerre mondiale, il devient 1er ministre du gouvernement du Maréchal Pétain, puis chef du gouvernement de Vichy."  La seconde est celle de "Clément Armand Fallières. Natif de Mézin (47) il devient maire de Nérac de 1871 à 1874 et de mai à septembre 1877 et président de la république de 1906 à 1913."
Malgré le fait que ces deux hommes aient certainement compté dans le destin de la France, je n'ai pas souvenir de les avoir croisés dans mes livres d'Histoire.

Maison Darlan au premier plan et maison Fallières au niveau du balcon quelques 15 mètres plus loin.


Nous nous trouvons au pied de la statue en bronze d'Henri IV, transférée du Louvre à Nérac.


Nous dépassons l'ancien hôpital...



...pour arriver au Centre Haussmann. Après de multiples casquettes (Ancien palais de la Chambre des comptes, sous-préfecture, tribunal), c'est devenu un centre administratif.




Sur les allées, cette bâtisse avec ses deux tours  d'angles dénommée "L'hôtel des présidents" a hébergé Louis XIV en 1659 alors qu'il se rendait à ses noces.







Dans une ruelle, entre les maisons à pans de bois et les pigeons agglutinés sur un toit, il reste un morceau d'éclairage d'alors en partie encastré dans le mur.



Guère plus loin, se dresse l'ancien hôtel de ville, une des maisons les plus anciennes de Nérac (XIVème - XVème siècles), détruite par un incendie en 1611. Les archives et divers titres de la ville sont ainsi partis en fumée. "On remarque encore le beffroi qui servait à donner l'alarme et des pilastres cannelés, bien marqués par l'usure du temps."




Dans un style un peu plus récent, la cour de la maison des conférences donne sur une ruelle. "Dans cet édifice renaissance se seraient déroulées les célèbres conférences de Nérac en 1578. Elles avaient pour but de réconcilier les catholiques et les protestants et se concluent par la signature du traité de Nérac, prémices de l'Edit de Nantes. C'est à cette même période que l'on attribue la venue de l'Escadron Volant avec Catherine de Médicis, ensemble des plus belles filles du royaume utilisées à des fins politiques et diplomatiques."


Cette ruelle débouche sur une place écrasée par l'imposante façade de style néoclassique de l'église Saint-Nicolas encadrée par ses deux tours-clochers. Bâtie au XVIIIème siècle, elle est classée aux Monuments Historiques depuis 1980. 


J'aime particulièrement les peintures et les vitraux, oeuvres de Joseph Villiet réalisées au XIXème siècle.
Je suis restée longtemps à admirer la finesse des détails, la richesse des couleurs mais j'ai essayé quand même de vous épargner... 😉
















































En descendant vers le pont vieux, les rues deviennent plus tortueuses et rétrécissent un peu. De même, les maisons sont maintenant à pans de bois et encorbellement.

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Sur l'une d'entre elles, aux abords du pont, il y a même une plaque pour rappeler la hauteur des grandes crues historiques. Notamment, celles du 05 avril 1770, du 03 février 1952 et du 9 juillet 1977.


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Le pont vieux du XVIème siècle a été restauré à l'identique au XIXème siècle sur décision du sous-préfet Haussmann.



Vu les pluies diluviennes de ces tous derniers jours, les bords de la Baïse sont peu praticables, nous évitons donc le jardin du foulon.



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En montant au belvédère, nous passons devant la maison de Sully. De ce compagnon du futur Henri IV, surintendant des finances sous le règne de ce dernier, il est resté une phrase devenue célèbre reprise dans les manuels scolaires de mon enfance : "Labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée, les vraies mines et trésors du Pérou" (cf. Les OEconomies royales de Sully). Notre dépliant en dit ceci : "Sa façade date du début du XVIIe siècle, la partie arrière, la tour et l'escalier étant de style Renaissance. Sully, alors baron de Rosny, gentilhomme de la Chambre du roi de Navarre y vécut vers 1580."

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Entre ruelles étroites et maisons à pans de bois et encorbellement, nous grimpons jusqu'au belvédère...






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...puis gagnons l'église Notre-Dame. "Elle succède au XIXe siècle à une ancienne église du Moyen-Age, l'église Saint-Marc. Démolie vers 1750, elle est réédifiée dans le style néogothique. De plan classique en forme de croix latine, elle est remarquable par ses vitraux réalisés par Joseph Villiet, ayant pour thème l'Ancien et le Nouveau Testament, ainsi que l'antiquité."




Même artiste qu'à l'église Saint-Nicolas et même admiration de ma part. Mais là, j'ai apprécié doublement car ma visite a été bercée par la musique, l'organiste étant aux manettes de l'orgue.
J'ai essayé de faire court mais...



Au-dessus de la chaire, une imposante rosace avec 12 bustes d'hommes :


Détails de la rosace :







Une rosace plus modeste :



En vis-à-vis, une autre grande rosace avec 12 bustes de femmes, elle se trouve au-dessus de l'orgue :


Détails de la rosace :



















Et enfin, les vitraux du chœur :



Détails des vitraux :

















Le long du parking situé devant l'église, il y a une boutique-atelier où l'on peut voir à certaines heures la perlière à l'oeuvre.
Evidemment, nous n'y sommes pas au bon moment pour voir la créatrice à l'oeuvre mais je la remercie de m'avoir permis de prendre quelques photos. 




Nous prenons une rue parallèle à la Baïse pour rejoindre le Parc de la Garenne dont la visite nous a été chaudement recommandée à l'Office du Tourisme.
Ce faisant, nous passons devant le lavoir et la médiathèque...




... avant d'arriver au Parc. Une précision utile aux propriétaires canins, les chiens sont autorisés dans le parc en laisse bien entendu.



Qu'en dit notre dépliant ?

"Le parc de la Garenne, rive droite de la Baïse, fut aménagé par le père d'Henri IV, Antoine de Bourbon. Il s'étend sur plus de 2 km. Il est le premier parc d'Aquitaine classé en 1909 au titre de la loi sur la protection des sites et monuments naturels de caractère artistique. Le parc de la Garenne est beaucoup plus qu'un jardin public, il contribue au bien-être des habitants de la région. Aujourd'hui, et ce depuis 2004, une charte de gestion du Parc de la Garenne a été mise en place."

Non loin du panneau, protégée par une grille, se trouve une mosaïque.
"La Villa Gallo-Romaine - Au IIIème siècle après J.C., la Garenne fut l'emplacement d'une Villa Gallo-Romaine découverte en 1832. Les ruines de la villa ont livré de superbes mosaïques au décor floral et animalier."



Sur l'autre rive de la Baïse, le pavillon des bains du roy, je suppose.


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Je vous aide ? Malgré les dégradations de la plaque, j'ai presque pu tout retranscrire.


"Aux origines du parc
La création du parc de la Garenne est liée à la présence de la famille d'Albret, dont certains furent rois et reines de Navarre. En outre, le site de la Garenne est depuis longtemps un lieu d'occupation humaine.
De l'Antiquité à la Renaissance
Le parc fut occupé du Ier au VIe siècle de notre ère. A l'entrée du parc, les vestiges d'une mosaïque gallo-romaine témoignent de la présence au IVe siècle d'une grande villa avec thermes. C'est à la Renaissance que le parc connaît son apogée. Au début du XVIe siècle, il prend la forme d'un quartier de forêt clos de murs servant de lieu de promenade et de réserve de bois. Il s'étend alors du Petit Nérac à la fontaine Saint-Jean. De nouveaux aménagements sont réalisés sous Antoine de Bourbon et Jeanne d'Albret, parents d'Henri III de Navarre, futur Henri IV. C'est à ce dernier et à son épouse Marguerite de Valois que l'on doit l'agrandissement de l'allée arborée jusqu'au ... de Nazareth. Cette ... promenade et de loisirs prend alors le nom d' "allée des trois mille pas".
Des édifices à la gloire de la famille d'Albret
De nombreuses fontaines et édifices jalonnent la promenade. La fontaine Saint-Jean fut aménagée contre le rocher au XVIe siècle. Henri de Navarre fit édifier à cet endroit une chapelle, aujourd'hui disparue, pour son épouse Margot. Catholique, elle pouvait ainsi y pratiquer son culte en toute discrétion. Aménagée au XIXe siècle, la grotte de Fleurette, située à gauche de la fontaine, abrite la statue en marbre de Fleurette, réalisée par le sculpteur ... Daniel Campagne. Une légende, élaborée au XIXe siècle, narre l'histoire de Fleurette, fille du jardinier du Roi et maîtresse du jeune Henri de Navarre. Délaissée par ce dernier, la jeune fille se noya de désespoir dans la Baïse. Un peu plus loin, en retrait de l'"allée des trois mille pas", les vestiges de la fontaine des Poupettes sont visibles. Installée à l'origine dans les Jardins du Roi, elle fut déplacée dans la Garenne vers 1960. Enfin, la fontaine du Dauphin, commandée en 1602 à l'architecte local Pierre Souffron, célèbre la naissance du dauphin, fils aîné d'Henri IV et futur Louis XIII."




? 😒 

Au loin, un ruban (comme ceux utilisés pour signaler des travaux) traverse l'allée de part en part.



Malheureusement, la balade tourne court, à l'Office du Tourisme on ignore apparemment la dernière crue de la Baïse et l'inondation d'une partie du parc et surtout la fermeture de l'allée au public.

Me vient à l'esprit quelques notes de musique et une mélodie "Du mois de Septembre au mois d'août faudrait des bottes de caoutchouc pour patauger dans la gadoue [...]" (La Gadoue, un texte écrit par Serge Gainsbourg).

Un peu frustrée, je me rabats sur les arbres voraces du parc...





...tente d'approcher la fontaine en contrebas de la grotte de Fleurette...


Bref, il ne nous reste plus qu'à rebrousser chemin et revenir un jour ne serait-ce que pour nous balader dans ce beau parc.


La médiathèque vue du pont




Nous tentons tout de même de rejoindre le pavillon du roi sis sur l'autre rive en traversant le pont.



L'entrée est bien discrète !





Je vous aide ?
"Les Jardins du Roi
Construits au début du XVIe siècle, les Jardins du Roi font partie du domaine royal. S'opposant aux jardins de style italien, ils sont les prémices des jardins à la française. S'ils ont subi de nombreuses modifications depuis leur création, leur structure générale est restée intacte au fil du temps.
Naissance et apogée des Jardins du Roi
Henri Ier aménage des jardins sur des terres acquises en 1529. Henri III de Navarre, futur Henri IV, les rénove et les agrandit lors de son séjour à Nérac entre 1576 et 1586. Les Jardins du Roi suivent le modèle des premiers jardins français de la Renaissance. Le site, clôturé, se composait d'un jardin d'agrément et d'un verger. Sous Henri III de Navarre, une grande diversité d'essences agrémentait la promenade : cyprès, arbres fruitiers et exotiques, aloès, orangers, citronniers et vignes en tonnelle. Des allées arborées formaient les chemins tandis que des architectures de verdure et des terrasses créaient des lieux secrets, nommés "cabinets de verdure".
La tour du Pavillon dénommée "Pavillon des Bains du Roy" est le seul bâtiment utilitaire conservé à ce jour. Construit au XVIe siècle, il aurait servi de lieu de collation lors des promenades de la Cour. 
Déchéance et renouveau
A la suite du rattachement de la Navarre au royaume de France, le château cesse d'être une résidence royale : les jardins, moins entretenus, sont loués aux XVIIe et XVIIIe siècles. Après la Révolution, ils sont vendus aux enchères en 1795 en différents lots. Dès lors, des jardins potagers occupent la majeure partie des parcelles. Cet ensemble historique fait aujourd'hui l'objet d'une valorisation paysagère. Le Jardin d'évocation Renaissance, situé dans le premier enclos des Jardins du Roi et réalisé en 2008 par l'architecte-paysagiste Hélène Sirieys y contribue. Depuis 2006, la ville de Nérac poursuit l'acquisition des parcelles des Jardins du Roi afin de valoriser cet ensemble et de rétablir son lien avec le château. Dans la perspective de ce projet global et dans l'attente de ces acquisitions, des interventions éphémères font vivre ces parcelles."






Nous ne verrons le temple qu'à travers les grilles. Le texte de notre dépliant : "De forme octogonale, cet édifice dont les plans ont été élaborés par Victor Baltard, date du XIXe (1852-1858). Il serait une copie du temple de la Rochelle détruit lors de la révocation de l'Edit de Nantes sous Louis XIV."




Voilà, nous avons fait consciencieusement tous les points de la visite, même si nous avons trouvé deux portes closes ou été contraints de rebrousser chemin, mais avant de quitter Nérac nous ne pouvons zapper la visite de la chocolaterie artisanale "La Cigale" d'autant plus qu'elle est très proche de notre parking.

Une première mise en bouche avec ce panneau, qui au final me donne plutôt bonne conscience. 😉







Le site de la chocolaterie - cf. ICI

Il est temps de reprendre le cours de notre balade, retour dans le Gers.


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1 commentaire:

  1. Et bien une belle visite dans vos pas !!!! Pas grand monde mais de belles bâtisses, églises, et lavoirs comme j'aime ;-)
    Merci pour ce partage
    Cath

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