Province de Gérone : Castellfollit della Rocca ¤ Sant Joan les Fonts (février 2020) 3ème partie

Des coulées de lave, un village en bord de falaise et des sources à profusion.




* Les points rouges concernent cet article - carte active.



Pour voir le début de cette balade - cf. ICI

Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking. 

Vu d'en haut, le village me fait penser à une tête d'oiseau, le centre historique se trouve à l'extrême droite, sur la partie qui ressemble à un bec.

Nous sommes garés au fond d'une impasse sur l'aire camping-car (cc), le stationnement est gratuit et à part les poubelles, il n'y a aucun services. 

Même si l'on peut remercier la municipalité de nous avoir réservé quelques places ;  l'endroit il faut bien l'avouer, n'est quand même pas très folichon mais il a le mérite d'exister.

Après déjeuner, nous partons découvrir le centre historique et les orgues basaltiques de Castellfollit.

Ce panneau tombe à pic et m'exonère de toute présentation.

Je vous aide ?

"Histoire

Castellfollit de la Roca est une des plus petites communes de la Catalogne et son profil est l'un des plus célèbres dans le pays. Le village se trouve sur une falaise de basalte d'environ 50 mètres de hauteur et 1 km de long, et couvre une superficie réelle de 0.73 km². La falaise est le produit de deux coulées de lave. La première d'environ 217.000 ans, provient de la zone de Batet de la Serra et a traversé la vallée du Fluvià. La seconde, il y a environ 192.000 ans, vient de la  vallée de la rivière Toronell et a été superposée à la précédente. L'érosion de la rivière Toronell et du fleuve Fluvià plus le passage du temps ont créé la forme de la falaise que nous connaissons aujourd'hui. Castelfollit de la Roca fut un lieu de passage important entre la Garrotxa et l'Empordà depuis l'époque romaine. La vieille ville est constituée de rues étroites et pavées de chaque côté de la falaise. Beaucoup de vieilles maisons ont été construites en utilisant des blocs de carrières de basalte de la région. En haut, on distingue le clocher de l'ancienne église de Sant Salvador."

Au regard du nombre de rues, nous devrions sans problème n'en oublier aucune. 😉

Les malvoyants non plus, car la municipalité, fait assez rare il faut bien le reconnaître a fait faire tous les panneaux en braille.

La tour de l'horloge érigée en 1924 est l'élément intermédiaire entre les parties anciennes et nouvelles du village.

On peut presque dire qu'elle est multifonctions tant elle délivre d'infos et de services : la statue de Saint Roch car Saint Roch est le saint patron du village, le blason du village, l'horloge pour donner l'heure et la fontaine pour se rafraîchir dont le robinet s'orne d'une coquille Saint-Jacques pour rappeler que Castellfollit était traversé par les pèlerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle.

Nous pénétrons dans le centre historique par une rue étroite.

Sur la première place, une structure insolite attire notre attention, des sortes d'éprouvettes, des câbles...mais...je ne sais toujours pas quelle est sa fonction.

Les chats, c'est plus mon rayon, et il y en a !

Celui-ci a un air bien singulier.

Une autre place, celle des géants avec un gros morceau de basalte sculpté.

Quelques dizaines de mètres plus bas, la place de la falaise...

...qui porte bien son nom. Elle est en bord de falaise et nous permet d'avoir une belle vue sur la vallée du Fluvià et au loin sur la Haute-Garrotxa.

A l'endroit où la seconde ruelle rejoint la carrer Major, une fontaine surmontée d'une petite chapelle occupe l'angle.

La plaque de rue semble être en marbre.

Au bout de la rue et du village car après c'est le vide, nous trouvons l'église fermée.

Dommage pour la vue panoramique du haut du clocher !

Après avoir admiré le paysage, nous rebroussons chemin sur quelques mètres jusqu'au parvis de l'église pour prendre un passage qui devrait nous permettre d'atteindre le bas de la falaise et voir le village autrement.

Une jolie minette ouvre la voie. 

Nous avons le choix, mais ce qui nous intéresse c'est voir la falaise donc en route pour la passerelle.

Un pont entre deux âges en quelque sorte au-dessus des blocs de basalte qui nappent le lit de la rivière. Et tout là-haut, le clocher de l'église où nous étions tantôt.

Hormis que le pont ressemble plus à des "montagnes russes", il permet d'avoir une vue imprenable sur le village juché au-dessus des orgues basaltiques.

La falaise est formée de deux coulées de lave.

Du basalte et...de l'eau !
Du milieu du pont, elle jaillit de toutes parts et seul le bruit de ces milliers de gouttes résonne à nos oreilles.

Nous refaisons le chemin en sens inverse, à proximité du pont romain, je prends un peu plus de temps pour admirer les courbes, les volutes formées par la lave en se refroidissant.

Voilà, il ne reste qu'à traverser quelques jardins et à grimper ce qui devrait être l'ancienne voie romaine.

😀 Ah ah ah ! Ce n'est qu'un montage, mais j'ai trouvé assez amusante cette poubelle destinée aux sachets de déjections de nos amis canins car il m'est venue une toute autre idée...et ne criez pas au scandale car j'adore les chiens.

Une dernière église, elle aussi fermée, avant de quitter Castellfollit de la Roca.

Le jour tombe vite en février et nous préférons arriver à notre prochain bivouac avant la nuit.

Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking.

Nous y sommes ! 

Garés tout en bas d'une impasse, coincés entre une aire de pique-nique et une école, non loin du centre du village, nous devrions être au calme du moins pour cette nuit. 

Il y a bien un parking juste au-dessus de notre rue, mais certainement bien plus passager donc plus bruyant.

Coordonnées GPS de notre parking : N 42°12'49.1210''  -  E 2°30'26.2730''

J'aurais adoré avoir un coin de cour comme celle-ci, en terre et  parcourue de monticules.

Sitôt l'école finie, l'impasse s'est vidée et nous nous retrouvons seuls.

A la nuit tombée, nous partons faire un tour d'approche. Juste un tour car il se met à pleuvoir.

La nuit a été calme, le balai des voitures a commencé après 7 heures le temps de déposer les enfants à la garderie de l'école. 

Et sans avoir un grand soleil, il ne pleut plus.

Nous prenons la direction de l'office du tourisme pour tenter d'avoir quelques renseignements sur le village et les visites à faire.

Mais saison oblige ! L'office du tourisme est fermé et une affiche nous renvoie à la mairie.

L'église aussi est fermée, je me demande d'ailleurs s'il lui arrive d'ouvrir. Tous les vitraux sont remplacés par des cloisons de briques.

Le panneau : 

"Eglise paroissiale

L'église date de la fin du XIXe siècle, du début du XXe siècle. Ce bâtiment emblématique pour la population de Sant Joan n'a pas de style artistique défini malgré une nette influence médiévale. L'accent est mis sur l'utilisation de la pierre volcanique lors de sa construction."

L'hôtel de ville

Nous quittons l'hôtel de ville un plan à la main et rebroussons chemin, il semble que l'atout touristique du village se trouve où nous étions il y a peu. 

Affiche concernant des festivités "Salon des femmes, de l'eau et de la sorcellerie"

 Le panneau : 

"Fontaine de la Ca Quima

Depuis l'époque médiévale, voyageurs et marchands ont traversé le pont médiéval pour suivre la route commerciale jusqu'à la côte. Dans les années 1920 et 1930, l'endroit est devenu un important secteur commercial. Sur l'image, nous voyons une épicerie et juste à gauche l'accès au pont et à l'ancienne usine de peaux, anciennement un moulin à farine, démoli en 1980."

Le pont médiéval érigé au XIIIème siècle et l'église paroissiale avec légèrement en contrebas à droite, l'office du tourisme d'où part notre prochaine balade pédestre. 

L'eau et la lave ont façonné Sant Joan les Fonts et ce serait ballot de venir jusqu'ici et passer à côté de ce qui a largement contribué à la renommée du village.

Notre choix se porte sur  "La route des Trois coulées et du Boscarro". 

La balade est jalonnée de panneaux où nous apprécions la partie des explications en français.

Le Moli Fondo désigne en fait deux éléments, la cascade et le barrage naturel et artificiel et l'ancien moulin à papier.

Détails du panneau : 

Guère plus loin sur le chemin, nous trouvons les premières coulées de lave :

Au-dessus de l'ancienne carrière de Boscarro (photos ci-dessus), se trouve un ancien village ibère.

Je vous aide ?

" Les Ibères vécurent ici

Ces blocs de pierre sont les vestiges d'un mur d'un village ibère qui date d'entre le IV et le III siècle av. J.-C. C'est l'un des rares gisements ibères de la Garrotxa. Les fouilles démontrèrent, à partir du système de construction des murs localisés, que le village du Boscarro devait être un village d'une certaine importance. La superposition de ces deux murs nous signalent que le village fut construit en deux phases. Les fouilles en sont encore à leurs débuts et de nouvelles recherches nous donneront beaucoup plus d'informations.

Les Ibères savaient travailler le fer et ils purent donc introduire des améliorations à l'agriculture. A la maison, ils tissaient sur des métiers à tisser et faisaient de la céramique, surtout des amphores et des vases dans lesquels conserver le vin, l'huile ou l'eau. On a trouvé des fragments de céramique de production locale et d'importation."

Au bout du village ibère, nous sommes plus haut que tout à l'heure et avons une autre perspective du Moli Fondo et de l'église paroissiale et tout ceci sur fond de volcans.

Il m'a fallu baliser le versant au zoom. Je les entendais depuis un bon moment sur l'autre versant mais j'ai eu bien du mal à localiser ce troupeau. 

Un panneau à donner le tournis !!!!

Le document fourni par la mairie, nous donne quelques explications :

"Route des sources et verlets

Ce sont les anciens chemins utilisés par les agriculteurs et les éleveurs de la région. La zone Verlets comprenait des étangs et des marécages. Au fil du temps, ils ont disparu peu à peu, mais ont laissé un certain nombre de fontaines et canaux d'eau. Point de départ : 42.213014, 2.509418. Office de Tourisme. Difficulté : facile. Durée 1h 15mn. Accessibilité : certaines sections de la route sont adaptées aux personnes à mobilité réduite. Signalisation : panneaux jaunes avec la pointe verte." 

Mais ce que nous cherchons pour l'instant, c'est l'embranchement pour aller à la "Cingles de Fontfreda" autrement dit la "Falaise de Fontfreda"

C'est tout vu ! 

Le chemin, bien tentant pourtant, est fermé pour cause de terrain inondé.

Nous nous contenterons du paragraphe de notre documentation :

"Falaise de Fontfreda

La troisième coulée a été déposée aussi la falaise Fontfreda. Comme à Boscarro, on peut voir l'ensemble des colonnes avec des prismes de plus de trois mètres de haut, au niveau inférieur, et, au niveau supérieur, des formes de dalles. Localisation : 42.214907, 2.490316" 

Nous nous rabattons sur la "Route des sources et verlets", le panneau offre un grand choix en commençant par contourner la zone de pique-nique près de laquelle nous sommes garés.

Le panneau :

"Fontaine de la Rompuda

Du XIXème au XXème siècle, cette fontaine était le lieu de rencontre des femmes venues laver leur linge au lavoir voisin. Dans ce quartier, près de la fontaine, vivaient des personnalités telles l'historien Francesc Caula ou l'homme d'affaires Miquel Torras qui résidait à la Terre Blanca." 

Le panneau : 

"Source de Fontfreda

Pendant deux décennies, la Tornaboda a été célébrée dans la prairie près de la source à l'ombre des chênes. Cette fête populaire avait lieu le dernier jour des festivités à l'occasion de la Saint Jean et consistait en une collation et une danse de sardane." 

Et là aussi, et pour les mêmes raisons que tout à l'heure, nous n'irons pas plus loin !

La zone était truffée jadis d'étangs et de marécages. Et comme la nature reprend bien souvent ses droits, la pluie de ces derniers jours a rendu certains passages impraticables.

Nous croisons un colvert tout seul au bord du ruisseau. S'il n'est pas très farouche, il nous observe et reste sur ses gardes.

Sant Joan les Fonts

L'embarras du choix !

Mais un peu refroidis par les deux interdictions précédentes, nous optons pour la Font Bona qui est la plus proche. 5 mn, c'est dans nos cordes !

Le panneau :

"Source bonne

Cette source était très importante pour l'ancien quartier de Rossinyol et l'entreprise textile Fluinsa ; ses employés et les gens du coin venaient y chercher l'eau douce munis de pichets et de seaux. La Clareta, personnage du livre de même nom de l'auteur Josep Berga i Boix venait aussi y chercher de l'eau au printemps."

Quelques photos du château, de l'extérieur car bien entendu il n'est pas ouvert aujourd'hui.

Sant Joan les Fonts est par excellence le village de l'eau et là, elle coule dans le fossé sous la passerelle et passe manifestement sous le château.

Le panneau :

"Fontaine de Cal Rei

Les fontaines du village ont souvent été témoins de fêtes et de festivals aux thèmes très variés. Au moment de la Fête-Dieu, les villageois descendaient dans les rues qu'ils transformaient en magnifiques tapis de fleurs. La fontaine de Cal Rei, du nom du bar situé en face, en est un bon exemple."

Le lien vers une jolie vidéo de Sant Joan les Fonts trouvée sur le net - cf. ICI

Vu toutes les balades, nous pouvons revenir sans problème, d'autant plus que nous avons délaissé le monastère.
Pourtant l'intitulé sur notre documentation est bien tentant :

"Eglise du monastère

Ce monument, déclaré d'intérêt national en 1981, est devenu l'un des plus grands exemples d'architecture religieuse médiévale dans la région de la Garrotxa. Seule, l'église subsiste de l'ensemble du complexe monastique du XIIe siècle. A l'intérieur il y a une pile baptismale  d'immersion du XIIe siècle, un certain nombre de chapiteaux ornés de formes végétales et animales, ainsi qu'une réplique du Christ en majesté du XIIe siècle. Localisation : 42.217553, 2.514760" 

Mais comme pour le château, en cette saison, les heures de visite sont réduites au minimum.

Et pour changer d'ambiance, nous partons pour la ville d'Olot.

A bientôt ! 😉

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