Nommé "Plus beau village de France" en juin dernier
L'intégralité de notre parcours (liens actifs) :
Lombez ¤ Castelnau-Savès ¤ Laymont ¤ Garravet ¤ Simorre ¤ Saramon (1ère partie) ⇒ Boulaur ¤ Castelnau-Barbarens (2ème partie) ⇒ Auterive ¤ Pavie ¤ Pessan (3ème partie) ⇒ Auch (4ème partie) ⇒ Auch (5ème partie) ⇒ Castin ¤ Duran ¤ Lupiac ¤ Aignan (6ème partie) ⇒ Bétous : La palmeraie du Sarthou (7ème partie) ⇒ La Romieu : Les jardins de Coursiana (8ème partie) ⇒ La Romieu (9ème partie) ⇒ Jegun (10ème partie) ⇒ Lavardens (11ème partie) ⇒ Preignan ¤ Montaut-les-Créneaux ¤ Crastes ¤ Augnax ¤ Nougaroulet ¤ Leboulin ¤ Lahitte (12ème partie)Capture d'écran "Via Michelin" et localisation de nos parkings |
Quittant "Les Jardins de Coursiana", nous nous posons un peu plus loin à l'endroit dédié aux cc. Pas vraiment un parking, pas plus un terrain vague, mais un emplacement relativement plat, en bord de route, sans services. Nous nous trouvons au début du parcours de santé et cerise sur le gâteau en face de la collégiale. Les utilisateurs du "parking" semblent être des promeneurs, des maîtres avec leur chien.
Coordonnées GPS : N 43°58'53.4770'' - E 0°29'43.5659''
Il n'est pas si tard, on a encore une bonne paire d'heures devant nous avant que la nuit tombe, assez en tout cas pour aller prendre le pouls du village.
Là, un peu d'aide s'impose :
"La Sauveté de la Romieu
Vers l'an Mil, un pèlerin allemand, à son retour de Rome, établit en ce lieu son ermitage. Les paysans du voisinage, attirés par le saint homme, se groupent en cet endroit qui prend le nom de Larroumieu, "là où vit le pèlerin".
La puissante abbaye Saint-Victor de Marseille y installe un prieuré et, en 1802, fonde la "sauveté de Larroumieu". Le bourg, structuré, est mis sous la protection de l'Eglise : le seigneur laïque en garantit la sécurité ; l'autorité ecclésiale, elle, ajoute la menace d'excommunication. Ici, comme dans toute sauveté, se trouvent au centre l'église et son prieuré, puis l'agglomération, le tout borné et protégé par des "croix de sauveté". Le prieuré prospère, profitant du passage des pèlerins de Saint-Jacques. En 1317, Arnaud d'Aux, natif du lieu et fait cardinal par son oncle Clément V, pape d'Avignon, décide d'y fonder un ensemble monumental avec palais, église-nécropole et collège de chanoines pour prier pour son âme. Ainsi, jusqu'à la Révolution, vont cohabiter la sauveté (église, habitations, échoppes, artisans) et l'îlot privatif, voulu par le cardinal, fermé, réservé aux chanoines.
Le maintien de l'église paroissiale dédiée à Notre Dame, au cœur du bourg, se justifiait. Mais après la suppression des ordres religieux, il n'était plus nécessaire de conserver 2 lieux de culte. La démolition de l'église N.D fut ordonnée, achevée en 1804. La collégiale Saint-Pierre devient et reste l'église paroissiale.
Le diagnostic préalable aux travaux de mise en valeur de la place a mis au jour les vestiges de deux églises successives de la sauveté. Des murs ont été matérialisés au sol par des "clous" (derrière vous) :
[Photo]
_____ Alignement de gros clous
_____ Alignement de petits clous
- les petits clous correspondent à la face intérieure de l'absidiole sud d'une 1ère église constituée alors d'une nef avec transept à absidioles ;
- les grands clous au nord correspondent au parement interne de la nef des deux églises (la nef de la première église est conservée) ;
- les grands clous au sud, correspondent au parement externe de la deuxième église (l'église Notre Dame) construite sur la première qui devient alors un bâtiment à nef unique sans transept et sans absidioles."
J'en ai parlé dans l'article sur Lupiac - cf. ICI |
Alors que nous empruntons la rue principale du village, nous croisons quelques statues de chats. Les villageois feraient-ils concurrence à ceux de Sainte-Eulalie d'Olt dans l'Aveyron ?
Jusque sur les boîtes aux lettres ! |
Les chats semblent envahir aussi la place principale.
Vous l'aviez vu celui-ci sur la photo ci-dessus ? |
Hors des murs, nous allons jeter un oeil sur le lavoir.
Une retranscription s'impose :
"Le lavoir d'Auvignon
Des eaux et des hommes
La rivière du Petit-Auvignon prend ici sa source, au pied de la falaise qui borde le nord du village de La Romieu. Implanter une cité sur un plateau calcaire implique une maîtrise de l'eau. Une trentaine de puits existe dans l'enceinte des remparts. La moindre résurgence est aménagée, comme ce lavoir d'Auvignon qui date peut-être de l'installation des premiers habitants gallo-romains... En 1930, la ville alimente les habitants avec une adduction d'eau provenant des résurgences des Sept-Hountas, au sud-est du village. Un travail de pionnier qui a perduré jusqu'en 1975, avec l'alimentation en eau potable du département."
Nous retournons sur la place principale du village en passant par la porte nord dite "porte de la fontaine", c'est la seule des trois portes des remparts encore visible.
Maison de Maurice Serreau et Jacqueline, créateurs des chats sculptés qui ornent le village. |
Que de chats ! Ces statues attisent ma curiosité. Y a-t-il une raison à leur présence ?
Au sol, les clous pour délimiter les murs des anciennes églises. |
A gauche, le porche du cloître de la collégiale s'ouvre sur la rue. |
Tiens, un chien ! ça change ! |
Un premier contact plutôt sympathique, très sympathique même. Mais, il est temps de regagner le cc pour souper et dormir en espérant que les invités de la noce seront plutôt discrets en quittant les lieux.
Nous avons bien dormi mais décidons de rapprocher un peu le cc du centre du village, le temps de visiter la collégiale. Nous nous installons sur le parking de la salle des fêtes.
Coordonnées GPS : N 43°58'53.1229'' - E 0°30'1.2059''
La Romieu est une étape sur le chemin de Compostelle. |
Une visite à tour de rôle, Guess n'est pas admis. Je me dévoue pour la première visite.
L'exposition "Histoires de pierres" du photographe Thomas Millet parle du village et de ses habitants à travers 25 portraits de Roméviens. |
Une belle rosace triangulaire surmontée de mâchicoulis. |
Quand les troupes protestantes lors des Guerres de Religion (XVIème siècle) pillent la ville, elles incendient la collégiale et le cloître. A défaut d'être détruits, les piliers du cloître ont gardé de nombreuses traces de cet incendie, la pierre ayant éclaté sous l'effet de la chaleur du brasier.
La tour du Cardinal est l'unique vestige du palais. |
L'église construite entre 1312 et 1318 n'a aucun accès sur la rue, elle restera fermée à la population jusqu'à la Révolution. |
Le vitrail de l'arbre de Jesse |
Arnaud d'Aux (au centre) tient la collégiale dans ses mains. |
Détails du vitrail |
Détails du vitrail |
Détails du vitrail ci-dessus |
Détails du vitrail ci-dessus |
Détails du vitrail ci-dessus |
Détails du vitrail ci-dessus |
Détails du vitrail ci-dessus |
Détails du vitrail ci-dessus |
Détails du vitrail ci-dessus |
Détails du vitrail ci-dessus |
Les enfeus où reposent Arnaud d'Aux et ses neveux :
Blasons de la famille d'Aux, découverts lors d'une restauration :
Un passage dans le chœur permet de rejoindre la tour octogonale.
Au rez-de-chaussée se trouve la sacristie aux peintures du XIVème siècle récemment restaurées. Au plafond, les anges du jugement dernier ; à la base dans les médaillons des personnages ecclésiastiques.
Habituellement située au niveau du cloître, la salle capitulaire est ici au premier étage, au-dessus de la sacristie.
La salle capitulaire |
Encore quelques marches via l'escalier en colimaçon pour atteindre le sommet de l'église. C'est tout à la fois, surprenant et grandiose !
Sans compter que la vue sur les toits et la campagne n'est pas mal non plus.
Au 2ème étage, l'ancienne salle des archives :
Et pour terminer le belvédère au 3ème étage, un seul mot : SUBLIME !
C'est bien beau tout ça, mais maintenant il s'agit de redescendre les 33 m de la tour via les marches raides et étroites. Et c'est rare, mais pour une fois, j'adhère complètement à l'interdiction, c'est bien trop dangereux pour les chiens. Et même dans le sac à dos, Guess aurait mangé les murs !
Et me voilà de retour dans l'église collégiale :
La rosace au fond de la nef |
Motif central de la rosace |
Après cette mise en jambes, la tour carrée ou des cloches :
Une meurtrière pour espionner ce qui se passait dans l'église. |
Un escalier pas plus pratique que celui de la tour octogonale. |
Ouf ! J'ai mal aux mollets...
Un petit tour sur le chemin de ronde qui contourne l'église pour terminer la visite et prendre mon tour de garde canine.
En attendant c'est un félin que je croise et un vrai cette fois !
Eureka ! Tout s'explique :
Cela mérite une lecture :
"La légende des chats
En l'an de grâce 1338 vivait à La Romieu une jeune orpheline qui aimait et protégeait les chats. En 1342 et les années suivantes, la famine s'abattit sur la région. Les habitants de La Romieu affamés commencèrent à manger leurs chats. Angeline réussit à cacher un couple dans son grenier où ils avaient eu plusieurs portées. Mais dans le village les rats avaient proliféré et menaçaient les récoltes. Angeline annonça alors qu'elle allait lâcher une vingtaine de chatons que les habitants pourraient adopter. C'est ainsi que les rats disparurent et que Angeline sauva La Romieu."
Cette porte fortifiée du XIIème siècle mène à la salle des gardes du palais. |
Pendant que Monsieur visite, je vais profiter d'un banc à l'ombre sur la place.
J'aperçois alors d''autres chats, zappés hier soir.
Je vous l'avais dit au début, c'est tout frais, de juin 2018, le village fait partie à présent des "Plus beaux villages de France" !
Le lien vers l'article - cf. ICI |
Et comment ne pas terminer avec un vrai chat !
Et celui-ci ne doute de rien, confortablement installé au milieu de la rue alors que les gens passent de part et d'autre et le contournent pour l'éviter.
Un bien joli petit village calme en cette période semble-t-il ;-)
RépondreSupprimerJ'ai adoré chercher les chats, c'est génial et l'explication était attendue, je l'ai eue à la fin extra ;-)
Très belle visite de la collégiale aussi sans chats lol
Merci pour ce reportage complet
Cath
bonjour
RépondreSupprimeroui que de chats !! le village est sympa mais je me pose toujours la question de savoir sur quoi les critères sont basés pour donner le titre de plus beau village. Certes il y a des choses à voir mais si on enlève la richesse de l'église que reste -t-il. Il n'empêche que si nous passons dans le coin nous irons "jeter un œil" comme on dit chez nous. Bises
bonjour
RépondreSupprimerje trouve bien sympa cette arrêt à La Romieu, encore un beau reportage qui donne envie de prendre la route. Bises