Aveyron : Cransac et Aubin (août 2019) 7ème partie

Des thermes à la mine



* Les points rouges concernent cet article.

Le début de la balade - cf. ICI

Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de l'aire cc de Cransac et du parking sur le plateau du Gua d'Aubin.

L'aire cc de Cransac est en face du camping municipal. Les emplacements au nombre de 6 sont gratuits, les services payants.

Nous nous embêtons un peu pour éviter les branches de la haie libre qui empiètent sur la seule place restante. Il y a bien une place de l'autre côté de l'allée, un peu plus large, un peu plus plate, mais...une voiture s'y est confortablement installée. Mais où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir ! 😉

Et bien évidemment personne à l'horizon, mais peut-être cela vaut-il mieux parce que là, je fulmine un peu et il est fort probable que je ne sois pas aussi aimable qu'à l'accoutumée. D'autant plus,  qu'il est possible de se garer à l'entrée de l'aire soit 10 mètres plus loin. Mais 10 mètres, pensez donc, c'est bien loin !!!
Enfin, une fois n'est pas coutume, nous sortons les cales.

Voilà, pour le coup de gueule du jour.

Bref, je tricote quelques branches, histoire de ne pas les casser, ni les abîmer mais de façon à pouvoir sortir du cc sans se faire gifler.

Coordonnées GPS de l'aire :  N 44°31'21.9110'' -  E 2°16'27.3290''

A l'entrée de l'aire, deux panneaux un peu défraîchis nous délivrent quelques infos sur Cransac.

Textes mis partiellement sous forme de PDF pour être lisibles. - Cf. ICI

Le ciel est menaçant au loin mais ça devrait faire, pour aller un peu plus vite, nous prenons les trottinettes pour découvrir Cransac.

Nous passons devant le Casino dont je trouve la façade un peu décevante...

...arrivons au parc thermal avec sa cascade et ses grands arbres...

...et découvrons l'Office du Tourisme.

Texte retranscrit au format PDF pour être plus lisible. - Cf. ICI

Un panneau propose une rando : "Au coeur du bassin minier" - L'Aveyron...à pied-Circuit15 - 12  km-3 H Niveau : Moyen - Balisage : Jaune, blanc et rouge Circuit VTT - 1 h 00 / Chemin équestre - 1 h 30 :

Nous poursuivons notre tour de ville, en passant devant la mairie érigée en bout de place...

...le musée "Les Mémoires de Cransac" qui se trouve juste à côté...

...ainsi que le collège public...et l'église, fermée mais les jours ont beau être encore longs, il commence à se faire tard.

Seul le monument aux morts attire vraiment mon attention, d'abord par le fait qu'il est adossé à une grande bâtisse qui a une jolie échauguette à l'un de ses angles. Ensuite, par sa conception plutôt originale mais le plus impressionnant est le grand nombre de morts.

Ici, ni coq, ni Marianne, ni soldat victorieux, mais la tombe d'un soldat mort devant laquelle pleure sa veuve tenant son enfant dans les bras.

Si l'on ajoute à tous ces points touristiques, un buste  monté sur un socle imposant et un grand Christ en croix, on peut affirmer sans problème que la place est "culturellement" cernée.

Il était temps de rentrer, l'orage éclate alors que nous sommes presque arrivés au cc.

Après une nuit fort tranquille avec comble du luxe, un réveil au chant des oiseaux qui ne sont pas avares en vocalises, nous quittons l'aire cc mais pas Cransac. Nous tenons d'abord à voir les thermes perchés au-dessus du village.

Et en curieuse qui se respecte, je ne pouvais que m'interroger sur le panneau indiquant la direction de "La montagne qui brûle" ???

Mais ce sera pour une autre fois, l'accès est interdit aux gros véhicules, nous n'avons pas assez d'infos et pas vraiment le temps d'aller crapahuter on ne sait où.

Nous quittons Cransac et entrons aussitôt à Aubin.

Capture d'écran "Via Michelin" et localisation du parking sur le plateau du Gua.

Carte délivrée par l'Office du Tourisme d'Aubin

Le cc commence par grimper pour rejoindre le plateau du Gua duquel nous avons une jolie vue sur l'autre versant.

Un grand terre-plein se trouve devant le stade.

Coordonnées GPS :  N 44°31'35.3210''  -  E 2°15'46.3250''

Le plateau des forges du Gua sur la commune d'Aubin présente un ensemble patrimonial témoin de la révolution industrielle.

Une belle table d'orientation :

Face à nous : L'ancienne école publique Jules Ferry ressemble plus à un palais qu'à une bâtisse destinée à l'enseignement, elle a été construite entre 1876 et 1880...

... l'église Notre-Dame du Gua avec paraît-il une charpente métallique...

...dans le stade, les cheminées des forges que je ne peux photographier en pied qu'à travers les grilles du portail.

Elles ont de belles têtes ouvragées !

Mais ce n'est pas tout, le site est tragiquement entaché par la mort de mineurs venus réclamer de meilleures conditions de travail. Un mémorial a été dressé en hommage à ces malheureuses victimes, descendues par des soldats alors qu'elles ne faisaient que manifester.

Je vous aide ?

"Le vendredi 8 octobre 1869 à Aubin...

Les mineurs face aux fusils militaires : 17 morts, gravés en lettres d'or, pour la pérennité, mais en réalité avec le sang des innocents qui ont payé de leur vie, un combat pour la justice sociale et le droit à La Vie...

Ce monument dressé en leur mémoire a été inauguré le 10 octobre 2009, pour le 140 ième anniversaire, à l'initiative de 

La Municipalité d'André Martinez" 

De ce fait tragique, Victor Hugo a écrit un poème dans le recueil "Années Funestes".

          
          "- Quel âge as-tu ? - Seize ans. - De quel pays es-tu ?
          D'Aubin. - N'est-ce pas là, dis-moi qu'on s'est battu ?
          On ne s'est pas battu, l'on a tué. La mine
          Prospérait. - Quel était son produit ? - La famine.
          Oui, je sais, le mineur vit sous terre, et n'a rien.
          Avec la nuit de plus, il est galérien.
          - Mais toi, faisais-tu donc ce travail, jeune-fille ?
          - Avec tout mon village et toute ma famille,
          Oui. Pour chaque hottée on me donnait un sou.
          Mon grand-père était mort, tué du feu grisou.
          Mon petit frère était boiteux d'un coup de pierre.
          Nous étions tous mineurs, lui, mon père, ma mère,
          Moi. L'ouvrage était dur, le chef n'était pas bon.
          Comme on manquait de pain, on mâchait du charbon.
          Aussi, vous le voyez, monsieur, je suis très maigre ;
          Ce qui me fait du tort - Le mineur, c'est le nègre.
          Hélas, oui ! - Dans la mine on descend, on descend.
          On travaille à genoux dans le puits. C'est glissant.
          Il pleut, quoiqu'on n'ait pas de ciel. On est sous l'arche
          D'un caveau bas, et tant qu'on peut marcher, on marche ;
          Après on rampe ; on est dans une eau noire ; il faut
          Étayer le plafond, s'il a quelque défaut ; 
          La mort fait un grand bruit quand tout à coup elle entre ;
          C'est comme le tonnerre. On se couche à plat ventre.
          Ceux qui ne sont pas morts se relèvent. Pas d'air.
          Chaque sape est un trou dont un homme est le ver.
          Quand la veine est en long, c'est bien ; quand elle est droite,
          Alors la tâche est rude et la sape est étroite :
          On sue, on gèle, on tousse ; on a chaud, on a froid.
          On n'est pas sûr si c'est vivant tout ce qu'on voit.
          Sitôt qu'on est sous terre on devient des fantômes.
          Les pauvres paysans qui vivent sous les chaumes
          Respirent du moins l'air des cieux. On étouffait.
          - Pourquoi ne pas vous plaindre aussi ? - Nous l'avons fait.
          Nous avons demandé, ne croyant pas déplaire,
          Un peu moins de travail, un peu plus de salaire.
          - Et l'on vous a donné, quoi ? - Des coups de fusil.
          Je m'en souviens, le maître a froncé le sourcil.
          Mon père est mort frappé d'une balle. - Et ta mère ?
          - Folle. - Et tu n'as plus rien ? - Si. J'ai mon petit frère.
          Il est infirme, il faut qu'il vive de façon 
          Que j'ai mendié, mais on m'a mise en prison.
          Je ne sais pas les lois, mais on me les applique.
          - Que fais-tu donc alors ? - Je suis fille publique..."

Nous changeons à nouveau de parking et allons nous garer sur la place au centre du village.

Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking au centre d'Aubin (en rouge) et du parking sur le plateau du Gua (en bleu)

Nous sommes garés sur le parking situé sur la place devant l'Hôtel de Ville. 

Coordonnées GPS :  N 44°31'37.6970''  -  E 2°14'46.2950''

L'Hôtel de Ville

Une statue de mineur trône au beau milieu de la place face à la mairie.

Ici, les gueules noires font partie du paysage et leur mémoire perdure.

Plaques placées autour de la stèle de la statue du mineur

Notre point de chute immédiat : le Musée de la Mine "Lucien Mazars" dont l'entrée est gratuite et la participation bienvenue.
Par contre, les chiens n'y sont pas admis et les photos interdites.

Un musée bien dans l'air du temps, "clean", agréable, feutré, au style élégant et dépouillé. La reconstitution d'une galerie de mine nous donne même l'occasion de vivre un "coup de grisou", peur, blessures et mort en moins.

Ceci dit, j'ai bien plus appris hier sur la mine et les mineurs au Musée du patrimoine Industriel et Minier de Decazeville qui, s'il semble plus fouillis et moins élégant nous a bien plus plongés dans l'univers des gueules noires.  

Le site du musée - cf. ICI

Déjeuner dans le cc avant d'attaquer...la montée au Fort et au vieil Aubin.

L'Histoire d'Aubin vous intéresse ? Vous pouvez lire le PDF où je vous l'ai retranscrite - cf. ICI

Quant aux textes du "Circuit de découverte", j'y ferai référence au fur et à mesure. 😉

Un bel heurtoir de porte, il ne manque que la cymbalisation.

La côte est raide, la rue étroite, mais nous sommes motivés...pour l'instant.

"Maison "de Buisson" 

Ancienne demeure de la famille "de Buisson" dont l'influence dépassa largement les frontières communales, la maison présente un encadrement de porte de style Renaissance, rare dans la région." 

Maison "de Buisson"

"Maisons à colombages

Edifiées au XIVe siècle, ces maisons en briques et colombages sont les plus anciennes demeures du Vieil Aubin. Elles sont dites "à encorbellement" (étage qui dépasse du rez-de-chaussée)" 

"Halle aux grains/Place du vieux marché

Construite au XIVème siècle pour vendre le blé, l'avoine et d'autres céréales, la halle aux grains possède 5 "pierres foirales" encastrées dans le mur, utilisées pour mesurer les grains lors de la vente. A proximité, la place du vieux marché était un lieu incontournable des échanges commerciaux à cette époque."

Les pierres foirales :

La quarte (contenance environ 33 litres) - L'émine (contenance environ 75 litres) - la pène (contenance environ 20 litres) - la punière (contenance environ 4 litres) et le setier (contenance environ 90 litres).

Vous les avez vus sur la photo ci-dessus ? Leur silhouette se dessine pourtant à droite de la cheminée.

Et là, c'est mieux ?

"Ancien four à pain

Enfouies sous la végétation, la sole et la voûte en briques réfractaires du four à pain ont été mises à jour par Les Amis du Vieil Aubin. Après une campagne de restauration du four en 2005, on peut à nouveau y faire cuire du pain." 

Le four à pain

Ces jolies pancartes agrémentent apparemment le chemin de randonnée : 

"Buste de la Vierge à l'enfant

Érigée en 1858 au sommet du site, la Vierge à l'enfant fut foudroyée lors d'un violent orage en 1964. Son buste fut récupéré et restauré grâce aux Amis du Vieil Aubin, qui l'installèrent en 1996 à l'entrée du site." 

Chapelle du fort mais aussi nommée église de la Cène ou St Amans

"Tour carrée

Située au sommet du piton rocheux, cette tour était utilisée uniquement pour la défense du site. A l'origine, elle devait être aussi haute que le clocher de l'église et s'intégrait dans un système défensif plus vaste comprenant une autre tour et des hauts murs." 

Du côté non visible sur la photo :  

"Au pied de la tour se dressait le logis du seigneur appuyé contre le rocher. On devine encore les "cases à encoches" taillées dans la pierre, dans lesquelles étaient encastrées les poutres soutenant le plancher du niveau supérieur."

La tour carrée

Le chemin devient de moins en moins accessible. Pour ma part, je m'arrête là et profite de la pause pour mettre mon zoom à contribution en direction de la vallée mais aussi vers le sommet où le chemin de croix s'étire jusqu'au calvaire.

"Chemin de croix et calvaire

Le Chemin de croix et le calvaire furent érigés en 1858. Une procession a lieu tous les ans, le jour du vendredi Saint. Au sommet du site, au pied de la statue de la vierge à l'Enfant, édifiée à l'emplacement de l'ancien fort défensif, se dévoile un point de vue remarquable sur toute la vallée."

"Chapelle du Pouzet

A partir du calvaire, un sentier dans les sous-bois conduit à cette chapelle du roman tardif. Construite au XIIIe siècle, elle doit son nom à l'occitan "Potz" qui signifie "puits". L'eau de son puits est réputée être miraculeuse : elle aurait des effets bénéfiques dans le traitement des maladies des yeux."

Nous ne tentons pas la balade car tout laisse présumer que la chapelle n'est ouverte qu'à des dates bien définies.

En redescendant du vieil Aubin, je ne peux ignorer ces jolies roses...

...pas plus que ces chats !

J'ai beau être attentive, j'ai loupé les offres de randonnées en montant au fort et pourtant elles sont bien visibles !

Nous faisons l'impasse sur la "Maison Départementale de la Mémoire Résistance, Déportation et Citoyenneté" qui expose essentiellement des textes et photos.

Le site du musée - cf. ICI

Nous nous arrêtons près de l'église Notre-Dame d'Aubin, un peu romane, un peu gothique. Construite au XIIème siècle, elle a été remaniée au XVème siècle mais pour l'heure, elle est fermée.

Il est temps de reprendre la route, car il faut bien envisager le retour.

Un dernier arrêt à Montbazens. cf. ICI

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