Encore un p'tit tour
...
avant de rentrer
* Le point rouge concerne cet article - Carte active
Le début de cette balade – cf. De Naucelle à Bertholène ou https://baladesmv.blogspot.com/2021/01/aveyron-de-naucelle-bertholene-juillet.html
Dernière
journée de balade, demain il nous faut reprendre le chemin du retour…
Villefranche-de-Panat
Capture d'écran "Via Michelin" |
Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre parking. |
Capture d'écran "Via Michelin" |
Nous trouvons un grand parking au
centre de Villefranche-de-Panat, village situé sur le plateau du Lévézou.
Coordonnées GPS : N 44°5’15.0710’’ -
E 2°42’14.8680’’
Vous êtes prêts pour attaquer la
visite et découvrir le village avec nous à travers son parcours du
patrimoine ?
Ce sera une balade essaimée de panneaux présentant des photos anciennes. Ces quelques clichés, précieux témoins de la vie d’antan sont parfois accompagnés de quelques extraits du livre de Joseph Fabre de Morlhon « Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou ».
Je vais vous retranscrire ces
quelques panneaux au fur et à mesure de notre progression.
A vous de les lire, ou pas... 😉
« La
Bastide de Villefranche-de-Panat
Au XIIIe siècle, de nouvelles
agglomérations aux caractéristiques architecturales spécifiques se développent
selon un procédé bien établi : les bastides. Parmi elles, on compte
Villefranche-de-Panat. Fondée par les Comtes de Rodez qui en firent don aux
Panats (*), barons de Peyrebrune, elle prendra son ampleur à la signature du
contrat de paréage (**) du 12 septembre 1297. Cette fondation permettra le
regroupement de la population et son essor économique grâce aux franchises
perçues.
(*) Archambault de Panat, seigneur du
Vallon de Marcillac, se serait compromis dans le meurtre d’un moine de l’Abbaye
de Conques. Pour apaiser ses détracteurs, il accepta la proposition du comte de
Rodez d’échanger leurs possessions respectives et ainsi devenir le nouveau
seigneur de Peyrebrune.
(**) Contrat de parité. »
En bout de notre parking, une
fontaine généreuse offre un joli premier plan à la mairie.
« Villefranche de Panat
HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS
Place
du marché
La
foire aux porcs
La place du marché accueillait à
l’époque le marché porcin. En 1900, les foires de Villefranche de Panat étaient
très appréciées pour les cochons gras.
Il fut longtemps de tradition dans les
familles de tuer un ou plusieurs cochons dans l’année pour assurer
l’alimentation quotidienne.
Il fallait des porcs très gras car la
chair était plus savoureuse. Le lard était utilisé pour la soupe et la graisse
remplaçait l’huile dans la cuisine.
On les engraissait avec des raves, des
pommes de terre, des châtaignes, des glands, de la farine et toute sorte de
verdure.
Pour tuer le cochon, on faisait appel
au « sannaire ». En général, on égorgeait le cochon sur un banc ou
sur de la paille. Les bras des hommes étaient alors nécessaires pour le
maintenir.
On la nettoyait et on le rasait à
l’aide d’un couteau après l’avoir ébouillanté. Chaque étape était soigneusement
respectée : du nettoyage des tripes pour la charcuterie, à la cuisson des
fritons…
Le
coudenas (occitan francisé)
Le coudenas était le nom donné à cet
espace couvert d’herbe (le terme désignait en principe un mauvais pré). Les
animaux y paissaient librement jusqu’à la fin des années 50.
Suite à la construction des barrages
et en compensation du « préjudice » subi, le conseil municipal obtint
la réalisation de travaux d’aménagement du bourg dont le remblaiement du
« coudenas ».
Sources : Villefranche de Panat,
ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »
« Villefranche de
Panat HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS
La
mairie
C’est au début du XXe siècle que la
municipalité de Villefranche de Panat décide la construction d’un bâtiment
public qui ferait office de siège de la communauté. Jusqu’alors, la maison
commune (Mairie) était celle du 1er consul, ou du Maire, et
changeait donc de siège régulièrement.
En août 1919, de retour de
mobilisation, M. Fabre de Morlhon Maire, propose d’élever un Monument destiné à
perpétrer le souvenir des enfants de la commune morts aux armées.
Mairie et Monument aux morts ne feront
finalement qu’un : « Le Conseil considérant d’une part la nécessité
de construire une Mairie comprenant une salle pour les archives, une grande
salle pour les délibérations et trois locaux destinés à divers services
publics : entrepôt des tables et bancs pour les foires, chevaux des
gendarmes, considérant d’autre part l’hommage restant dû aux victimes de la
commune durant la Grande Guerre et reconnaissant les avantages qu’offre la
jonction des deux projets, à l’unanimité, décide d’une façon concomitante la
construction d’une Mairie et l’érection d’un Monument aux morts ; dit que
celui-ci s’élèvera en façade de la Mairie, au-devant de la porte d’entrée de cet
immeuble… » Extrait délibération-1925. Une souscription publique permettra
de mener à bien le projet du Monument aux morts confié au sculpteur Auguste
Verdier. Le bâtiment sera inauguré au début de l’année 30 en présence de la
fanfare locale dirigée par Fernand Canitrot, instituteur de l’école publique.
En 1954, le bâtiment fut élevé d’un étage destiné au logement du secrétaire. Il
abrite aujourd’hui les archives de la commune ainsi que des bureaux.
Sources : Villefranche de Panat,
ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986) »
Ce balcon aussi est loin d’être
commun !
« Villefranche de Panat HISTOIRE D’UN
VILLAGE AVEYRONNAIS
La
clica
La
Vilafrancata
(paroles de Fernand Canitrot – occitan
francisé)
A Vilafranca, a mon pais,
Aici l’om canta, aici l’om ris,
Tu siàs nostra vila natala,
Tos enfants t’an totjorn aimada,
A Vilafranca, mon pais !
A qu’aimam plan, l’estiu ton
esplanada,
Jos tos tilhuls sovent nos vam
assetar,
Delà lo pont fasèm la promenada,
S’aquo nos dis, de trochas vam pescar.
En serpentent dins la plana
ensolelhada,
Al mièg dels prats l’Alrança
s’espandis,
Sovent montam, filam dinca La Pala,
E d’autres cops, nos vam jost
Sent-Lois.
D’a Granolhac, la tortorèla canta,
Quand al printemps torna lo rossinhol,
Avèm aici, una fièra junessa,
Braves enfants d’esprit viu, de bon
cur,
Sabon prestar serment, téner promessa,
Aici trobam l’amic franc e
se(g)ur. »
Vilafranca, notra vila aimada
Respandis de renommada
Te cantarem, te vantarem,
De près, de luènh, totjorn
direm :
« Aquos lo niu, lo gentil niu
Que nos agrada. »
A qunt plaser,
De veire tas filhetas,
Portan l’amor,
Dins los uèlhs tan lusents,
E de lor voès,
Doças et finas, claretas.
La vila pren un èrt nou e plasent.
…A Vilafranca, a mon pais,
Aici l’om canta, aici l’om ris,
Tu siàs nostra vila natala,
Tos enfants t’an totjorn aimada,
A…Villafranca, mon pais !
Fernand
Canitrot
Fernand Canitrot fut nommé directeur
du groupe scolaire de Villefranche de Panat à la rentrée d’octobre 1927.
Pédagogue compétent et généreux, Fernand Canitrot était aussi poète et écrivain
et on lui doit la chanson appelée « La Vilafrancata ».
Ce mélomane dynamique devait
constituer moins de deux ans après son arrivée au village, un groupe musical
qui ne tarda pas à se produire sur les places et qui devait animer
l’inauguration de la Mairie et du monument aux morts en 1930. Bientôt les
communes voisines et bien d’autres encore firent appel à ces musiciens à
l’occasion des fêtes locales ou encore à l’occasion de l’inauguration de la
statue de François Fabié à Rodez où Fernand Canitrot et l’Union Départementale
de Villefranche de Panat se sont produits devant le préfet et les hautes
personnalités du département. Seule la mobilisation devait avoir raison de ce
groupe solidaire qui donna sa dernière aubade, le jour de l’armistice, en
faisant deux fois le tour du village.
Emouvant souvenir que celui de ces dix
musiciens (beaucoup d’absents ou de prisonniers) essayant de retrouver le
rythme après une si longue absence.
Sources : Villefranche de Panat,
ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »
Elles sont toujours présentes dans le paysage. Les pales d’une éolienne dépassent du faîte des arbres qui se trouvent au sommet d’une colline.
« Villefranche de Panat
HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS
Le
foirail (lo fieiral)
Au Moyen-âge, les foires se tenaient
sur l’unique place du village dominée par « le château » de Panat.
C’est au fil des siècles que leur
notoriété s’accrut et qu’elles occupèrent de plus en plus d’espace dans le
village (jusqu’à l’avenue des artisans en direction de La Besse).
Au XIXe siècle Villefranche était
renommée pour les bovins en général, et les bœufs de travail en particulier.
Les jours de foire, les bœufs, attelés par paire, ainsi que les vaches,
occupaient la presque totalité de la place où vous vous trouvez en dehors de
quelques barrières, situées devant un hôtel, où étaient attachés les veaux.
Cette notoriété fut à l’origine de l’organisation de la place qui était
beaucoup plus modeste en 1850. Au début du XXe siècle, il n’était pas un bâtiment
contigu qui ne fut hôtel, café, ou commerce.
Topo
mo (topa man)
« Après avoir marché toute la
nuit en poussant le bétail devant lui, le paysan se rendait au foirail où il
présentait son cheptel à l’acheteur. Le jeu de l’offre et de la demande
s’appliquait de la manière la plus simple à l’aide du « Topo mo »,
acte par lequel l’acheteur frappait la paume du vendeur pour conclure le
marché. Ce dernier retirait sa main pour retarder la conclusion de l’affaire si
le prix ne lui paraissait pas suffisant et ce manège se répétait jusqu’à
l’entente réciproque, après quoi on allait à l’auberge voisine conclure le
marché par la consommation d’une bouteille de vin rouge : le pintou (lo
pinton). Le soir on dansait la bourrée dans certains cafés et ce n’était que
tard dans la nuit que s’éteignait le son de la cabrette ou de l’accordéon de
même que les chants de fêtards qui ne rentraient à la ferme qu’au petit jour
pour procéder juste à temps à l’alimentation ou à la traite du bétail.
Sources : Villefranche de Panat,
ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »
L’emplacement du foirail, apparemment :
« Villefranche de Panat,
HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS
L’école
publique
Au début du XXe siècle, le conseil
municipal de Villefranche de Panat décide de construire un groupe scolaire
abritant à la fois les enseignants et les écoles des filles et des garçons
jusqu’ici abritées dans des locaux plutôt vétustes et inadaptés loués à des
particuliers.
Le projet prévoit un bâtiment central
à deux étages destinés à loger le personnel enseignant et flanqué de deux
ailes, l’une au sud pour les garçons, l’autre au nord pour les filles. Deux
préaux seront édifiés auprès de chaque école. Le lieu choisi est à mi-chemin
des agglomérations de La Besse et de Villefranche afin de faciliter l’accès des
élèves. Après deux ans de travaux, les premiers élèves sont accueillis à la
rentrée de 1914. S’ensuivent dix ans de remous dus à la découverte de
nombreuses malfaçons. Les locaux ont bien évidemment évolué depuis et plus de
100 ans après l’imposant bâtiment est toujours là.
Sources : Villefranche de Panat,
ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »
L’école publique n’a guère changé, extérieurement du moins. Si ! Un point, qui n’est pas anodin pourtant, le mur séparant la cour des filles et des garçons a disparu.
« Villefranche de Panat
HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS
Désiré
Crayssac (1874-1940)
Dans les années 20, les bienfaits du
progrès commencent à atteindre les zones rurales et se manifestent par la
généralisation de l’électrification. Certes, en 1926, les villes ainsi que quelques
chefs-lieux de canton bénéficient déjà des avantages du courant électrique,
mais le milieu rural en est totalement dépourvu, et c’est tout à l’honneur d’un
modeste artisan de la commune d’avoir permis à Villefranche et à La Besse
d’être parmi les tout premiers villages électrifiés.
Désiré Crayssac est né en 1874 près de
Villefranche. D’un naturel inventif il conçoit et réalise une turbine
hydraulique dès l’âge de 16 ans. Après un apprentissage de mécanicien, il
quitte la région pour s’établir à Lyon où il fait valoir ses talents
d’inventeur. Il dépose et exploite de nombreux brevets concernant entre-autres
des moteurs deux temps pour motocyclettes, des moteurs en U et des moteurs
rotatifs pour l’aviation dont le fameux moteur « Cyclone » sans
soupapes, révolutionnaire pour l’époque. En 1912, il dépose également un brevet
pour un « Cerf-volant automoteur » qui n’était autre qu’un ancêtre de
l’ULM pendulaire.
De retour dans sa région natale en
1923, il y installe une minoterie et une usine hydroélectrique. C’est en 1926
qu’il sollicita du Maire, M. Fabre de Morlhon, la concession d’une distribution
d’énergie électrique, l’usine du Mayral lui permettant, à son avis, même en
période de basses eaux, d’obtenir une puissance suffisante pour alimenter
trente lampes. « Cette usine étaient entièrement en tôle, en forme de rotonde,
avec une verrière ronde sur le dessus. Dans un petit atelier qu’il avait monté
lui-même, il fabrique une turbine en forme d’escargot qui devait entraîner deux
dynamos pour produire le courant électrique… » C’est ainsi que
Villefranche de Panat et une partie du hameau de La Besse furent éclairés 11
ans avant l’arrivée d’EDF.
Sa maison de La Besse disparaîtra
malheureusement dans un incendie et avec elle de précieux objets et documents
de travail.
Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »
J’ai adoré le talent et
l’ingéniosité de l’artiste qui font de ce coin de jardin, un lieu plutôt
sympathique.
« Villefranche de Panat
HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS
Le
château de La Besse
La Besse n’est pas seulement un hameau
de la commune de Villefranche de Panat, c’est aussi le lieu d’implantation de
l’Eglise paroissiale. Le village est d’ailleurs regroupé autour de l’Eglise
comme il l’était au Moyen-Age autour du château des seigneurs. On accédait au
cœur du village par une porte fortifiée où aboutissait « la carral ».
On se trouvait alors sur la place publique au cœur de La Besse. Au centre du
village étaient regroupés le château et l’église, entourée d’un cimetière.
De dimensions importantes et en
situation surélevée, le château dominait la vallée de l’Alrance sur une
importante superficie : de la Capelle Farcel à Recoules. Le carrefour
routier de Villefranche de Panat pouvait également être surveillé. Si l’on sait
qu’il s’agissait d’un quadrilatère fortifié, on ne connaît pas la destination
détaillée des locaux. Le livre des impôts de 1789 fait état d’un emplacement
sur lequel jadis trois tours étaient construites : l’une appartenait au
Roi, l’autre à Monsieur de Montferrier et la troisième à Monsieur de
Prévinquières-Montjaux.
Sources : Villefranche de Panat,
ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »
Du château, il est juste fait
référence mais l’église Notre-Dame construite au 19ème siècle est bien
présente. Elle est même le centre religieux de la commune de
Villefranche-de-Panat. La commune de Villefranche résulte de la fusion de
plusieurs communes au 19ème siècle.
Et elle est ouverte !!!
Et lumineuse !
Une des stations du chemin de
croix :
Pied de nez du peintre ou
franche maladresse de la part de ce dernier ???
Il faut reconnaître qu’il est
plutôt inhabituel de voir l’enfant Jésus atteint de strabisme.
Une statue est dressée sur le
côté de l’église :
« Villefranche de Panat
HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS
Place
du bal
De plus loin que l’on puisse remonter
dans l’histoire locale, on sait qu’il y avait dans la commune de petites
filatures, des moulins (Villefranche, Violombas, Montarnal, Fijaguet, La Pâle,
etc.) et des ateliers de tissage.
Au Moyen-âge, on trouvait à
Villefranche des sabotiers, des chaisiers, des forgerons, des tailleurs, des
tisserands, des cardeurs et travailleurs des mines et carrières. Les métiers
répondaient alors aux fonctions essentielles : nourriture, vêtements et
travail.
Au moment où l a cité de Villefranche
acquérait une certaine notoriété par ses foires et son commerce, La Besse eut
au XVe siècle sont époque de gloire grâce à ses artisans. Il y avait en effet
parmi les artisans du village de véritables sculpteurs dont le travail était
particulièrement apprécié dans une bonne partie du département et même dans le
Midi. On en trouve encore de magnifiques exemples dans de nombreuses églises de
la région (stalles de l’église de Salles-Curan et de Broquiès, chaire sculptée
de Ladepeyre). Cet artisanat d’art a malheureusement disparu peu à peu au cours
du XIXe siècle.
Los
balètis
Les places de La Besse et Villefranche
devenaient régulièrement des espaces de danse les dimanches et jours de foires
ou à l’occasion des différentes fêtes de la commune (fête votive, fête de la
loue…)
Sources : Villefranche de Panat,
ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »
La place du bal :
« Villefranche de Panat HISTOIRE
D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS
Place
de la fontaine
Jusqu’en 1349, Villefranche de Panat
était un centre paroissial et possédait une église, située au bas de la place
de la fontaine et devenue ensuite chapelle annexe de Notre-Dame de La Besse.
Plusieurs édifices religieux appelés « chapelle » se succédèrent sur
ce même emplacement jusqu’en 1853, date à laquelle le dernier d’entre eux
menaçant ruine sera démoli. Cette petite église dont le vocable était
Sainte-Croix datait du XIVe siècle mais avait été modifiée à plusieurs
reprises. Fait rarissime pour une bastide, l’église, entourée d’un cimetière,
se trouvait hors des remparts, face à la porte de la ville surmontée d’une
tour.
La légende dit que lors de sa
démolition, on a trouvé dans les fondations une monnaie anglaise datant du
règne d’Edouard III (1312-1377).
La
cloche de l’église
Après la démolition de la chapelle en
1853, une cloche, datée du XIVe siècle fut conservée et d’abord stockée chez
des particuliers avant d’être confiée à la commune dont elle est la propriété
aujourd’hui.
Sources : Villefranche de Panat,
ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »
Place de la fontaine :
« Villefranche de Panat
HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS
La
bastide
En érigeant en « bastide »,
ce hameau de la Seigneurie de Peyrebrune qu’était Villefranche au XIIIe siècle,
les comtes de Rodez avaient pour intention de créer un lieu de peuplement et
non un périmètre de défense. La charte octroyée à la population villefranchoise
par Pierre de Panat, Seigneur de Peyrebrune, lui accordait « Libertés et
Privilèges) et lui attribuait certaines franchises destinées à favoriser le
peuplement. Elle délimitait la Bastide et lui attribuait le nom de Panat.
Le village s’étendait en dehors des
clôtures. La place principale où l’on se trouve et qui devint bien plus tard la
place du marché aux volailles, était partiellement couverte.
L’église était située à l’extérieur de
la clôture sur l’emplacement actuel de la fontaine.
Fin XIXe siècle, début XXe, « le
château », devenu propriété de M. Fortuné Salvan, Maire de la commune,
abritait l’école des garçons
Il est aujourd’hui encore la propriété
de particuliers.
Sources : Villefranche de Panat,
ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »
Le château des seigneurs de
Panat :
Longeant l’Alrance, affluent du
Tarn, nous prenons la direction du barrage…
…au pied duquel nous trouvons un autre parking, bien plus grand que celui où nous sommes garés.
« Villefranche de Panat
HISTOIRE D’UN VILLAGE AVEYRONNAIS
AVENUE DU LAC
La
Poste
C’est dans cette rue que se trouvait
La Poste avant l’intégration de nouveaux locaux, avenue du Lévézou, ceux-ci
étant devenus trop étroits.
En juin 1945, la France réalise une
impressionnante opération monétaire afin d’établir le cadastre des fortunes du
pays : les Français ont 12 jours pour échanger leurs vieilles coupures de
50 à 5000 francs contre de nouveaux billets. De grosses sommes d’argent
transitent alors par La Poste de Villefranche de Panat. Pour la protéger, des
Villefranchois furent mobilisés (des poilus rescapés de la Grande Guerre pour
la plupart). Une maison située juste en face La Poste (l’ostal de La Reyna)
leur servait de poste de garde. Ils étaient armés et prenaient leur service à
tour de rôle, jour et nuit.
Lo
Bolur (lo raubaire)
Avec le temps s’est créée une
véritable légende autour de ce voleur de grand chemin. Galzin dit « lo
Bolur » (occitan francisé), tailleur de métier, était domicilié en lieu et
place de l’actuelle boulangerie. Cet habile filou qui n’effectuait, disait-on,
ses cambriolages que chez les gens aisés ou dans les châteaux des environs,
respectait le porte-monnaie des gens modestes. Condamné pour de nombreux
méfaits à trente ans de déportation par la Cour d’Assise de Rodez, il partit
pour Cayenne où le ravaudage des tenues de bagnard lui évita les travaux
forcés. Revenu au pays à l’époque de la guerre de 14-18, il eut la désagréable
surprise de ne plus retrouver le précieux butin qu’il avait caché au creux d’un
arbre avant son départ. Persuadé d’avoir été trahi par ses anciens complices,
il clama alors haut et fort qu’il vengerait dans le sang une telle effronterie.
On ne lui en laissa pas le temps : on raconte en effet qu’étant attablé
dans un estaminet villefranchois, la servante vint lui signaler qu’un inconnu
le réclamait à l’extérieur. Galzin n’apercevant personne, entra de nouveau à
l’intérieur du café et avala le contenu de son verre lequel avait été empoisonné
pendant sa courte absence. Il mourut rapidement.
Sources : Villefranche de Panat, ancienne bastide du Lévézou – Joseph Fabre de Morlhon (1986). »
Nous reprenons le cc à la
recherche d’un parking avec vue sur le lac mais notre recherche est restée
infructueuse. Pour les cc, je crois qu’il n’y a que celui que nous avons vu au
pied du barrage.
Bon, si la visite nous a plongés
dans l’histoire du village, question patrimoine elle n’est pas très folichonne.
J’ai omis de vous signaler notre
passage à l’Office du Tourisme où l’on nous a conseillés de pousser jusqu’à
Ayssènes.
Et si l’on veut avoir une chance
de trouver le Musée de la Châtaigne ouvert, il faut peut-être prendre la route…pour
le lac on verra un peu plus tard.
Profitant d’un observatoire, nous
faisons un bref arrêt sur la route entre Villefranche-de-Panat et Ayssènes mais
je ne sais plus où exactement.
Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de notre stationnement. |
Parvenus à Ayssènes où la route
n’est pas très large, nous sommes contraints de nous garer en bordure de
chaussée. Nous découvrirons en repartant un panneau indiquant un parking. Trop
tard !
Le four communal, je
suppose ?
Le village est construit sur une
ligne de crête dans les raspes du Tarn, ces vallées encaissées au fond
desquelles serpentent le Tarn.
Une seule rue, presque une ruelle
pour être exacte.
Si le village est petit, il y a
de quoi lire !
Et cela commence dès l’église.
« Les lieux de culte
L’ancienne église d’Ayssènes
placée sous le patronage de Saint Etienne était perpendiculaire à l’église
actuelle, elle remonterait au IXe siècle.
Le mauvais état de cette dernière
suite au démantèlement du clocher pendant la Révolution, et, son emplacement
obstruant l’entrée du village, ont incité les paroissiens à construire la
nouvelle église en 1891, sous l’impulsion de l’abbé Durand. Celle-ci est
désormais dédiée à la Nativité-de-Marie. Lors de ces travaux 3 sarcophages
gallo-romains ont été mis à jour, attestant de l’occupation du village dès le
début de l’ère chrétienne.
Au XVIIème siècle, la présence religieuse
était très marquée à Ayssènes qui dépendait de l’abbaye de Brantome en
Périgord. Le prieur d’Ayssènes possédait quelques terres nobles sur lesquelles
il exerçait les droits seigneuriaux. Pour loger le prieur, ses 2 vicaires et
son clerc, un petit monastère fut élevé à proximité de l’ancienne église sur
l’emplacement appelé les Clastres.
ANTOINE SALVANH (1476-1554)
Né à Ayssènes, il se distingue par sa
profession : architecte spécialisé dans les édifices religieux. Il fut
notamment le constructeur du clocher de la cathédrale de Rodez. Avec ses 87
mètres de hauteur, le clocher, tour délicatement ouvragée, détient aujourd’hui
encore le titre du plus haut clocher plat de France.
Les travaux furent exécutés entre 1513
et 1526. »
« - HISTOIRE D’AYSSENES –
EXTRAIT DE AL CANTON de Jean DELMAS
Directeur des archives départementales
AYSSENES
La commune actuelle d’Ayssènes,
comprend quatre paroisses : Ayssènes, Vabrette, St-Rémy et Coupiaguet.
Cinq cent mètres séparent les points les plus élevés des plus bas. On y trouve
la végétation et les cultures des plateaux du Lévezou (prairies et landes), des
vallées encaissées (châtaigniers) et des coteaux exposés au soleil (vignes et
fruitiers). L’histoire d’Ayssènes nous est surtout connue à travers les études
en grande partie inédites de M. Pierre-Damien Hebles, curé de ce lieu (+ 1954).
Ayssènes dépendait au Moyen-âge des
comtes de Rodez. Le château disposait d’une chapelle, fondée en 1312 par Cécile,
comtesse de Rodez et dédiée à St-Jean l’Evangéliste. Elle aurait servi de
temple protestant au XVIe siècle. Le fort était séparé de la montagne par un
fossé taillé dans le roc. Un capitaine l’occupait au nom du Compte. Le roi
Charles VII y passa le 13 mai 1437. Après les guerres de religion, le château
devenu inutile à la royauté et même dangereux parce qu’il pouvait être le
refuge de rebelles, fut rasé (vers 1624-1629).
Les premiers seigneurs connus furent
les vicomtes d’Albi, qui tenaient la terre du comte de Rodez. En 1135, Frotard
de Broquiès fils du vicomte d’Albi et frère de Pierre Astor, vicomte de
Bruniquel et seigneur de Brusque, rendait hommage à Hugues, comte de Rodez. Au
XIIe siècle, la seigneurie fut entre les mains de Deodat et Pierre de Caylus,
puis de Guy, fils de Déodat. Les Caylus étaient en fait des Combret d’Ayssènes,
qui avaient hérité par les femmes de la terre de Caylus (St-Affrique). Après la
guerre des Albigeois, à laquelle les Caylus avaient pris part, mais du côté
malchanceux, les comtes de Rodez récupérèrent la moitié de la seigneurie
d’Ayssènes et ne la déléguèrent plus à un vassal, mais à un capitaine (Antoine
de Lescure en 1464). Ce serait l’origine des deux terres d’Ayssène-la-Besse et
d’Ayssène-Broquiès, dont le pluriel et la réunion expliquent l’s final et très
récent du nom actuel. L’autre moitié, celle d’Ayssène-Broquiès, dépendit de la
famille de Combret (Brenguier de Combret en 1258), passa par mariage en 1597 à
la famille d’Arpajon puis aux Loubens-Verdale, aux Buisson, puis par rachat à
Lenormand, le propriétaire du bel hôtel ruthénois qui est devenu le siège de la
préfecture.
On avait l’habitude de désigner
autrefois ces deux parties de la terre d’Ayssènes par les dénominations
de : côté de la salle (partie du comte) et côté de la tour ou d’Estadieu
(partie des Combret, devenue Ayssène-Broquiès). L’une comprenait la partie
occidentale qui allait presque jusqu’à Villefranche-de-Panat et comprenait tout
le Nord de l’actuelle commune du Truel ; l’autre la partie orientale avec
Vabrette et Coupiaguet. C’est une zone très montueuse avec une dénivellation de
près de 700 mètres.
L’abbaye de Bonnecombe avait des
intérêts dans la région : en 1245, les pâturages étaient indivis entre
elle et le comte de Rodez. Enfin la commanderie de Templiers, puis des
Hospitaliers de la Selve avait quelques biens à l’Est du ruisseau de Coudols,
autour d
Les guerres de religion eurent ici une
telle violence et provoquèrent tant de bouleversements, qui aboutirent au
démantèlement du château, qu’il est nécessaire d’en dire quelques mots. A cause
des protestants, qui y étaient établis, Joyeuse vint dans le pays et fit le
siège d’Ayssènes en octobre et novembre 1586, sans succès. Les catholiques revinrent,
si bien que le Conseil de Catherine de Navarre, comtesse de Rodez, décida la
démolition du château en 1596. Les protestants occupaient encore la place en
1602 et les luttes reprirent de plus belle, d’autant plus que la division de la
seigneurie et la multiplicité des intérêts étaient causes de frictions. Après
les protestants, les catholiques reprirent le château (siège en 1611 reprise en
1613). Les protestants étaient encore là en 1614-1615. En 1620, le seigneur de
Broquiès et les protestants s’y introduisirent de nouveau et en furent expulsés
un an plus tard par les troupes de l’évêque de Rodez. Le duc de Rohan en
entreprit encore le siège en juin 1628 ! Il s’en empara. Mais la paix
intervint et eut pour conséquence la démolition du fort, que nous avons déjà
évoquée (1629)
Le prieuré St-Etienne d’Ayssènes
dépendait de l’abbaye de Brantôme en Périgord. Le lieu-dit les Clastres en
garde le souvenir. Il avait deux annexes Vabrette et St-Rémy. Une chapelle
dédiée à St-Jean, exista au château à partir de 1312. Elle fut probablement
détruite lors du démantèlement de 1629. L’église actuelle, sous le patronage de
la Nativité de Marie, a été reconstruite au XIXe siècle.
En 1799, la commune d’Ayssènes fut
réunie à la mairie du Truel et ne retrouva son indépendance qu’en 1875.
Environs
Coupiaguet : L’église Saint-Amans
de Coupiaguet (le petit Coupiac) était à la nomination du prieur de St-Amans de
Rodez et elle dépendait donc de St-Victor de Marseille (donation confirmée en
1120). L’édifice construit vers 1892 renferme un tableau du XVIIIe siècle
représentant la Sainte Famille.
La Fabrie : Chapelle domestique
de M. Baissière, avocat en Parlement. On trouva au XVIIe siècle dans un bois
des environs des sarcophages, qui furent portés à St-Rémy.
La Vayssière : Seigneurie de
Bertrand de Combret (1691). Le lieu dépendait de la commanderie de la Selve.
Le Pouget : Repaire, puis maison
des vignes des Camilles del Garric (XIVe s.), de Calmont (XVe s.), de La
Valette (XVIe s.), de Mouret, de Jurquet de Montjezieu (XVIIe s.), puis de Rech
de St-Amans et de Gualy.
St-Rémy-d’Ayssène : Une cure au
voisinage aurait été donnée à Vabres par le lévite Hélie en 942. C’était le chef-lieu
d’un « ministerium » (ancienne circonscription). St-Rémy était
l’annexe d’Ayssène et il y avait un pèlerinage pour les enfants. Après un
conflit avec Costecalde, vers 1867-1869, St-Rémy obtint qu’une nouvelle église
fût reconstruite au même endroit ; ce qui fut fait vers 1874-1877.
Vabrette : Eglise de la
Purification de Notre Dame, jadis annexe de celle d’Ayssène. L’édifice a été
reconstruit vers 1840. La seigneurie dépendait du comte de Rodez.
Au moment de l’occupation d’Ayssène
par les protestants, Vabrette fut pour les catholiques leur paroisse
principale.
Valergue : Résidence de noble Jean
Daures, sieur de la Garrigue (XVIIe siècle).
Vernet : Lieu de naissance, vers 1476, d’Antoine Salvanh archi. du clocher de la cathédrale de Rodez. »
« LE SIEGE D’AYSSENES PAR LE
DUC DE JOYEUSE (octobre 1586)
G. BOULOUIS
(Archives de Causses et Raspes)
Tout le monde connaît le nom du duc de
Joyeuse, amiral de France, favori de Henri III, beau-frère de la Reine ;
bref, tout ce qu’il y a de plus « grand personnage ». Or, ce grand
personnage fit à nos ancêtres, en 1586, l’honneur de leur rendre visite. Une
visite, il est vrai, dont ils se seraient passés, puisque c’était pour les
assiéger. Et les Ayssénols durent avoir une semaine de fortes émotions.
Nous sommes en pleines guerres de
religion. Tout le pays est en proie au désordre, et, ce qui n’arrange pas les
choses, à la peste. Protestants et catholiques se massacraient à qui mieux
mieux. Triste temps. Nos compatriotes d’Ayssènes s’étaient faits protestants,
par conviction ou par force. Et précisément, Joyeuse avait été envoyé en
Rouergue pour réduire les protestants.
Ce n’est pas le lieu de raconter cette
expédition en détail. Ayssènes seul nous intéresse ici. Joyeuse arrive devant
le village le 29 octobre 1586. Il avait une armée de 10 000 hommes et une
dizaine de canons.
Ayssènes, à cette époque, était un
modeste village aux maisons chétives donnant toutes sur la seule rue qui le
traverse d’un bout à l’autre. Il était entouré de murailles peu propres à arrêter
une armée, mais suffisantes pour résister à un coup de main. Il y avait deux
portes, une à chaque extrémité de la rue, et deux ou trois poternes au bout des
ruelles transversales. Mais, sur le roc de Saint Jean, se dressait le puissant
château des Comtes de Rodez. Les murs, paraît-il, n’étaient pas en très bon
état. On dut parer au plus pressé pour la circonstance.
A l’approche de Joyeuse, tous les
habitants s’étaient réfugiés dans le fort pour se protéger et aider à la
défense. Combien de combattants avait le défenseur de la place, un certain
capitaine Simon ? A peine 200 ; mais il avait pour lui la position du
château que les escarpements rendaient inaccessibles de toutes parts, sauf du
côté du village.
On avait prévu des vivres pour un siège. L’abbé Hèbles avait relevé là-dessus, dans
les vieux papiers, un détail pittoresque. Une femme de Costecalde s’était vu
enlever une paire de bœufs par deux soldats de la garnison d’Ayssènes, quelques
jours avant l’arrivée de Joyeuse. Les deux hommes s’appelaient Jourda et
Toulouse, tous deux habitants d’Ayssènes. Quand, après le siège, les choses
furent rentrées dans l’ordre, la bonne femme réclama son bien aux intéressés.
Ils répondirent qu’ils avaient pris les bœufs sur l’ordre du capitaine Simon qui
prévoyait le siège de son château et qu’il n’y avait pas d’indemnisation à
attendre.
Après les sommations d’usage, le siège
commença. Cinq jours, le canon battit le Roc de St-Jean. Mais où était placé ce
canon ? On n’en sait trop rien. Les érudits ne sont pas d’accord et les
documents manquent de précision. Est-ce sur le petit plateau qui domine le
village, « le plô de Rémèsi » ? Peut-être. Mais un document nous
donne un détail assez intéressant. Il fallait, paraît-il, monter ce canon sur
une montagne inaccessible. Et comme les soldats de Joyeuse faisaient la
grimace, on mit une bourse de cent écus à la bouche du canon comme récompense
au régiment qui le monterait. Cette « montagne inaccessible » ferait
penser au pic du Fraou, à moins qu’il ne s’agisse simplement des Oustals
Cremats.
Quoi qu’il en soit, les boulets durent
faire du mal aux murs, et quand la brèche parut suffisante, les troupes de
Joyeuse donnèrent un premier assaut, le 5 novembre. Il fut repoussé. Mais le
capitaine Simon, qui probablement manquait de vivres, ne crut pas pouvoir
résister à un second assaut, et pendant la nuit du 5 au 6 novembre, il donna
l’ordre d’évacuer le fort.
Les combattants et avec eux toute la
population du village descendirent par le Roc de St-Jean dans le plus grand
silence et on se retira en direction de Pinet ou de Melvieu. Mais les chemins
étaient en si mauvais état que les troupes durent dans leur fuite abandonner
armes et bagages.
Joyeuse, au matin du 6 novembre, eut
la surprise de trouver le château absolument vide. La suite ne nous intéresse
plus guère. Les habitants d’Ayssènes, une fois l’orage passé, retrouveront leur
logis. Le château sera réparé, pour être démoli, cette fois pour de bon, 40 ans
plus tard, sur l’ordre de Richelieu. Quant à Joyeuse, il quittera le Rouergue
après une expédition de six semaines, assez inefficace. Il rendra ses comptes
au roi Henri III qui, mécontent des résultats obtenus en Rouergue, le
qualifiera de poltron.
Joyeuse ne devait pas vivre beaucoup
plus longtemps. Il mourut un an après. Il avait 27 ans. »
Une des stations du chemin de
croix :
« QUELQUES BRIBES D’HISTOIRE
AYSSENES AVEC UN S
La viguerie d’Ayssène
dépendait du Seigneur de Broquiès, lui-même assujetti au Comte de Rodez. En
1271 elle est divise en Ayssène-La Besse et Ayssène-Broquiès ; la grande
rue faisant borne. Ayssène s’écrivait alors sans s.
Au cours du XVIIème siècle, la terre
d’Ayssène – La Besse est annexe à la couronne royale. La Révolution de 1789
provocant la chute de la royauté et l’abolition des privilèges, la nouvelle
administration met en place les communes. Ainsi la Seigneurie d’Ayssène – Broquiès
et le Vicomté d’Ayssène – La Besse ne forment qu’une seule et même commune avec
Le Truel. Les deux Ayssène réunis, c’est alors qu’apparut le pluriel. Ayssènes s’écrit désormais avec un s final.
En 1875, la commune obtient son
indépendance vis-à-vis du Truel.
UN VILLAGE FORTIFIE
Au XVIème siècle, Ayssènes était un petit village aux maisons donnant sur la rue principale. Il existait des murailles qui permettaient de la protéger des ennemis. On rapporte que dans toutes les caves du rez-de-chaussée, il y avait des portes de communication qui permettaient de circuler d’un bout à l’autre sans être vu. Il n’en demeure pas moins que c’est dans le château-fort qualifié de « place forte de commandement sur une montagne inaccessible » par les historiens, que les habitants se réfugièrent lors des attaques ! »
Les alentours d’Ayssènes ne sont
que forêts de chênes et de châtaigniers.
Le secadou :
« L’ARBRE A PAIN
Le châtaignier n’est pas une
espèce naturelle dans nos régions. Il a été planté, pour sa culture, vers l’an
mil dans le sud de la France, sur les versants schisteux. Les fruits très
nutritifs ont constitué la base de l’alimentation pour une partie importante de
la population. D’où la désignation du châtaignier comme « l’arbre à
pain ».
L’INRA a recensé plus de 700 variétés
de châtaignes, dont beaucoup sont en voie de disparition. Les variétés les plus
représentées à Ayssènes sont : Cévenole grosse, Gène, Boulocque, Platine,
Abourive et Alauzette. Chaque variété était destinée à un usage précis :
nourriture fraîche ou sécchée, farine, grillée de châtaigne, alimentation
animale…
La production française de châtaignes
(dont plus de 10 000 tonnes récoltées en Aveyron) s’est effondrée après la
2ème guerre mondiale. La production française actuelle s’élève à
8 000 tonnes, dont 200 proviennent de l’Aveyron. 60 % des châtaignes sont
vendues fraîches, 30 % sont destinées à l’industrie agro-alimentaire (purées,
crèmes, confitures…), 10 % sont conservées sous forme de marrons, châtaignes
sèches, farine…
Pour que les fruits se conservent plusieurs
mois, on les faisait sécher dans le secadou (séchoir à châtaignes) dont vous
avez un exemple sous les yeux. Les castanhas (châtaignes en occitan) étaient
alors consommées tout l’hiver dans la soupe ou avec du lait.
On appelle communément
« marrons » les fruits du châtaignier qui ne comportent pas de
cloisonnement intérieur. Ne pas confondre avec les fruits du marronnier
(Aesculus hippocastanum), non comestible. »
Le musée de la châtaigne est
relativement petit, une pièce au rez-de-chaussée, une à l’étage mais il est
agréablement agencé et nous y trouvons une mine d’informations sur ce petit
fruit.
« VENTAÏRE »
(Offert par Jérome GRIALOU)
Tarare à céréales utilisé à partir du
18 ième siècle en Cévennes, pour vanner les châtaignes, après l’opération de
décorticage. »
« PISE »
DECORTIQUEUSE MECANIQUE (Reproduction
de Berkman VAYSSETTES)
Ce modèle rudimentaire était utilisé
dans les Cévennes à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle, pour enlever
la première peau des châtaignes desséchées. Chaque passage permettait de
décortiquer une dizaine de kilos et durait une dizaine de minutes.
L’axe central est équipé d’un hérisson
métallique actionné en prise directe sans démultiplication. Le tonnelet est en
position fixe pendant l’opération. Pour vider les châtaignes le tonnelet
pivote.
Dans la première moitié du XXème
siècle, il sera remplacé par un bac métallique avec une poulie démultipliée lui
permettant d’être actionné par une seule personne. »
A cause de la pandémie de Covid,
la séance consacrée au film documentaire n’est pas d’actualité, mais nous avons
tout de même effectué une visite aussi agréable qu’instructive d’où nous
repartons avec une alléchante bouteille de sirop de châtaigne achetée à la
boutique du musée. Petite info, l’entrée du musée est gratuite.
Sur les conseils de la personne à
l’accueil, nous prenons la direction de l’observatoire, autrement dit, nous
allons tout au bout de la rue.
L’observatoire nous offre une vue
grandiose sur ce qu’on appelle les « Raspes du Tarn ».
Nous reprenons la route mais
notre idée première de voir le lac de Villefranche-de-Panat est très compromise
car il se fait tard.
Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de l'aire cc. |
C’est à Réquista que nous posons
nos roues pour cette dernière nuit. Nous nous garons sur un des six
emplacements réservés aux cc. Ils bordent un côté de la place où se trouve la
salle de spectacles.
L’aire de service est en
prolongement des places réservées aux cc. Stationnement et services sont
gratuits, petite précision utile pour nous camping-caristes, le robinet n’a pas
de filetage.
Coordonnées GPS de l’aire :
N 44°2’6.0540’’ - E 2°32’9.4910’’
La nuit a été calme et la lumière
est belle ce matin.
Nous
trouvons la porte de l’église ouverte, grande ouverte sur la nef pour être plus
précise.
Je suis
franchement étonnée face aux proportions de la nef éclairée par de très longs
vitraux résolument modernes.
Face à
l’église, une très haute croix :
Une
fresque murale rompt la monotonie de la rue.
Pas de
patrimoine bâti exceptionnel pour cette bastide fondée en 1292. Et pour
cause !
Incendiée
par les Anglais puis pillée pendant les guerres de religion, un incendie à
l’aube du 18ème siècle a eu raison des derniers vestiges. L’intérêt touristique
de Réquista se trouve surtout aux alentours proches qui offrent aux amateurs de
nature de quoi satisfaire leurs passions.
Plus d’historique sur le site de la commune ou Histoire et patrimoine - Commune de Réquista (requista.fr)
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