samedi 26 juin 2021

Haute-Loire (août 2020) 3ème partie

 


Gare au loup !



*Les points rouges concernent cet article - Carte active.


Le premier article de cette balade - cf. Lanuéjouls et la Ferme aux Autruches ou Balades par monts et par vaux: Aveyron : De Lanuéjouls à Sénergues (août 2020 1ère partie) (baladesmv.blogspot.com)


Un flyer attirant, une distance correcte...il n'en fallait pas plus pour prendre la direction de la Haute-Loire.




Un arrêt à Chanaleilles, le temps de faire les services. Nous y serions bien restés histoire de découvrir le village et les alentours tant l'aire et le coin nous ont semblé calmes et agréables mais notre date de retour est incontournable.

Coordonnées GPS : N44°51'35.5610''  -  E 3°29'25.6070''



Un travail à ferrer, d'un autre style que celui que nous avons coutume de voir par chez nous. Ici, les quatre piliers sont en pierre :









Saugues

Robert Sabatier a merveilleusement mis en mots son amour pour ce coin du Gévaudan :


"Saugues ne répond pas aux clichés touristiques. Ce n'est pas "une terre de contraste", mais un lieu d'une seule pièce, ardent comme un volcan, sauvage comme une forêt médiévale,... On y respire bien, on y aime bien, on s'y promène bien, on y est heureux." Le camping y a quatre étoiles et le ciel en a mille pour vous plaire. Enfin, il y a ce supplément d'âme qu'offre un passé d'histoire, de foi religieuse et de légende qui nous attend au carrefour des ruelles comme aux autels des montagnes, près du ruisseau à truites ou des paysages poèmes de pins, de sorbiers, de genêts et de bruyères."" Sources :  cf. Site de la Mairie de Saugues ou Sur les chemins du Gévaudan | - site officiel de la ville de Saugues

 


Que rajouter à cela ?

Sitôt entrés dans le village, nous rencontrons l'objet de notre visite : la Bête du Gévaudan.

Posés sur un grand parking en début de soirée, nous y passons une nuit très calme.

Coordonnées GPS : N 44°57'35.8970'' -  E 3°32'38.5850''

L'aire de services se trouve sur un des côtés du parking.

Au matin, lumière et chaleur estivales nous accompagnent pour démarrer cette belle journée, il ne nous reste plus qu'à suivre les traces...

Et voilà l'objet de notre petit saut en Haute-Loire !

Une visite pour faire suite à celle du parc des Loups du Gévaudan.


Je vous aide ?


"Entrez...Vous êtes invités à une visite spectacle...

Vous allez faire un parcours à travers cette histoire, dans une ambiance de mystère.

L'histoire de cette fameuse bête vous sera racontée à travers des décors ou vous allez reconnaître des paysages du Gévaudan, des villages, des sites remarquables.

Vous allez effectuer un voyage dans le temps, vous retrouver au cœur du 18ème siècle, grâce aux personnages, aux scènes historiques, aux costumes.

Vous allez ressortir en ayant l'impression d'avoir fait un voyage merveilleux dans le temps, dans l'espace, dans le rêve, en ayant découvert ou redécouvert une histoire...l'histoire de la bête du Gévaudan."

 

Guess est resté à l'accueil aux bons soins de l'hôtesse des lieux.

Quant aux photos, dommage elles sont interdites.

Le "Musée fantastique de la Bête du Gévaudan" consiste en une déambulation qui nous mène de pièce en pièce, de scène en scène, nous plongeant dans cette chronologie sanglante de ce drame du XVIIIème siècle.

Même pas peur ! Mais mon petit-fils m'a tout de même bien collée tout le long de la visite ! 

Le site internet du musée - cf. Musée Fantastique de la Bête du Gévaudan


De l'autre côté de cette petite rue se dresse la Tour des Anglais.

Du château, seule cette tour (le donjon) a été épargnée par l'énorme incendie de 1788.

Un peu d'aide ?


"La Tour des Anglais

Ouvrage d'architecture militaire du Moyen-âge, la Tour des Anglais est classée Monument Historique depuis le 18 mai 1907.

La Tour forme un rectangle de 8m20 par 12m50 et sa hauteur est de 23 mètres. Dix contreforts d'un mètre de sailli rythment régulièrement ses faces en grand appareil de granit gris. Ils portent chacun une bretèche en surplomb sur la couronne des mâchicoulis. La porte primitive était à l'étage vers le sud.

Au Moyen-âge, la ville de Saugues était l'une des sept ou huit places fortifiées de la province du Gévaudan. 

Pourquoi s'appelle-t-elle Tour des Anglais ?

Ce nom rappelle la prise de la ville de Saugues durant la Guerre de Cent ans par une bande de routiers, que l'on nommait alors Anglais. Ces Anglais mercenaires, licenciées après le traité de Brétigny (1360), vivaient de pillages et brigandages dans la région.

Retranchés dans la Tour, les troupes royales n'ayant pas réussi à les déloger par la force, c'est seulement à prix d'or que les Anglais cédèrent la place et allèrent chercher fortune ailleurs.

D'après un texte de Roger Combes"


Si le premier niveau sert de galerie où sont exposés des tableaux, les deux grandes salles voûtées des étages abritent une exposition sur la mycologie. L'on peut aussi y admirer deux immenses fresques sur les métiers d'autrefois.




Un peu d'Histoire - un fait qui a sans aucun doute modifié la physionomie de la cité, je vous retranscris le texte :


"INCENDIE DE SAUGUES

En 1788

Plus de cent familles sans logis rôdent dans le froid et la neige...

Qui aurait pu imaginer le tragique fait divers qui laissa dans les rues de Saugues, petite ville resserrée dans l'étroit de ses remparts, une empreinte douloureuse, ruinant à jamais une population artisanale de tisserands, de chapeliers et de tanneurs.

C'est le 5 septembre, une fumée noirâtre s'allonge dans la rue du Four. Des enfants crient, la foule se rassemble...le four banal vient de prendre feu.

On jette de l'eau : elle rebondit en vapeur sur le feu !

Les petites maisons étroites accolées les unes aux autres s'embrasent rapidement...

Dans toute l'enceinte de la ville, prise comme dans un piège, c'est le sauve-qui-peut !

Il ne faudra que quelques heures pour que le désastre soit complet.

De la rue du Four, enveloppant le château du Seigneur, détruisant les prisons, l'église des pénitents et la sacristie, l'hôpital Saint-Jacques, le bâtiment des soeurs du Tiers--Ordre de Saint-Dominique, le feu n'épargne aucune rue...

En l'espace de trois heures, 104 maisons furent détruites en cendre, effets, papiers, meubles, linges, provisions de bouche, tout fut consumé...

Ce fut au cimetière de la Gardette, parmi les morts, que les vivants trouvèrent asile. Une nuit interminable, au milieu des cris d'enfants, des sanglots de femmes et des plaintes de ces pauvres gens que le jour allait retrouver sans abri et sans pain..."



Vous voulez mon avis ? Même si l'escalier est aussi raide qu'étroit, cela valait le coup de fournir quelques efforts pour grimper au sommet de la tour !




Du toit de la Tour des Anglais, nous avons une vue plongeante sur l'entrée latérale de l'église Saint-Médard où manifestement on fête le 15 août.

Mais avant...il faut descendre !






De l'aide ?


"Eglise Saint-Médard - Fresque de la chapelle saint Bénilde

Pour rendre hommage à saint Bénilde et parce qu'il venait souvent prier dans cette église, nous avons voulu réaliser cette fresque.

Sur un fond de jute grège, de même ton que les pierres avoisinantes, un dessin aux lignes noires et aux couleurs volontairement sobres, en accord avec le style dépouillé de l'église et le caractère simple du saint de Saugues.

Nous avons développé au diorama les étapes essentielles de sa vie, c'est pourquoi nous avons voulu évoquer les Béatitudes qu'il a choisi de mettre en pratique toute sa vie pour parvenir jusqu'à Dieu.

En bas, à droite de l'autel, 1 le pays de Saugues, dur aux hommes de la terre, aux artisans qui ont connu la peur du monstre assassin (bête du Gévaudan), la maladie dévastatrice, la peste, l'incendie de leurs foyers...

A gauche, 2 l'homme qui voit que l'on bâtit le monde sans lui, le père de famille qui ne boucle pas, qui se défend mal, l'homme seul avec ses problèmes insolubles et ses bras inutiles qui abandonnent l'outil.

La femme délaissée 3 ou celle qui porte en silence le poids de la séparation et du deuil, ou celle encore étreignant son enfant déjà mort.

A côté de la femme en pleurs, 4 le vieillard handicapé, rejeté par une société ingrate, est aidé par un voisin. "Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde."

A droite de la châsse, 5 les béates, ces filles de Dieu, qui ont donné aux enfants de la terre les seules richesses qu'elles possédaient : le don de soi, l'amour des autres et les premiers rudiments d'une éducation scolaire et chrétienne. "Bienheureux les doux, ils possèderont la terre."

Au-dessus, assoiffés de justice et de paix, 6 deux hommes savent se réconcilier, oublier leurs torts réciproques dans une fraternelle poignée de mains.

Ceux-là encore, 7 pénitents, rappelant par leurs sacrifices volontaires, les souffrances du Christ humilié et entraînant dans une dure montée le long cortège conduit par saint Bénilde à la rencontre du Christ glorieux.

En médaillon, 8 les élus : - un couple. "Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu" - Saint Noël Chabanel. "Heureux les persécutés, le royaume des cieux est à  eux." - Saint Jean-Baptiste de la Salle 9, fondateur des Frères des Ecoles chrétiennes.

Pour nous aider dans la prière, cette pensée du Cardinal Martin :

"Priez saint Bénilde, il aime et protège les humbles et les petits comme autrefois."

Lucien Gires et Frère Jean-Pierre Sabadel

Cette fresque a été réalisée par Lucien Gires et Frère Jean--Pierre Sabadel.

Elle a été installée dans cette chapelle en 1975."




Seulement pour ceux que ça intéresse, j'ai placé en fin d'article un très long texte au sujet de cette statue. Ce texte traite des symboles de la Vierge en majesté de Saugues et jouxte sa statue.





Une des chapelles abrite une petite collection de vêtements liturgiques :








Notre dernière visite du jour est pour voir le diorama consacré à Saint Bénilde dont le corps repose dans l'église Saint Médard.

Ce diorama retrace la vie de ce saint, directeur de l'école de Saugues où il a enseigné. Il est mort dans cette commune le 13 août 1862.

12 scènes minutieusement reconstituées, autant de moments importants de la vie de Saint Bénilde. La visite se termine par la scène 13 qui est en fait une petite chapelle.






La chapelle de la Confrérie des Pénitents blancs inscrite aux Monuments Historiques est fermée à cette heure. Edifiée au XVIème siècle, détruite par l'incendie de 1788, reconstruite dans la foulée, elle abrite un retable attribué à Vanneau et provenant du couvent Sainte Marie du Puy. S'y trouve également le catafalque du XIXème siècle qui a transporté le corps de Saint Bénilde au cimetière de Saugues.

Nous n'en verrons donc que la façade :

L'Hôtel de Ville :

La caserne des pompiers près de laquelle nous sommes garés a deux grandes statues devant l'entrée.

Certes, nous n'avons vu de Saugues que ce qui nous sautait aux yeux, nous avons fait l'impasse sur la statue de la Bête qui trône au-dessus de la ville, sur la statue de Notre-Dame du Gévaudan érigée sur un point culminant de Saugues après que la ville ait été épargnée par les convois allemands lors de la 2ème Guerre Mondiale, sur les alentours qui regorgent certainement de superbes chemins de randonnée.

Mais les annonces météo ne sont pas très encourageantes, de violents orages sont prévus en soirée, aussi nous anticipons notre retour en Lozère et partons alors que les premières gouttes commencent à tomber et que le ciel se zèbre d'éclairs aussi nombreux que bruyants.

La Canourgue sera la dernière étape de cette balade.

A bientôt ! 😀


Et voici comme mentionné plus haut le texte relatif à la statue :

"LA VIERGE EN MAJESTE DE SAUGUES ET SES SYMBOLES

La statue de Notre-Dame de Saugues fait partie des vierges romanes auvergnates présentes dans plusieurs dizaines d'églises d'Auvergne. On appelle ce type de statue : "Vierge en Majesté" ou "Trône de la Sagesse". Leur ancienneté les fait contemporaines des croisades (12ème - 13ème siècles) et il est certain que les croisés ont rapporté l'inspiration de ce type de statues des icônes qu'ils ont vues dans les églises d'Orient. (Comparer la statue de Saugues avec l'icône ci-contre de la Vierge en majesté "Kyriotissa" conservée au Sinaïe et qui date du 6è s : même position de Marie assise sur un trône et présentant son Fils assis en travers sur ses genoux).

 

Ce type de représentation est toujours reproduit de nos jours avec des symboles  immuables qui rappellent les fondements de la foi chrétienne. Leur but n'est pas de dépeindre une scène particulière de la vie des personnages mais de rendre visible une réalité invisible, c'est-à-dire ici d'évoquer pour le croyant ce que sont maintenant la Vierge et son Fils : ils ont vécu sur terre, et au terme de leur vie, ils ont été ressuscités en corps et en âme ; ils sont vivants et donc agissants dans la gloire du ciel. nous pouvons entrer en relation avec eux par la prière et ils peuvent nous guider dans notre vie.

 

On peut relever ici cinq symboles :

 

1er symbole : La main droite du Christ.

 

Elle a trois doigts levés (le pouce est seul visible ici ; l'index et le majeur ont été cassés sans doute au cours d'un transport dans une école) et deux doigts joints et baissés.

 

Les trois doigts levés signifient que le Christ appartient à la Trinité comme Fils ou Verbe et qu'Il est uni au Père dans l'Esprit-Saint. C'est Lui qui a révélé cette notion d'un Dieu unique en trois personnes en appelant Dieu son Père, en disant que Lui et son Père ne faisaient qu'un (Jean 17.22), et qu'après son départ, il enverrait l'Esprit-Saint qui rappellerait à ses disciples tout ce qu'Il leur avait dit (Jean 16.13). Ses adversaires avaient bien compris qu'il annonçait sa nature divine puisqu'ils en feront le motif de sa condamnation : "Il doit mourir parce qu'il s'est fait Fils de Dieu" (Jean 19.7).

 

Arrêtons-nous un instant sur ce vocable de Trinité que les chrétiens ont forgé à partir des mots Trois et Un pour exprimer ce mystère.

 

La meilleure image pour essayer de comprendre ce que cela signifie est celle de l'être humain puisqu'on lit à la première page de la Bible (livre de la Genèse, 1.26-27) que "Dieu a créé l'être humain à Son Image et vers Sa Ressemblance". Or quand on a le portrait de quelqu'un, on peut le reconnaître. Si donc nous sommes créés à l'image d'un Dieu trinitaire, qu'est-ce qui, en chacun de nous, ressemblerait à trois pôles qui seraient les bases de notre être et nous permettraient de deviner qui est Dieu ? Tout d'abord, l'existence. Depuis notre conception, nous sommes là ; d'autres aussi sont là, les pierres aussi. Ensuite, nous avons conscience de nous-mêmes (pas les pierres) : nous savons qui nous sommes (hommes ou femmes, de telle origine, avec telles possibilités ou limites, avec telles relations qui peuvent nous influencer...) Enfin, nous évaluons cette image que nous avons de nous-mêmes (de façon positive ou négative) ; et donc estime de nous-mêmes. Malgré leurs limites et leurs imperfections, nous pouvons partir de ces trois pôles en les poussant à l'absolu pour tenter de comprendre l'être Suprême qu'est Dieu : 

 

1. EXISTENCE : par définition, Dieu EST, depuis toujours, et il est l'Origine Unique de l'univers.

 

2. CONSCIENCE DE SOI : La connaissance que Dieu a de Lui-même est parfaite, absolue, et (c'est là que nous passons du plan humain au plan divin) comme il est Lui-même une personne, la conscience qu'Il a de Lui-même est aussi une personne. Sinon, il lui manquerait quelque chose. Nous appelons la première, Père, et la seconde, Fils, ou Verbe du Père, ou Parole de Dieu. Nous sommes donc en présence de deux personnes qui entrent en relation l'une avec l'autre. Le Père est pleinement satisfait de sa propre image, son Fils, et il éprouve pour Lui un Amour absolu. Son Fils (sa conscience personnalisée) éprouve de son côté une Reconnaissance infinie pour ce Père dont il est issu et à qui Il doit l'existence.

 

3. ESTIME DE SOI : Cet échange d'amour et de reconnaissance étant absolu, Il est Lui-même une personne, AMOUR RECIPROQUE ABSOLU que nous nommons Esprit-Saint ou Souffle Divin.

 

C'est ainsi que nous pouvons commencer à comprendre le mystère d'un Etre divin exprimé en trois personnes distinctes mais indissociables, foyer brûlant d'amour. Et comme tout amour n'existe que s'il est échangé, cela permet de comprendre que Dieu nous a créés pour vivre avec nous de cet amour réciproque qui s'épanouira au-delà de la mort. Nous sommes partenaires de l'amour de Dieu et responsables de son bonheur !

 

Continuons l'observation de cette statue. Les deux doigts joints et baissés signifient que, envoyé par le Père pour nous sauver du péché (péché commis ou subi), le Verbe s'est abaissé pour se faire homme, unissant dans sa personne les deux natures, humaine et divine (cf. l'hymne de l'épitre aux Philippiens, 2.6-11 et l'épitre aux Galates 4.4-5). C'est l'affirmation centrale de la foi chrétienne révélée par Jésus-Christ.

 

2ème symbole : La main gauche du Christ. Le Christ tient un livre, le livre de la Parole de Dieu, Parole qu'Il est Lui-même par nature comme Conscience personnalisée que le Père a de Lui-même. Ce livre est fermé et cela peut nous renvoyer au livre de l'Apocalypse où, dans les chapitres 5 à 10, il est question d'un livre scellé de sept sceaux que "nul, ni au ciel, ni sur terre, ni sous terre, ne peut ouvrir, mais seulement l'Agneau qui a été immolé" (Apocalypse, 5.3-5, 9-10). Cela signifie que le Christ seul peut nous dire qui est Dieu et qui nous sommes par rapport à Lui et aux autres hommes et que, si nous voulons connaître le sens de notre vie, il ne faut nous adresser ni aux mythologies, ni aux idéologies, ni aux horoscopes, ni aux gourous ou aux diseuses de bonne aventure, mais à Lui seul qui est "Chemin, Vérité et Vie (Evangile de Jean 14.6) et qui nous parle par son Eglise (Evangile de Mathieu 16.15-19) et dans le cœur à cœur de la prière.

 

3ème symbole : L'attitude générale du Christ.

 Jésus n'est pas représenté comme un poupon, malgré sa petite taille, mais comme un petit adulte : visage déterminé, tenue droite, de biais, sans soutien notable de la part de sa mère. On peut mettre cette attitude en rapport avec l'une de ses paroles à ses disciples lors du dernier repas qu'Il prend avec eux. L'atmosphère est dramatique : Il leur dit que c'est la dernière fois qu'Il mange avec eux, qu'Il sera arrêté, condamné, torturé, crucifié, qu'Il ressuscitera le troisième jour, et qu'Il ira au Père. L'apôtre Philippe Lui dit alors : "Montre-nous le Père et cela nous suffit." Et Jésus de répondre : "Cela fait si longtemps que JE SUIS avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui m'a vu a vu le Père" (Evangile de Jean 14.8-10). Cela signifie que, s'Il est passé comme nous par tous les stades de la vie humaine, Jésus rend visible le visage du Père. Or qui dit "Père" renvoie à un adulte. D'où cette double apparence de Jésus sur les genoux de sa mère : à la fois enfant, car il est son fils, et adulte, puisqu'Il manifeste le Père. Sa position dynamique sur les genoux de Marie suggère qu'Il est prêt à nous rejoindre si nous lui ouvrons nos bras et notre cœur.

 

4ème symbole : Les couleurs des vêtements de la Vierge et du Christ. 

Ce sont les mêmes couleurs pour la Mère et pour le Fils, mais inversées quant aux vêtements intérieurs et extérieurs. 

Les peintres d'icônes disposent de deux palettes de couleurs : l'une qui se rapporte au monde divin et l'autre au monde humain. le vêtement intérieur du Christ est bleu, ce qui indique son origine divine, tandis que son manteau, de couleur brune, signifie qu'il a "revêtu notre humanité sur sa divinité" (liturgie de la messe). Pour la Vierge, c'est l'inverse : son vêtement intérieur est rouge et brun car elle est de nature humaine tandis que son manteau est bleu avec des bandes dorées car "l'Esprit-Saint vient sur elle et la couvre de son ombre" pour déposer en elle le Verbe du Père (Evangile de Luc 1.35) sans l'intervention de Joseph, son mari.

 

5ème symbole : le trône 

D'ordinaire, lorsque des prophètes (els Isaïe ou Ezéchiel) relatent des visions du ciel, le trône est celui de Dieu, symbole de sa souveraineté. Or ici, c'est Marie qui l'occupe car c'est par son accord que le Verbe du Père a pu s'incarner. Et donc, comme son Fils a la double nature, humaine et divine, c'est Elle qui est le véritable trône de Dieu (d'où le nom de "Trône de la Sagesse", donné à cette statue, le terme de Sagesse étant attribué au Christ en référence au livre biblique de la Sagesse qui la présente comme participant à l'œuvre de la création). 

De façon plus générale, cela signifie que le vrai trône de dieu n'est pas un meuble, mais l'être humain, et donc chacun de nous en particulier. Le sens profond de notre vie est de répondre comme Marie à l'amour de Dieu et de faire grandir en nous Son Image afin de montrer à ceux qui nous entourent un visage de Dieu rayonnant d'amour ; et c'est aussi pour nous une invitation à voir dans tout être humain un reflet du visage de Dieu, en l'aidant à le faire grandir. C'est l'effort de toute notre vie, et Marie est là, comme Mère, pour nous accompagner dans notre chemin vers le Père, par son Fils, dans l'amour de l'Esprit-Saint. Texte disponible à l'adresse suivante : simojalwi@yaoo.fr

 

F. Jean-Louis  SIMON 25.7.2019"


Vous n'avez pas tout compris ? Moi non plus !  

L'interprétation est sans aucun doute (pour moi en tout cas) trop théologique. Je n'imaginais même pas que cette statue avait tant de symbolique !

Je vous aurais épargné la transcription du texte si le lien n'avait pas atterri dans les oubliettes du net...


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