dimanche 14 mars 2021

Aveyron : De Villefranche-de-Panat à Réquista (août 2020) 6ème partie


Encore un p'tit tour

 

...


 

avant de rentrer


 

* Le point rouge concerne cet article - Carte active

 

Le début de cette balade – cf. De Naucelle à Bertholène ou https://baladesmv.blogspot.com/2021/01/aveyron-de-naucelle-bertholene-juillet.html




Dernière journée de balade, demain il nous faut reprendre le chemin du retour…


Villefranche-de-Panat


Capture d'écran "Via Michelin"



Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking.



Capture d'écran "Via Michelin"



Nous trouvons un grand parking au centre de Villefranche-de-Panat, village situé sur le plateau du Lévézou.

Coordonnées GPS :  N  44°5’15.0710’’  -  E  2°42’14.8680’’

 

Vous êtes prêts pour attaquer la visite et découvrir le village avec nous à travers son parcours du patrimoine ?

Ce sera une balade essaimée de panneaux présentant des photos anciennes. Ces quelques clichés, précieux témoins de la vie d’antan sont parfois accompagnés de quelques extraits du livre de Joseph Fabre de Morlhon « Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou ». 



Je vais vous retranscrire ces quelques panneaux au fur et à mesure de notre progression.

A vous de les lire, ou pas... 😉

 

« La Bastide de Villefranche-de-Panat

Au XIIIe siècle, de nouvelles agglomérations aux caractéristiques architecturales spécifiques se développent selon un procédé bien établi : les bastides. Parmi elles, on compte Villefranche-de-Panat. Fondée par les Comtes de Rodez qui en firent don aux Panats (*), barons de Peyrebrune, elle prendra son ampleur à la signature du contrat de paréage (**) du 12 septembre 1297. Cette fondation permettra le regroupement de la population et son essor économique grâce aux franchises perçues.

(*) Archambault de Panat, seigneur du Vallon de Marcillac, se serait compromis dans le meurtre d’un moine de l’Abbaye de Conques. Pour apaiser ses détracteurs, il accepta la proposition du comte de Rodez d’échanger leurs possessions respectives et ainsi devenir le nouveau seigneur de Peyrebrune.

(**) Contrat de parité. »



En bout de notre parking, une fontaine généreuse offre un joli premier plan à la mairie.





« Villefranche de Panat HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS

Place du marché

La foire aux porcs

La place du marché accueillait à l’époque le marché porcin. En 1900, les foires de Villefranche de Panat étaient très appréciées pour les cochons gras.

Il fut longtemps de tradition dans les familles de tuer un ou plusieurs cochons dans l’année pour assurer l’alimentation quotidienne.

Il fallait des porcs très gras car la chair était plus savoureuse. Le lard était utilisé pour la soupe et la graisse remplaçait l’huile dans la cuisine.

On les engraissait avec des raves, des pommes de terre, des châtaignes, des glands, de la farine et toute sorte de verdure.

Pour tuer le cochon, on faisait appel au « sannaire ». En général, on égorgeait le cochon sur un banc ou sur de la paille. Les bras des hommes étaient alors nécessaires pour le maintenir.

On la nettoyait et on le rasait à l’aide d’un couteau après l’avoir ébouillanté. Chaque étape était soigneusement respectée : du nettoyage des tripes pour la charcuterie, à la cuisson des fritons…

 

Le coudenas (occitan francisé)

Le coudenas était le nom donné à cet espace couvert d’herbe (le terme désignait en principe un mauvais pré). Les animaux y paissaient librement jusqu’à la fin des années 50.

Suite à la construction des barrages et en compensation du « préjudice » subi, le conseil municipal obtint la réalisation de travaux d’aménagement du bourg dont le remblaiement du « coudenas ».

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »




C’est vraiment inhabituel de trouver le monument aux morts intégré de cette manière sur la façade de la mairie.




« Villefranche de Panat HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS

La mairie

C’est au début du XXe siècle que la municipalité de Villefranche de Panat décide la construction d’un bâtiment public qui ferait office de siège de la communauté. Jusqu’alors, la maison commune (Mairie) était celle du 1er consul, ou du Maire, et changeait donc de siège régulièrement.

 

En août 1919, de retour de mobilisation, M. Fabre de Morlhon Maire, propose d’élever un Monument destiné à perpétrer le souvenir des enfants de la commune morts aux armées.

 

Mairie et Monument aux morts ne feront finalement qu’un : « Le Conseil considérant d’une part la nécessité de construire une Mairie comprenant une salle pour les archives, une grande salle pour les délibérations et trois locaux destinés à divers services publics : entrepôt des tables et bancs pour les foires, chevaux des gendarmes, considérant d’autre part l’hommage restant dû aux victimes de la commune durant la Grande Guerre et reconnaissant les avantages qu’offre la jonction des deux projets, à l’unanimité, décide d’une façon concomitante la construction d’une Mairie et l’érection d’un Monument aux morts ; dit que celui-ci s’élèvera en façade de la Mairie, au-devant de la porte d’entrée de cet immeuble… » Extrait délibération-1925. Une souscription publique permettra de mener à bien le projet du Monument aux morts confié au sculpteur Auguste Verdier. Le bâtiment sera inauguré au début de l’année 30 en présence de la fanfare locale dirigée par Fernand Canitrot, instituteur de l’école publique. En 1954, le bâtiment fut élevé d’un étage destiné au logement du secrétaire. Il abrite aujourd’hui les archives de la commune ainsi que des bureaux. 

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986) »

 

Ce balcon aussi est loin d’être commun !





« Villefranche de Panat HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS

La clica

La Vilafrancata

(paroles de Fernand Canitrot – occitan francisé)

 

A Vilafranca, a mon pais,

Aici l’om canta, aici l’om ris,

Tu siàs nostra vila natala,

Tos enfants t’an totjorn aimada,

A Vilafranca, mon pais !

 

A qu’aimam plan, l’estiu ton esplanada,

Jos tos tilhuls sovent nos vam assetar,

Delà lo pont fasèm la promenada,

S’aquo nos dis, de trochas vam pescar.

En serpentent dins la plana ensolelhada,

Al mièg dels prats l’Alrança s’espandis,

Sovent montam, filam dinca La Pala,

E d’autres cops, nos vam jost Sent-Lois.

 

D’a Granolhac, la tortorèla canta,

Quand al printemps torna lo rossinhol,

Avèm aici, una fièra junessa,

Braves enfants d’esprit viu, de bon cur,

Sabon prestar serment, téner promessa,

Aici trobam l’amic franc e se(g)ur. »

 

Vilafranca, notra vila aimada

Respandis de renommada

Te cantarem, te vantarem,

De près, de luènh, totjorn direm :

« Aquos lo niu, lo gentil niu

Que nos agrada. »

 

A qunt plaser,

De veire tas filhetas,

Portan l’amor,

Dins los uèlhs tan lusents,

E de lor voès,

Doças et finas, claretas.

La vila pren un èrt nou e plasent.

 

…A Vilafranca, a mon pais,

Aici l’om canta, aici l’om ris,

Tu siàs nostra vila natala,

Tos enfants t’an totjorn aimada,

A…Villafranca, mon pais !

 

Fernand Canitrot

Fernand Canitrot fut nommé directeur du groupe scolaire de Villefranche de Panat à la rentrée d’octobre 1927. Pédagogue compétent et généreux, Fernand Canitrot était aussi poète et écrivain et on lui doit la chanson appelée « La Vilafrancata ».

Ce mélomane dynamique devait constituer moins de deux ans après son arrivée au village, un groupe musical qui ne tarda pas à se produire sur les places et qui devait animer l’inauguration de la Mairie et du monument aux morts en 1930. Bientôt les communes voisines et bien d’autres encore firent appel à ces musiciens à l’occasion des fêtes locales ou encore à l’occasion de l’inauguration de la statue de François Fabié à Rodez où Fernand Canitrot et l’Union Départementale de Villefranche de Panat se sont produits devant le préfet et les hautes personnalités du département. Seule la mobilisation devait avoir raison de ce groupe solidaire qui donna sa dernière aubade, le jour de l’armistice, en faisant deux fois le tour du village.

Emouvant souvenir que celui de ces dix musiciens (beaucoup d’absents ou de prisonniers) essayant de retrouver le rythme après une si longue absence. 

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »

 

Elles sont toujours présentes dans le paysage. Les pales d’une éolienne dépassent du faîte des arbres qui se trouvent au sommet d’une colline.



« Villefranche de Panat HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS

Le foirail (lo fieiral)

Au Moyen-âge, les foires se tenaient sur l’unique place du village dominée par « le château » de Panat.

C’est au fil des siècles que leur notoriété s’accrut et qu’elles occupèrent de plus en plus d’espace dans le village (jusqu’à l’avenue des artisans en direction de La Besse).

Au XIXe siècle Villefranche était renommée pour les bovins en général, et les bœufs de travail en particulier. Les jours de foire, les bœufs, attelés par paire, ainsi que les vaches, occupaient la presque totalité de la place où vous vous trouvez en dehors de quelques barrières, situées devant un hôtel, où étaient attachés les veaux. Cette notoriété fut à l’origine de l’organisation de la place qui était beaucoup plus modeste en 1850. Au début du XXe siècle, il n’était pas un bâtiment contigu qui ne fut hôtel, café, ou commerce.

 

Topo mo (topa man)

« Après avoir marché toute la nuit en poussant le bétail devant lui, le paysan se rendait au foirail où il présentait son cheptel à l’acheteur. Le jeu de l’offre et de la demande s’appliquait de la manière la plus simple à l’aide du « Topo mo », acte par lequel l’acheteur frappait la paume du vendeur pour conclure le marché. Ce dernier retirait sa main pour retarder la conclusion de l’affaire si le prix ne lui paraissait pas suffisant et ce manège se répétait jusqu’à l’entente réciproque, après quoi on allait à l’auberge voisine conclure le marché par la consommation d’une bouteille de vin rouge : le pintou (lo pinton). Le soir on dansait la bourrée dans certains cafés et ce n’était que tard dans la nuit que s’éteignait le son de la cabrette ou de l’accordéon de même que les chants de fêtards qui ne rentraient à la ferme qu’au petit jour pour procéder juste à temps à l’alimentation ou à la traite du bétail. 

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »

 

L’emplacement du foirail, apparemment :





« Villefranche de Panat, HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS

L’école publique

Au début du XXe siècle, le conseil municipal de Villefranche de Panat décide de construire un groupe scolaire abritant à la fois les enseignants et les écoles des filles et des garçons jusqu’ici abritées dans des locaux plutôt vétustes et inadaptés loués à des particuliers.

Le projet prévoit un bâtiment central à deux étages destinés à loger le personnel enseignant et flanqué de deux ailes, l’une au sud pour les garçons, l’autre au nord pour les filles. Deux préaux seront édifiés auprès de chaque école. Le lieu choisi est à mi-chemin des agglomérations de La Besse et de Villefranche afin de faciliter l’accès des élèves. Après deux ans de travaux, les premiers élèves sont accueillis à la rentrée de 1914. S’ensuivent dix ans de remous dus à la découverte de nombreuses malfaçons. Les locaux ont bien évidemment évolué depuis et plus de 100 ans après l’imposant bâtiment est toujours là.

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »

 

L’école publique n’a guère changé, extérieurement du moins. Si ! Un point, qui n’est pas anodin pourtant, le mur séparant la cour des filles et des garçons a disparu.

L'école publique :





« Villefranche de Panat HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS

Désiré Crayssac (1874-1940)

Dans les années 20, les bienfaits du progrès commencent à atteindre les zones rurales et se manifestent par la généralisation de l’électrification. Certes, en 1926, les villes ainsi que quelques chefs-lieux de canton bénéficient déjà des avantages du courant électrique, mais le milieu rural en est totalement dépourvu, et c’est tout à l’honneur d’un modeste artisan de la commune d’avoir permis à Villefranche et à La Besse d’être parmi les tout premiers villages électrifiés. 

 

Désiré Crayssac est né en 1874 près de Villefranche. D’un naturel inventif il conçoit et réalise une turbine hydraulique dès l’âge de 16 ans. Après un apprentissage de mécanicien, il quitte la région pour s’établir à Lyon où il fait valoir ses talents d’inventeur. Il dépose et exploite de nombreux brevets concernant entre-autres des moteurs deux temps pour motocyclettes, des moteurs en U et des moteurs rotatifs pour l’aviation dont le fameux moteur « Cyclone » sans soupapes, révolutionnaire pour l’époque. En 1912, il dépose également un brevet pour un « Cerf-volant automoteur » qui n’était autre qu’un ancêtre de l’ULM pendulaire.

 

De retour dans sa région natale en 1923, il y installe une minoterie et une usine hydroélectrique. C’est en 1926 qu’il sollicita du Maire, M. Fabre de Morlhon, la concession d’une distribution d’énergie électrique, l’usine du Mayral lui permettant, à son avis, même en période de basses eaux, d’obtenir une puissance suffisante pour alimenter trente lampes. « Cette usine étaient entièrement en tôle, en forme de rotonde, avec une verrière ronde sur le dessus. Dans un petit atelier qu’il avait monté lui-même, il fabrique une turbine en forme d’escargot qui devait entraîner deux dynamos pour produire le courant électrique… » C’est ainsi que Villefranche de Panat et une partie du hameau de La Besse furent éclairés 11 ans avant l’arrivée d’EDF.

 

Sa maison de La Besse disparaîtra malheureusement dans un incendie et avec elle de précieux objets et documents de travail.

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »

 






J’ai adoré le talent et l’ingéniosité de l’artiste qui font de ce coin de jardin, un lieu plutôt sympathique.





« Villefranche de Panat HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS

Le château de La Besse

La Besse n’est pas seulement un hameau de la commune de Villefranche de Panat, c’est aussi le lieu d’implantation de l’Eglise paroissiale. Le village est d’ailleurs regroupé autour de l’Eglise comme il l’était au Moyen-Age autour du château des seigneurs. On accédait au cœur du village par une porte fortifiée où aboutissait « la carral ». On se trouvait alors sur la place publique au cœur de La Besse. Au centre du village étaient regroupés le château et l’église, entourée d’un cimetière.

 

De dimensions importantes et en situation surélevée, le château dominait la vallée de l’Alrance sur une importante superficie : de la Capelle Farcel à Recoules. Le carrefour routier de Villefranche de Panat pouvait également être surveillé. Si l’on sait qu’il s’agissait d’un quadrilatère fortifié, on ne connaît pas la destination détaillée des locaux. Le livre des impôts de 1789 fait état d’un emplacement sur lequel jadis trois tours étaient construites : l’une appartenait au Roi, l’autre à Monsieur de Montferrier et la troisième à Monsieur de Prévinquières-Montjaux.

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »

 

Du château, il est juste fait référence mais l’église Notre-Dame construite au 19ème siècle est bien présente. Elle est même le centre religieux de la commune de Villefranche-de-Panat. La commune de Villefranche résulte de la fusion de plusieurs communes au 19ème siècle.




Et elle est ouverte !!!



Et lumineuse !







Une des stations du chemin de croix :



Pied de nez du peintre ou franche maladresse de la part de ce dernier ???

Il faut reconnaître qu’il est plutôt inhabituel de voir l’enfant Jésus atteint de strabisme.









Une statue est dressée sur le côté de l’église :




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Place du bal

De plus loin que l’on puisse remonter dans l’histoire locale, on sait qu’il y avait dans la commune de petites filatures, des moulins (Villefranche, Violombas, Montarnal, Fijaguet, La Pâle, etc.) et des ateliers de tissage.

Au Moyen-âge, on trouvait à Villefranche des sabotiers, des chaisiers, des forgerons, des tailleurs, des tisserands, des cardeurs et travailleurs des mines et carrières. Les métiers répondaient alors aux fonctions essentielles : nourriture, vêtements et travail.

Au moment où l a cité de Villefranche acquérait une certaine notoriété par ses foires et son commerce, La Besse eut au XVe siècle sont époque de gloire grâce à ses artisans. Il y avait en effet parmi les artisans du village de véritables sculpteurs dont le travail était particulièrement apprécié dans une bonne partie du département et même dans le Midi. On en trouve encore de magnifiques exemples dans de nombreuses églises de la région (stalles de l’église de Salles-Curan et de Broquiès, chaire sculptée de Ladepeyre). Cet artisanat d’art a malheureusement disparu peu à peu au cours du XIXe siècle.

 

Los balètis

Les places de La Besse et Villefranche devenaient régulièrement des espaces de danse les dimanches et jours de foires ou à l’occasion des différentes fêtes de la commune (fête votive, fête de la loue…)

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »

 

La place du bal :




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Place de la fontaine

Jusqu’en 1349, Villefranche de Panat était un centre paroissial et possédait une église, située au bas de la place de la fontaine et devenue ensuite chapelle annexe de Notre-Dame de La Besse. Plusieurs édifices religieux appelés « chapelle » se succédèrent sur ce même emplacement jusqu’en 1853, date à laquelle le dernier d’entre eux menaçant ruine sera démoli. Cette petite église dont le vocable était Sainte-Croix datait du XIVe siècle mais avait été modifiée à plusieurs reprises. Fait rarissime pour une bastide, l’église, entourée d’un cimetière, se trouvait hors des remparts, face à la porte de la ville surmontée d’une tour.

La légende dit que lors de sa démolition, on a trouvé dans les fondations une monnaie anglaise datant du règne d’Edouard III (1312-1377).

 

La cloche de l’église

Après la démolition de la chapelle en 1853, une cloche, datée du XIVe siècle fut conservée et d’abord stockée chez des particuliers avant d’être confiée à la commune dont elle est la propriété aujourd’hui.

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »

 

Place de la fontaine :




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La bastide

En érigeant en « bastide », ce hameau de la Seigneurie de Peyrebrune qu’était Villefranche au XIIIe siècle, les comtes de Rodez avaient pour intention de créer un lieu de peuplement et non un périmètre de défense. La charte octroyée à la population villefranchoise par Pierre de Panat, Seigneur de Peyrebrune, lui accordait « Libertés et Privilèges) et lui attribuait certaines franchises destinées à favoriser le peuplement. Elle délimitait la Bastide et lui attribuait le nom de Panat.

Le village s’étendait en dehors des clôtures. La place principale où l’on se trouve et qui devint bien plus tard la place du marché aux volailles, était partiellement couverte.

L’église était située à l’extérieur de la clôture sur l’emplacement actuel de la fontaine.

Fin XIXe siècle, début XXe, « le château », devenu propriété de M. Fortuné Salvan, Maire de la commune, abritait l’école des garçons

Il est aujourd’hui encore la propriété de particuliers.

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »

 

Le château des seigneurs de Panat :



Longeant l’Alrance, affluent du Tarn, nous prenons la direction du barrage…



…au pied duquel nous trouvons un autre parking, bien plus grand que celui où nous sommes garés.




« Villefranche de Panat HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS

AVENUE DU LAC

La Poste

C’est dans cette rue que se trouvait La Poste avant l’intégration de nouveaux locaux, avenue du Lévézou, ceux-ci étant devenus trop étroits.

En juin 1945, la France réalise une impressionnante opération monétaire afin d’établir le cadastre des fortunes du pays : les Français ont 12 jours pour échanger leurs vieilles coupures de 50 à 5000 francs contre de nouveaux billets. De grosses sommes d’argent transitent alors par La Poste de Villefranche de Panat. Pour la protéger, des Villefranchois furent mobilisés (des poilus rescapés de la Grande Guerre pour la plupart). Une maison située juste en face La Poste (l’ostal de La Reyna) leur servait de poste de garde. Ils étaient armés et prenaient leur service à tour de rôle, jour et nuit.

 

Lo Bolur (lo raubaire)

Avec le temps s’est créée une véritable légende autour de ce voleur de grand chemin. Galzin dit « lo Bolur » (occitan francisé), tailleur de métier, était domicilié en lieu et place de l’actuelle boulangerie. Cet habile filou qui n’effectuait, disait-on, ses cambriolages que chez les gens aisés ou dans les châteaux des environs, respectait le porte-monnaie des gens modestes. Condamné pour de nombreux méfaits à trente ans de déportation par la Cour d’Assise de Rodez, il partit pour Cayenne où le ravaudage des tenues de bagnard lui évita les travaux forcés. Revenu au pays à l’époque de la guerre de 14-18, il eut la désagréable surprise de ne plus retrouver le précieux butin qu’il avait caché au creux d’un arbre avant son départ. Persuadé d’avoir été trahi par ses anciens complices, il clama alors haut et fort qu’il vengerait dans le sang une telle effronterie. On ne lui en laissa pas le temps : on raconte en effet qu’étant attablé dans un estaminet villefranchois, la servante vint lui signaler qu’un inconnu le réclamait à l’extérieur. Galzin n’apercevant personne, entra de nouveau à l’intérieur du café et avala le contenu de son verre lequel avait été empoisonné pendant sa courte absence. Il mourut rapidement.

 

Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »

 




Nous reprenons le cc à la recherche d’un parking avec vue sur le lac mais notre recherche est restée infructueuse. Pour les cc, je crois qu’il n’y a que celui que nous avons vu au pied du barrage.



Bon, si la visite nous a plongés dans l’histoire du village, question patrimoine elle n’est pas très folichonne.

J’ai omis de vous signaler notre passage à l’Office du Tourisme où l’on nous a conseillés de pousser jusqu’à Ayssènes.

Et si l’on veut avoir une chance de trouver le Musée de la Châtaigne ouvert, il faut peut-être prendre la route…pour le lac on verra un peu plus tard.



Profitant d’un observatoire, nous faisons un bref arrêt sur la route entre Villefranche-de-Panat et Ayssènes mais je ne sais plus où exactement.








Ayssènes



Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre stationnement.



Parvenus à Ayssènes où la route n’est pas très large, nous sommes contraints de nous garer en bordure de chaussée. Nous découvrirons en repartant un panneau indiquant un parking. Trop tard !




Le four communal, je suppose ?





Le village est construit sur une ligne de crête dans les raspes du Tarn, ces vallées encaissées au fond desquelles serpentent le Tarn.

Une seule rue, presque une ruelle pour être exacte.

Si le village est petit, il y a de quoi lire !

Et cela commence dès l’église.




« Les lieux de culte

L’ancienne église d’Ayssènes placée sous le patronage de Saint Etienne était perpendiculaire à l’église actuelle, elle remonterait au IXe siècle.

 

Le mauvais état de cette dernière suite au démantèlement du clocher pendant la Révolution, et, son emplacement obstruant l’entrée du village, ont incité les paroissiens à construire la nouvelle église en 1891, sous l’impulsion de l’abbé Durand. Celle-ci est désormais dédiée à la Nativité-de-Marie. Lors de ces travaux 3 sarcophages gallo-romains ont été mis à jour, attestant de l’occupation du village dès le début de l’ère chrétienne.

 

Au XVIIème siècle, la présence religieuse était très marquée à Ayssènes qui dépendait de l’abbaye de Brantome en Périgord. Le prieur d’Ayssènes possédait quelques terres nobles sur lesquelles il exerçait les droits seigneuriaux. Pour loger le prieur, ses 2 vicaires et son clerc, un petit monastère fut élevé à proximité de l’ancienne église sur l’emplacement appelé les Clastres.

 

ANTOINE SALVANH (1476-1554)

Né à Ayssènes, il se distingue par sa profession : architecte spécialisé dans les édifices religieux. Il fut notamment le constructeur du clocher de la cathédrale de Rodez. Avec ses 87 mètres de hauteur, le clocher, tour délicatement ouvragée, détient aujourd’hui encore le titre du plus haut clocher plat de France.

Les travaux furent exécutés entre 1513 et 1526. »




« - HISTOIRE D’AYSSENES –

EXTRAIT DE AL CANTON de Jean DELMAS

Directeur des archives départementales

 

AYSSENES

La commune actuelle d’Ayssènes, comprend quatre paroisses : Ayssènes, Vabrette, St-Rémy et Coupiaguet. Cinq cent mètres séparent les points les plus élevés des plus bas. On y trouve la végétation et les cultures des plateaux du Lévezou (prairies et landes), des vallées encaissées (châtaigniers) et des coteaux exposés au soleil (vignes et fruitiers). L’histoire d’Ayssènes nous est surtout connue à travers les études en grande partie inédites de M. Pierre-Damien Hebles, curé de ce lieu (+ 1954).

Ayssènes dépendait au Moyen-âge des comtes de Rodez. Le château disposait d’une chapelle, fondée en 1312 par Cécile, comtesse de Rodez et dédiée à St-Jean l’Evangéliste. Elle aurait servi de temple protestant au XVIe siècle. Le fort était séparé de la montagne par un fossé taillé dans le roc. Un capitaine l’occupait au nom du Compte. Le roi Charles VII y passa le 13 mai 1437. Après les guerres de religion, le château devenu inutile à la royauté et même dangereux parce qu’il pouvait être le refuge de rebelles, fut rasé (vers 1624-1629).

Les premiers seigneurs connus furent les vicomtes d’Albi, qui tenaient la terre du comte de Rodez. En 1135, Frotard de Broquiès fils du vicomte d’Albi et frère de Pierre Astor, vicomte de Bruniquel et seigneur de Brusque, rendait hommage à Hugues, comte de Rodez. Au XIIe siècle, la seigneurie fut entre les mains de Deodat et Pierre de Caylus, puis de Guy, fils de Déodat. Les Caylus étaient en fait des Combret d’Ayssènes, qui avaient hérité par les femmes de la terre de Caylus (St-Affrique). Après la guerre des Albigeois, à laquelle les Caylus avaient pris part, mais du côté malchanceux, les comtes de Rodez récupérèrent la moitié de la seigneurie d’Ayssènes et ne la déléguèrent plus à un vassal, mais à un capitaine (Antoine de Lescure en 1464). Ce serait l’origine des deux terres d’Ayssène-la-Besse et d’Ayssène-Broquiès, dont le pluriel et la réunion expliquent l’s final et très récent du nom actuel. L’autre moitié, celle d’Ayssène-Broquiès, dépendit de la famille de Combret (Brenguier de Combret en 1258), passa par mariage en 1597 à la famille d’Arpajon puis aux Loubens-Verdale, aux Buisson, puis par rachat à Lenormand, le propriétaire du bel hôtel ruthénois qui est devenu le siège de la préfecture.

 

On avait l’habitude de désigner autrefois ces deux parties de la terre d’Ayssènes par les dénominations de : côté de la salle (partie du comte) et côté de la tour ou d’Estadieu (partie des Combret, devenue Ayssène-Broquiès). L’une comprenait la partie occidentale qui allait presque jusqu’à Villefranche-de-Panat et comprenait tout le Nord de l’actuelle commune du Truel ; l’autre la partie orientale avec Vabrette et Coupiaguet. C’est une zone très montueuse avec une dénivellation de près de 700 mètres.

 

L’abbaye de Bonnecombe avait des intérêts dans la région : en 1245, les pâturages étaient indivis entre elle et le comte de Rodez. Enfin la commanderie de Templiers, puis des Hospitaliers de la Selve avait quelques biens à l’Est du ruisseau de Coudols, autour d

 

Les guerres de religion eurent ici une telle violence et provoquèrent tant de bouleversements, qui aboutirent au démantèlement du château, qu’il est nécessaire d’en dire quelques mots. A cause des protestants, qui y étaient établis, Joyeuse vint dans le pays et fit le siège d’Ayssènes en octobre et novembre 1586, sans succès. Les catholiques revinrent, si bien que le Conseil de Catherine de Navarre, comtesse de Rodez, décida la démolition du château en 1596. Les protestants occupaient encore la place en 1602 et les luttes reprirent de plus belle, d’autant plus que la division de la seigneurie et la multiplicité des intérêts étaient causes de frictions. Après les protestants, les catholiques reprirent le château (siège en 1611 reprise en 1613). Les protestants étaient encore là en 1614-1615. En 1620, le seigneur de Broquiès et les protestants s’y introduisirent de nouveau et en furent expulsés un an plus tard par les troupes de l’évêque de Rodez. Le duc de Rohan en entreprit encore le siège en juin 1628 ! Il s’en empara. Mais la paix intervint et eut pour conséquence la démolition du fort, que nous avons déjà évoquée (1629)

 

Le prieuré St-Etienne d’Ayssènes dépendait de l’abbaye de Brantôme en Périgord. Le lieu-dit les Clastres en garde le souvenir. Il avait deux annexes Vabrette et St-Rémy. Une chapelle dédiée à St-Jean, exista au château à partir de 1312. Elle fut probablement détruite lors du démantèlement de 1629. L’église actuelle, sous le patronage de la Nativité de Marie, a été reconstruite au XIXe siècle.

En 1799, la commune d’Ayssènes fut réunie à la mairie du Truel et ne retrouva son indépendance qu’en 1875.

 

Environs

Coupiaguet : L’église Saint-Amans de Coupiaguet (le petit Coupiac) était à la nomination du prieur de St-Amans de Rodez et elle dépendait donc de St-Victor de Marseille (donation confirmée en 1120). L’édifice construit vers 1892 renferme un tableau du XVIIIe siècle représentant la Sainte Famille.

 

 

La Fabrie : Chapelle domestique de M. Baissière, avocat en Parlement. On trouva au XVIIe siècle dans un bois des environs des sarcophages, qui furent portés à St-Rémy.

 

La Vayssière : Seigneurie de Bertrand de Combret (1691). Le lieu dépendait de la commanderie de la Selve.

 

Le Pouget : Repaire, puis maison des vignes des Camilles del Garric (XIVe s.), de Calmont (XVe s.), de La Valette (XVIe s.), de Mouret, de Jurquet de Montjezieu (XVIIe s.), puis de Rech de St-Amans et de Gualy.

 

St-Rémy-d’Ayssène : Une cure au voisinage aurait été donnée à Vabres par le lévite Hélie en 942. C’était le chef-lieu d’un « ministerium » (ancienne circonscription). St-Rémy était l’annexe d’Ayssène et il y avait un pèlerinage pour les enfants. Après un conflit avec Costecalde, vers 1867-1869, St-Rémy obtint qu’une nouvelle église fût reconstruite au même endroit ; ce qui fut fait vers 1874-1877.

 

Vabrette : Eglise de la Purification de Notre Dame, jadis annexe de celle d’Ayssène. L’édifice a été reconstruit vers 1840. La seigneurie dépendait du comte de Rodez.

 

Au moment de l’occupation d’Ayssène par les protestants, Vabrette fut pour les catholiques leur paroisse principale.

 

Valergue : Résidence de noble Jean Daures, sieur de la Garrigue (XVIIe siècle).

 

Vernet : Lieu de naissance, vers 1476, d’Antoine Salvanh archi. du clocher de la cathédrale de Rodez. »



« LE SIEGE D’AYSSENES PAR LE DUC DE JOYEUSE (octobre 1586)

G. BOULOUIS

(Archives de Causses et Raspes)

 

Tout le monde connaît le nom du duc de Joyeuse, amiral de France, favori de Henri III, beau-frère de la Reine ; bref, tout ce qu’il y a de plus « grand personnage ». Or, ce grand personnage fit à nos ancêtres, en 1586, l’honneur de leur rendre visite. Une visite, il est vrai, dont ils se seraient passés, puisque c’était pour les assiéger. Et les Ayssénols durent avoir une semaine de fortes émotions.

Nous sommes en pleines guerres de religion. Tout le pays est en proie au désordre, et, ce qui n’arrange pas les choses, à la peste. Protestants et catholiques se massacraient à qui mieux mieux. Triste temps. Nos compatriotes d’Ayssènes s’étaient faits protestants, par conviction ou par force. Et précisément, Joyeuse avait été envoyé en Rouergue pour réduire les protestants.

Ce n’est pas le lieu de raconter cette expédition en détail. Ayssènes seul nous intéresse ici. Joyeuse arrive devant le village le 29 octobre 1586. Il avait une armée de 10 000 hommes et une dizaine de canons.

Ayssènes, à cette époque, était un modeste village aux maisons chétives donnant toutes sur la seule rue qui le traverse d’un bout à l’autre. Il était entouré de murailles peu propres à arrêter une armée, mais suffisantes pour résister à un coup de main. Il y avait deux portes, une à chaque extrémité de la rue, et deux ou trois poternes au bout des ruelles transversales. Mais, sur le roc de Saint Jean, se dressait le puissant château des Comtes de Rodez. Les murs, paraît-il, n’étaient pas en très bon état. On dut parer au plus pressé pour la circonstance.

A l’approche de Joyeuse, tous les habitants s’étaient réfugiés dans le fort pour se protéger et aider à la défense. Combien de combattants avait le défenseur de la place, un certain capitaine Simon ? A peine 200 ; mais il avait pour lui la position du château que les escarpements rendaient inaccessibles de toutes parts, sauf du côté du village.

On avait prévu des vivres pour un siège.  L’abbé Hèbles avait relevé là-dessus, dans les vieux papiers, un détail pittoresque. Une femme de Costecalde s’était vu enlever une paire de bœufs par deux soldats de la garnison d’Ayssènes, quelques jours avant l’arrivée de Joyeuse. Les deux hommes s’appelaient Jourda et Toulouse, tous deux habitants d’Ayssènes. Quand, après le siège, les choses furent rentrées dans l’ordre, la bonne femme réclama son bien aux intéressés. Ils répondirent qu’ils avaient pris les bœufs sur l’ordre du capitaine Simon qui prévoyait le siège de son château et qu’il n’y avait pas d’indemnisation à attendre.

Après les sommations d’usage, le siège commença. Cinq jours, le canon battit le Roc de St-Jean. Mais où était placé ce canon ? On n’en sait trop rien. Les érudits ne sont pas d’accord et les documents manquent de précision. Est-ce sur le petit plateau qui domine le village, « le plô de Rémèsi » ? Peut-être. Mais un document nous donne un détail assez intéressant. Il fallait, paraît-il, monter ce canon sur une montagne inaccessible. Et comme les soldats de Joyeuse faisaient la grimace, on mit une bourse de cent écus à la bouche du canon comme récompense au régiment qui le monterait. Cette « montagne inaccessible » ferait penser au pic du Fraou, à moins qu’il ne s’agisse simplement des Oustals Cremats.

Quoi qu’il en soit, les boulets durent faire du mal aux murs, et quand la brèche parut suffisante, les troupes de Joyeuse donnèrent un premier assaut, le 5 novembre. Il fut repoussé. Mais le capitaine Simon, qui probablement manquait de vivres, ne crut pas pouvoir résister à un second assaut, et pendant la nuit du 5 au 6 novembre, il donna l’ordre d’évacuer le fort.

Les combattants et avec eux toute la population du village descendirent par le Roc de St-Jean dans le plus grand silence et on se retira en direction de Pinet ou de Melvieu. Mais les chemins étaient en si mauvais état que les troupes durent dans leur fuite abandonner armes et bagages.

Joyeuse, au matin du 6 novembre, eut la surprise de trouver le château absolument vide. La suite ne nous intéresse plus guère. Les habitants d’Ayssènes, une fois l’orage passé, retrouveront leur logis. Le château sera réparé, pour être démoli, cette fois pour de bon, 40 ans plus tard, sur l’ordre de Richelieu. Quant à Joyeuse, il quittera le Rouergue après une expédition de six semaines, assez inefficace. Il rendra ses comptes au roi Henri III qui, mécontent des résultats obtenus en Rouergue, le qualifiera de poltron.

Joyeuse ne devait pas vivre beaucoup plus longtemps. Il mourut un an après. Il avait 27 ans. »






Une des stations du chemin de croix :






« QUELQUES BRIBES D’HISTOIRE

 

AYSSENES AVEC UN S

La viguerie d’Ayssène dépendait du Seigneur de Broquiès, lui-même assujetti au Comte de Rodez. En 1271 elle est divise en Ayssène-La Besse et Ayssène-Broquiès ; la grande rue faisant borne. Ayssène s’écrivait alors sans s.

 

Au cours du XVIIème siècle, la terre d’Ayssène – La Besse est annexe à la couronne royale. La Révolution de 1789 provocant la chute de la royauté et l’abolition des privilèges, la nouvelle administration met en place les communes. Ainsi la Seigneurie d’Ayssène – Broquiès et le Vicomté d’Ayssène – La Besse ne forment qu’une seule et même commune avec Le Truel. Les deux Ayssène réunis, c’est alors qu’apparut le pluriel.  Ayssènes s’écrit désormais avec un s final.

En 1875, la commune obtient son indépendance vis-à-vis du Truel.

 

UN VILLAGE FORTIFIE

Au XVIème siècle, Ayssènes était un petit village aux maisons donnant sur la rue principale. Il existait des murailles qui permettaient de la protéger des ennemis. On rapporte que dans toutes les caves du rez-de-chaussée, il y avait des portes de communication qui permettaient de circuler d’un bout à l’autre sans être vu. Il n’en demeure pas moins que c’est dans le château-fort qualifié de « place forte de commandement sur une montagne inaccessible » par les historiens, que les habitants se réfugièrent lors des attaques ! »

 





Les alentours d’Ayssènes ne sont que forêts de chênes et de châtaigniers.



Le secadou :


« L’ARBRE A PAIN

Le châtaignier n’est pas une espèce naturelle dans nos régions. Il a été planté, pour sa culture, vers l’an mil dans le sud de la France, sur les versants schisteux. Les fruits très nutritifs ont constitué la base de l’alimentation pour une partie importante de la population. D’où la désignation du châtaignier comme « l’arbre à pain ».

L’INRA a recensé plus de 700 variétés de châtaignes, dont beaucoup sont en voie de disparition. Les variétés les plus représentées à Ayssènes sont : Cévenole grosse, Gène, Boulocque, Platine, Abourive et Alauzette. Chaque variété était destinée à un usage précis : nourriture fraîche ou sécchée, farine, grillée de châtaigne, alimentation animale…

La production française de châtaignes (dont plus de 10 000 tonnes récoltées en Aveyron) s’est effondrée après la 2ème guerre mondiale. La production française actuelle s’élève à 8 000 tonnes, dont 200 proviennent de l’Aveyron. 60 % des châtaignes sont vendues fraîches, 30 % sont destinées à l’industrie agro-alimentaire (purées, crèmes, confitures…), 10 % sont conservées sous forme de marrons, châtaignes sèches, farine…

 

Pour que les fruits se conservent plusieurs mois, on les faisait sécher dans le secadou (séchoir à châtaignes) dont vous avez un exemple sous les yeux. Les castanhas (châtaignes en occitan) étaient alors consommées tout l’hiver dans la soupe ou avec du lait.

 

On appelle communément « marrons » les fruits du châtaignier qui ne comportent pas de cloisonnement intérieur. Ne pas confondre avec les fruits du marronnier (Aesculus hippocastanum), non comestible. »

 

Le musée de la châtaigne est relativement petit, une pièce au rez-de-chaussée, une à l’étage mais il est agréablement agencé et nous y trouvons une mine d’informations sur ce petit fruit.

Même si je sais qu’il existe quelques variétés de châtaignes, je n’aurais jamais imaginé qu’il y en ait autant.  Imaginez, pas moins de 80 variétés de châtaignes rien qu’en Aveyron, différemment réparties selon les zones géologiques.









« VENTAÏRE »

(Offert par Jérome GRIALOU)

Tarare à céréales utilisé à partir du 18 ième siècle en Cévennes, pour vanner les châtaignes, après l’opération de décorticage. »



« PISE »

DECORTIQUEUSE MECANIQUE (Reproduction de Berkman VAYSSETTES)

 

Ce modèle rudimentaire était utilisé dans les Cévennes à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle, pour enlever la première peau des châtaignes desséchées. Chaque passage permettait de décortiquer une dizaine de kilos et durait une dizaine de minutes.

 

L’axe central est équipé d’un hérisson métallique actionné en prise directe sans démultiplication. Le tonnelet est en position fixe pendant l’opération. Pour vider les châtaignes le tonnelet pivote.

 

Dans la première moitié du XXème siècle, il sera remplacé par un bac métallique avec une poulie démultipliée lui permettant d’être actionné par une seule personne. »



A cause de la pandémie de Covid, la séance consacrée au film documentaire n’est pas d’actualité, mais nous avons tout de même effectué une visite aussi agréable qu’instructive d’où nous repartons avec une alléchante bouteille de sirop de châtaigne achetée à la boutique du musée. Petite info, l’entrée du musée est gratuite.

Sur les conseils de la personne à l’accueil, nous prenons la direction de l’observatoire, autrement dit, nous allons tout au bout de la rue.







L’observatoire nous offre une vue grandiose sur ce qu’on appelle les « Raspes du Tarn ».








Nous reprenons la route mais notre idée première de voir le lac de Villefranche-de-Panat est très compromise car il se fait tard.







Réquista



Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de l'aire cc.


C’est à Réquista que nous posons nos roues pour cette dernière nuit. Nous nous garons sur un des six emplacements réservés aux cc. Ils bordent un côté de la place où se trouve la salle de spectacles.

L’aire de service est en prolongement des places réservées aux cc. Stationnement et services sont gratuits, petite précision utile pour nous camping-caristes, le robinet n’a pas de filetage.

 

Coordonnées GPS de l’aire : N 44°2’6.0540’’  -  E 2°32’9.4910’’

 

La nuit a été calme et la lumière est belle ce matin.




Nous trouvons la porte de l’église ouverte, grande ouverte sur la nef pour être plus précise.




Je suis franchement étonnée face aux proportions de la nef éclairée par de très longs vitraux résolument modernes.







L’ensemble est plutôt sobre, une Pietà et le chemin de croix sont quasiment les seuls éléments de l’église.




Face à l’église, une très haute croix :




Une fresque murale rompt la monotonie de la rue.











Pas de patrimoine bâti exceptionnel pour cette bastide fondée en 1292. Et pour cause !

Incendiée par les Anglais puis pillée pendant les guerres de religion, un incendie à l’aube du 18ème siècle a eu raison des derniers vestiges. L’intérêt touristique de Réquista se trouve surtout aux alentours proches qui offrent aux amateurs de nature de quoi satisfaire leurs passions.

 

Plus d’historique sur le site de la commune ou Histoire et patrimoine - Commune de Réquista (requista.fr)

Allez, il est temps de rentrer.

A bientôt !

 

 

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