Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2025/02/un-peu-plus-de-5-mois-dans-la-peninsule.html)
Le village de La Fresneda est en vue.
Pas de grand parking, nous nous garons en bas du village, dans une rue qui nous semble peu fréquentée. De toutes façons, ce n'est que le temps de faire le tour de ce village de la comarque de Matarraña.
Très vite, au niveau de la rue du couvent, nous tombons sur un joli panneau où la ferronnerie s'allie aux carreaux en céramique.
La jolie porte du couvent s'ouvre à l'angle de la ruelle.
De-ci de-là, nous trouverons des panneaux devant les lieux emblématiques du village, certains seront plus exploitables que d'autres selon leur état de dégradation.
Quelques mots sur le couvent :
"Couvent des MinimesLa relation de l'Ordre des Minimes de Saint François de Paul avec La Fresneda remonte à 1580, lorsque la ville et la commende ont donné à cet ordre religieux l'ermitage du mont de la Mangranera, l'actuel Sanctuaire de la Vierge de Grâces et lieu où, selon la tradition, une statue de la Vierge a été trouvée.L'ordre établit là un petit couvent, mais les conditions climatiques très dures obligent les moines à changer de lieu et à s'établir à l'intérieur du village.Les travaux de ce couvent de style Renaissance, ordonnés par Fray Gregorio de Paula, commencent en 1593, mais ce n'est que le 1er novembre 1595 que la communauté s'installe entre ses murs. Plus tard, à l'aube du XVIIe siècle, une église y est ajoutée. Malheureusement, à la fois la Guerre de Succession et les Guerres Carlistes ravagent le bâtiment, ne laissant debout que la façade plateresque et une partie de ses murs extérieurs. Au XIXe siècle, avec la confiscation de Mendizábal, le bâtiment passe entre des mains privées et il a ainsi subsisté jusqu'à nos jours. Ces dernières années, il a été restauré et réhabilité en une splendide résidence hôtelière, conservant la disposition de l'ancien bâtiment avec un cloître central."
Le panneau est détérioré du fait des intempéries, nous nous trouvons devant la chapelle du Pilar érigée au XVIIème siècle. Celle-ci a subi d'importants dégâts pendant la dernière Guerre Civile qui ont nécessité de rénover la décoration intérieure.
Nous ne la visiterons pas, les portes sont fermées aujourd'hui mais elle accueille apparemment les messes dominicales alors que les célébrations spéciales ont lieu dans l'église paroissiale, plus difficile d'accès en raison de son emplacement en haut du village.
"Maison de la CommanderieDans l'ancien quartier juif du village médiéval de La Fresneda, se trouve ce grand palais, directement lié à l'Ordre de Calatrava, qui en l'an 1210 établit la Commanderie de La Fresneda et, par la suite, sa charte villageoise.Cette demeure servait de résidence au Commandeur de l'Ordre de Calatrava et était l'endroit où étaient collectées les anciennes dîmes.Dans cette maison seigneuriale, se trouvent plusieurs blasons en fer forgé, une large et vaste façade, des balcons en fer forgé, un avant-toit mouluré et sur sa porte principale un texte harmonieusement peint. A l'intérieur, se profile une belle loggia avec trois arcs en plein cintre et des colonnes ioniques au rez-de-chaussée. Au dernier étage, la salle noble parée du blason des Calatrava.Cet immeuble, actuellement privé, a été fidèlement reproduit au village espagnol de Barcelone lors de l'Exposition Universelle de 1929."
"Palais de la CommanderieAprès la conquête arabe (1169), le roi d'Aragon, Alphonse II le Chauve, fait don en 1179 de cette demeure, ainsi que d'autres de la région, à l'Ordre de Calatrava. Cet Ordre religieux-militaire dominera La Fresneda pendant plus de six cents ans.Durant tout ce temps, le commandeur, entre autres prérogatives d'ordre juridique et économique, était autant propriétaire du château qu'il percevait les impôts. Bien que sa résidence officielle fût le château, les difficultés d'accès et son utilisation tant comme logement que comme entrepôt ont favorisé la construction de cet édifice, la Maison du Commandeur ou la Commanderie, dans la partie basse du village, tandis que le château progressivement abandonné était devenu un élément ornemental jusqu'à sa quasi-destruction en 1839, lors des guerres carlistes. Il s'agit d'un bâtiment du XVIe siècle de style renaissance, comme la façade principale de l'Hôtel de Ville. Au rez-de-chaussée, il conserve les salles où étaient déposées les récoltes perçues en tant que tributs ou dîmes. Au XVIIIe siècle, il a dû subir une réforme considérable comme le témoigne une peinture sur la porte datée de 1711, qui fait référence à l'infant Don Antonio et au commandeur de l'époque, Medel Fecit.La grandeur du bâtiment, actuellement privé, lui a valu d'être reproduit dans le "Village espagnol" de Barcelone à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1929, tout comme l'Hôtel de Ville du village."
Il ne fait pas chaud, de plus un petit air glacial s'engouffre dans les ruelles en cette fin janvier.
"La place principaleLa place principale de La Fresneda fait partie de l'élargissement du tracé urbain qui se produit à la fin du Moyen-Âge en raison du développement économique du village.Il n'est pas très habituel qu'une place principale présente une forme triangulaire comme c'est le cas ici. Du côté Ouest, nous observons une rangée de magnifiques maisons seigneuriales des XVIIe et XVIIIe siècles, construites en pierre de taille avec de grandes façades et portes, ainsi que des galeries d'arcs en plein cintre.Le côté Est mérite une mention spéciale, avec les portiques qui la relient à la rue principale et qui constituent un parfait exemple du tracé médiéval des rues de La Fresneda.La base du triangle est évidemment occupée par la Maison Commune. Le fier édifice présente côté place, sa façade la plus cérémonieuse et protocolaire : avec l'imposant balcon, l'horloge, et, bien visible, le blason de la ville avec le frêne.Finalement, la pointe du triangle est occupée par l'Arc de Xifré. Il s'agit d'une ancienne porte d'entrée du village lorsqu'il était fortifié et ceint de murs. Il a été récemment couronné de plusieurs motifs courbes tels ceux de la mairie.La place principale de La Fresneda reste aujourd'hui le centre névralgique et social du village, témoin de ses fêtes et célébrations. Comme curiosité, il convient de signaler qu'en 1996, elle a servi de lieu de tournage du film Libertarias de Vicente Aranda."
D'ailleurs tout comme à Cretas, il semble qu'il y ait eu une manifestation ces jours-ci, en témoignent les cendres qui jonchent ici aussi le milieu de la place.
"Mairie - Hôtel de VilleComme d'autres maisons consulaires de la région, la mairie de La Fresneda a été érigée vers la fin du XVIe siècle (la date de 1576 apparaît sur la façade, bien que d'autres sources indiquent qu'elle a été construite autour de 1590), elle est l'expression la plus palpable du nouveau pouvoir municipal qui commence à s'opposer aux ? traditionnels, représentés dans ce cas par l'Ordre de Calatrava, son château et la Maison du Commandeur.Nous ne savons presque rien de son maître d'oeuvre, bien que l'on suppose qu'il pourrait être responsable de la construction de l'Hôtel de Ville de Torre del Compte, car ces deux hôtels de ville sont les seuls de la région à présenter de curieuses gargouilles.Son architecture présente des éléments de style gothique et renaissance avec trois façades distinctes, chacune s'adoptant à une fonction : la façade principale est la plus noble, pensée pour des événements importants et l'accueil des visiteurs ; la façade latérale gauche est la plus propice à la fonction du gouvernement municipal ; et la façade latérale droite, la plus simple, est celle qui structure la zone de services.Le site historique du village de La Fresneda a été déclaré Bien d'Intérêt Culturel (B.I.C.) en 1983 et ce bâtiment l'a été en 2002. Actuellement, il continue d'être le siège de la municipalité et à l'intérieur, on peut visiter l'ancienne prison et le Centre d'Interprétation du Patrimoine local de La Fresneda."
Une petite niche sous les arcades :
Une fois passé l'arc de Xifré, nous poursuivons notre ascension à travers les ruelles.
Nous parvenons à l'église située au sommet du village.
"Eglise paroissiale de Santa Maria la Mayor ou de la Vierge des NeigesLes origines de l'église de La Fresneda dédiée à Sainte Marie la Majeure, pourraient remonter au XIIIe siècle, voire plus anciennement selon certains indices sur la possibilité que le temple ait été construit à l'emplacement d'une ancienne mosquée.Des indices à la marge, les premiers documents qui nous parlent du temple datent de l'année 1224 lorsque, apparemment, il était situé au pied du château de l'Ordre de Calatrava.L'institution ecclésiastique a été très importante à La Fresneda durant les siècles suivants. Le soutien de l'Ordre de Calatrava, d'un côté et la ferveur populaire, de l'autre, ont fait de l'église le centre de la vie sociale de La Fresneda et ont promu, la construction d'oratoires, chapelles et ermitages dédiés aux saints les plus vénérés par les fidèles, parmi lesquels Saint Jean, Saint Roch, les saint Simon et Judas, l'Immaculée ou la Vierge du Rosaire.La ferveur chrétienne et l'augmentation de la population ont conduit l'évêque Alonso Gregorio à envisager une extension du temple au début du XVIIe siècle, bien que le projet ait été retardé quasiment jusqu'à la fin de ce même siècle en raison des faibles fonds disponibles après la récente construction de la Maison consulaire. Cette extension tire parti de la cathédrale gothique et la redéfinit et la restructure complètement, lui donnant l'aspect baroque qu'elle présente, augmentant considérablement à la fois sa largeur et son ?..."
Dommage, l'église est fermée, nous empruntons le chemin qui mène au château, ou du moins ce qu'il en reste.
Du château, il ne reste qu'une partie d'une tour, l'ancien donjon peut-être et une porte surmontée d'un écusson qui s'ouvre sur une cour ceinte de murs.
Du château, on aperçoit l'ermitage de Sainte Bárbara au sommet de la colline voisine. Nous décidons de nous y rendre.
"Ermitage de Sainte BárbaraLa chapelle de Sainte Bárbara a été construite au XVIIe siècle sur une colline parallèle à l'ancien château. En 1685, une confrérie fut fondée sous son patronage, dont ses membres avaient entre autres l'obligation de se porter assistance mutuelle en cas de maladie et d'enterrer les frères décédés. En 1760, la chapelle a été reconstruite à l'instigation de la municipalité et transformée en chapelle avec transept, dôme et choeur. Malgré sa fonction, éminemment religieuse, en raison de sa situation stratégique, durant les Guerres Carlistes, elle a été utilisée comme bastion défensif et a été pratiquement détruite.Cependant, la chapelle n'avait pas encore vécu ses derniers jours et a été reconstruite en 1891 grâce aux dons. Malheureusement, une fois de plus, elle ne réussit pas à échapper aux ravages des guerres et du temps qui passe et fut de nouveau détruite. Au cours des dernières années, diverses phases de restauration ont été réalisées pour l'aménager à des fins culturelles.Sur le sentier d'accès, bordé de cyprès, ont été conservés des vestiges de chapelles aménagées dans des grottes et dédiées à saint Jean-Baptiste et saint-Mathieu.Depuis le promontoire, on peut contempler la vallée du Silence, traversée par la rivière Matarraña."
On y voit même notre cc bien garé que nous n'allons pas tarder à rejoindre.
Encore un bel arrêt que la découverte de ce joli village aragonais. Il en reste un, Rafalés, qui nous a été recommandé par l'office de tourisme de Valderrobres. Nous ne voulons pas dormir en bordure du trottoir. Nous reprenons donc la route, direction Rafalés.
A bientôt ! 😉
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