samedi 9 août 2025

Espagne - Communauté de Valence : Cervera del Maestre - Moulin à huile - Janvier 2023

 



Présentation de ce voyage (cliquer pour accéder à l'article et si le lien ne fonctionne plus : https://baladesmv.blogspot.com/2025/02/un-peu-plus-de-5-mois-dans-la-peninsule.html)



L'autre point phare de Cervera del Maestre hormis le château qui culmine en haut du village, c'est le moulin à huile.
Nous quittons donc l'aire camping-car pour nous rendre en bas de la cité, sur le parking du moulin.
Ce dernier, magnifiquement restauré et réhabilité en musée, fait aussi fonction d'office du tourisme. Malheureusement, il ne va pas tarder à fermer et même si le monsieur à l'entrée nous dit gentiment que nous avons assez de temps, nous effectuons la visite au pas de course faisant l'impasse sur les panneaux dont aucun n'est en français ainsi que sur la salle audiovisuelle. Photographiés, ils me serviront cependant de support pour élaborer le texte de cet article.




L'origine des moulins remonte probablement au XIIIe siècle.
Même si des écrits mentionnent des travaux au cours des XVIIème, XVIIIème et XIXème siècle, il est évident que le bâtiment d'origine est plus ancien et faisait peut-être office de poste entre la côte et Morella.
Le moulin, devenu privé au fil du temps a finalement été donné par son dernier propriétaire, Manuel Segarra Sorli, à la commune de Cervera, à seule fin qu'il devienne un espace culturel destiné à promouvoir son activité ancestrale.
Ainsi, le Centre d'Interprétation du Moulin à Huile met en avant les différentes étapes de la production d'huile d'olive en usage depuis l'époque romaine : "Le séchage des olives sur les terrasses, leur broyage dans la salle des meules où l'huile est extraite grâce aux pressoirs "giny" et le stockage du précieux jus dans la cuverie;"

Le domaine est depuis 2007, déclaré Bien d'Intérêt Culturel.



Dès l'entrée du musée, nous sommes confrontés à la vie du moulin.
Si au début du XXème siècle, les mules transportaient encore les récoltes sur leur dos jusqu'au moulin, l'amélioration des routes et plus de moyens financiers ont conduit les agriculteurs à utiliser des charrettes tirées par ces mêmes mules. Ils n'étaient cependant pas exemptés de la lourde tâche de transporter à l'intérieur les lourds sacs emplis d'olives.



Depuis des siècles, la production d'huile se fait par mouture ou par pressage.
C'est dans cette grande salle que se faisait la mouture via deux moulins à traction animale, de ce fait ils étaient dénommés "moulins à sang".




Autre méthode le pressage. Il a fallu adopter la bâtisse médiévale afin d'y loger les énormes presses "giny" et leurs tours à contrepoids.



L'huile obtenue était stockée dans des jarres en terre cuite fermées par des couvercles en bois. Elle était ainsi à l'abri du rancissement.




Mais jusqu'au début du XXème siècle, rien ne pouvait se faire sans la mule. Celle-ci étant aussi indispensable pour actionner les meules que pour extraire l'eau de la noria.


"Les mules qui travaillaient au moulin appartenaient au meunier et étaient sous sa garde. Pendant les pauses, le meunier les abreuvait et les nourrissait plusieurs fois par jour dans l'écurie, principalement avec des caroubes, de la paille, de l'avoine et de la luzerne, qu'il devait stocker en grandes quantités pour assurer leur subsistance tout au long de la saison d'exploitation du moulin."


"L'animal de trait et de bât était généralement une mule ou un âne, et parfois un cheval, et était présent dans la plupart des foyers du village. L'absence d'animal de trait empêchait de travailler correctement la terre et d'obtenir des rendements suffisants. Dans le premiers tiers du XXe siècle, on comptait environ 500 animaux de trait à Cervera, dont des mulets et des ânes."



"Eau

La roue à aubes du moulin fournissait l'eau nécessaire aux processus industriels (pressage, nettoyage), à l'abreuvement des chevaux et aux besoins domestiques des meuniers. C'était la seule roue à aubes de Cervera à vocation industrielle.

A l'origine, le mécanisme de la noria était fabriqué en bois d'olivier, abondant sur ces terres et résistant aux insectes vrillettes. Dans les années 1920 et 1930, alors que le moulin avait déjà cessé son activité, les engrenages en fonte ont remplacé le fer dans le Maestrazgo, et dans les années 1970, les moteurs électriques ont définitivement remplacé la traction animale.

L'existence d'au moins 17 roues hydrauliques est connue dans la municipalité de Cervera, bien que trois d'entre elles puissent être d'origine musulmane (Cervera était une ville islamique jusqu'en 1232), la plupart d'entre elles ont leur origine dans l'expansion démographique et agricole que la municipalité a connue au XVIIIe siècle.

Leur construction et leur entretien étaient généralement communautaires, et l'eau était utilisée pour les cultures irriguées qui ne représentaient pas plus de 5 % des terres agricoles de Cervera, pour la consommation humaine et pour abreuver les animaux de trait et de transport, essentiels aux travaux agricoles.

Fonctionnement

La roue à eau était composée de deux grandes roues en bois, dont l'une horizontale, mue par un animal, transmettait sa rotation à une roue verticale installée au-dessus de l'ouverture du puits. Cette roue était reliée à une corde circulaire à laquelle étaient fixés des récipients (seaux) qui pendaient au fond du puits.
Lorsque la roue tournait, l'eau remontait à la surface et se déversait dans une gouttière qui l'amenait au moulin."



"Utilisations de l'huile d'olive

Aujourd'hui, l'huile d'olive est presque exclusivement utilisée à des fins alimentaires. Cependant, dans l'Antiquité, et jusqu'au XIXe siècle, ses utilisations étaient bien plus vastes et importantes : médicament, détergent, carburant, conservateur, base de parfum, etc.

Jusqu'à récemment, les savons étaient fabriqués à la main, une coutume qui a survécu dans de nombreuses villes grâce à leurs qualités et à la possibilité d'utiliser l'huile restante. A Cervera, les femmes les fabriquaient dans un "llibrell" (pot en terre cuite), en mélangeant de l'huile, de la soude caustique et de l'eau, en remuant toujours dans le même sens. On les laissait prendre dans des moules en bois et, une fois durcis, on les découpait en morceaux rectangulaires. On les utilisait pour laver le linge et pour le ménage.

L'huile servait également de base à la fabrication d'onguents thérapeutiques. Le plus répandu à Cervera était sans doute l' "Aceite de Perico" ou millepertuis, indiqué pour les contusions, les plaies, les brûlures et les piqûres d'insectes grâce à ses propriétés anti-inflammatoires, cicatrisantes et antiseptiques.

L'utilisation de l'huile d'olive pour la conservation est connue en Europe depuis l'Antiquité. A Cervera, elle était utilisée lors de l'abattage, notamment pour le "frito" (côtes, saucisses et longe de porc frites), salé, frit et huilé, conservé dans de petits bocaux.

Les olives assaisonnées constituent également un patrimoine ancestral. Les meilleures olives étaient cueillies sur l'arbre encore vertes, sucrées avec de la soude ou de l'eau, puis marinées dans de la saumure. Les variétés les plus sucrées, comme l' "olive tree", étaient consommées très mûres, déjà noires.

L'huile était également le combustible essentiel des lampes qui éclairaient les maisons avant l'avènement du pétrole et du carbure."





Tous mes remerciements à la personne à l'accueil qui m'a autorisée à publier cet article.

Après cette visite très intéressante, un peu frustrante sur le moment faute de pouvoir déchiffrer les textes des panneaux, nous reprenons la route.


A bientôt ! 😉


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