Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2025/01/beaucoup-daveyron-et-de-cantal-un-peu.html)
Je ne m'attarderai pas sur l'extérieur de la cathédrale que je vous ai présentée dans l'article précédent via de nombreuses photos mais je vais tout de même vous raconter des bouts de son histoire.
Suite à la pose de la première pierre en 1277, il a fallu patienter 300 ans pour la voir terminée.
300 ans !
Il s'en passe des choses pendant un tel laps de temps...
Cette dame de pierre a ainsi connu la guerre de Cent ans, les épidémies de peste et les querelles internes du diocèse.
Contrairement à la majorité des cathédrales, on n'y pénètre pas par le fond de la nef car celle-ci était bâtie sur la fortification.
Ceci dit, elle est d'une taille impressionnante et le regard est attiré par ses lignes verticales - plus de 30 mètres de hauteur tout de même au niveau des clefs de la nef.
Même s'il ne reste quasiment rien des peintures d'origine, toute la cathédrale était peinte jadis. Ainsi que dans beaucoup d'édifices religieux, ces peintures servaient en quelque sorte de catéchisme car la population était loin d'être lettrée.
Une grande surprise : les vitraux réalisés entre 2004 et 2007 par Stéphane Belzère.
Celui de la chapelle Notre-Dame des Grâces traite le sujet de la résurrection et de l'incarnation.
Détails des 4 niveaux du vitrail ci-dessus :
Le vitrail de la chapelle Sainte Agnès fait référence à l'histoire de l'église de Rodez. Sur un fond bleu qui représente le schéma du système nerveux, se trouvent divers personnages : Isaïe, Jérémie, St Amans, St Martial, Ste Agnès et St Blaise.
La chapelle Sainte Agnès abrite une très jolie maquette de la cathédrale.
Je vous retranscris le panneau :
"Le Puits de la CathédralePlusieurs Cathédrales de France sont pourvues de puits : le plus spectaculaire est sans doute le "puits des Saints-Forts" de Chartres qui a une profondeur de 33 mètres. On peut citer aussi les trois puits de la Cathédrale de Reims, le "puits de l'oeuvre" d'Amiens, le puits de la Cathédrale Saint-Pierre - Saint-Paul de Nantes adossé à un pilier, ou encore le puits de la Cathédrale de Sées en Normandie. Dans son dictionnaire de l'architecture médiévale, Viollet le Duc écrit que la quasi-totalité des églises médiévales possédaient un puits.Il n'est donc pas surprenant que la Cathédrale de Rodez en possède deux. Le plus intéressant est situé à vos pieds dans la chapelle Sainte-Agnès, sur le bas-côté Nord du choeur. Dans l'ouvrage "L'Eglise Cathédrale de Rodez" publié en 1842, l'abbé Magne indique que la chapelle Saint-Blaise (ou Sainte-Agnès), "ne renferme rien de remarquable, on dit seulement qu'il y a un puits". Le puits étant dissimulé par une dalle de pierre, seule la présence d'une console articulée, scellée au mur, permettait de penser à un dispositif de puisage.L'ouvrage est bâti en pierres de grès parfaitement assisées, sur une base circulaire de diamètre 1m. Seules les dernières assises aménagées en forme de trémies sont de plan carré. Cette disposition permet de penser que le puits a été arasé lors de la réfection du dallage de la Cathédrale dans les années 1835, la margelle aurait alors été supprimée. On estime la profondeur du puits à 7m et la réserve d'eau de 3.70m, le niveau d'eau se trouvant à 3.30m au-dessous du dallage.Du fait que la construction du puits est quasi adossée aux parements des fondations de la chapelle Sainte-Agnès, on doit en conclure qu'il est contemporain des bases de cette partie de l'édifice, autour des années 1280-1290. Sa destination devait être l'alimentation en eau du chantier.Un siècle plus tard, sous l'épiscopat de Bertrand de Raffin, est engagée la construction du clocher, conçu alors sous l'aspect d'un véritable donjon défensif que l'on équipe dans la salle haute, au-dessus des archives du chapitre, d'un four et d'un moulin à bras pour permettre de résister à un siège. La présence du puits, au pied même du clocher, desservi par un petit escalier, aurait pu permettre d'assurer une plus grande autonomie du refuge. Le puits de la chapelle Sainte-Agnès n'est pas très différent des puits domestiques connus dans l'environnement proche de la Cathédrale : maison du Chapitre, hôtel Delauro, cour du Palais Episcopal... Tous ces puits sont alimentés par la nappe phréatique 6 à 8m au-dessous des sols actuels.On sait par les documents publiés par Bion de Marlavagne, dans son "Histoire en Cathédrale de Rodez", que les fondations de l'édifice sont creusées à plus de 4 cannes de profondeur, soit de 8 à 9m, ce qui correspond au niveau du socle rocheux. En creusant à cette profondeur pour asseoir la masse énorme de l'édifice, les ouvriers ont dû traverser et "rabattre" la nappe d'eau. Le puits leur a permis d'en faire un bon usage.Si l'on en croit des témoignages recueillis dans les années 1980 auprès d'ouvriers de la Cathédrale, il existerait à proximité du puits, une citerne destinée à stocker l'eau de puisage. Cette citerne aurait été comblée lors de la mise en place du premier paratonnerre, installé sur le clocher."
Je vous retranscris le panneau :
"CHAPELLE NOTRE DAME des INDESPendant tout le Moyen-Âge et jusqu'au XVIIème siècle, cette chapelle dite du "SAINT SOULIER" (relique de la Vierge), a renfermé le trésor des reliques et des objets du culte conservés dans des armoires.Elle a pris le nom de "NOTRE DAME des INDES" en 1873, lorsqu'on y plaça le tableau rapporté du Mexique en 1683 par un dominicain, le père LACOSTE, pour le couvent des Jacobins de Rodez.Sauvée de la destruction à la Révolution, cette toile fut présentée à la Cathédrale, d'abord sous le Jubé, puis dans la chapelle actuelle ; elle est une des plus anciennes copies de l'Empreinte miraculeuse laissée par la Vierge sur la cape du paysan indien JUAN DIEGO lorsqu'elle lui apparut à GUADALUPE en 1531 ; cette image de la patronne de l'Amérique latine est toujours vénérée dans la Basilique Notre Dame de GUADALUPE par des millions de pèlerins.Debout, sur un croissant de lune, la Vierge est soutenue par un angelot en buste ; elle est revêtue d'un grand manteau bleu semé d'étoiles.Vitrail : réalisé en 1873, lors de la déposition du tableau à la Cathédrale, par la manufacture LA CHAIZE de Rodez.- A la partie supérieure, l'apparition à JUAN DIEGO- En dessous, l'Evêque de Mexico pose la première pierre du Sanctuaire, réalisant ainsi la demande de la Vierge d'avoir un lieu de prière en cet endroit.- JUAN DIEGO a été canonisé en 2001.- Gisant : de Raymond d'AIGUEFEUILLE, Evêque de Rodez (vers 1350)."
La chapelle du Sacré Coeur :
Détails du vitrail ci-dessus :
Et d'autres plus contemporains :
Je vous retranscris une partie du panneau ci-dessus :
"Le cadran solaire de la cathédrale de RodezPetite histoire du temps qui passeLe cadran de la cathédrale avait été remarqué par le baron de Guilhermy qui, dans sa "Description des localités de France" mentionne, à l'occasion de sa visite à Rodez en 1850, l'existence, sur un des pieds droits du portail sud de la cathédrale "d'un cadran solaire accompagné de cette inscription : Pereunt Et Imputantur 1600" (les heures passent et sont débitées). Il s'agit d'une devise tirée du poète latin Martial que l'on retrouve sur d'autres cadrans français et dans le monde.Un soleil et son rayonnement son traités en léger relief. Une bande de plomb entourait le cadre ; c'est sur ce cadre qu'étaient peints les chiffres romains indiquant les heures.Le cadran était tracé pour tenir compte de l'orientation du transept qui n'est pas parfaitement orienté plein sud, ce qui explique la dissymétrie du dessin. Suivant le principe de ce cadran, l'angle formé entre le style et le cadran est de 44°, ce qui correspond à la latitude de Rodez (pente par rapport à l'horizontale de la tige de déclinaison les jours d'équinoxes).Le cadran n'est pas symétrique et régulier, mais "déclinant" vers l'ouest, la cathédrale étant orientée légèrement sud-est nord-ouest.Comment rendre son cadran à la cathédrale ?Il est toujours délicat d'intervenir sur un monument aussi respectable qu'une cathédrale, propriété de l'Etat classé aux Monuments Historiques et qui mobilise tant de vigilance et de soins permanents. La délicatesse et l'humilité doivent présider à toute action.Le cadran restitué en façade est fidèle à l'état de ce que l'on sait concrètement du cadran initial et des usages de fabrication de son époque.La copie du cadran porte la mention 2020 afin de bien indiquer que ce n'est pas l'original mais qu'en tant que copie il trouve une place légitime puisqu'il s'inscrit dans l'histoire et la vie de l'édifice.Il a été "vieilli" par l'artisan avec un traitement spécifique du bois. Le coloris blanc cassé a été soigneusement choisi pour éviter un aspect trop "neuf".Le cadran original ne pouvait être restitué en façade car bien trop abîmé et fragilisé par ces trois siècles d'exposition aux intempéries et au soleil. La Direction Régionale des Affaires Culturelles d'Occitanie a financé sa conservation et son installation dans la salle de l'Horloge, située dans le clocher.L'Association des Amis de la Cathédrale de Rodez a pris en charge les frais de la fabrication de la copie et sa mise en place. Une nouvelle opération partenariale réussie entre les services de l'Etat et l'association.Mensurations :Taille : 2.10 x 1.70mEpaisseur : 3.5 cmPoids : environ 120 kgGnomon (ou style) : 1.73 m de long 8 mm d'épaisseurMatériaux :Composé de six planches de bois en chêneAssemblage par chevillageGnomon ou style en fer doux"
Dalle funéraire de Guilhem de Bresons :
Fresque (datée des environs de 1460) relatant la vie de Saint-Eloi :
Une déposition de croix du XVème siècle provenant de l'atelier de sculpture de Belcastel :
Chapelle de l'Annonciation et de Saint-Artemon martyr :
L'Annonciation :
Je vous retranscris le panneau :
"LE JUBEDans les églises et cathédrales où la présence d'un clergé assujetti à des offices particuliers, rendait nécessaire une séparation entre le choeur et la nef réservée aux fidèles, la clôture pris la forme d'un portique du haut duquel les lectures étaient faites.Cette clôture, le JUBE, tire son nom du premier mot prononcé par le diacre avant les lectures : "Jube, Domine, Benedicere". Ainsi le jubé apparaît comme une synthèse de la clôture de choeur, de l'ambon et de la poutre de gloire.A Rodez, c'est entre 1468 et 1478 que fut sculpté le jubé, sous l'épiscopat de Bertrand de Chalençon dont il porte le blason. On l'attribue aux maîtres Tibaut Sonier, Guillaume Desfossses et Pierre Viguier, sculpteurs du portail Sud.Il était orné de 38 statues et d'un grand christ.On sait que les jubés furent décriés par le Concile de Trente (1534-1549), ce qui amènera la disparition d'une centaine d'entre eux (Bourges, Paris, Reims...). Quelques-uns furent intégralement conservés comme à Albi, la Chaise-Dieu, Saint Etienne du Mont, Bron... D'autres enfin furent déplacés comme Saint Seine, Saint Martin de Pont à Mousson...Le jubé de Rodez, dépouillé de sa statuaire pendant la Révolution, fit l'objet d'une longue polémique qui dura de 1824 à 1872, date à laquelle, il fut finalement démonté et remonté pierre par pierre, dans le transept Sud.Lors de travaux menés il y a une dizaine d'années dans la chapelle du "Jardin des Oliviers", des fragments de statuaire ont été retrouvés en grand nombre, parmi lesquels figurent plusieurs fragments de la statuaire du jubé."
Le jubé :
Œuvre du XVème siècle :
Statue de Sainte Emilie de Rodat, réalisée par Denys Puech en 1936 :
La chapelle du Saint Sépulcre, fermée par de la dentelle de pierre, abrite un magnifique retable du XVIème siècle représentant la mise au tombeau. Cette œuvre (1523) a été commandée par le chanoine Gaillard Roux qui voulait mourir lavé de tous ses péchés suite à une vie dissolue.
Au fond de la nef, se trouve la tribune de Philandrier et la chapelle du Saint-Sacrement.
Je vous retranscris le texte :
"TRIBUNE de PHILANDRIER et CHAPELLE du SAINT-SACREMENTCette chapelle fut construite durant la 2ème moitié du XVIème siècle, sous l'épiscopat de Georges d'Armagnac. On l'attribue généralement au Chanoine Georges PHILANDRIER, grand humaniste ; helléniste distingué, passionné d'architecture antique et d'archéologie, qui introduit dans le Diocèse de RODEZ le goût des Antiquités et du style de la Renaissance.Avec l'Architecte Jean Salhvan, on lui doit la tribune de pierre jetée sur la dernière chapelle au bas de la tour Nord Ouest et sur le déambulatoire correspondant. Cette tribune était destinée à accueillir, côté Paroisse, l'Evêque et le Grand Archidiacre qui, lors des grandes cérémonies venaient écouter le prédicateur.Au-dessous de la tribune, la chapelle fut créée pour accueillir le trésor de la Cathédrale, anciennement déposé dans la chapelle du Saint-Soulier au chevet de la Cathédrale.Lors de sa création, cette chapelle était constituée de 2 travées :- Côté Nord (vitrail) se trouvait le trésor rassemblant reliques et reliquaires, parmi lesquels le "Saint-Soulier" de la Vierge. Une grille scellée dans l'arc diaphragme, protégeait les saintes reliques.- Côté extérieur de cette grille, se trouvait un autel (retable classique en pierre) devant lequel brûlaient les cierges des fidèles ; honoré par le Pape Grégoire XIII en 1580, cet usage sera modifié en 1649.C'est de ces lieux que le trésor de la Cathédrale de RODEZ sera extirpé puis détruit en 1793. Les travaux réalisés au printemps 1994 ont révélé l'acharnement déployé sur la grille de fer protégeant le trésor, ce qui a provoqué la forte dégradation des piédroits de l'arc.Au début du 19ème siècle, la chapelle du Saint-Soulier fut fermée au niveau de l'ancienne grille, par un mur de façon à créer une sacristie paroissiale.Ce mur a été déposé au printemps 1994 ; ainsi a été rétablie l'unité du lieu qui devient désormais, chapelle du SAINT-SACREMENT. A ce titre, elle est un lieu dont on se doit de respecter le silence et la paix.Les VOÛTES de la chapelle dérivent de la tradition des voûtes plates dallées, procédé utilisé au début de la Renaissance à Gaillon (1504-1510) aux chapelles construites par Guillaume Senault. On retrouve ce procédé en divers monuments de Normandie (Bayeux, Cane, La Ferté-Bernard...), mais aussi à Azay-le-Rideau, Cravant, Chapelle de Beaune...Mais à RODEZ, il s'agit d'un cas de VOÛTES PLATES CLAVEES constituées de plates-bandes. Ce système qui se développera au XVIIIème siècle est très nouveau. On ne connaît guère que les cas du Château d'Ecouen (avant 1550) et d'Anet (1552, architecte Philibert Delorme) qui lui soient légèrement antérieurs. Leur dessin semble directement inspiré de Sebastiano SERLIO, confrère de Philandrier. Philandrier et Serlio, tous deux disciples de Vitruve qu'ils ont traduit et interprété, se sont connus à Rome.Les dalles plates formant voûtes ont une épaisseur de 25 cm dans la partie nervurée.Réalisé par le Service Territorial de l'Architecture et du Patrimoine de l'Aveyron"
Détails du vitrail ci-dessus :
Détails du vitrail ci-dessus :
Détails du vitrail ci-dessus :
Les nombreuses stalles ont été réalisées au milieu du XVème siècle.
Devant l'autel, on peut voir le tombeau de François d'Estaing. C'est à ce grand évêque que l'on doit la construction du clocher.
L'orgue a été réalisé au début du XVIIème siècle.
Au centre du buffet d'orgue, on peut voir la statue de Marie.
Après la découverte de cette très belle cathédrale, nous quittons Rodez. Certes, nous n'avons pas tout vu, mais il est temps de rejoindre Belcastel.
A bientôt ! 😉
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