mercredi 17 octobre 2018

Hérault : Cessenon-sur-Orb (sept. 2018) 2ème partie



A mi-chemin entre contreforts cévenols et Grande Bleue




L'intégralité de notre parcours : 
Abbaye de Fontcaude (1ère partie)Cessenon-sur-Orb (2ème partie)Murviel-les-Béziers (3ème partie)Lieuran-les-Béziers ¤ Espondeilhan ¤ Alignan-du-Vent (4ème partie)Pézenas (5ème partie)Portiragnes (6ème partie)Florensac (7ème partie)Pomerols ¤ Pinet (8ème partie) ⇒ Bessan : Cactus Park (9ème partie) ⇒ Montblanc (10ème partie)







Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking et de la tour.




Pas si facile de se garer dans ce petit village, nous finissons par trouver une place sur le parking du cimetière.
Coordonnées GPS :  N 43°27'6.7500''  -  E 3°3'10.1630''

Le temps de déjeuner et nous partons découvrir le centre. A mi-chemin, nous contournons la cave coopérative de Cessenon. De fortes odeurs de vin en devenir s'en échappent.
Eh oui, nous sommes en pleine période de vendanges et ça se sent aux abords des coopératives !

L'arrière de la cave coopérative, l'odeur du raisin fermenté en moins.

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L'office du tourisme n'ouvre que l'été et là, une affiche nous renvoie à une boutique pour obtenir quelques prospectus.

Ainsi le dépliant obtenu "A l'ombre du donjon Cessenon-sur-Orb - Un territoire de projets - Pays Haut Languedoc et Vignobles - Tourisme et Patrimoine" me permet de vous transmettre quelques infos.

Entre maquis et garrigue, Cessenon garde maintes traces du passé. Ainsi, dolmen, tumulus et silex (de l'époque préhistorique) côtoient tombes musulmanes, norias et chadouf (de l'époque wisigothe et sarrazine) ainsi qu'amphores et sépultures (de l'époque romaine).
Le village figure à la date de 973 dans un cartulaire.
De par sa situation géographique stratégique, il a été régulièrement convoité et de ce fait a vécu de nombreuses périodes troublées.

Il inspire manifestement.

Un poème pour commencer :

"Le vieux village

Un vieux clocher, ancien donjon,
Un pâté de vieilles maisons
Un lacet d'antiques ruelles

Pans de remparts, recoins obscurs, 
Enchevêtrement de vieux murs
Vestiges d'une citadelle,

D'étranges porches aux voûtes sombres
Où, en plein jour, grouillent des ombres
Bâtis par de lointains aïeux

Des façades aux moulures artistement sculptées,
Art gothique ou roman, beaux styles du passé
Et de longs escaliers, faisant lever les yeux

C'est le vieux Cessenon étreignant sa colline,
Agglutiné le temps de sa patine
Lui a estompé le teint et terni ses couleurs.

En lui baignant les pieds, un Orb tranquille et calme
Lui donne sa fraîcheur, ses poissons et son charme
Mais a parfois hélas quelques sautes d'humeur.

Et inlassablement, sans trêve, ni relâche,
La vieille tour poursuit sa tâche
Les yeux rivés sur l'horizon,
Triste les jours en deuil mais dans les jours de fête,
Elle sème à tous vents, alerte et guillerette,
Son joyeux carillon.

Gabriel Aussillous - 1950"

Deux circuits sont proposés sur le dépliant, nous faisons un mix des deux et comme les textes sont assez courts et précis, je vais être, une fois n'est pas coutume...très paresseuse en faisant du recopiage !

Nous commençons par la mairie.

"L'Hôtel de ville - En 1810, Cessenon n'a toujours pas d'Hôtel de ville et loue une maison dans l'avenue Raoul Bayou. En 1899, Lalanne réalise le plan de la mairie qui sera construite sur l'ancien cimetière, déplacé en 1879 chemin des plantades. En 1920, le monument aux morts est érigé ; l'obélisque en pierre, posé sur un socle carré, supporte une statue en marbre représentant un Poilu."

L'Hôtel de ville

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L'église se dresse de l'autre côté de la place où se trouve la mairie.

"L'église Saint-Pierre Saint-Paul - Construite probablement sur un mausolée gallo-romain au Ier ou IIe siècle après J.C., elle ne vit le jour qu'après de multiples tractations. En effet, dans les premiers temps du christianisme, en 972, l'église n'était qu'une modeste chapelle. Ce n'est qu'en 1325 que sa construction fut achevée. Cet édifice religieux fait partie de l'architecture gothique méridionale. Très imposant avec ses 20 mètres de haut, 47 mètres de long, 16 mètres de large, ses murs très épais, ses puissants contreforts, ses rares ouvertures, il ressemble à une cathédrale. Sa porte est en chêne massif et son verrou est un gorgerin d'armure."


Très sobre et imposante à l'extérieur, fort lumineuse à l'intérieur.


Dans le choeur, 7 peintures entourées de colonnes en marbre rouge représentent diverses scènes bibliques.






Tout de marbre blanc avec une belle Piéta, un retable dédié aux morts de la Première Guerre mondiale.


Tout comme le retable, un vitrail dédié aux Poilus


Un beau bénitier en marbre



On en voit de moins en moins de belles plaques comme ça !


A proximité de l'église, sur la façade d'une maison se trouve un sarcophage.

"Le sarcophage - Datant de l'époque gallo-romaine Ier siècle avant J.C., ce fragment de bas relief d'un sarcophage a été retrouvé lors du dallage de l'église. De nos jours, on retrouve cette pierre sur le pan de maison, place du Marché : le Helder. Les inscriptions sont les suivantes : SVLPICIO A PRESTANTIA A VITALINIA...KARISSIMA...RVM IPSVS...SARCOPHAGV...EXIBERE CVI...RANTE EVSEV...AMANTIS. La scène reproduite sur cette pierre représente un banquet funéraire. 7 personnes autour de la 8ème allongée dans un triclinium, salle à manger avec des lits en pente. La tête de l'enfant, bouclée, est caractéristique de l'école de sculpture arlésienne."

Vous le voyez ?




Toujours à proximité : La Font du Plô


"La Font de la gleizes (église) ou du plô (place) - La source qui jaillit à la fontaine de l'église est déjà mentionnée en 1555. En 1693, on pave le dessus de la voûte de la fontaine, on installe un abreuvoir et quelques temps après des lavoirs. La restauration récente les supprime."



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Un passage du XVIème siècle, nous emmène vers les ruelles médiévales, tortueuses et pentues.












Une autre rencontre plus timide

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De ruelle en ruelle, d'un escalier à l'autre, nous débouchons au pied de la tour. 


Je vous aide...


"La TOUR
La vocation défensive de ce piton paraît remonter bien avant l'an mil mais c'est avec certitude que l'on peut donner l'an 972 comme date de naissance du château. Il est le témoin de ce premier âge Féodal et figure dans la liste des forteresses du "PAGUS BITTERENSIS". Il a été l'un des plus important que possédait la famille TRENCAVEL et "capitale" d'une puissante châtellenie (30 000 hectares) de la vicomté de BEZIERS. Sa situation près des nombreuses voies de communications qui se croisaient à ses pieds, la traversée du fleuve mais encore les périodes d'insécurité des siècles précédents, valurent très tôt au château sa position de sentinelle. Bien avant la croisade contre les Albigeois il fut la résidence de prédilection de Cécile de Provence épouse de Bernard ATON IV vicomte de BEZIERS. Quand s'allumèrent les feux de la "Croisade" (1209) Hugues de Cessenon résista aux assauts de l'OST de Simon de MONTFORT mais succomba à la prise de la forteresse et "fut enseveli sous les ruines fumantes de son château". Les murs sont relevés. Dans un sursaut d' "Indépendance Méridionale" en 1241 le château est repris, peu après cependant force reste au Roi, la forteresse est à nouveau investie par les croisés et en partie démantelée. En 1248, CESSENON conserve toujours le titre de "Châtellenie" dans cette nouvelle Province qui prend le nom de LANGUEDOC. La forteresse panse ses plaies, les murs sont une fois encore relevés. Lors de ces luttes fratricides, pendant près d'une décennie le château sera l'enjeu de deux doctrines, et le lieu sera alternativement investi par l'une ou l'autre des deux religions. Les murs sont abattus aux moyens de pétards, puis relevés en 1576 - 1582 - 1584 - 1586. Tous les assauts laissent de grandes brèches, les murs sont remontés à la hâte par les nouveaux conquérants. Las de subir ces assauts successifs, la paix revenue les Consuls Cessenonais demandent au Roi le "razement de la cytadelle". L'an 1633 voit au mois de novembre et décembre plus d'une centaine d'hommes démanteler les murs de ce qui fut l'un des fleurons de l'époque médiévale.
Il ne demeure debout aujourd'hui que le donjon, calé à l'arrière du système défensif, élément fédérateur du village. Il indique toujours l'emplacement de la forteresse.
S'offrant depuis plus de dix siècles au vent et au soleil il est encore porteur d'un ancien mais merveilleux message. Planté au dessus du fleuve , dominant le village et son lit de vignes, flottent à son sommet les couleurs de l'OCCITANIE indiquant que la forteresse fut longtemps un des importants pions de cette Province.
J.G." 

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Une montée un peu "casse-gueule" mais qui vaut le coup d'oeil !


A nos pieds, le pont qui enjambe l'Orb.

"Le pont - On parle beaucoup du pont dans l'histoire. Au Moyen Age, au XIIe siècle, les consuls regrettent que le pont détruit ne soit pas reconstruit. Jusqu'en 1866, un bac sert à transporter passants et animaux. Grâce à l'ingénieur A. Boulland, le 24 mars 1866 un pont suspendu à péage est ouvert au public : son tablier est en bois. En 1924, il est remplacé par un pont métallique avec piliers. Hélas en mars 1930, une crue emporte le pont. En 1931, un nouveau pont suspendu métallique est construit (113 mètres de long pour une largeur de 6 mètres 80)." 



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Nous quittons un temps ruelles et escaliers pour emprunter une des avenues du village.

" La maison "médiévale" - Mentionnée sur le cadastre de 1810, elle date vraisemblablement du XVIIe siècle. Elle a été restaurée avec une certaine fantaisie. Le colombage est un plaquage artificiel de planches de bois sur une maçonnerie moderne, seul le rez-de-chaussée a conservé son authenticité ainsi que l'encorbellement du premier étage et les murs de refend maçonnés jusqu'au toit. Par son originalité, elle attire l'oeil et elle est devenue une galerie d'art."

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La maison "médiévale"




Nous délaissons l'avenue et prenons la rue de la Font Sucrée, un bien joli nom qui met l'eau à la bouche.

"[...]Une porte Louis XIII à bossage, récemment restaurée, marque l'entrée de l'ancien hôtel des capitaines châtelains de Cessenon. Les armoiries des Vessas, figurant sur le médaillon du fronton à rampants interrompus, ont été sculptés à l'envers. Franchissons cette porte et accédons à la cour intérieure, appelée Patus, par un passage couvert. Au fond à droite, cette cour dessert l'arrière de la prison avec sa tour, du haut de laquelle les prisonniers étaient jetés.[...]"

Le "Patus" centre administratif au XVIe siècle.


La cour intérieure



Au bout de la rue, un peu étonnant vu la canicule qui sévit, l'eau coule à flots, débordant de la fontaine, elle file dans la rigole.
"La Fontaine sucrée - Pourquoi sucrée ? Nul ne le sait. L'eau qui coule dans l'auge depuis le tuyau en fonte est riche en calcaire. Déclarée non potable, elle est, pourtant, bue depuis toujours par de nombreux Cessenonais. Son débit, même en temps de sécheresse, est très important et d'une grande fraîcheur. Sa construction résulte d'une délibération du conseil municipal en 1835. Elle a été restaurée en 1996. Un auvent a été bâti sur la façade et les tuyaux ont été encastrés, une croix du Languedoc en fonte y a été placée. L'une des portes du château, la porte de l'Olivet se trouvait à l'emplacement de la fontaine."

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La Fontaine sucrée


La rue qui monte de l'autre côté de la fontaine nous plaît bien, nous allons à la rencontre du moulin à huile.


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"Le moulin à huile - Les châtelains de Cessenon possédaient deux moulins. En 1620, le moulin du Sieur de Pailhès, magistrat de la châtellenie est acheté par la commune mais il est en piteux état. En 1755, il est réparé : canalisation d'eau de la fontaine de la place jusqu'à deux puits, pressoirs, greniers, fourneaux, bassins, rien n'est laissé au hasard. Mais en 1825, ce moulin est transformé en maison d'habitation."



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Nous nous retrouvons devant la chapelle Saint-Roch. Pour être franche, je ne l'imaginais pas si petite !
"La chapelle Saint-Roch - Cette chapelle, qui s'élève sur l'avenue Raoul Bayou à l'extérieur des remparts, aurait été fondée au milieu du XVIe siècle par Robert Sicard dont le nom est gravé sur le bénitier en marbre blanc avec la date 1547. Le 27 décembre 1758, les consuls de Cessenon donnent l'autorisation de reconstruire l'édicule en le déplaçant. Durant le premier quart du XIXe siècle, un clocheton est installé sur le mur, aujourd'hui remplacé par la croix. Saint-Roch natif de Montpellier sera invoqué contre la peste. La fête locale se déroule pendant la semaine de la Saint-Roch (16 août)."

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Le dépliant nous suggère bien d'autres sites mais ils sont aux alentours et nous ne tenons pas trop à tester les petites routes de campagne, certains que M. GPS nous montrerait à coup sûr toute l'étendue de ses "possibilités" pastorales ! 😉
Tant pis, nous ne verrons pas la glacière de Rhonel, la Capelette, le four à chaux, Coumiac, le Foulon, le moulin neuf, les dolmens, la statue de la Liberté réplique miniature de celle de Bartholdi.

Pour terminer la visite de ce pittoresque village, je vous retranscris la légende trouvée sur un flyer. Je vous fais grâce de la version occitane et vous en donne la traduction en français.

" La légende de Cessenon

Du noir trou des corbeaux
Jusqu'au pech de Limore
Du pont jusqu'au Roc d'Aigo-ca
Un village a été construit, sa notoriété l'honore
C'est en souvenir de lui que je vais vous raconter sa légende.

Un jour un gros orage noircissait le ciel,
Et les éclairs illuminaient celui-ci,
à grands coups de tonnerre
Tout en haut du vieux clocher, la cloche sonnait à toute volée
Le scaboulier d'alors nommé Tantan Quiriquiri
Entendit une voix en français qui disait "cesse"
"Cesse ou bien par Satan, je te fais la promesse que la foudre va s'abattre sur vous"
Tantan qui était têtu : Qu'est-ce que c'est Cesse ! Non
Le nom est resté. Mais à ce moment là un bruit ressemblant à un tonnerre en haut du clocher fit trembler la terre.
La tour bougea sous le bruit infernal et le battant s'arrêta.
C'est depuis ce jour, que la cloche est fendue.
En même temps Tantan fut emporté par le vent comme un ballon gonflable près de la rivière, et il se trouva tout en haut, tel une cheminée, sur le toit du porche de Tanben."
(Le texte original se trouve dans le journal rédigé en occitan Lou Camèl de Besiers (vers 1910 ou après)"


Et une courte vidéo prise par un drone sur le site de la mairie ICI



Pour la réalisation du scrap : Merci à Babeline, Cytisia, Lady, Meriop et Talie pour leur participation à la création du  kit "On s'organise" mis à disposition en janvier 2016 sur le forum DCS.
Les liens vers le blog de Lady : http://lady22.eklablog.com 










3 commentaires:

  1. C'est un village typique aux multiples ruelles attirantes !!
    J'ai bien aimé, ça doit être chouette de s'y promener et ça change de nos décors bzh ;-)
    Pas mal de matous encore cette fois ;-)
    Dites si je comprends bien, ça doit faire bizarre d'avoir visité il y a quelques semaines et de voir après les dégâts d'il y a quelques jours...........
    Merci pour cette balade appréciée comme d'habitude, je me régale ;-)
    CAth

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  2. Un village audois à l'image des autres. Peu de choses extraordinaires mais une certaine douceur de vivre !

    Bisous

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  3. plein de charme dans les ruelles et les escaliers, une jolie visite bien présentée.

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